Annoncée à l’E3 2019 pour la toute première fois, la suite de l’une des licences phares d’Ubisoft, Watch Dogs, est sur le point de débarquer. Prévu pour le 29 octobre 2020 sur PlayStation 4, Xbox One et PC, Watch Dogs Legion est l’un des rendez-vous notables de cette fin d’année. Attendu par de nombreux joueurs et joueuses, désirant explorer Londres et retrouver le groupe de DedSec, nous avons bien évidemment pris notre envol pour rejoindre l’Angleterre. Oui la révolte gronde à Londres alors que les corporations multimillionnaires se la jouent Big Brother tyrannique et un groupe de résistants entend bien redonner les droits aux hommes et aux femmes.
Test réalisé sur PlayStation 4 Pro grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Big Brother, Albion et Zero Day
Dans Watch Dogs Legion, les joueurs et les joueuses sont propulsés dans un Londres dystopique et futuriste : alors que le pays a adopté la loi du Brexit, le Royaume-Uni se voit désuni du reste de l’Europe et y règne un régime autoritaire. C’est l’entreprise de sécurité privée, Albion, qui fait régner la loi et ce quelque fois de façon très drastique. En effet, tous les Londoniens sont surveillés, comme si Big Brother épiait par dessus leurs épaules leurs moindres faits et gestes, et le chaos s’est installé. En plus du trafic d’êtres humains, des attentats, menés par Zero Day, ont eu lieu et ont changé le paysage architectural de la ville (comme vous pourrez le constater dans la vidéo de gameplay ci-dessous) : malgré les efforts des anciens résistants de DedSec, soient Sabine, l’IA Bagley et Dalton, le Parlement et d’autres monuments historiques et politiques ont explosé aux yeux de tous (V pour Vendetta bonjour). Malheureusement, même si DedSec a voulu arrêter le drame en mettant en péril leurs propres membres, c’est eux qui sont tenus pour responsable aux yeux des forces de la loi. Bien sûr, ils n’ont pas dit leur dernier mot !
Après des mois de silence, DedSec a décidé de renaître de ses cendres tels un phénix. Agissant dans l’ombre, tout en mettant leurs actions à profit de tous les Londoniens pour leur permettre de regagner leurs droits et leurs libertés, les hackers de renom entendent bien faire la lumière sur cette affaire les incriminant. Ayant pour but de prouver leur innocence tout en essayant de découvrir la réelle identité du groupuscule Zero Day, les hommes et les femmes de DedSec mènent la Résistance ! Et quelle résistance ! Au détour de nombreuses missions aux quatre coins de Londres, c’est tout un pan de la criminalité et d’organisations criminelles à grande échelle que les hackers rencontreront et devront dissoudre avant de remonter la filiale à Zero Day. Une aventure aussi sombre dans son récit que dans son ambiance.
En effet, ce qui frappe aux yeux, et ce dès les premières missions, est la volonté marquée d’Ubisoft de revenir à la genèse de Watch Dogs. On se souvient très bien de l’histoire sombre d’Aiden Pearce, alors que Watch Dogs 2 mettait en avant une aventure plus édulcorée faites de likes et nombre de followers à atteindre. Un opus qui avait d’ailleurs déçu de nombreux joueurs et joueuses quant à l’ambiance générale comparé au premier, mais fut tout de même plutôt apprécié. Avec Watch Dogs Legion, on revient à l’essence même de ce qui avait fait le charme du premier : une histoire sombre, des problématiques sociétales lourdes et actuelles, une ambiance saisissante et un questionnement à propos de la société future. Sur ce point, on ne peut que saluer l’équipe de développeurs tant l’histoire de Watch Dogs Legion est beaucoup mieux pensée que son prédécesseur et prend beaucoup plus aux tripes. On notera d’ailleurs une meilleure écriture générale, que ce soit quant au scénario ou même aux dialogues entre personnages. Si on ne devait soulever qu’un petit bémol, il s’agirait de l’utilisation de quelques clichés pour dessiner le portrait de certains personnages. Mais encore une fois, on a vu pire chez Ubisoft et même ailleurs. Dans tous les cas, on ressort satisfait de l’expérience scénaristique de ce troisième opus qui amène à réfléchir et ce même après la cinématique des crédits terminée.
D’ailleurs, si cet aspect sombre du scénario est bien travaillé, il fait véritablement corps avec ce Londres aussi dystopique que cyberpunk. Il fourmille littéralement de détails qui pourrait échapper aux yeux des joueurs et des joueuses, mais qui font pourtant le sel de l’expérience et rend ce monde virtuel hyper réaliste et vivant.
