Développé par le petit studio indépendant espagnol Infinigon, Zenith est un Action-RPG typé Hack’n’Slash se voulant revenir aux sources du genre tout en proposant une aventure misant sur son humour et ses situations rocambolesques. Se déroulant dans un univers très classique d’héroïque-fantasy, il est disponible sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Sans l’attendre avec une impatience démesurée, nous étions curieux de voir ce que donnerait le jeu, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat final est assez mitigé.
La blague Carambar
S’il est une chose importante pour tout RPG qui se respecte, c’est bien le scénario. Ce type de jeu se doit de transporter le joueur dans son univers, lui faire découvrir monts et merveilles et l’emporter dans une grande aventure épique et prenante. Zenith n’offre malheureusement que très peu de tout ça, que ce soit en termes de narration et de mise en scène, rien ou presque ne vient sauver le jeu du naufrage dans lequel il se plonge dès la première minute. On incarne un mage du nom d’Argus qui se retrouve mêlé à une sombre histoire de sceptre magique, de retour d’un démon – l’Inattendue – qui ne pense qu’à tout détruire sans autres motivations, et à l’arrivée d’une jeune demoiselle du nom d’Alana qui – on ne l’aurait jamais deviné – est bien la personne à laquelle vous pensez dès son apparition. Cette dernière entend combattre l’Inattendue en récupérant le sceptre pour s’en servir contre le démon, bien que cet objet soit la cause de son apparition, mais la demoiselle semble avoir un plan infaillible. Argus décide alors d’aider la jolie demoiselle aux cheveux bleus, sans réellement savoir dans quoi il s’embarque. Franchement, il ne sert à rien de développer outre mesure, sachez juste que l’intrigue ne décolle jamais vraiment et qu’on s’ennuie pas mal tout au long du récit. Des efforts au niveau de la mise en scène, en dynamisant un peu le tout et en se concentrant sur ce qui est important et non sur le superflu, aurait pu apporter un petit plus rendant la narration plus fluide, car là c’est long, très long même.
C’est d’autant plus dommage que les idées sont présentes, mais il aurait fallu quelque chose de plus recherché, moins prévisible et surtout plus profond. Le problème majeur étant un manque énorme de background en ce qui concerne aussi bien les protagonistes que l’univers totalement survolé présenté dans Zenith. Peu d’informations transpirent des dialogues et quasiment rien du reste, il n’y a presque aucune lecture, un comble pour un RPG qui se veut revenir aux sources du genre selon les développeurs. Ici point de doublages, tout se traduit par des dialogues écrits souvent trop longs pour ce qu’ils racontent et tout aussi inintéressants la plupart du temps. Néanmoins, quelques personnages se démarquent du lot et fort heureusement le côté décalé du jeu sauve un peu la mise de ce point de vue là, car Argus et Alana manquent pas mal de charisme et ne parviennent pas à porter l’intrigue comme il se doit.
Enfin, il faut tout de même reconnaître une qualité au jeu, il est souvent drôle, mais c’est un constat à double tranchant. Zenith est en effet présenté par ses développeurs comme un ARPG misant avant tout sa réussite sur son ton décalé et son humour. Et il y en a, alors si vous êtes amateur de comédies espagnoles, autant dire que cela va vous toucher et vous offrir de bonnes tranches de rigolades. En bon élève de jeux à l’image des Monkey Island et autres Runaway, Zenith est franchement drôle par moment et réserve quelques petites surprises de taille. Le titre multiplie les références bien vues à de nombreux objets de fictions connues comme Indiana Jones, Zelda, Le Seigneur des Anneaux ou Final Fantasy pour ne citer qu’eux. Énormément de grandes sagas de la culture pop en prennent alors pour leur grade, sans pour autant que cela soit méchant, il s’agit là avant tout d’hommages. Mais il faut aussi savoir doser la partie comique de son jeu, surtout lorsqu’il s’agit d’un RPG. Comment prendre au sérieux des situations délicates et dangereuses si le héros ne cesse de les désamorcer par des tirades ou des actions burlesques. On n’est jamais inquiet, jamais impliqué, jamais en situation de cerner les réels enjeux de l’histoire ou d’avoir de l’empathie pour un personnage puisque tout est baigné dans un humour, certes parfois délicieux, mais devenant trop présent à la longue. Argus n’est finalement qu’un comic relief jouant ici les premiers rôles dans une aventure qui manque d’intérêt et qui se plante en beauté sur sa partie narrative, même si cela reste bien fendard.
