Faisant partie du panel de jeux Free to Play dispnibles depuis le lancement de la PS4, War Thunder se démarque de la concurrence en représentant un genre peu mis en avant sur nos chères consoles de salon. Si le concept de base est intéressant, reste à voir quel sera le résultat manette en main.
ÇA PLANE POUR MOI
D’emblée le jeu nous met dans l’ambiance avec son univers basé sur la seconde guerre mondiale. La musique qui vous accompagne réveillera vos instincts de soldat et vous apportera la motivation nécessaire à réduire à néant les troupes ennemies grâce à vos fidèles planeurs . Car oui, dans War Thunder, ce sont avant tous les avions qui sont mis en avant. Gaijin Entertainement nous offre là une simulation de guerre aérienne sous forme de MMO. Plutôt audacieux au premier abord, ce choix semble finalement plutôt logique lorsque l’on sait à quelle vitesse ce genre de jeux s’est répandu sur PC. War Thunder était d’ailleurs déjà disponible sur PC depuis plusieurs mois avant son arrivée sur PS4. La première question que l’on se pose vise donc l’ergonomie. Car le combo clavier + souris n’a plus à prouver son efficacité dans les interfaces souvent très fournies des MMO que l’on connait habituellement. Et sur ce point là, le jeu se vautre complètement tant c’est une véritable tannée de se balader dans les menus à l’aide du pavé tactile. Ce qui pouvait sembler être une bonne idée au début se transforme en véritable calvaire tant il faudra parfois faire preuve de précision. Les informations à l’écran sont nombreuses et il vous faudra de la patience pour réussir à dompter ce dernier. De plus, le jeu n’étant pas localisé, il vous faudra manier la langue de Shakespeare à la perfection si vous souhaitez profiter pleinement du jeu. Tout simplement car le soft fourmille d’informations intéressantes tant sur vos avions que sur l’histoire. Vraiment dommage pour un jeu qui vise un grand public. On serait en présence d’un jeu de niche, on aurait pu comprendre mais là, le choix est difficilement compréhensible, surtout quand on affiche fièrement plus de 5 millions de joueurs actifs.
Mais rebondissons sur ces défauts pour passer à ce qui est l’une des grandes forces du jeu. Car aussi peu facile d’accès soit-il, le menu nous déroule une liste de modes de jeux plutôt convaincante. Et il suffit d’aller creuser un peu pour se rendre compte que War Thunder possède un contenu absolument énorme! Après avoir donc complété le mode tutoriel qui s’avérera indispensable pour savoir manier vos engins ailés, s’offriront à vous deux modes campagne qui vous permettront de revisiter l’histoire à bord d’avions de l’époque qui différeront selon la nation que vous défendrez, ainsi qu’un mode mission simple, sans oublier les batailles en PvP. Autant dire qu’il y a de quoi passer de nombreuses heures dans le ciel, en solo ou en compagnie de ses amis.
DE L’ART DU PILOTAGE
Si le gameplay est très intuitif au premier abord, il vous faudra de nombreuses heures avant de le maîtriser correctement, tant ce dernier est exigeant. En effet, certaines composantes sont peu évidentes à assimiler dès le début, et ce n’est qu’à force d’entraînement que vous y parviendrez. Cela dit, la jouabilité aux petits oignons que Gaijin Entertainement a développé trouvera parfaitement son public en tous ceux qui adulent les simulations de vol. De ce fait, si dans les menus la navigation avec la manette est un cauchemar, lorsque l’on est en pleine partie la DualShock 4 remplit parfaitement son travail, les développeurs se sont plutôt bien appropriés la manette afin d’en tirer le meilleur. D’ailleurs, il est important de préciser qu’il existe 3 modes de pilotage dans le jeu. Les néophytes pourront donc prendre part à des batailles endiablées sans être pénalisés à cause de leur manque de pratique grâce au mode arcade, tandis que les plus expérimentés choisiront les modes réaliste ou simulation qui offriront de véritables sensations de jeu. Le mode simulation ne propose par exemple qu’un seul type de vue, celle depuis le cockpit. On sent alors la volonté d’immerger le joueur au maximum dans cette expérience qui s’avère vraiment complète. Il faut reconnaître que les avions sont bien modélisés et que la vue du cockpit nous ferait presque croire à ce que les soldats pouvaient piloter en temps de guerre.
