Après une sortie initiale sur PC puis des débarquements successifs sur différentes plateformes (PS4/Xbox One, puis PS5/Xbox Series et enfin Stadia), le Destruction Derby-like Wreckfest arrive sur Nintendo Switch avec une version complète. Annoncé en marge d’un Nintendo Direct, le titre s’annonçait très prometteur avec la présence des DLC, bien que préoccupant en ce qui concerne l’aspect technique. Après quelques heures de jeu, force est d’admettre que le travail effectué par les développeurs de Bugbear Entertainment n’a pas été de tout repos pour faire tourner le titre sur la console de Nintendo. Mais le résultat final est-il convaincant ?
Test réalisé sur Nintendo Switch OLED grâce à une version numérique envoyée par l’éditeur
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Wreckfest, une piste bien connue des joueurs
Véritable successeur de Destruction Derby ou encore de FlatOut, Wreckfest traverse depuis presque dix années et son début en accès anticipé toutes les consoles. De la génération PS4 à la génération PS5 en passant par Stadia, le titre dérape désormais sur Nintendo Switch avec un contenu impressionnant. Ce n’est pas bien compliqué, vous prenez la version originale du titre, vous y ajoutez les deux Season Pass et vous obtenez la version Nintendo Switch. Le tout est vendu à un prix correct (39,99€) sur le Nintendo eShop ou en édition physique (sans téléchargement supplémentaire ni code à usage unique). Un achat qui ne sera pas forcément nécessaire si vous possédez déjà une autre version puisqu’aucun contenu n’est exclusif à cette nouvelle console. Dommage, un skin Zelda/Mario sur notre bon vieux 4×4 aurait apporté une ambiance décalée appréciable.
Rock bien gras en arrière-plan, ceinture bouclée et casque sur la tête : vous êtes désormais prêt à rentrer dans le monde unique de Wreckfest. En ligne ou en solo, Wreckfest est une réussite. Le mode Carrière reste toujours un enchaînement d’épreuves aussi délirantes les unes que les autres. Du tracteur de papy en passant par des canapés sur 3 roues, vous aurez la chance de conduire des véhicules loufoques pour ne pas dire improbables. Toujours doté d’une physique pertinente et d’une impression de vitesse crédible, le titre reste plaisant à jouer malgré les contraintes imposées par la Nintendo Switch, mais nous y reviendront plus bas. Ces championnats sont donc remplis de plusieurs épreuves (courses, derby qui nécessite d’être le dernier en vie…) et des objectifs distincts sont à réaliser à chaque fois pour obtenir des étoiles supplémentaires. En cas de bonnes performances, vous récupérerez de l’argent qui sera utilisable pour acheter de nouveaux véhicules ou améliorer les machines déjà acquises. Cinq grands championnats sont disponibles nécessitant ainsi une quinzaine d’heures de jeu pour terminer toutes les épreuves à 100%. Point très important, l’IA est agressive et paramétrable selon 3 niveaux de difficulté rendant ainsi le challenge toujours très intéressant et surtout juste (pas d’IA à la Mario Kart).
Wreckfest vous donne également la possibilité de créer votre propre épreuve avec les règles souhaitées (arène, objectif, durée…), il faut dire que les options proposées sont nombreuses pour une expérience personnalisable à souhait. Pour jouer avec des amis, il faudra malheureusement obligatoirement passer en ligne (et donc disposer d’un abonnement au Nintendo Switch Online) pour en profiter puisque le titre ne propose pas de mode multijoueur en écran partagé. Un mode multijoueur local est également disponible mais nécessite la possession pour chaque joueur d’une console et d’un exemplaire du jeu. Le système de tournoi est lui toujours de la partie : ce dernier offre des épreuves loufoques contre des IA ou des joueurs du monde entier. Une mise à jour a lieu tous les deux mois avec à la clé de nouvelles récompenses et de nouveaux défis. Concernant le multijoueur en ligne, vous avez la encore de moult possibilités : match rapide, mélange de plusieurs variantes ou un choix parmi des genres bien définis (course, derby, spécial). Vous avez également la possibilité de naviguer au sein des différents serveurs et créer un match privé ou une partie publique. Durant notre test, le online fonctionnait très bien avec des sessions stables, cependant le cross-play est absent au lancement du titre tout comme les classements en ligne. Nous espérons que le online ne deviendra donc pas désert rapidement sachant qu’en cas de manque de joueurs, les IA sont utilisées. Côté personnalisation, il est toujours possible de modifier les couleurs de sa voiture favorite ou de changer certaines pièces afin de faire grimper la performance globale de son véhicule dans le but d’être le plus compétitif possible. Toutefois, cette possibilité aurait méritée d’être plus poussée pour qu’on y consacre du temps supplémentaire.
