Whispering Willows, que l’on traduira par Chuchotement de Saules, est le tout premier jeu du studio Night Light Interactive. Basée à Los Angeles, cette équipe de 30 personnes a été créée en 2012 par David Logan, un ancien de chez Disney, Paramount ou encore Nickelodeon. Après avoir convaincu 750 personnes sur Kickstarter, réunissant ainsi la petite somme de 20 000 dollars, Night Light Interactive a donc pu officialiser la sortie de son bébé. Déjà disponible sur OUYA (eh oui !) ou encore sur PC, Mac et Linux depuis l’an dernier, et en attendant les portages Wii U, iOS et Android, c’est sur le PlayStation Store que les joueurs PlayStation 4 et PlayStation Vita (cross-buy) vont pouvoir aller télécharger ce jeu indépendant dès mercredi prochain.
Whispering Willows, qu’est-ce que c’est ? Eh bien, pour résumer, disons qu’il s’agit d’un jeu d’aventure entièrement dessiné à la main, se déroulant en scrolling horizontal, et ce, sur des plans en 2D uniquement. Dans ce jeu à tendance horrifique, vous incarnez Elena, une jeune fille plus que jamais déterminée à retrouver son père, disparu dans d’étranges circonstances. Ce qui rend les choses intéressantes, c’est que la demoiselle en question a le pouvoir de faire sortir son âme de son corps. On alternera donc durant tout le jeu des phases dites classiques (marcher, grimper aux échelles, monter des escaliers…) et des phases de flottement sous forme spectrale, durant lesquelles votre fantôme pourra dialoguer avec les esprits rencontrés, ou encore posséder des objets afin notamment d’abaisser des leviers inaccessibles par la Elena vivante. Le gameplay utilisé lors des phases fantomatiques ressemble à s’y méprendre au jeu Casper, sorti dans les années 1990 sur SEGA Saturn et PlayStation notamment.
Un programme plutôt orignal donc. Seulement voilà, c’était sans compter sur quelques points noirs particulièrement gênants. Premièrement, il est à noter qu’Elena se déplace très très très très lentement. Comme nous, vous passerez de nombreuses minutes à essayer toutes les combinaisons de touches possibles afin de faire courir notre héroïne… Jusqu’à ce que le jeu vous explique que cette dernière ne peut courir qu’en extérieur. Soit, ce ne serait finalement pas un problème en soi, si le jeu ne se déroulait pas à 99 % dans des manoirs et autres catacombes entièrement fermées. Vous pesterez donc, comme nous là encore, en vous rendant compte très rapidement que la lenteur du personnage est d’autant plus problématique que la conception des niveaux vous obligera à effectuer nombre d’allers-retours.
En effet, le level design du titre, inspiré de Lone Survivor ou encore Home, est quelque peu tarabiscoté. Astucieux, certes. Inspiré, pourquoi pas. Mais il est aussi et surtout incroyablement labyrinthique ! On passera des chapitres entiers à se perdre dans ces couloirs qui n’ont ni début ni fin, ou encore à ouvrir plus de portes qu’un serrurier, avant parfois de comprendre que l’on a tout simplement raté un détail mesurant environ 2 millimètres en début de parcours… Frustrant ! Les allers-retours sont donc très nombreux et ont surtout pour but de gonfler une durée de vie au ras des pâquerettes. 2H45 pour terminer le tout, c’est peu, très peu. Nous n’avons malheureusement aucune information concernant le prix auquel ce Whispering Willows sera vendu, mais nous espérons bien évidemment un tarif tout aussi minimaliste.
Pour autant, et même si cela peut sembler paradoxal, l’expérience mérite d’être tentée. En effet, force est de constater que l’aspect visuel du titre est à tomber par terre. Des catacombes au jardin labyrinthique en passant par l’observatoire, le manoir hanté ou encore le jardin d’hiver, les lieux traversés sont tout simplement sublimes. Vous aurez d’ailleurs tout le temps d’admirer le paysage car, outre la lenteur affligeante d’Elena, il faut bien comprendre que le jeu ne vous mettra face à aucun ennemi, pour ainsi dire. Il y aura bien une phase ou deux dans lesquelles vous devrez éviter quelques esprits malfaisants, mais cela ne vous prendra pas plus de 3 minutes sur les 2h45 de l’ensemble. C’est d’ailleurs un autre reproche que certains pourront faire à ce Whispering Willows : le cruel manque de challenge. Si votre humble serviteur n’a absolument pas trouvé ça dérangeant en soi (trouvant même l’histoire plus plaisante ainsi), il va de soi que la majorité des joueurs pourra sans doute trouver dommageable le fait d’avancer durant tout le jeu sans être inquiété par quelconque présence malfaisante. Dans un registre assez similaire, il est d’ailleurs assez triste de constater que les énigmes (et c’est déjà un bien grand mot) n’ont absolument aucun intérêt. N’importe quel joueur de plus de 7 ans trouvera la marche à suivre en moins de 30 secondes, montre en main.
