Il fut un temps où SEGA était un concurrent direct aux grands noms du Versus Fighting. Alors que Capcom domine une large partie du genre avec Street Fighter, ou encore Bandai Namco et son emblématique Tekken, SEGA avait pour lui la saga Virtua Fighter, débutée par Yu Suzuki (Shenmue) en 1993. En dehors de son troisième épisode décevant, la série enchaine un quasi sans faute avant de disparaître des radars au début des années 2010. Une décennie d’écoulée et voilà que Virtua Fighter fait parler de lui à nouveau. Non seulement la licence revient sur le devant de la scène, mais elle ne cache pas ses ambitions de renouer avec le public compétitif et notamment au niveau de l’eSport. Alors que l’on aurait espéré un potentiel Virtua Fighter 6, il faudra compter sur une nouvelle édition de Virtua Fighter 5 à la place, baptisée Virtua Fighter 5: Ultimate Showdown. Pad ou stick arcade en main, au choix, Virtua Fighter 5 est-il toujours aussi bon dix ans après ? La réponse ci-dessous !
Test réalisé sur PS4 grâce à une copie personnelle.
Le retour du Combattant Virtuel !
Rappelez-vous de l’époque de la Sega Saturn et de ses nombreuses licences arborant le terme de « Virtua » pour appuyer la composante virtuelle de l’expérience – comme si il était nécessaire de nous le rappeler. Virtua Cop, Virtua Racing mais aussi Virtua Fighter ! D’ailleurs, SEGA développera d’autres licences de jeux de baston qui disparaîtront à l’image de Fighting Vipers ou encore Last Bronx, petit coup de cœur de votre serviteur qui espère toujours voir cette série ressusciter. Virtua Fighter, créé par Yu Suzuki, le papa de Shenmue, survivra pendant plusieurs années à l’inverse de ses homologues. Même après le départ de Yu Suzuki de chez SEGA, Virtua Fighter passera entre de nouvelles mains et continuera d’être adapté jusqu’au début des années 2010 avec la dernière itération de Virtual Fighter 5: Final Showdown. Bien que l’aura de Virtua Fighter n’équivaut pas celle générée par un certain Street Fighter ou encore Tekken, la licence aura son influence, notamment sur la série Dead or Alive, dont le gameplay est pratiquement un copier-coller de ce dernier. Des personnages de Virtua Fighter feront même leur apparition dans Dead or Alive 5 comme une forme d’hommage.
Le gameplay, parlons-en ! Virtua Fighter repose sur un système à trois boutons ou le fameux PKG (Punch, Kick, Guard) propre à la série depuis ses débuts. Étant un jeu 3D moderne, il est possible de se déplacer plus ou moins librement sur le ring, d’effectuer des pas de côté pour changer son angle d’attaque ou feinter son adverse. Virtua Fighter comprend aussi la notion de « Ring Out », soit la possibilité de tomber ou faire tomber son adversaire de l’aire de jeu, ce qui marque la fin d’un round – voire du match. Les combos ne reposent pas essentiellement sur des quarts de cercles et autres coups chargés, mais principalement sur une succession d’inputs et de directions qu’il faudra entrer avec le bon timing, de cancels précis, de combos en juggles (combo aérien) et OTG (soit le fait de frapper son adversaire au sol). Il faudra apprendre les propriétés de vos coups pour savoir ce qui est susceptible d’ouvrir la garde de votre adversaire avec trois niveaux de portée : low, middle et high. Bref, du jeu de combat 3D dans les règles de l’art.
En tout et pour tout, Virtua Fighter 5: Ultimate Showdown comptabilise 19 combattants jouables. On regrette que SEGA ne nous ait pas fourni une carotte supplémentaire par le biais d’un ou deux nouveaux persos inédits pour le lancement de cette édition PlayStation 4. Niveau modes de jeux, le titre embarque avec lui les traditionnels modes Arcade, Combats en Classé, Combats en Salon, Partie Locale et mode Entrainement. Le mode Entrainement est d’ailleurs assez bien construit avec la possibilité de pratiquer les bases du jeu, les possibilités de combos pour chaque personnage et un mode libre pour vous exercer à diverses situations sur un mannequin paramétrable. Virtua Fighter 5: Ultimate Showdown met également en avant de la customisation avec la possibilité de changer le look de vos personnages selon une multitude d’items proposés, voire même d’arborer les looks originaux du premier Virtua Fighter. Si les modes mentionnés précédemment sont tous accessibles via la version gratuite actuellement proposée par le PS +, il faudra mettre la main au portefeuille pour accéder à la customisation via un DLC vendu 10 euros.
