Au milieu des jeux vidéo bourrés d’action et de scripts bien nerveux, il existe des productions qui ont pour vocation de nous relaxer. C’est le cas de Yonder: The Cloud Catcher Chronicles. Ce titre nous invite à arpenter une vaste contrée et à se contenter de l’explorer sans jamais nous asséner un seulgame over ou une quelconque sanction injuste. Ici, nous sommes en présence d’une production qui peut être facilement incomprise ou même boudée pour son manque de challenge. Pourtant, ce jeu développé par Prideful Sloth cache des qualités indéniables.
Test effectué sur PS4 à partir d’une version éditeur
Dans Yonder, le joueur débute son aventure en créant son avatar. Ici, pas de choix de personnalisation très poussés mais quelques possibilités comme le sexe, les yeux ou les cheveux sont tout de même de mise. Ensuite, nous prenons le contrôle de notre héros au look très « enfantin » à bord d’un navire qui terminera malheureusement son périple tumultueux échoué sur un rivage. C’est alors que nous arrivons sur l’île de Gemea sans le moindre repère. Nous sommes libre d’explorer ce vaste terrain comme nous le désirons et si tout semble joyeux au premier abord, nous nous rendons vite compte qu’un mal ronge ces terres. En effet, un étrange nuage obscur occupe certaines zones de l’île et les habitants s’inquiètent de cette présence pour le moins dérangeante. C’est alors qu’il faudra commencer notre quête pour ramener la paix sur l’île. Pour cela, il faudra s’allier à plusieurs fées et relancer le mystérieux « aspirateur de nuages » pour se débarrasser de la menace.
Exploration mon amour
Comme nous l’avons dit précédemment, nous ne rencontrerons pas d’ennemis durant la totalité du jeu mais il faudra tout de même se montrer débrouillard. En effet, le craft représente une partie essentielle de la progression. Il faut dans un premier temps obtenir les outils essentiels auprès des PNJ (marteau, hache, faucille, pioche…) afin d’extraire l’élément désiré. Ensuite, via le menu Inventaire, il devient possible de créer d’autres objets à partir des matières premières. Avant de profiter d’un éventail complet de création, il faudra rejoindre les différentes guildes qui nous permettront de débloquer des schémas utiles pour créer. Alors oui, on pourrait croire que nous sommes très proches d’un système à la Minecraft, même si les possibilités ne sont pas aussi nombreuses. Cependant, les comparaisons avec le titre de Mojang s’arrêtent là. Il est aussi possible d’échanger des objets avec d’autres avatars qui peuplent Gemea à travers les différents villages. Point de monnaie dans Yonder, alors à la place nous avons droit à un système de troc façon Un Indien dans la Ville. Chaque élément de notre inventaire possède une valeur et nous pouvons l’échanger contre n’importe quoi du moment que la valeur de notre objet est égale ou supérieure. Par exemple, si vous voulez obtenir de l’eau qui vaut 10, il faudra offrir deux morceaux de bois qui valent cinq pour procéder à l’échange. Voilà un système qui nous invite à ramasser tout ce qui passe sur notre chemin, dans la limite de place de notre inventaire, bien entendu.
Mais Yonder: The Cloud Catcher Chronicles ne se résume pas à de l’artisanat ou à du troc. Durant cette épopée, il faudra explorer la vaste île qui nous tend les bras. Plusieurs environnements comme des plaines, des montagnes enneigées, des forêts luxuriantes ou même des déserts peuvent être parcourus. La direction artistique colorée offre un rendu plutôt plaisant d’un point de vue esthétique. Malheureusement, nous imaginons bien que le budget ne permettait pas d’obtenir une qualité graphique optimale et nous notons la présence d’un flou constant sur les arrière-plans, de ralentissements parfois handicapants ou encore de textures pas toujours très fines. Pourtant, malgré ces défauts, le charme opère, sans doute aidé par un système jour-nuit bien fichu et une météo dynamique. Tout cela donne vie à Gemea. La bande-son est elle aussi agréable avec quelques musiques plutôt réussies bien que très discrètes. Nous regrettons tout de même l’absence de doublage lors des dialogues même si cela ne fait pas de mal de lire un peu. Pour conclure sur l’esthétique, il faut également souligner le design des personnages qui fait dans le très enfantin et qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. Cependant, pour une production de cette envergure, il faut bien reconnaître que l’aspect visuel est un véritable point fort.