C’était mieux avant… ou pas
Comme déjà dit, mais c’est l’un de ses principaux arguments de vente, Zenith entend nous faire revenir aux sources du RPG et plus précisément de l’Action-RPG, puisqu’il s’agit finalement ici plus d’un Hack’n’Slash qu’autre chose. Donc côté gameplay vous ne trouverez aucune, mais alors aucune nouveauté ou différence notable avec d’autres jeux du même genre, car il est ici réduit à son strict minimum. Trois touches pour utiliser ses différentes attaques, une à distance, l’autre au corps-à-corps et la dernière de zone, alors que les flèches du pad servent aux raccourcis d’objets, uniquement des potions de soin et de mana. On peut aussi utiliser une esquive ou encore se protéger avec un bouclier drainant son mana et c’est tout. Il existe trois écoles de magie différentes, Terre, Gel et Feu, mais il n’y a malheureusement pas beaucoup de variations entre elles, si ce n’est leurs arbres de compétences respectifs. Comble du comble, nous avons rempli chacun d’entre eux en un peu plus de cinq heures de jeu, ce qui ne représente même pas la moitié de l’aventure… Finalement, Argus ne voit ses capacités en combat augmentées que par l’apport de nouvelles pièces d’équipement, de nouveaux sorts et de meilleures armes via le loot ou des passages chez les marchands une fois ses arbres remplis. Notons aussi un inventaire fourre tout et anti-ergonomique au possible, ce qui créé un bordel monstre et sachant qu’on récupère vite pas mal d’objets, cela devient rapidement ingérable. Ceux se plaignant de Skyrim vont vite tomber de haut en voyant ce qui est proposé dans Zenith…
On en revient au même problème qu’évoqué avec le scénario, cela manque cruellement de profondeur et de maîtrise. On nous fait la promesse d’un jeu riche, et on obtient au final une composante RPG bien en dessous des standards d’il y a vingt ans. L’arbre de compétences est risible, alors que l’idée des trois écoles de magie aurait pu donner un truc cool, si c’était plus approfondi. D’ailleurs certains bonus actifs ou passifs ne sont accessibles que dans certains arbres, dommage alors qu’on les remplisse si vite. En résulte une customisation de son personnage décevante et des plus sommaires. Sur un jeu de quinze heures, pourquoi proposer une évolution aussi rapide. On se retrouve très vite à avancer dans l’histoire, sans plus rien avoir à y gagner si ce n’est du loot. De plus, on aurait au moins aimé voir un changement visuel lorsque l’on change d’armures, mais malheureusement RAS à ce niveau-là aussi. Il n’y a pas grand chose de plus à dire, le jeu aurait pu être jouable en coopération, vu qu’on est quasiment toujours accompagné et que l’IA alliée accuse un retard de trois décennies au bas mot, mais il ne l’est pas. Il aurait pourtant gagné en intérêt si ça avait été le cas…
Diablo es-tu là ?
Pour en venir aux combats à proprement parler, c’est là encore très décevant. Rien de bien captivant à se mettre sous la dent, c’est répétitif, sans âme et déjà vu un demi-milliard de fois. On passe la majeure partie du temps à pilonner les touches d’attaque, tout en esquivant de temps en temps pour se soigner ou se mettre à l’abri le temps que le cooldown de nos potions se réduise quelque peu. On peste aussi face à l’imprécision du gameplay, on a tendance, sans réellement comprendre pourquoi, à attaquer souvent dans le vide, il manque peut-être une touche pour empêcher notre personnage de bouger lorsque l’on lance un coup, ça aurait été déjà pas mal. Concernant l’IA maintenant, que dire ? Si ce n’est qu’elle est bête comme un bon gros troll des cavernes et n’est visiblement taillée que pour taper sans s’arrêter. Il lui arrive souvent de se coincer dans un élément du décor ou de frapper dans le vide, merci la programmation foireuse. Pour pallier ces manquements, il arrive que certains ennemis fassent des dégâts totalement exagérés, alors que d’autres dans le même donjon sont aussi inoffensifs qu’un agneau venant d’être mis à bat. Cet équilibrage des mobs apparaît souvent comme incompréhensible et ce n’est pas une question de niveau ou de stuff, c’est comme ça et c’est tout. En bref, les combats ne sont pas passionnants pour un sou et suffisamment soporifiques pour jouer avec une cafetière pleine à côté de soi.