La fluidité au détriment de la qualité sur Nintendo Switch
Vous l’avez compris à travers les lignes précédentes, Wreckfest est identique en tout point aux autres consoles concernant son contenu. Toutefois, la création de Bugbear Entertainment se démarque bien sur un point : son rendu visuel. Si nous avions énormément joué à la version PS5 grâce à sa mise à disposition via le PlayStation Plus, il faut bien admettre que le titre avait eu le droit à un joli lifting graphique en plus d’une prise en charge de la DualSense. Pour s’adapter à la Nintendo Switch, des sacrifices terribles ont dû avoir lieu pour faire tourner convenablement le titre. On se retrouve avec une version bien moins travaillée que les précédentes : des textures laides sur certains objets (pour ne pas dire immondes) et des environnements nettement plus vides qu’à l’accoutumée. A titre d’exemple, on ne distingue pas précisément le contenu de la plaque d’immatriculation, la texture affichée étant compressée au maximum pour tenir les 30 FPS annoncés. En effet, l’éditeur nous a promis ce framerate dès l’annonce du titre. A quelques exceptions près avec des ralentissements lors de notre passage dans certaines zones, il faut admettre que le pari est réussi et l’expérience reste plaisante même si le confort est bien moindre que sur la PS5 ou la Xbox Series qui proposent toutes les deux un framerate stable à 60 FPS. Lors de nos différentes parties, nous avons remarqué la présence d’aliasing et de popping qui ne gênent en rien l’expérience de jeu.
Lors de nos diverses sessions sur le titre, nous avons pu varier les plaisirs en jouant successivement en version dock et en version portable. Peu importe la configuration qui vous intéresse, sachez que le titre est très proche techniquement, avec peut-être un très léger avantage pour la version dockée. Toutefois, il faut admettre que c’est un plaisir de pouvoir y jouer n’importe où, que ce soit dans son lit ou encore dans les transports en commun ; d’autant plus que le titre est parfaitement adapté aux sessions courtes. La physique très réussie par ailleurs des différents véhicules a été conservée par rapport aux versions consoles et PC. Le tout est jouable avec deux Joy-Con ou encore avec la manette Pro, accessoire que nous préconisons afin de gagner en précision et en confort. Etant donné l’absence d’un mode écran splitté, le titre n’est logiquement pas jouable avec un seul Joy-Con. Dernier point important, les temps de chargement sont très corrects (redémarrage d’une course, lancement d’une nouvelle épreuve, retour au menu), à l’exception du lancement du titre qui peut durer jusqu’à 35 secondes. Concernant la partie sonore, les bruits de moteur sont toujours réalistes et la bande-son très orientée rock est une réussite, pas de problème particulier sur ce point en somme.
Verdict : 7/10
Wreckfest débarque donc dans une version ultime sur Nintendo Switch avec pléthore de contenu et notamment l’intégration des deux passes saisonniers sortis précédemment. On ne peut pas dire que le titre soit beau visuellement parlant (une version extra-low sur PC), mais il a le mérite d’être relativement stable en tournant à 30 FPS même si nous avons noté quelques baisses de framerate, que ce soit en portable ou en docké. Si vous êtes un joueur solo, force est d’admettre que l’enchaînement des épreuves est toujours une réussite et permet de se vider l’esprit le temps de quelques joutes endiablées. Le multijoueur est également intéressant avec la possibilité de créer tous types d’épreuves et de sélectionner les serveurs que nous voulons. On regrettera toujours l’absence d’un mode écran. En espérant que les serveurs restent plein un moment, le jeu ne proposant pas le cross-play. Une version honnête avant tout destinée aux joueurs n’ayant pas la possibilité de jouer au titre sur PC, PS5 ou Xbox Series.
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