Test Ziggurat sur PS4

Après avoir officié durant des années sur des jeux Xbox Live Arcade plus ou moins réussis tels Avatar Tennis ou encore Midnight Bite, le studio espagnol Milkstone nous revient en pleine forme avec un jeu indé qui se paye le luxe d’être à la fois impressionnant et très original.

Ziggurat, puisque c’est son nom, est en effet un Dungeon Rogue-like en vue FPS. Si vous n’avez tout simplement rien compris à cette dernière phrase, voici quelques explications : le rogue-like est un genre de jeux tout ce qu’il y a de plus punitif. The Binding of Isaac ou encore Rogue Legacy en sont les principaux représentants. Dans ces jeux, il est en effet question d’atteindre un endroit précis (ici le sommet d’une tour) en une seule et même vie. Autant vous dire que le challenge s’annonce corsé. Car si le jeu est bel et bien faisable en facile, normal, et difficile, aucun de ces trois choix ne sera une partie de plaisir, vous pouvez nous faire confiance ! Ajoutez à cela la vue FPS obligatoire et vous obtenez un mélange savoureux oscillant entre Diablo, Hexen, Bioshock ou encore Harry Potter. Oui, car contrairement à bon nombre de jeux plus ou moins basiques, Ziggurat nous fait incarner un mage. On imagine déjà vos mines déconfites, et on vous comprend un peu. Après tout, pour partir à l’assaut d’une tour remplie d’ennemis par milliers, de pièges atroces et de boss sans pitié, on a plutôt tendance à vouloir incarner le guerrier du coin.

Pourtant c’est bien un « gentil » magicien qu’il faudra jouer (attention toutefois, Ziggurat n’est pas un RPG). Tout du moins lors de vos premiers runs. Oui car une fois le jeu terminé et certains défis réussis (tuer 40 shamans, réaliser tant de points de dégâts lors de votre partie, etc), le jeu vous donnera la possibilité d’incarner d’autres personnages. Cela dit, nous vous souhaitons bon courage pour d’ores et déjà venir à bout de la tour une première fois. Les premiers étages ont beau s’enchaîner rapidement, on se retrouve très vite à regretter notre ascension. Ennemis plus vifs et plus nombreux, malédictions, pièges, la vie de votre mage sera mise à rude épreuve, c’est le moins que l’on puisse dire.

Néanmoins, on sera fort heureusement aidé par toutes sortes de choses durant notre périple. Premièrement, notre arsenal. Car vous pouvez de suite oublier l’image du gentil soigneur à capuche incapable de se battre contre des méchants-pas-beaux. De la baguette magique au « magnum magma » en passant par des « bâtons sulfateuses », on peut dire que les gérants d’Ammu-Nation ont de quoi être jaloux (ou presque). Et ce n’est pas tout. Que ce soit via des potions de soin laissées par les ennemis que vous venez de tuer, des bénédictions que vous pouvez invoquer dans les salles prévues à cet effet contre des points de santé et/ou de mana, ou encore des items bonus que vous débloquerez à chaque montée de niveau (à choisir entre deux possibilités), force est de constater que le jeu a l’air d’avoir parfois pitié de vous. Ne nous en plaignons pas et acceptons ces offrandes comme il se doit.

Niveau durée de vie, le jeu s’en sort donc avec les honneurs. Rogue-like oblige, les parties ont beau se suivre, elles ne se ressembleront jamais. Et si le gameplay reste inchangé d’un étage à l’autre, le fait de jouer à un jeu géré de façon procédurale change la donne. En effet, que ce soit les étages, les salles, les pièges, les ennemis ou encore les boss, tout dans Ziggurat est généré aléatoirement. N’allez pas imaginer des milliards de possibilités non plus, mais sachez qu’il sera très fréquent de découvrir de nouveaux types d’ennemis à chaque partie, sans parler des types de salles. Oui car, là encore, les développeurs espagnols de chez Milkstone s’en sont donnés à cœur joie. Des ennemis qui lâchent des pets toxiques aux salles pixelisées en passant par les salles dites « next-gen » abusant d’effets visuels en tout genre, le jeu nous surprend de parties en parties et c’est là le signe d’un rogue-like comme on aimerait en voir plus souvent.

Si la partie sonore n’est pas plus marquante que cela (les musiques collent à l’ambiance et les bruitages sont somme toute très basiques), la partie visuelle du jeu est, elle, des plus appréciables. Premièrement, dans un registre purement technique, Ziggurat tourne en 1080p à 60 images par seconde. Un vrai régal pour qui aime tâter du FPS. Deuxièmement, les développeurs ont eu la très bonne idée de nous proposer des options graphiques bien senties, à régler directement dans le menu des paramètres. Deux options, notamment, qui, si elles sont banales pour le joueur PC lambda, mériteraient d’être présentes sur bon nombre de jeux PS4 : le flou cinétique et le champ de vision. Si le premier est désactivable pour plus de confort, le deuxième est, lui, réglable selon vos envies. Autant dire que l’expérience change du tout au tout après être passé par le menu susnommé. Il est à noter que quelques baisses de framerate sont apparues durant nos sessions de jeu, uniquement lorsque les ennemis (et les effets visuels qui vont avec) étaient « trop » nombreux à l’écran. On notera également quelques micro-freezes apparaissant dans 99% des cas juste avant que l’on débloque un trophée PSN.

Pour ce qui est des graphismes à proprement parler, Ziggurat a de quoi charmer le joueur de parties en parties. En effet, si les textures ne sont pas des plus convaincantes, c’est du côté des effets de lumière et surtout des couleurs que le jeu impressionne. On en prend plein les yeux en vadrouillant à travers ces immenses salles médiévales teintées de jaune, de vert, de mauve… Les contrastes font plaisir à la rétine, et dans un jeu qui vaut surtout pour son concept et son gameplay, force est de constater que l’aspect visuel force le respect. Les ennemis, eux, sont plutôt grossiers, et ne vous laisseront pas nécessairement un souvenir impérissable. On appréciera en revanche la variété du bestiaire mis à disposition. Si le tout fait très cartoon, on regrettera souvent d’avoir sous-estimé l’adversaire (mention spéciale aux carottes mutantes que l’on vous laisse découvrir par vous-même).

Verdict : 8/10

Sorti en octobre 2014 sur PC, puis en mars 2015 sur Xbox One, Ziggurat est un jeu qui marque. De par son concept tout d’abord, car un rogue-like évoluant dans un donjon, et ce en vue FPS, on ne voit pas ça tous les jours. De par son aspect visuel également, que ce soit via sa technique ou ses jeux de couleurs. Enfin, n’oublions pas le plus important : ce jeu rend accro. Tout du moins si vous accrochez au concept et que la mort ne vous rebute pas. Auquel cas les 17,99 € nécessaires à son acquisition auront tôt fait de vous refroidir.