Depuis 2014 et l’arrivée de la licence sur PS4, le jeu Tour de France réussi sans trop de mal, et faute de concurrence sur consoles, à convaincre les amateurs de cyclisme. Si par le passé, la qualité du soft laissait à désirer, notamment comparé à son grand frère Pro Cycling Manager, force est de constater que Tour de France se bonifie depuis quelques années. Reste à savoir si cette édition 2016 arrive à prendre la roue de ses aînées les plus proches, ou si ce nouvel opus finit par se faire lâcher en cours d’étape.
Bien que leurs titres soient on ne plus équivoques, certains se demandent peut-être en quoi consistent les jeux Tour de France. Pour faire simple, la série Tour de France n’est autre que la version console de Pro Cycling Manager, une référence des jeux de management sportif sur PC… aux côtés par exemple de l’incontournable licence Football Manager. Néanmoins, Tour de France se veut plus accessible, car moins orienté gestion, mais du coup également bien moins complet. Ici, le principe est simple, prendre les commandes d’une équipe cycliste, et plus généralement d’un coureur en particulier, pour s’imposer sur les routes du Tour. Vous ne jouez donc pas le rôle du manager de l’équipe, mais bien celui des cyclistes qui la composent. Longtemps considérée à juste titre comme une série ratée, la licence Tour de France réussit depuis quelques temps à redresser la barre, au point d’être devenue une référence pour les amateurs de cyclisme.
Quoi de neuf docteur Fuentes ?
Chaque nouvelle édition du jeu débarque avec son -petit- lot de nouveautés, et Tour de France 2016 ne déroge pas à la règle. A commencer par le mode Tour, qui se retrouve enrichi de deux nouvelles courses inédites et fictives, à savoir le « Circuit des Grimpeurs » et le « Triptyque Tour ». Au total, ce mode se compose donc désormais de six compétitions, puisqu’on y retrouve également les courses du Tour 2016, Tour 2015, Critérium du Dauphiné et Critérium International. Le titre se dote également d’un nouveau mode baptisé My Tour, ce dernier permettant de concevoir son propre Tour composé de 1 à 21 étapes, à choisir parmi toutes les étapes disponibles dans le jeu.
Comparable à un mode carrière, le Pro Team s’appuie cette année sur un nouveau système de sponsoring, donnant plus de liberté au joueur dans la composition de son équipe. Il pourra par exemple recruter un grimpeur supplémentaire si son sponsor privilégie les performances en montage. Les joueurs frustrés de devoir empiler les coureurs polyvalents, et malheureusement souvent inutiles, seront donc ravis de voir arriver cette nouveauté. Aussi, ce mode n’impose plus l’intégration des coureurs de légende dans la compétition une fois ces derniers débloqués, il est donc désormais possible de continuer sa partie de manière réaliste, sans voir par exemple débarquer Eddy Merck disputer le maillot jaune à Romain Bardet…
Un gameplay peaufiné et plus accessible
Grosse nouveauté en terme de gameplay, la suppression du système -peu réaliste- de braquets (cela consistait à choisir entre le petit et le grand plateau pour gérer son effort), compensé par l’ajout d’un régulateur d’effort. Pratique pour éviter les crampes de doigts, mais aussi du coup plus accessible pour ceux qui découvriraient la licence à l’occasion de cette édition 2016. Certainement la plus grosse innovation du titre en terme de jouabilité.
Idem pour les ravitaillements, relativement obscures par le passé, qui se retrouvent simplifiés. Désormais, seuls deux types d’en-cas seront à disposition des joueurs, le bleu pour l’endurance et le rouge pour l’effort intense (sprint). De plus, plus besoin de faire son choix en début d’étape puisque les deux types de ravitaillements vous seront accordés en début de course, et seront remplis une fois la zone de ravitaillement atteinte. Notez qu’il est aussi désormais possible de consommer qu’une partie de son ravitaillement, et ainsi garder des réserves en cas de besoin.
On retiendra aussi le fait que les développeurs ont intégré une nouvelle feature qui nous permet de « jeter » notre vélo vers l’avant au moment de franchir la ligne, de quoi gagner quelques centimètres qui pourront s’avérer utiles en cas de sprint. Finalement plutôt anecdotique, cette nouveauté permet néanmoins au jeu de coller un peu plus à la réalité.
Bonne nouvelle également du côté de l’avance rapide, cette dernière ne nécessitant plus de passer par le menu pause. En effet, il est désormais possible d’avancer le temps directement en course, et ce, de manière plus libre et plus précise. Une fois l’oreillette activée, une pression plus ou moins prononcée sur L2 vous permettra d’ajuster la vitesse de l’avance rapide, tandis qu’une simple et unique pression sur L1 fera défiler le temps à vitesse maximale jusqu’à ce que vous souhaitez reprendre les commandes. En parlant de l’oreillette d’ailleurs, cette dernière a été repensée afin de coller au mieux aux situations de course, mais manque malheureusement trop de lisibilité.
Une esthétique qui manque de panache
Si graphiquement le jeu n’est pas franchement moche, force est de constater qu’il souffre de certaines lacunes techniques sur lesquelles il est difficile de fermer les yeux. A commencer par la modélisation des coureurs, ces derniers affichant tous le même visage. Il s’agit d’un problème récurent dans la série, et on aurait donc aimé que cette édition 2016 vienne enfin changer la donne. Conscients du problème, les développeurs ont tout de même travaillé sur cet aspect, en intégrant par exemple au jeu les maillots nationaux, ou en différenciant les coureurs selon leur couleur de peau ou leur corpulence. Pas suffisant néanmoins pour nous immerger au mieux au sein du peloton.
Les plus enthousiastes pourraient s’arrêter sur le travail réalisé sur l’animation des coureurs, avec des cadences de pédalage dépendantes de la pente, ou encore sur l’ajout tout juste cosmétique de la voiture du commissaire de course. Néanmoins, ces ajouts n’ayant qu’un impact limité sur l’expérience de jeu, on les oubliera bien vite. Par contre, on regrettera une fois de plus l’absence de météo, l’attitude toujours aussi risible des spectateurs, et des décors bien vides.
Des défauts d’autant plus regrettables que le jeu n’est plus cross-gen, et qu’il n’est donc plus contraint de devoir composer avec les limites imposées par les consoles d’ancienne génération.
Verdict : 7/10
Incontournable pour tout joueur consoles amateur de cyclisme, Tour de France 2016 réussit une fois de plus à faire mieux que son aîné. Que ce soit en terme de contenu ou de gameplay, le jeu se veut plus riche et aussi plus accessible, de quoi peut-être même séduire les plus novices. Néanmoins, le titre signé Cyanide et Focus Home se traine toujours les mêmes casseroles techniques, qui pourront le faire passer aux yeux de certains comme un jeu de la génération précédente.
Mr_Toc
27 juin 2016 at 13 h 13 minTrès bien résumé, monsieur !