Londres, un monde ULTRA vivant
Après les premières missions et lorsque le soft nous accorde le droit d’explorer Londres, on se retrouve littéralement submergé (et ce de façon positive) par un monde vivant et fourmillant de détails hyper réalistes. Les open worlds, ce n’est pas ce qui manque dans le paysage vidéoludique. On nous en sert d’ailleurs généralement à toutes les sauces : The Witcher 3: Wild Hunt, Horizon Zero Dawn, Ghost of Tsushima etc. Pourtant, Ubisoft montre cette fois-ci qu’il maîtrise sa technologie et surpasse certains des titres précédemment cités. Cette impression de voir un PNJ simplement planté là pour nous servir est totalement effacé dans Watch Dogs Legion : chaque personne possède un background narratif plus ou moins élargi et surtout son propre panel d’actions (en dehors de ses compétences propres – nous y reviendrons). Ils vivent en dehors de DedSec et donc en dehors du joueur. Il nous est arrivé de simplement nous arrêter dans une rue et voir interagir ce monde fictif : le Londres de Watch Dogs Legion est tout bonnement époustouflant de réalisme et ne cessera d’émerveiller le joueur tout en le surprenant. Par exemple, nous avons été témoins d’une dispute musclée sans que nous n’ayons interféré au préalable, un homme sortir d’un magasin, etc. Dans un autre cas, nous avons malencontreusement bousculé un jeune homme encapuchonné et celui-ci nous a poursuivi, en nous balançant des insultes, et ce jusque dans le repère du clan Kelley pour en découdre. Autant dire que toutes vos actions ont un impact sur le jeu : tuez un passant, et vous pourrez rencontrer la femme de ce dernier devenue veuve. Ou dans un autre cas, si vous avez libéré un Londonien aux mains d’Albion, il se peut qu’il soit l’ami d’un de vos agents. Il se passe quelque chose à chaque coin de rue. Une vraie simulation de vie !
D’ailleurs, les quartiers changeant de classes sociales et de population, les actions et situations sont totalement différentes les unes des autres. Ce qui a le don de pousser le réalisme à son paroxysme et rendre l’exploration encore plus immersive. Cela semble tout bonnement ridicule dit ainsi mais ces petits détails rendent l’aventure totalement cohérente. On s’y croit et on décroche pas. Saisissant !
Par ailleurs, visuellement, Londres fait sens avec le propos du scénario. On se retrouve très souvent à admirer les écrans géants sur les buildings diffusant de la propagande pour Albion, les graffitis d’artistes de rue aux couleurs et motifs de DedSec, la modélisation architecturale des monuments historiques fidèlement représentés, la structure des maisons des quartiers, les magasins et rues huppées. Si bien que l’on peut se retrouver également nez à nez avec un agent d’Albion entrain d’arrêter des Londoniens/Londoniennes aux coins d’une rue ou avec une myriades de drones au dessus de notre tête. L’aspect cyberpunk est très clairement représentée via ces différents aspects et la présence constante de technologies très avancées. Ce qui est plutôt plaisant tient surtout au fait que le soft ne se répète pas incessamment visuellement : que l’on aille à Camdem ou à Westminster, la population ne s’habillera pas de la meilleure manière ou les magasins ne vendront pas les mêmes items. Tout est pensé pour ne pas lasser le joueur, tout en respectant le lore, et ça fonctionne assez bien. On sent donc que l’équipe d’Ubisoft a voulu donner corps à un univers plus poussé, plus grand, plus vivant et plus réaliste pour proposer à chacun une expérience possiblement au dessus du lot des différents open worlds déjà sortis. Chapeau bas ! D’un autre côté, si le plus gros du travail semble avoir été concentré sur la modélisation de ce nouveau monde, il ne reste que les développeurs ont aussi peaufiné la formule originelle Watch Dogs afin de proposer une expérience qui ne dépaysera pas mais qui pourra tout de même surprendre et intéresser.
Finalement, on ajoutera que la VO est tout bonnement convaincante : l’accent anglais est très bien retranscrit et chaque personnage a le droit à sa propre voix. Ce qui rend le tout encore plus cohérent. L’humour anglais est également présent et il fait toujours autant sourire, voire rire.
