Si le mastodonte Cyberpunk 2077 est attendu comme le Messie par les joueurs et les joueuses, c’est un tout autre jeu qui nous transporte dans cet univers futuriste éponyme aux accents mécaniques. Le point’n click de Theta Division, VirtuaVerse, est récemment sorti sur PC via la plateforme Steam et GOG. Avec sa direction artistique façon Pixel Art et son souhait de retourner aux grands classiques du genre, votre fidèle servante a bien évidemment embarqué pour cette nouvelle aventure. Lunettes RVA sur le nez, capuche sur la tête, Rebel attitude on !
Test réalisé sur PC grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Rebel Rebel… ♬
Anti-héros à souhait, VirtuaVerse nous invite à incarner un expert en trafic et fabrication de matériel informatique du nom de Nathan. Véritable marginal, il fait son petit bout de chemin en vivant de ses combines dans ce monde cyberpunk et dystopique. Alors que le jeu commence, nous retrouvons Nathan au petit matin, dans son appartement. En se réveillant, il se rend compte que ses lunettes RVA, soit de réalité augmentée, sont cassées et que sa petite amie, nommée Jay, a soudainement disparu. Elle a simplement laissé un message au rouge à lèvres sur le miroir de la salle de bain mais sans véritablement aiguiller Nathan sur ses projets. Fou amoureux de cette femme mystérieuse, il est bien décidé à la retrouver et ce coûte que coûte. Ce qui transporte le joueur dans une aventure plutôt complexe où l’Amour serait sur le point de tout conquérir… Bien entendu, avant cela, il faudra composer avec des technomanciens, graveurs, cryptochamans, groupes de piratage ou personnages des plus louches dans ce monde où la débauche virtuelle règne comme maître. Pas si simple que cela dit comme ça, non ?
On notera tout de même que si le pan scénaristique est facile à résumer (ces quelques lignes ci-dessus en témoignent), bien qu’il se déploie davantage au fil des heures, le lore de VirtuaVerse est très bien fourni. L’univers sombre de ce monde dystopique est à découvrir au fur et à mesure des quartiers visités. On passe ainsi facilement d’un appartement somme toute cyberpunk et traditionnel, à des ruelles mal famées et presque désertes, à d’autres endroits plus exotiques et édulcorés. Dans tous les cas, le monde de VirtuaVerse fourmille de personnages les plus intéressants les uns que les autres et aux backgrounds divers et bien écrits. D’ailleurs, l’humour est un aspect important du jeu : il verse dans le cynisme et tend à briser le quatrième mur grâce à des commentaires sur les énigmes en cours. On se retrouve ainsi avec un titre dont l’écriture est maîtrisée et qui est une composante essentielle de notre intérêt pour l’aventure.
« Hello, (old) friend »
Si VirtuaVerse n’invente rien au niveau de son gameplay, c’est à raison. Il s’inspire ainsi des plus grands et reprend les mécaniques de jeu classiques des point’n click. Il se rapproche plus d’un Thimbleweed Park que d’un Telltale à ce niveau. D’ailleurs, il en a presque l’aura et peut-être même la difficulté. En ce qui concerne l’aspect point’n click, le système de commande de VirtuaVerse est tout à fait intuitif : on interagit, observe, se déplace grâce au clic gauche de la souris. Les objets pouvant être ramassés sont par la suite stockés dans l’inventaire, symbolisés par une besace en haut à gauche de l’écran. Il est impératif d’interagir avec l’environnement visité puisque c’est à l’aide des objets ramassés ou des informations récoltées que l’on avance dans les énigmes.
