Plus autant à la mode en France que dans les années 80-90, le catch est une discipline qui continue malgré tout de fédérer des fans de tous âges, et ce, peu importe l’endroit de la planète où ils se trouvent. Bien sûr, les férus de castagne réelle se sont depuis longtemps tournés vers le MMA via notamment l’Ultimate Fighting Championship (UFC), mais le côté spectaculaire et grand-guignolesque du catch a toutes les chances de faire mouche encore cette année… Tout du moins en jeu vidéo !
Éditée par 2K, la bien-nommée licence WWE 2K n’est pas pour autant obligatoirement un gage de qualité. Car si l’éditeur a su se faire une place de choix dans le monde du basket-ball vidéoludique, tout le mérite revient au studio de développement connu sous le nom de Visual Concept. En ce qui concerne le catch, 2K fait en revanche appel à un studio japonais du nom de Yuke’s. Et autant être clair : bien que l’on soit sur PlayStation 4, on se demande sincèrement si cette licence annuelle atteindra un jour la renommée de sa consoeur traitant du ballon orange. Globalement, et comme maintenant tous les ans, WWE 2K16 est moche. Les visages (et les expressions qui vont avec) sont tellement loupés que l’on ne reconnaît quasiment aucun catcheur, tandis que les cheveux longs (surtout visibles sur les catcheuses) provoqueront des fous rires à coup sûr tant ils n’en font qu’à leur tête, sans mauvais jeu de mot. Les divas sont, par ailleurs, d’une laideur sans nom. On ne peut pas dire que le public ou même le « décor » fasse mieux, bien au contraire. On pourra même apercevoir des bugs assez étranges de ci de là, tels que des mains ou des pieds passant à travers le ring, des cordes passant à travers les têtes, ou encore des arbitres tournant sur eux-mêmes… Tout un programme ! Vous l’aurez compris, techniquement, WWE 2K n’arrive toujours pas à passer le cap. Ainsi, quelqu’un qui n’aura pas touché un jeu de cette licence depuis la génération PlayStation 3 / Xbox 360 ne sera pas dépaysé. Après tout, ce n’est que la deuxième année de la saga sur les consoles nouvelle génération. Soyons optimistes et croisons les doigts pour que l’opus de l’an prochain corrige le tir pour ce qui est de la partie visuelle.
Mais vous vous en doutez, ce n’est pas nécessairement ce qui prime dans un jeu comme celui-ci. Car si en effet la claque graphique n’est toujours pas à l’ordre du jour, les développeurs de chez Yuke’s comptent en revanche nous épater côté gameplay, et plus généralement, en terme de sensations. Le pari est-il réussi ? Clairement, oui. Car si hélas les nouveautés se comptent sur les doigts de la main d’un lépreux, il faut bien avouer que le titre sait y faire en la matière. Les combats sont dynamiques, spectaculaires, jouissifs, on s’y croirait ! Le système de contre à lancer avec la gâchette R2 est toujours aussi efficace, mais également toujours aussi sensible. En effet, le timing impose des réflexes de Super Saiyan à quiconque voudrait pouvoir retourner la situation en sa faveur. De quoi vite perdre l’avantage tant que vous n’aurez pas assimilé cette feature correctement. A contrario, le système de soumission se voit ici quelque peu « modifié » et nous propose un mini-jeu ressemblant à s’y méprendre (pour ne pas dire qu’il en est la copie conforme) à l’interface utilisée dans la saga des jeux UFC (Undisputed 3, notamment, pour les plus curieux d’entre vous). Si jamais vous n’avez aucune idée de ce à quoi peut bien ressembler cet élément de gameplay, dites-vous qu’à chaque fois que vous voudrez soumettre votre adversaire (ou au contraire vous sortir de la soumission qu’il est en train d’opérer sur votre corps d’athlète), un cercle apparaîtra au bas de l’écran. A l’intérieur de ce cercle, vous trouverez deux arcs. L’un est bleu et correspond à celui qui se défend, l’autre est rouge et correspond à celui qui attaque. Concrètement, si c’est vous qui tentez une soumission, il suffira de bouger votre arc rouge à l’aide du stick droit (R3) de sorte à « manger » l’arc bleu de votre adversaire. Inversement, si vous êtes le monsieur ou la dame qui se fait victimiser en direct, vous n’aurez qu’à bouger l’arc bleu de sorte à éviter de vous faire attraper par le rouge. Assez troublant au début, ce système fonctionnait plutôt bien sur les jeux de MMA, et c’est en toute logique qu’il remplit parfaitement son rôle dans ce WWE 2K16.