« I want you in my team! »
Que serait un test sur Watch Dogs Legion sans parler de LA feature principale qui fait le sel de cet opus ? Oui, on vous parle bien de la fonctionnalité permettant de recruter n’importe quel (n’importe quel, on répète) acteur ou actrice de ce monde. Mettant en avant cette feature depuis l’annonce officielle du titre, on aurait pu croire que le produit final proposerait tout de même quelques restrictions quant à cet aspect. Que nenni, tout était vrai. Toutes les personnes que l’on rencontre dans Watch Dogs Legion sont susceptibles de venir grossir les rangs de votre équipe : du SDF à l’espion super classe ou encore la grand-mère (on sait qu’elle reste très intrigante pour beaucoup). Et si l’on pouvait penser que cela s’arrêterait là, ce n’est pas tout. Chacun des personnages dispose de son propre background narratif, comme nous l’avons dit précédemment, et surtout de ses propres atouts ou faiblesses. Par exemple, le SDF pourra encaisser davantage de dégâts qu’un autre à cause (ou grâce) à sa consommation d’alcool. A l’inverse, l’ouvrier de construction disposera d’un drone de cargaison dans ces équipements. Un autre sera plus à même d’utiliser des gadgets spécifiques, et ainsi de suite. Certains aspects restent inchangés si vous le désirez car vous pourrez toujours équiper vos agents des gadgets débloqués au préalable par vos soins grâce à des points tech collectés. On pense notamment à la arachnobot qui est toujours aussi utile. Dans tous les cas, il est impératif d’accomplir une mission pour eux afin de gagner leur sympathie et confiance.
Dans d’autres cas, vous pourrez tout aussi bien recruter des agents plus spéciaux en terminant des missions principales ou annexes. Ils ont des atouts plus que nécessaires et doivent faire l’objet de toute votre attention. Pour autant, il est tout à fait possible de les perdre au cours de votre partie. En effet, afin de pimenter l’expérience globale, Ubisoft a décidé d’ajouter l’option permadeath. A activer ou non au lancement de votre partie, ce paramètre change totalement la donne : si un de vos agents meure lors d’un affrontement, il se peut qu’il succombe à ses blessures à l’hôpital et ne soit plus du tout accessible par la suite. C’est un véritable crève-coeur que de voir l’un de ses agents préférés mourir, oui ! Ce n’est en rien totalement original, on vous le concède facilement tant d’autres titres mettent déjà en avant cet aspect et dernièrement The Last of Us Part II avec sa mise à jour Grounded, mais cette feature se révèle avoir toute sa place dans Watch Dogs Legion. Comme nous avons pu le dire précédemment, ce paramètre ajoute davantage de piment à l’expérience globale et on a tendance à faire beaucoup plus attention à nos actions et prises de risques, en s’assurant de jouer la sécurité et l’infiltration plutôt que de débouler dans une zone interdite pistolet en main.
De ce fait, Ubisoft a totalement abandonné le système de classes pour les agents de DedSec. Souvenez-vous, lors de notre hands-on à la gamescom 2019 (disponible ici), il était possible de switcher entre trois classes pour aborder les missions et situations de manière totalement différentes et ainsi découvrir celle qui collera le plus à votre propre playstyle. Mais les développeurs se sont rendus compte que ce mécanisme de jeu pourrait davantage embrouiller les esprits des joueurs et des joueuses en les submergeant d’aspects de gameplay beaucoup trop vastes. Une idée qui pourra en décevoir quelqu’uns mais qui est en réalité un parti pris assumé. On aurait certes aimé avoir accès à ces trois classes, mais en l’état le tout fonctionne largement mieux : on fait ce que l’on veut et on adopte la technique d’approche que l’on veut, tout en suivant les pré-requis et compétences de l’agent joué. Cela a le don de laisser une certaine liberté de gameplay tout en mettant en avant la nécessité pour chacun de composer une équipe réellement hétéroclite.
Une formule peaufinée
Mais ce n’est pas la seule refonte d’Ubisoft sur les mécanismes de jeu de la licence, comme nous avons pu le dire précédemment. Ayant déjà mentionné la nouvelle formule pour les combats au corps-à-corps dans notre dernière preview (à retrouver à cette adresse), suite à une session sur PC, nous ne reviendrons pas plus en détails dessus mais autant vous dire que votre fidèle servante partage l’avis de Matthieu sur ce point : c’est beaucoup plus agréable manette en mains et rend les affrontements un tantinet plus réaliste. Pour l’heure, on notera également que tous les mécanismes de jeu tiers, comme les activités annexes, se veulent davantage intéressants et proposent du challenge. On pense notamment aux fléchettes ou encore à la séance de jongles avec un ballon de football, permettant de se détendre un tantinet dans ce Londres oppressant et surtout de gagner de l’argent rapidement. C’est toujours aussi fun, oui ! Ils ont également ajouté une autre activité : le service de livraison Parcel Fox. En effet, aux quatre coins de la carte, nos protagonistes pourront découvrir des casiers oranges de l’entreprise : le but étant de livrer le colis intact et ce dans un temps imparti. C’est sympa et ça ajoute du contenu sans trop forcer. Bien entendu, Watch Dogs Legion adopte toujours ce style GTA-like puisqu’il est possible d’habiller son et ses personnages en achetant des vêtements dans diverses boutiques, et explorer à foison le monde. Et là encore, toutes les boutiques ne se ressemblent pas nécessairement et vous ne trouverez pas des vêtements huppés dans les quartiers les plus malfamés de Londres. De quoi personnaliser les Londoniens ayant rejoint vos rangs tout en laissant intacte leur identité de base.