Une lumière dans l’ombre
Pour le reste, il faut hélas admettre que la formule s’essouffle vite. La faute à des quêtes trop peu variées et à une narration minimaliste. Si l’aventure principale se plie rapidement (une dizaine d’heures), il existe une multitude de missions annexes qui se résument généralement à construire des ponts, à planter des arbres ou bien à créer sa ferme et même pêcher. Il est aussi possible de sympathiser avec la faune en donnant de la nourriture aux animaux afin de les adopter. L’interaction est sympathique mais pas du tout indispensable. Finalement, Yonder met de côté tout l’aspect épique d’une aventure pour au final nous proposer quelque chose de plus terre à terre. Non pas que l’idée soit mauvaise mais la sensation d’accomplir des quêtes insignifiantes se fait réellement sentir à cause d’un manque cruel de variété. À y réfléchir, les moments les plus intéressants se déroulent lorsqu’il faut retirer les « obscurités » qui nous bloquent le passage. Ces nuages violets renferment parfois des zones secrètes ou des trésors. Pour les retirer, il faudra trouver les 26 esprits dispersées un peu partout dans Gemea. Il en faut d’ailleurs un certain nombre pour détruire tel ou tel nuage (3 esprits pour les obscurités du début, 7 pour les suivantes, etc). Le but ultime étant bien sûr de débarrasser l’île de cette obscurité. Pour accomplir tout cela, il faudra se laisser guider par notre boussole magique, placée sur la flèche bas du pavé directionnel, qui sert de journal de quêtes.
Bref, vous l’aurez compris, Yonder: The Cloud Catcher Chronicles ne brille pas vraiment pour son contenu mais plutôt pour sa forme. Difficile de rester insensible à sa direction artistique ou encore à d’autres petits aspects qui font sourire (nous pensons par exemple à l’ombrelle que notre avatar sort pour amortir ses chutes). Le jeu de Prideful Sloth transpire l’insouciance et met l’accent sur l’exploration quitte à forcer le joueur à marcher pendant plusieurs minutes jusqu’à son objectif. C’est une autre manière de faire du jeu vidéo, avec un rythme plus lent et de la relaxation à chaque instant. Alors oui, peut-être que la plupart des joueurs trouveront cela ennuyeux (parfois à juste titre) ou bien penseront être face à un projet peu ambitieux, pourtant Yonder possède un charme indéniable qui donne parfois seulement envie de se promener… pour se promener. C’est presque l’insouciance de l’enfance que nous retrouvons dans ce titre, avec ses points positifs comme négatifs.
Verdict
Yonder: The Cloud Catcher Chronicles ravira sans doute les amateurs d’exploration pure mais un peu moins ceux en quête de narration et de variété au niveau du gameplay. Quoiqu’il en soit, la direction artistique ne laisse pas de marbre et l’île de Gemea est sans aucun doute l’un des plus beaux terrains de jeu que nous ayons pu arpenter cette année. Avec son système de troc et de craft, ce titre propose deux éléments rudimentaires qui collent parfaitement avec l’aventure proposée. Hélas, le rythme lent, le scénario de façade et l’intérêt quasi–nul de certaines missions pourront avoir raison de bien des joueurs. Yonder s’adresse avant tout à ceux qui aiment explorer, sans se préoccuper du reste.
Cryo
22 juillet 2017 at 20 h 51 min« Au milieu des jeux vidéo bourrés d’action et de scripts bien nerveux, il existe des productions qui ont pour vocation de nous relaxer »
On peut y looter un fusil à pompe ??? Car j’ai grave besoin de me relaxer, là 🙁 :-(…
😉 😉 (ok, je sors 🙂 😉 ).