VEV: Viva Ex Vivo est un jeu extrêmement atypique, et ce, pour deux raisons. La première est qu’il propose un concept de niche qui ne plaira pas nécessairement à la majorité des joueurs. La deuxième est qu’il est le premier titre développé par Truant Pixel, un studio spécialisé… dans les thèmes PlayStation 4.
Annoncé il y a maintenant quelques mois, VEV: Viva Ex Vivo fait clairement office d’OVNI dans le paysage actuel des jeux vidéo. En effet ce petit jeu, qui débarquera le 17 mai sur le PlayStation Store nord-américain, ne coûtera pas plus de 4,99 $ (on imagine que le tarif européen sera quasiment identique, idem pour la date de sortie dans nos contrées, encore incertaine à l’heure actuelle). Un prix correct donc, mais qui cache peut-être quelque chose, nous direz-vous. Eh bien, pour être honnête, il faut bien avouer que nous n’aurions pas dépensé un centime de plus pour ce jeu. Pas qu’il soit foncièrement mauvais, non. C’est surtout qu’il est ultra-court, que la rejouabilité est inexistante, et que l’on s’y ennuie tout de même beaucoup.
Pourtant, le concept a de quoi séduire (nous avions été conquis dès l’annonce du jeu, pour notre part). En effet, dans ce titre ô combien original, nous incarnons un VEV. Non pas pour Viva Ex Vivo, bande de petits malins, mais pour Virtual Eukaryote Visualizer… Certes, ce n’était pas facile à deviner, nous sommes d’accord. Quoiqu’il en soit, nous voici aux commandes d’une sorte de spermatozoïde tout de transparent vêtu, avec comme seul but ici de survivre. Vous vous en doutez, le tout se déroule à l’intérieur-même d’un échantillon examiné au microscope. Ça n’a pas l’air comme ça, mais vous êtes tout simplement invisible à l’oeil nu… Avouez que si l’échelle avait été respectée, on aurait eu beaucoup de mal à y voir quelque chose. Ce sont donc 7 niveaux au total qui s’offrent à nous, dans lesquels le principe est toujours le même : tenir le plus longtemps possible, à savoir 30 minutes.
Mais alors, comment survivre, et surtout, que peut-il bien y avoir de compliqué dans ces dits niveaux pour que l’on voit ça comme un réel challenge ? Eh bien pour résumer, dès votre arrivée dans un échantillon, vous mourez à petit feu (sympa, non ?). En effet, votre jauge d’énergie s’amenuise dangereusement, et ce, que vous soyez en mouvement ou non. A vous, donc, de trouver rapidement de quoi vous sustenter pour ne pas voir l’écran de Game Over s’inviter à la maison. Manger oui, mais manger quoi ? Eh bien, les développeurs ont appelé ça des « amas nutritifs », rien que ça ! L’occasion, d’ailleurs pour nous, de vous annoncer que le jeu est intégralement en anglais (et pas toujours facile à cerner). Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos cellules. Que ce soit dans de l’eau de rivière, ou bien dans un échantillon sanguin (nous vous laissons la surprise de découvrir les 5 autres environnements par vous-mêmes), le plus dur sera finalement de trouver ces fameux nutriments. Oui car la distance d’affichage du jeu est telle que l’on n’y voit pas à plus d’une dizaine de centimètres… Problématique, c’est certain !
Dans le même ordre d’idée, le jeu nous impose une caméra unique, que l’on ne peut tourner avec le stick droit contrairement à ce que l’on pourrait croire. Ainsi, pour réussir à voir derrière vous, ou même tout simplement à bien viser les morceaux de nourriture à absorber (l’absorption se fait à l’aide de la touche Croix), il sera impératif de décélérer, voire de se stopper net (avec la touche L2, là où R2, vous l’aurez compris, vous fait prendre de la vitesse). Le souci étant qu’en freinant vous devenez extrêmement vulnérable face aux prédateurs en tous genres qui rôdent dans le coin. Ainsi, et à notre plus grand regret, nous avons jugé que le gameplay, la maniabilité, mais également la caméra du jeu, représentaient un ensemble de contraintes allant directement contre le principe-même du jeu, qui est, rappelons-le, de survivre une trentaine de minutes.
Dommage, vraiment. D’autant que si l’on ne s’extasiera pas devant le rendu visuel de l’ensemble, force est de constater que VEV: Viva Ex Vivo est vraiment agréable à l’oeil (quelques textures grossières mises à part). Le tout tournant à 60 images par seconde, tout de même. Et si la bande-son est un peu trop discrète (on aurait aimé des bruitages nous plongeant littéralement dans l’ambiance), le studio Truant Pixel n’a pas à rougir face aux autres productions indépendantes actuelles à ce niveau-là. Ce n’est donc pas son tarif qui pourrait nous freiner, et encore moins son concept, mais VEV: Viva Ex Vivo aurait pu, selon nous, se montrer plus séduisant. Les jeux de niche sont clairement à exploiter et nous sommes ravis d’en compter autant sur PlayStation 4. Pour autant, le jeu que l’on vous présente aujourd’hui ressemble davantage à une démo technique utilisée en laboratoires qu’à un réel titre console.
VERDICT : 5/10
Il n’est jamais facile de mettre une note à un tel jeu. Tenant beaucoup plus de l’expérience scientifique que du véritable jeu indé, VEV: Viva Ex Vivo reste selon nous un titre des plus intéressants. Loin d’être indispensable, et même parfois très soporifique, force est de constater que l’initiative est sympathique et que le tarif pratiqué ne risque pas de provoquer des émeutes chez les joueurs PS4. A voir si le bébé de Truant Pixel rencontrera plus de succès une fois que le studio aura déployé sa mise à jour gratuite le rendant compatible avec le PlayStation VR.
Océan Le Gameur Drole
15 mai 2016 at 12 h 27 minSuper test, juste, il a qu’un « 4 » à PS4 (dans le texte du verdict) ^-^