Mais si savoir manier ses avions à la perfection est une chose, il faudra également les améliorer afin de pouvoir faire face à vos adversaires qui eux auront pris le temps de perfectionner leurs oiseaux de métal comme il se doit. Il faut savoir que les points d’expériences acquis avec les avions d’une nation ne sont disponible que pour celle-ci. On ne saura donc que trop vous conseiller de ne pas trop vous éparpiller dans l’usage des différentes nations afin d’avoir une courbe de progression relativement bonne. De même que plus un avion est utilisé, plus il engrange d’expérience ce qui vous permettra par la suite de débloquer de nouvelles bombes ou roquettes qu’il vous faudra acheter avec des lions, la monnaie in-game du jeu. Dans l’ensemble, War Thunder récompense justement chaque fait, contrairement à d’autres jeux en ligne. Si vous n’avez pas réussi à abattre un seul ennemi lors de votre partie, le jeu trouvera quand même le moyen de récompenser les actions que vous aurez effectué. Un système intelligent qui permettra à certains de ne pas se décourager. Et du courage, il en faudra pour oser se frotter à des joueurs maîtrisant le jeu à la perfection tandis que vous tentez de vous frayer un chemin sur le champ de bataille avec votre machine qui tient plus du misérable coucou que de l’aigle de guerre. Sans oublier les arbres d’améliorations qui pourront s’avérer très frustrants car les possibilités sont nombreuses mais le tout est présenté de façon tellement abrupte qu’on a qu’une seule envie, c’est de fermer cette fenêtre infernale et de retourner au combat. Malheureusement, il faudra apprendre à faire usage de ses gains de façon la plus optimale qui soit pour tenir tête à vos opposants.
Votre expérience vous permettra aussi de déverrouiller à l’achat de nouveaux oiseaux de métal plus performants. Le joueur pourra donc à l’aide de lions débloquer de nouveaux slots dans son équipage afin d’accueillir de nouvelles machines qui lui attribueront un avantage non négligeable au combat puisqu’une mort n’est pas définitive tant qu’il vous reste des machines en état de fonctionner. C’est à ce moment précis qu’intervient le modèle économique du jeu, car en tant que bon Free to Play, les joueurs pourront si ils le souhaitent profiter d’avantages non négligeables en échange d’euros sonnants et trébuchants. Selon la somme lâchée par le joueur, il disposera de Golden Eagles qui feront office de monnaie afin de passer sous un compte premium qui attribuera des bonus d’expérience et des gains de lions supplémentaires. Pour les plus hauts packs, certains débloqueront même des avions redoutables. C’est une aide non négligeable mais saluons le travail de Gaijin Entertainment qui a su justement doser ce système afin de ne pas tomber dans le Pay to win. La victoire n’appartient pas aux plus fortunés et dans War Thunder, c’est avant tout le skill qui compte.
Bien que War Thunder soit un Free to Play, il faut reconnaître qu’il dispose d’une réalisation de bonne qualité. À vrai dire, on ne joue pas à ce genre de jeux pour ses graphismes et ce serait complètement stupide d’exiger de ce genre de soft d’égaler les qualités graphiques des titres AAA. Mais force est de constater que les avions sont bien modélisés, les environnements s’affichent à perte de vue, et hormis le rendu de l’eau un peu exagéré, il n’y a rien à redire à ce sujet là. Les parties sont totalement fluides et même si on a noté 2/3 petits ralentissements, ils furent mineurs et n’ont en rien altéré le bon déroulement du jeu. Les thèmes musicaux nous mettent dans l’ambiance et l’atmosphère générale est respectée. On regrettera qu’ils ne soient pas plus présents lors de nos parties qui manquent parfois un peu de peps. Dommage, car on aurait aimé d’avantages d’airs réveillant nos instincts patriotiques pour nous accompagner lors de longues joutes aériennes.
Verdict: 7/10
Difficile de savoir sur quel pied danser avec War Thunder. Car si les néophytes peuvent s’y essayer, ce sont surtout les amateurs du genre qui y trouveront leur compte, ce qui est fort dommage pour un jeu s’adressant au grand public. L’interface non adaptée risque fort de vous donner la nausée et il faudra passer outre la non traduction du jeu. Si la progression pourra être un brin laborieuse, on appréciera le parti pris de Gaijin Entertainment de ne pas avoir cédé au système Pay to win afin de rendre son jeu aussi équilibré que possible. Les fans de simulation d’avions ont donc trouvé leur référence du genre avec War Thunder, et ils auront de quoi faire grâce à un contenu énorme qui sera étoffé par l’arrivée de futurs mises à jour.
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