À l’origine sorti il y a maintenant un peu plus de 4 ans sur PC et Wii U, UnEpic s’installe discrètement sur le PS store de Sony afin de permettre aux joueurs de redécouvrir les charmes d’un RPG old-school en 2D s’inspirant de l’univers du jeu de rôle papier, le tout saupoudré d’humour noir et de références à la pop culture. Le jeu titille la fibre nostalgique des joueurs, mais cela est-il suffisant pour permettre à UnEpic de se faire une place dans la logithèque indé de la console de Sony ?
RPG papier VS RPG videoludique
Incarnant Daniel, le jeu débute en pleine partie de jeu de rôle papier, et alors que votre héros est victime d’une envie pressante, il se retrouve plongé dans le noir total, sans comprendre ce qu’il lui arrive. Persuadé d’être victime d’une blague de ses camarades, notre rolliste parvient tant bien que mal à éclairer les lieux à l’aide d’un briquet. Il se retrouve alors dans une pièce totalement différente de celle dans laquelle il devait se trouver, une sorte d’antre nauséabonde. Convaincu d’être dans un rêve, votre personnage prend alors son courage à deux mains et part ainsi à la découverte du donjon qui l’entoure. Il tombe alors sur un spectre cherchant à le posséder. Ce dernier, incapable de prendre possession de Daniel, devient alors notre guide bourreau, puisqu’il tentera régulièrement de causer votre mort.
Les rencontres avec les différents PNJ, tous issus de l’univers heroic fantasy et du jeu de rôle papier (fantôme, gobelin, troll…) vont permettre à notre héros d’en apprendre plus sur le monde qui l’entoure. La première chose qui frappe une fois le jeu lancé, c’est la distance d’affichage. Les environnements sont vastes, et pour vous permettre d’avoir une bonne visibilité, le jeu prend le parti de vous montrer la totalité de la zone, ce qui peut rapidement gêner l’action. Heureusement, pour palier à cela, il est possible de zoomer sur Daniel d’une simple pression de gâchette, vous replongeant ainsi dans le feu de l’action. Cependant, cela a un coût puisque certains éléments ne sont par conséquent plus présents, notamment certains pièges. Il faut alors savoir jongler entre les deux caméras.
Le gameplay du jeu est assez simple sur le papier, et l’équipe de développeurs a habilement feinté l’ergonomie de la manette pour retrouver quelque chose d’assez proche des raccourcis clavier. Ces derniers s’effectuent ainsi directement in game, par la simple pression de deux ou trois touches (une ou deux gachettes + carré, croix, rond, triangle) et permettent de switcher entre les différentes armes à disposition, utiliser ses potions… Il est important de bien gérer ses raccourcis, car les ennemis sont souvent nombreux, et parfois sensibles aux dégâts d’une seule arme. Ainsi, il peut arriver par exemple qu’armé de notre épée, vous parvenez à vaincre un serpent, pour ensuite continuer gaiement votre exploration l’épée à la main, et finalement tomber nez à nez avec un groupe de fourmis de feu qui sont uniquement sensibles aux dégâts de votre masse. Si vous ne réagissez pas assez vite, cela peut être synonyme de mort pour vous, notion avec laquelle il faudra composer.
En effet, même en optant pour le niveau de difficulté normal, le jeu nécessite de faire preuve de patience car certaines zones s’avèrent particulièrement difficiles, les boss étant plutôt ardus. N’hésitez donc pas à farmer afin de gagner quelques niveaux supplémentaires. Sachez également qu’à chaque niveau, le jeu vous permet d’attribuer 5 points dans les statistiques de Daniel, avec tout de même une petite subtilité : par exemple si Daniel est de niveau 3, on ne peut pas allouer plus de 3 points aux maniements de l’épée.
L’interface du jeu souffre quant à elle de n’avoir subis aucun changement par rapport à la version PC. La description des objets se fait en bas de l’écran, dans un cadre réservé à cet effet, et force est de reconnaître que la police choisie est minuscule. Il en est de même pour l’inventaire, où les icônes sont trop petites pour pouvoir être rapidement identifiées. Ce principe fonctionne sans doute très bien sur un PC, mais BEAUCOUP moins sur une PlayStation 4.
Un univers sombre
Daniel doit parcourir le château afin d’arriver à son sommet et vaincre le seigneur s’il veut rejoindre son monde. Pour ce faire, il devra arpenter le moindre corridor pour affronter les sous-fifres du seigneur des lieux et ainsi récupérer des clés nécessaires à sa rencontre finale avec le roi. Force est de constater que la progression dans le château s’avère parfois lourde et sans réelle saveur, non pas par le manque de luminosité des lieux, mais bien par une certaine redondance des zones, qui ont du mal à se démarquer.
En effet, il vous arrivera certainement d’avoir l’impression d’être déjà passé par une zone, alors que ce n’est pas du tout le cas. Le seul point de repère reste alors les torches, dispersées dans chaque zone, que vous devez inlassablement allumer pour y voir plus clair. Par ailleurs, le jeu n’hésitera pas à vous piéger à plusieurs reprises en semant de nombreuses embûches sur votre passage, sans que l’on puisse les anticiper. Connaître les zones par cœur sera sans nul doute le seul moyen de poursuivre votre aventure. Hormis cela, la progression dans l’aventure se fait assez bien, et l’utilisation rapide de la carte avec la touche triangle est extrêmement pratique pour pouvoir se situer dans le donjon et deviner où aller ensuite. Par ailleurs, le jeu étant assez difficile, et les zones nombreuses, le level design s’avère relativement bien pensé, avec de nombreux raccourcis vous orientant vers le Hub Central situé non loin de l’esprit qui vous permet de vous soigner et de sauvegarder.
Pop culture et cynisme
La direction artistique ne brille pas forcément par son originalité ni par sa diversité. On en revient par exemple au sentiment de déjà vu évoqué plus haut. La bande son est quant à elle assez discrète la plupart du temps, mais se dévoile lors des combats contre les monstres et arrive même à se fendre de quelques moments épiques. Le scénario, sans être tout à fait original, a le bon goût de proposer des dialogues relativement bien construits, remplis de références à la pop culture et teinté d’une certaine dose de cynisme. On peut noter que la traduction française reste correcte malgré certaines coquilles ou fautes, et réussie à conserver l’humour et les références des dialogues originaux. Ces derniers sont par ailleurs un véritable atout pour le titre, car même si le scénario ne sort pas des sentiers battus, ils apportent une véritable fraîcheur et chaque nouvelle discussion est sujette à un sourire de notre part. On retiendra notamment les nombreux instants où notre guide essaye de nous tuer ou ceux où notre héros rigole des différents PNJ qui tentent de l’arnaquer.
Verdict 6/10
UnEpic semble être, sur le papier, un portage intéressant, mais arrivant bien tardivement sur une console qui a déjà son lot d’excellents jeux indépendants. Par conséquent, il lui sera difficile de tirer son épingle du jeu. Par ailleurs, la difficulté parfois rebutante et frustrante, la DA assez générique et l’absence de multijoueur freineront de nombreux joueurs. Sans être donc un incontournable, et peinant sans doute à trouver son public 4 ans après sa sortie PC, UnEpic reste néanmoins un titre avec des qualités certaines, mais réservé à un public en manque de RPG old school.
Laisser un commentaire