Si la conduite sert principalement à rejoindre un point B depuis un point A dans la licence Watch Dogs, on notera qu’elle reste tout de même un peu en deçà de manière générale mais elle propose tout de même davantage de sensations manette en mains. Conduire une hybride ou une voiture électrique ne vous procurera certainement pas les mêmes sensations que d’emprunter un scooter de l’entreprise Parcel Fox. L’expérience de conduite est donc plus diversifiée, de manière générale, sans pour autant faire des merveilles à vrai dire.
Du côté du gameplay pur, on se retrouve en terrain connu pour ceux ayant mis les mains sur les précédents opus. Effectivement, les missions principales et secondaires alternent entre infiltration dans un camp ennemi ou une entreprise privée à coup de spiderbot ou encore drones, et d’autres moments d’affrontements musclés. On passe également par des phases dans lesquels il faut hacker le système de sécurité du lieu en modulant des nœuds réseau afin de faire circuler le flux dans le bon sens. Piratage, infiltration, affrontements, hack d’infrastructures, quartiers à libérer de l’oppression Albion, tant de choses à faire dans Watch Dogs Legion. Et encore quelques surprises dont on préfère vous laisser la découverte. On s’y retrouve assez aisément, et ce n’est pas pour déplaire. Le fait de retrouver ses repères facilement dès les premières minutes laisse aux joueurs et joueuses le temps de déceler toutes les nouveautés et améliorations du soft, surtout pour le meilleur. Là encore, on pourrait pu croire qu’Ubisoft allait se contenter de délivrer un Watch Dogs 2.1, comme ils avaient pu le faire par le passé sur d’autres licences, or ce n’est absolument pas le cas tant le contenu global se veut beaucoup plus intéressant et détaillé que dans les précédents opus. D’autant plus que les nouvelles features font très clairement le café ! Nous ne sommes pas sur une refonte totale de la licence, à l’image du changement important d’ADN entre Assassin’s Creed Syndicate et Assassin’s Creed Origins, mais ils prouvent qu’une recette qui fonctionne peut être bonne à être réutilisée tant que l’on y ajoute des ingrédients apportant davantage de saveur au produit final. C’est plus immersif, c’est plus réaliste, c’est plus plaisant à jouer. C’est un pari gagné et remporté haut la main de notre côté.
On se quittera sur la simple mention de quelques problèmes techniques dont on a été effectivement témoin, mais restent très légers en regard de ce que l’on avait pu penser à la fin de notre preview sur PC. On a juste eu une erreur d’application, une fois, en quittant notre aventure et en retournant dans le menu principal du jeu. En dehors de ça, on est loin des résultats délivrés lors de la sortie officielle d’Assassin’s Creed Unity, qui avait fait grincé les dents des joueurs et joueuses. On sent qu’il y a eu un véritable travail de debug et quand on voit la richesse du monde de Watch Dogs Legion, on aurait pu être témoin de bien pire.
Verdict : 8/10
Si Watch Dogs Legion reprend bel et bien ce qui faisait le sel des précédents opus, Ubisoft a fourni un travail exemplaire en améliorant la formule originelle et en lui donnant plus de saveur. De par son scénario, son monde ultra vivant et immersif, ils ont réussi à rendre le tout très cohérent et intéressant à parcourir durant de multiples heures. Les plus grosses et nouvelles features, soient l’insertion de la permadeath et le fait de pouvoir incarner n’importe quel personnage de Londres en le recrutant dans son équipe, font de Watch Dogs Legion le titre le plus ambitieux de toute la licence et celui qui accrochera très certainement les joueurs et les joueuses, tout en leur proposant une grande liberté dans ce Londres dystopique fourmillant de possibilités, rencontres, situations surprenantes et de réalisme. Grandiose.
Jean Maçon Crowley
28 octobre 2020 at 14 h 46 minEh ! Psychedelic ! tu regarde Jean Baptiste Show toi non ?? Parce que là c’est un peut malaisant ton test !! on dirais un mauvais recopiage…
Jean Maçon Crowley
28 octobre 2020 at 15 h 00 minwow tu supprime les commentaires ??? tu copie colle le test de quelqu’un d’autre et tu fait la folle ?? ^^ non non non non ça va pas se passer comme ça… je te conseille du le supprimer ou une certaine communauté va te tomber dessus… c’est parce que t’es « bénévole » qu’il faut voler le travail d’autre…
Chad
31 octobre 2020 at 10 h 23 minTu peux me donner l’article copié ?
Merci 😉