Un mot sur l’IA coopérative. Il arrive bien souvent dans le jeu que l’on soit accompagné par un personnage non jouable, la plupart du temps par Alana. Qualifié cette pseudo intelligence artificielle de totalement inutile est un doux euphémisme. Elle reste la plupart du temps statique pendant les combats, attaquant souvent dans le vent ou une fois les ennemis morts, mieux vaut alors ne pas trop compter dessus, voire en faire totalement abstraction.
Les boss quant à eux sont tout de même légèrement plus satisfaisants, ne serait-ce que par leur design. Ils possèdent tous des patterns différents et proposent, parfois, des combats plutôt sympathiques, mais cela reste assez basique. Même le grand méchant final n’est pas si réussi que ça, c’est dire. Reste qu’ils permettent de se sortir de l’ennui habituel des joutes normales, ce qui est déjà un plus en soi. On regrette par contre des patterns trop visibles, dans le sens où ils se répètent tous dans une boucle infinie pour la grande majorité des boss, ce qui rend les combats bien trop simples.
Tu l’as vue ma map à l’ancienne ?
Côté graphismes, on a le droit à quelques petites villes – comme Thelos – et donjons plutôt jolis. Quelques jeux de lumière viennent même parfois donner un côté nouvelle génération à ce jeu qui pourrait très clairement tourner sur PlayStation 3 et Xbox 360. Artistiquement c’est même plutôt réussi, quoique très classique, mais ça fait son petit effet, surtout que certains endroits dénaturant intentionnellement le côté médiéval-fantastique apportent une certaine fraîcheur et amplifient agréablement la partie comique du titre. On regrette par contre un level-design sans imagination et constamment marqué par des murs invisibles du plus mauvais goût. Les villes sont aussi trop petites et il y a donc trop peu d’intérieurs à visiter, on reste assez bridé et dirigé dans notre progression, ce qui est dommage. Le character design lui, est dans l’ensemble de bonne facture, là encore il y a quelques surprises bienvenues, même si par rapport au bestiaire on aurait pu s’attendre à mieux. Niveau bande-son on alterne le passable et le bon, sans jamais s’envoler vers les étoiles, mais force est de constater que certains thèmes accompagnent bien l’action et les diverses situations rencontrées. Bien entendu tout n’est pas bon, à l’image de la mappemonde moche et ridiculement inutile, ou encore quelques endroits n’ayant rien de transcendants visuellement. Il est aussi dommage de voir que techniquement Zenith est très loin d’être satisfaisant.
Lags intempestifs, freezes énervants et temps de chargement aussi longs que le traitement d’un dossier administratif, rythment joyeusement l’aventure. Le framerate est totalement à la ramasse, fait constamment le yoyo et cela dans n’importe quel lieu, peu importe l’action que l’on effectue, il ne semble pas y avoir de logique précise à ce phénomène. De même qu’il y a énormément de bugs graphiques, comme des textures qui disparaissent en bord d’écran, mais aussi des tableaux de jeu bien moins travaillés que d’autres et affichant des décors dignes de la PS2. La mappemonde, bien que très vide et très moche, propose de petites balades dans le lag absolu, le framerate devient alors complètement fou et on en vient à espérer s’y rendre le moins possible. Les temps de chargement sont eux ahurissants de longueurs. On n’avait pas vu ça depuis très longtemps, et on en arrive alors à vérifier la console sur laquelle on joue, car ce qui est affiché ne justifie en rien une telle chose. Sur la mappemonde, chaque loading offre l’occasion de se désaltérer, de faire sa pause pipi et comme il y en a souvent, pas de rétention urinaire en vue.