Road to eSport
Avec cette nouvelle édition de Virtua Fighter 5, SEGA ne cache pas ses ambitions de devenir, lui aussi, un ténor du jeu de combat compétitif. Virtua Fighter a toujours été plus ou moins présent sur la scène eSport, mais son côté austère ne semblait pas rassembler les foules comme pouvait le faire la concurrence. Une refonte a donc été effectuée pour rendre la licence plus attrayante. Refonte de l’ergonomie et du visuel sont les points sur lesquels SEGA a centralisé son attention. L’interface a été globalement épurée pour la rendre plus lisible et digeste qu’elle ne le fut par le passé. Les stages et personnages ont, eux aussi, eu le droit à leur dépoussiérage. Dix ans séparent la sortie de Virtua Fighter 5: Final Showdown et cette version Ultimate Showdown et, forcément, de l’eau a coulé sous les ponts et la technique a évoluée. Il fallait bien remettre Virtua Fighter 5 au goût du jour. Comparer Virtua Fighter 5: Final Showdown et cette version PlayStation 4 s’avère être le jour et la nuit. Peut-être pas le plus beau jeu du genre, les améliorations sont néanmoins flagrantes avec un niveau de détails supérieur et même des retouches sur les modèles 3D. On ne peut que saluer le boulot fourni par SEGA à ce niveau-là. Petit bémol concernant les samples vocaux des personnages cependant. Déjà cheap il y a dix ans, le son étouffé donne l’impression que les voix ont été enregistrées sur une VHS usée. Le côté rétro de l’audio dénote de l’aspect visuel moderne que Virtua Fighter 5: Ultimate Showdown tente d’insuffler.
Malheureusement, tout n’est pas parfait dans ce Virtua Fighter 5: Ultimate Showdown, à commencer par son netcode. Pour un jeu aux ambitions élevées sur le papier, il est dommage que le online n’ait pas reçu plus d’attention. Sans être catastrophique, il se base sur la technologie dite de « l’Input Delay ». Encore très utilisé par de nombreux jeux, ce type de netcode commence néanmoins à prendre la poussière. L’avenir semble se tourner vers le Rollback Netcode à l’image de ce que va proposer prochainement Guilty Gear –Strive-, ou encore Guilty Gear XX Accent Core Plus R et Garou: Mark of the Wolves après update. Si les possesseurs de la fibre jouant entre eux ne verront pas vraiment de problèmes, ceux avec une connexion internet plus modeste pourront se tirer quelques cheveux de temps à autre. En plus d’un mode online en classé, Virtua Fighter 5: Ultimate Showdown propose également un mode « Salon de Combat » dans lequel vous pourrez vous grouper à plusieurs joueurs et vous combattre les uns les autres. Là aussi une aberration, il n’est pas possible d’envoyer une invitation à des amis pour rejoindre sa room. De ce fait, si vous souhaitez jouer entre amis, il faudra que vos collègues spam le button « refresh » et croisent les doigts pour trouver votre salon dans la liste actualisée. Alors que SEGA tâte clairement le terrain pour jauger si Virtua Fighter suscite toujours autant d’intérêt une décennie plus tard, ce genre de petites errances peuvent facilement décourager un public susceptible. Bref, une balle dans le pied que SEGA aurait pu aisément éviter et qui vient entacher un titre presque parfait. SEGA promet un suivi de son jeu avec, pour commencer, l’arrivé prochainement d’un mode « tournois ». Il faut espérer que la compagnie japonaise ait prévu des correctifs pour le online et les salons privés dans ses cartons !
Verdict : 8/10
On ne va pas se mentir, nous aurions préféré voir naître un Virtua Fighter 6 tout beau tout neuf. Cependant, Virtua Fighter 5 est très probablement la meilleure itération de Virtua Fighter à ce jour, et les améliorations diverses apportées par SEGA à ce dernier pousse la barre encore plus haut. Dix ans après la sortie de Virtua Fighter 5: Final Showdown, le plaisir est toujours présent avec un enrobage revu à la hausse pour l’occasion. Malheureusement, pour un titre aux ambitions compétitives et qui semble vouloir rassembler une fanbase solide, Virtua Fighter 5: Ultimate Showdown embarque avec lui quelques défauts assez grossiers comme un online quelque peu aléatoire et des salons de combat où il est impossible de jouer entre amis par l’envoi pur et simple d’une invitation. SEGA promet déjà quelques ajouts et un suivi pour Virtua Fighter 5: Ultimate Showdown, il faut espérer que la firme nippone corrige ces errances qui viennent gâcher inutilement un titre qui a tout pour plaire aux amateurs de jeux de combat en 3D. Une bonne nouvelle, et pas des moindres, le jeu est actuellement gratuit pour tous les possesseurs du PlayStation Plus jusqu’au 2 août prochain. Une offre à ne pas manquer !
Scrubosaur
7 juin 2021 at 15 h 40 minIl faut préciser que ce testeur est tellement mauvais qu’il DDOS tous les matchs avec sa co de rom.
Shane Valentine
7 juin 2021 at 15 h 57 minJe vais DDOS la Belgique, Léon.
Gorgutz
7 juin 2021 at 16 h 22 minOn remarquera également l’ego du testeur qui partage uniquement des screens de ses victoires ou d’un menu.
Shane Valentine
7 juin 2021 at 18 h 50 minJalouse pas, ma puce 😎