Elles sont parfois d’ailleurs assez difficiles et répondent à une logique qui est propre au jeu, faite d’allers-retours incessants et d’actions sommes toutes peu intuitives par moments. Par exemple, dans les premières heures de jeu, il vous faudra accéder à une boutique gardée par un videur. Celui-ci vous empêche d’entrer et ne souhaite que rentrer chez lui pour manger et se reposer. Jusque là rien d’anormal. Sauf que pour l’inviter à partir, il faudra se rendre sur un terminal, commander une pizza, la faire livrer au domicile de Nathan, la récupérer et la stocker dans l’inventaire. Puis revenir face au videur, trouver le nom de la rue, retourner sur le terminal et commander une nouvelle pizza afin de la faire livrer à la nouvelle adresse. Ce n’est en rien compliqué mais c’est assez lourd et laborieux par moments… et encore, ce n’est que le début de l’aventure. Le tout tend à se compliquer par la suite. D’autant plus que le titre ne vous aide que très peu à résoudre les énigmes. Les habitués du genre trouveront les réponses assez facilement et rapidement, alors que d’autres devront se creuser les méninges afin de résoudre l’énigme en question. On s’y perd parfois mais on finit par s’y faire !
En plus de devoir explorer les moindres recoins des quartiers, VirtuaVerse nous amène aussi vers beaucoup de séquences de dialogue. La plupart des personnages, parfois assez cocasses et qui font esquisser un petit sourire au coin des lèvres, sont une source d’informations primordiale. Par ailleurs, ils peuvent vous donner différents items nécessaires pour votre progression. Mais comme dans tout monde dystopique, et surtout celui de VirtuaVerse où la criminalité et l’illégalité sont reines, il faudra parfois les manipuler ou les menacer pour leur soutirer des informations. On ne vous en dit pas plus mais la séquence avec le marchand de médicaments dans le premier quartier visité (image ci-dessus) est assez drôle et surtout représentative du lore du jeu. Heureusement, le tout n’est pas si redondant que cela car plus tard, on s’éloigne de la ville pour rejoindre des endroits plus exotiques mais tout aussi cocasses.
Pixel Art et Synthé’ !
Ce qui fait probablement le sel et la force de VirtuaVerse réside dans sa direction artistique et sa bande originale. Signée par MASTER BOOT RECORD, aussi à l’origine du script du soft, les musiques sont tout bonnement un véritable bonheur pour les oreilles. Elles mélangent accents électro et synthwave pour coller parfaitement à l’atmosphère de cette ville et au lore du jeu. Elles se trouvent être aussi rythmées que mélodieuses en fonction des situations et nos oreilles en redemandent constamment. Et si la bande originale nous attire, c’est surtout et principalement la direction artistique qui a captivé notre attention dès les premiers visuels.
Se rapprochant encore une fois d’un aspect pixel art à la Thimbleweed Park, VirtuaVerse brille de génie visuellement. Tout est animé, depuis l’arrière-plan au premier plan, et profite d’une palette de couleurs vives représentant à merveille l’ambiance cyberpunk. Les différents quartiers proposent leur propre ambiance avec notamment des animations grâce aux panneaux publicitaires, aux passages de drones au-dessus de la tête de Nathan, aux personnages traversant de part et d’autre l’écran, à la présence de la pluie, etc. Les décors et animations ne lassent pas et nous poussent à vouloir en découvrir davantage au fil des heures. Ainsi, si vous êtes férus de Pixel Art, VirtuaVerse est totalement fait pour vous. Pour les autres, le soft est une bonne représentation de ce qui se fait actuellement en matière de Pixel Art.
Verdict : 7/10
Actuellement disponible seulement sur PC, VirtuaVerse est un point’n click somme toute classique tant il reprend les mécaniques de jeu de ses aînés, mais qui parvient tout de même à sortir son épingle du jeu grâce à une écriture de l’univers et des personnages maîtrisée, à une bande originale d’un véritable plaisir pour les oreilles et surtout à une direction artistique à la sauce Pixel Art aux petits oignons. Seul bémol venant ternir le tableau : certaines énigmes plutôt difficiles et lassantes par moments. Néanmoins, on ne peut que vous recommander de vous plonger dans l’aventure VirtuaVerse si vous aimez le Pixel Art, les ambiances cyberpunk et les point’n click classiques. L’indé’ à découvrir absolument !
Nickyta
28 mai 2020 at 21 h 03 minCa se fait avec une seule commande de pizza à la bonne adresse : P
Il suffit d’avoir regardé avant le numéro de la rue dans l’impasse, et d’avoir dialogué avec le dit videur.
(Bien faire attention aux dialogues qui donnent souvent un indice.)