Alors que reste-t-il à ce jeu s’il ne propose ni un challenge intéressant, ni une durée de vie correcte, ni un gameplay passionnant ? Au premier coup d’oeil, pas grand-chose à part son aspect visuel, il est vrai. Le moteur Unity fait une nouvelle fois des merveilles, à n’en point douter. On notera également l’excellente bande-son dans la case des gros points positifs que possède ce soft. Les sons d’ambiance sortent avec brio par le haut-parleur de la DualShock 4, tandis que les musiques interprétées au piano sont réellement bien choisies et collent parfaitement à l’ambiance du jeu. D’ailleurs il serait judicieux de s’intéresser d’un peu plus près à cette dernière.
Vous l’aurez sans doute lu un peu plus haut, Whispering Willows est un jeu à tendance horrifique. Pourtant, et là encore certains pourront s’insurger durant des jours, l’expérience ne fait absolument jamais peur. Ou plutôt serait-il plus judicieux de dire qu’il ne fait pas peur de la même manière que les autres œuvres du genre. Ici en effet, pas de jumpscares ni même de musiques inquiétantes. En lieu et place des traditionnels codes de l’horreur vidéoludique le joueur fera face à une intensité bien plus profonde que cela. L’auteur de ces lignes a par exemple joué le jeu entier d’un seul segment, sans jamais s’arrêter de frissonner. Étrange phénomène, nous vous l’accordons, mais pour autant véridique. Whispering Willows dégage une aura somme toute stressante, alors même qu’aucun ennemi ne viendra engager le combat ni même vous sauter dessus par-derrière. Néanmoins, on ne peut s’empêcher d’être pris de sueurs froides, nous rappelant, au cas où notre mémoire nous jouerait des tours, que notre personnage principal est entouré d’esprits, de bruits étranges, de cris… Ne serait-ce pas au final la vraie définition de la peur ?
Les plus collectionneurs d’entre vous seront ravis d’apprendre que 19 trophées PSN (sans platine) sont à débloquer le plus facilement du monde. Diverses notes sont également disséminées à travers l’aventure, mais là encore il vous sera quasiment impossible d’en rater ne serait-ce qu’une seule en jouant le jeu de A à Z correctement. A croire que les jeux Telltale Games ont fait des émules. On notera également que le jeu pèse moins de 800 Mo et qu’il est jouable en plusieurs langues. Ne proposant aucun véritable doublage, Whispering Willows est donc lisible à la fois en Français, mais également en Anglais, en Italien, en Allemand, en Espagnol, en Polonais, en Portugais ou encore en Chinois, rien que ça.
Verdict : 6/10
Night Light Interactive nous livre ici un premier jeu à la fois prometteur et quelque peu décevant. Trop court, trop facile, trop labyrinthique (et parfois même soporifique), on ne peut guère dire que l’expérience soit passionnante. Pourtant, son ambiance intrigante, sa bande-son réussie, son aspect visuel impressionnant, ainsi que sa notion toute particulière de peur au sein du jeu vidéo font de Whispering Willows un petit jeu sympathique à essayer à petit prix. On a hâte de voir ce que peut produire le studio avec notamment des moyens plus conséquents.
VaultMan
29 juin 2015 at 20 h 39 minL’histoire et le concept corps-âme est intéressant, mais il faut se rendre à l’évidence: c’est un jeu « light » gonflé artificiellement et volontairement par des ‘astuces’ comme l’héroïne qui se déplace comme un escargot et des allées-retour en masse. Presque une arnaque. Je passe mon tour.
Daria Galvan
30 juin 2015 at 8 h 35 mininterressant ce petit jeux malgrer une duree de vie tres courte mes dommage que sa manque de challenge meme si il et bien fait graphiquement dommages que les devellopeur non pas pousser plus loin l experience je le testerait surement quand il sera a moindre prix …..a bientot l ami jonathan