C’est donc un gameplay plaisant et soigné que nous propose le jeu, mais pas seulement. Non car, si ce n’était pas spécialement le cas l’an dernier, 2K nous sort un contenu gargantuesque de son sac à dos cette fois-ci. Environ 120 sportifs sont en effet présents dans le roster du titre ! Vous ne rêvez pas, c’est tout simplement du jamais vu pour un jeu estampillé WWE 2K. En revanche, on appréciera ou pas les choix faits par Yuke’s, à savoir le fait de préférer la quantité à la qualité. Une phrase à ne pas prendre de manière péjorative, mais force est de constater que les combattants de chez Alumni, du Hall of Fame ou encore les grands noms du NxT ne plairont pas nécessairement à tous les fans de ce sport pipé qu’est le catch. Le gros du jeu est, lui, toujours situé dans le très bon mode Carrière (décidément, c’est une habitude chez les jeux édités par 2K), qui vous fera affronter des tonnes d’adversaires afin, à long terme, de monter au sommet de l’échelle. Le système de copinage est toujours d’actualité et il ne sera pas rare de voir certains catcheurs / certaines catcheuses venir vous épauler en plein « combat », si tant est que vous les ayez aidé la fois précédente. A contrario, plus vous jouez les fortes têtes avec telle ou telle star, plus vous avez de chance qu’elle vous castagne gentiment à votre prochaine rencontre. Une feature des plus appréciables dans un jeu censé retranscrire avec exactitude (ou presque) le monde si tendu des matchs de la WWE et leurs à-côtés (on se croise dans les couloirs du stade et on se provoque, idem lors des interviews, après tout il faut bien faire semblant devant les caméras…). L’éditeur de personnage est d’ailleurs tout ce qu’il y a de plus fun. Un très bon point à mettre sur le compte de ce WWE 2K16 tant les possibilités sont multiples, et incroyablement risibles la plupart du temps. L’avantage, c’est que l’on peut aussi bien créer un monsieur muscles sûr de lui, qu’un clown peureux habillé à la mode new-jersienne. En parallèle à ce mode Carrière ultra-complet et (presque) prenant, le mode Showcase a également toutes les chances de plaire aux fans de catch ne désirant pas jouer un personnage fictif (bien que les clowns peureux doivent forcément exister, nous n’en doutons pas une seule seconde).
Showcase, donc, est fait pour vous donner les frissons des rencontres importantes en vous permettant d’incarner plusieurs superstars. A la manière d’un mode Championnat, le script est déjà tout tracé et vous n’aurez qu’à vous laisser guider, parmi cette trame « scénaristique » imposée, à coups de tatanes et autres coups de coude dans les cordes. Le souci, c’est que seul le scénario de Steve Austin est disponible de base. Loin d’être inintéressant au demeurant, nous ne sommes pas sûrs que monsieur Stone Cold fasse l’unanimité auprès des joueurs lambda. Ainsi, et c’est l’un des plus gros reproches que l’on pourrait faire au jeu cette année encore, c’est ici la politique des DLC qui est privilégiée. Autrement dit, si le mode Showcase est typiquement ce que vous recherchez dans un WWE 2K, retenez bien qu’il vous faudra impérativement passer à la caisse si vous désirez parcourir ce dernier avec d’autres superstars (si tant est que ces dernières vous plaisent davantage). A noter qu’un DLC nommé Accélérateur est d’ores et déjà disponible sur le PlayStation Store, comme tous les ans, et vous permet de déverrouiller instantanément ce que vous pourriez mettre des jours (voire des semaines) à débloquer in-game par vous-même. Enfin, concernant la partie sonore, nous avons été conquis par les commentaires audio dispensés à foison lors des combats (en anglais uniquement). Ces derniers nous mettent tout de suite dans l’ambiance et le show à l’américaine qu’est la WWE n’en est que plus intense. Les musiques des menus sont également très bien choisies et oscillent entre le hip-hop bien lourd et le rock bien gras. Du bon et encore du bon, donc, mais c’est finalement loin d’être superflu. En effet, l’interface n’est pas un modèle d’intuitivité et le mode Création, notamment, est tout de même très perfectible. Nous aurions aimé voir un peu plus de fluidité, ou encore de simplicité, à l’écran.
Verdict : 6/10
C’est donc encore une fois seul que WWE 2K fait son entrée sur le ring cette année. Ne subissant absolument aucune concurrence sur consoles new-gen, c’est sans mal que ce WWE 2K16 s’impose comme le choix le plus judicieux à adopter si vous êtes un gamer fan de catch. De par son gameplay intuitif d’abord, mais aussi par le biais de son contenu tout simplement ébouriffant, garantissant au passionné des centaines d’heures de fun en attendant l’an prochain. On regrettera cependant un aspect visuel clairement loupé et indigne d’une PlayStation 4, ainsi qu’une politique mettant un peu trop en avant à notre goût l’achat de contenus additionnels.
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