Bénéficiant d’un kickstarter populaire en 2013, puis d’un béta test en 2016, Torment Tides of Numenera est enfin commercialisé cette année. Après les sorties des Divinity Original Sin et autres Pillar of Eternity, la question se pose, Torment: Tides of Numenera est-il bien le digne successeur de Planescape: Torment ? Une partie de la réponse se trouve évidemment dans notre test PC de ce RPC occidental à la Baldur’s Gate.
Test réalisé sur PC à partir d’une version fournie par l’éditeur
Torment: Tides of Numenera, le retour du RPG verbeux
En 1999 sort Planetscape: Torment, un an après Baldur’s Gate, titre majeur du RPG occidental, considéré comme un jeu mature et à choix multiples. Le titre développé à l’époque par BioWare, mythique studio à qui l’on devra plus tard les Star Wars: The Old Republic et Mass Effect, impose à la fin des années 90 un style de RPG dans l’univers de Donjons et Dragons, puisque l’on parle à l’époque de jeu à la Baldur. Sur ses traces, le jeu Planetscape: Torment confirme le succès de Bioware dans l’art de narrer une longue histoire autour d’un héros immortel amnésique cherchant à comprendre le sens de ses nombreuses vies.
Ecriture solide, contenu mature et multiples dimensions éloignées des elfes et autres licornes, Planetscape: Torment possède l’ADN d’un RPG incontournable même 18 ans après sa sortie.
En 2017 sort Torment: Tides of Numenera, la suite officieuse de Planetscape par inXile, studio connu pour Wasteland 2 et The Bard’s Tale. Tout comme son illustre prédécesseur, le titre d’inXile vous met dans la peau d’un héros immortel ne connaissant pas son passé. Judicieusement baptisé « Le dernier reliquat », vous allez partir dans le 9ème monde à la recherche de votre passé. Multiples dimensions, souvenirs enfouis de vies passées, complots entre rejetons de dieux, ce Torment 2017 respecte les règles imposées par le BioWare des années 90. Le monde de Torment: Tides of Numenera est dépeint précisément lors des dialogues de votre avatar avec son environnement, ennemi, compagnon d’aventure ou gueule béante (sic !). Vos choix peuvent façonner le déroulement de l’aventure et les embranchements du scénario vous incitent en théorie à relancer des parties, après votre premier run.
Au bout de 20 à 30 heures de jeu, vous pourrez arriver à la fin de votre aventure divine, après avoir visité plusieurs lieux mémorables. La sémantique est forte dans ce Torment: Tides of Numenera, mais elle nécessite des choix. A plusieurs reprises, le titre vous impose de quitter une ville ou une dimension pour progresser dans le scénario. Point de salut, vous ne pourrez pas revenir en arrière, même si scénaristiquement rien n’indique que votre précédent lieu de pérégrination a disparu du 9ème Monde. On a l’impression d’avoir le syndrome du « livre dont vous êtes le héros », beaucoup de choix proposés, mais finalement peu d’options viables et des inégalités dans la qualité de l’histoire proposée.
Les mots peuvent résoudre les maux dans Torment: Tides of Numenera
Les combats dans la suite de Planescape: Torments se déroulent au tour par tour, et vous n’avez pas le choix de passer au temps réel pour les ennemis par exemple. Au début de votre quête initiatique, c’est plutôt anecdotique, mais quand vous en apprenez plus sur votre destinée en avançant dans le scénario, ce parti pris peut être long contre une dizaine de viles créatures. Il ne s’agit pas de combats, mais de crise dans le vocabulaire Torment: Tides of Numenera.
Pour résoudre ces crises, vous avez le choix entre le combat ou la parole. Le combat vous permet de dépenser des points d’expertise dans les caractéristiques de votre personnage comme la force, la dextérité en fonction de la classe de votre héros. Si vous avez choisi la voie de la violence, vous pouvez aussi utiliser des coups spéciaux liés à vos spécialités, comme une boule d’énergie ou un coup d’Excalibur. Vous pouvez aussi choisir d’utiliser un artefact, un objet rare récupéré durant vos pérégrinations, vous permettant de réaliser une action spéciale ou de bénéficier d’un bonus. Le choix de la violence n’est pas forcément le fort du titre d’inXile, car visuellement cela manque de punch. C’est peut être lié au moteur graphique Unity.
Pour résoudre la crise, vous pouvez choisir la voie pacifique en allant causer un brin de mot au chef des vilains ou vilaines créatures. Là, ce sont aussi vos caractéristiques et coups spéciaux, qui vous permettront d’influencer l’ennemi avec votre dextérité méthodique au discours. Soyez curieux aussi car certaines crises peuvent se résoudre en cliquant sur des décors.
Clairement Torment: Tides of Numenera privilégie dans les combats les caractéristiques liées à la maitrise de la conversation pour votre avatar.
A la création de votre personnage, « Le dernier reliquat », vous allez pouvoir choisir entre plusieurs classes classiques du RPG occidental :
- Le glaive, est notre archétype classique du héros de RPG, le guerrier,
- Le jack sera lui notre fufu, ou voleur, roi du dégât malicieux,
- Le nano vous permettra de jouer un avatar bénéficiant de pouvoirs magiques.
Nous sommes dans une création plutôt classique avec les caractéristiques inhérentes au choix de votre classe. Les combinaisons sont suffisamment variées pour retenter l’aventure du « Dernier reliquat » en tentant différentes classes.
L’aventure dans Torment Tides of Numenera fourmille de nombreux détails que ce soit pour les dialogues ou l’environnement. Même si ils ne sont pas nombreux, les décors sont variés et magnifique. Que ce soit les falaises escarpées, les villes bondée ou mêmes des environnements organiques, ceux-ci sont chatoyants, et vous poussent à aller chercher des quêtes annexes.
Verdict
Torment: Tides of Numenera reprend les principaux éléments de son illustre ancêtre, cependant il souffle le chaud et le froid. De très bons moments vous seront procurés par le scénario et la richesse des décors. Par contre, le dirigisme et l’inégalité dans le déroulement de l’aventure pourront vous laisser perplexe. De plus, les combats, certes peu nombreux, apparaissent brouillons et longuets. Vous l’aurez compris, Torment: Tides of Numenera nous laisse un avis mitigé. Si vous êtes en manque de RPG, à la grande époque de Baldur’s Gate et Torment, on peut vous le conseiller pour sa rejouabilité et le fait qu’il devrait se bonifier avec l’arrivée de différents patchs. Si ce n’est pas le cas, passez votre chemin et attendez Wasteland 3, un autre titre signé inXile.
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