Le jeu indépendant a clairement le vent en poupe et se fait une place de plus en plus confortable sur la scène du jeu vidéo, y compris sur la dernière née des consoles PlayStation. Sony laisse en effet la part belle aux petits studios de développement en mettant en lumière de nombreux titres qui valent le plus souvent le détour. Ce mois-ci, c’est Toren qui débarque sur PS4, un jeu “Made in Brazil” signé Swordtales et édité par Versus Evil. Cette sombre aventure qui “donne vie à la poésie” a-t-elle conquit la rédaction ? Verdict.
Attirés par l’intention à la fois énigmatique et onirique du jeu, c’est avec curiosité que nous avons démarré le voyage de la mystérieuse fille de la Lune, MoonChild. Comme dans beaucoup de contes fantastiques, cette enfant porte en elle le destin de l’humanité. Enfermée dans une tour en ruine appelée Toren, elle a le devoir de grimper au sommet pour rejoindre Solidor, le chevalier du Soleil, et regagner sa liberté. Guidée par un mystérieux magicien dont ne subsiste que l’esprit dans un corps depuis longtemps laissé sans vie, MoonChild grandit en même temps qu’un magnifique arbre planté au coeur de la tour. Armée d’une épée magique elle affronte un dragon qui fera tout pour l’empêcher d’atteindre son objectif.
Sur le papier, cette aventure peut donner très envie. Malheureusement, le jeu peinera vraiment à faire entrer le joueur dans son univers, entretenant plus la confusion dans le scénario que la poésie qu’il veut réellement mettre en avant. Alternant le monde cruel dans lequel vit la petite fille avec ses rêves à la logique décousue, faisant se succéder différentes réincarnations, l’histoire s’avère plus difficile à suivre que les délires de Lewis Caroll.
La plus grosse déception se situe surtout au niveau de la réalisation technique du jeu. Les graphismes, assez décevants pour une console telle que la PS4, présentent des défauts de texture à peine acceptables sur la PS3 à ses débuts, et la stabilité du jeu laisse clairement à désirer. De nombreuses chutes de framerate ainsi que des flous occasionnels de l’image viendront parfois perturber l’expérience de jeu.
La maniabilité n’est pas au rendez-vous non plus. L’angle de vue et le contrôle de la caméra rendent l’aventure assez déroutante. Comme si aucune décision tranchée n’avait su être prise, le point de vue hésite entre une vue du dessus en 3D, une vue à la troisième personne, et des points de vue fixes à la manière des Point & Click. La caméra tourbillonne souvent, comme incontrôlable, ou change radicalement d’angle sans prévenir. Malheureusement, ces défauts ne sont pas rattrapés par le gameplay du jeu, assez classique pour ce puzzle-game adventure. Malgré quelques énigmes plutôt bien conçues, le schéma des ennemis se répète invariablement et ennuyeusement, n’offrant que très peu de challenge.
Parlant de challenge, les chasseurs de trophées chevronnés seront probablement déçus par l’absence de platine, mais ravis de constater que la petite douzaine de trophées présents sera assez facile à obtenir.
VERDICT : 5/10
Même si l’effort et l’intention étaient louables, Toren s’avère malheureusement assez décevant. La poésie est certes au rendez-vous mais on pourra regretter l’absence d’une “patte graphique” ou d’un parti pris de choisir des graphismes décalés ou spéciaux qui auraient mis en valeur la beauté du jeu. De très courte durée – ce qui selon le point de vue ne sera pas forcément considéré comme une mauvais chose -, il faudra compter à peine deux heures pour le boucler (soit encore moins longtemps que pour le télécharger). Avec son gameplay somme toute classique, Toren sera finalement un essai à transformer pour Swordtales, qui, tout comme MoonChild, se réincarnera certainement avec plus de succès dans la prochaine aventure.
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