Plus sérieusement, chaque combat sur cette dernière offre plus de dix secondes de temps de chargement, c’est trop, et surtout on ne comprend pas où veulent en venir les développeurs avec cela. Comprenez que lorsque l’on est dans un donjon, une zone d’exploration ou d’habitation, les affrontements ont lieu en temps réel à la manière de tout Hack’n’Slash. Ayant ajouté une mappemonde à leur jeu, surement pour faire old school, les combats commencent différemment et nous offrent des transitions à l’image d’un Final Fantasy VII par exemple. Sauf que chacun d’entre eux est marqué par un temps de chargement de plus de dix secondes, imaginez alors l’énervement lorsque l’on n’arrive pas esquiver un combat, surtout qu’on passe souvent moins de temps à se battre qu’à attendre que cela démarre. Il ne suffit pas de mettre une map de cet acabit et de vouloir se la jouer à l’ancienne pour que cela soit cohérent avec l’ensemble du jeu. Pour le coup ça ne l’est pas, que ce soit en termes de gameplay et de genre, il n’y a aucune justification à l’apparition soudaine et inattendue de celle-ci. Un jeu comme Zenith aurait eu tout intérêt à proposer une progression par zone à la manière d’un Diablo ou d’un Torchlight. En essayant de mélanger tous les genres de RPG, sans en maitriser aucun en particulier, le résultat ne peut pas être bon et cette dernière remarque est un constat valable pour tout le jeu.
Verdict
Zenith est une énorme déception. Il ne suffit pas de crier haut et fort vouloir revenir aux racines du RPG pour pondre un bon jeu, encore faut-il maitriser son sujet dans l’espoir d’accoucher de quelque chose de correct. Ce n’est pas le cas ici et s’il n’y avait pas cette petite touche d’humour assez rafraîchissante, Zenith ne vaudrait même pas le coup d’oeil. Le gameplay est trop classique et n’offre rien de neuf, l’univers est sous-exploité, l’aspect RPG est générique au possible et c’est techniquement très faiblard et indigne de la nouvelle génération de consoles. Bref, à moins de vouloir absolument perdre quinze heures de votre vie sur un ARPG globalement raté et soporifique, vous pouvez passer votre chemin.
kira rock
10 mars 2017 at 10 h 55 minbonjour,
je ne suis personnellement pas du tous d’accord avec votre test ou re tester le avec quelqu’un d’autre car tous ce qui et dit sur le jeux en terme de scénario peu travailler
le jeux et magnifique (graphiquement)
les personnage sont travailler ils ont un passer une personnalité….
le jeux et bien équilibré entre combat possible a évité et narration
le jeux a aussi une histoire sur plusieurs époque (le passé et le présent ce qui enrichi encore celle ci)
les bande song sont magnifique sauf un ou 2 raté mais au 3/4 elle ont fini dans mon historique youtube
gros bémols la caméra qui empêche de voir correctement ce que l’on voudrai mais on s’y habitue et jouer les déplacement d’une seul mais et asse agréable de temps en temps
bon certes il manque aussi de contenu tu avance et tu avance (a l’ancienne quoi^^)
cette avis n’engage que moi mais sa serai sympa de votre par de ne pas casser un jeux qui mérite d’aitre jouer au moins une foi (personnellement je pence le refaire encore plusieurs foi^^
Bowzer le destructeur
11 août 2021 at 12 h 48 minEuh, non le test est très gentil.
On peut apprécier le jeu, mais dire qu’il est magnifique graphiquement, c’est une blague. Zenith est moche. Moche de chez moche. Ce ne serait pas grave s’il n’était pas en plus mal optimisé. Comment un jeu aussi faible graphiquement peut-il aussi mal tourner sur une console comme la PS4 ? Chutes de frame-rate, tearing de bâtard et des temps de chargement de l’infini pour un jeu très très médiocre, c’est une honte.
L’écriture est random. Certaines blagues sont excellentes (les araignées ténor) mais c’est loin d’être le cas pour toutes. L’univers manque de consistance, de liant et du coup ne transporte pas. Quant aux musiques, c’est subjectif, mais je trouve qu’on navigue plutôt entre le mauvais et le à peine passable.
Les personnages sont anti-charismatiques. Et c’est dommage, quand on veut miser sur l’humour et rendre ses personnages sarcastiques et attachants.
Quant au gameplay, tout est dit. La mappemonde est une honte, l’inventaire est foutraque et les combats sont chiants, entrecoupés de loadings qui durent une éternité.
Zenith est un mauvais jeu, point. On peut l’apprécier, mais il est mauvais.