Sortie pour la première fois en 1997 sur PlayStation, la licence Tomba a bercé toute une génération. Pour le plus grand bonheur des fans de la première heure, pour les curieux ou les plus nostalgiques, le petit bonhomme aux cheveux roses est de retour pour envoyer valser des cochons dans le remaster Tomba! Special Edition porté sur plusieurs supports. Ce remaster apporte-t-il des nouveautés et des améliorations au titre original ou est-il conforme à sa version d’origine ?
Test réalisé sur Nintendo Switch grâce à une version numérique fournie par l’éditeur
Tombi tombe à pic
Bien que la majorité des Français le connaissent sous le nom de Tombi, nous allons ici parler de Tomba puisque son nom a été uniformisé avec sa dénomination internationale à l’occasion de la sortie de ce remaster. Certains ont eu la chance de découvrir notre héros aux cheveux roses à l’aube des années 2000 lors de sa sortie sur PlayStation 1 ou encore, sur le disque de démo iconique Winter Releases 98. La licence Tomba n’a donné naissance qu’à deux titres, la faute à des ventes insuffisantes à l’époque. Malheureusement, le succès de la licence fut post-mortem puisque au début des années 2000, cette dernière commença à gagner en notoriété, notamment chez les nostalgiques, puis, chez les collectionneurs et aujourd’hui, le jeu d’origine se vend aux alentours des 300€ sur PlayStation. Prix astronomique pour une personne dont la collection n’est pas la passion. Fort heureusement, Limited Run Games annonça l’an dernier un remaster de Tombi sous le nom, Tomba! Special Edition sur PS4, PS5 ainsi que sur Nintendo Switch. Disponible en version dématérialisée au prix de 19€, dans une version physique à 35€ ainsi que dans une version collector limitée au prix de 150€. Quelle que soit la version, le jeu n’a pas pris une ride, et c’est peut-être bien ça le problème.
Tomba, c’est l’histoire d’un jeune sauvage aux allures d’un Tarzan dans sa version punk qui se fait voler le bracelet de son grand-père par des cochons maléfiques. Si l’histoire prête à sourire, elle n’en est pas moins dénuée d’intérêt. Bien évidemment, la narration n’est pas la force de Tomba, mais plutôt son univers coloré, fantastique et léger qui séduit même après 20 ans. Le jeu est simple sur le papier et mêle plusieurs genres : plateforme, RPG et métroid vania. Notre protagoniste avec son pantalon trop court, son torse-nu et ses cheveux roses ébouriffés, doit évoluer dans une carte semi-ouverte en couloir en 2,5 dimensions. En effet, véritable prouesse pour l’époque, il est possible d’évoluer sur deux plans horizontaux et verticaux, l’un en premier plan et l’autre, en arrière-plan et notre héros peut passer librement de l’un à l’autre pour récupérer des items, battre des ennemis ou encore débloquer des passages. Il peut grimper à de nombreuses surfaces et sauter de plateforme en plateforme. C’est d’ailleurs de cette façon qu’il devra se débarrasser de ses ennemis dans la plupart des cas: en leur sautant dessus. Lors de ses pérégrinations, Tomba rencontrera des PNJ de tous horizons qui lui donneront des quêtes telles que sauver des personnes, récupérer des objets, etc etc. Malheureusement, le jeu est resté fidèle à celui de l’époque et est à peine guidé, voire, aucunement. Ce sera donc très déconcertant pour un nouveau venu habitué des jeux d’aujourd’hui avec des marqueurs sur la carte et une description de quête limpide.
Tomba tombe à l’eau
Ressortir un jeu 20 ans après sa sortie d’origine, c’est habituellement l’occasion d’apporter des améliorations graphiques, des corrections et des optimisations techniques. Passer un coup de balai et dépoussiérer le tout. Cependant, il n’en est rien ici dans Tomba! Special Edition. Nous espérions – peut-être naïvement – que cette Special Edition aurait quelque chose de spéciale. Or, nous avons trouvé le remaster quelque peu fainéant. Outre quelques ajouts sympathiques et bonus qui ajoutent un peu de contexte autour du jeu tel que le musée disponible dès l’écran d’introduction et dans lequel, on peut découvrir des artworks ou des croquis à la genèse du jeu, aucune modification n’a été semble-t-il porté au titre original.
En effet, nous déplorions déjà enfant que les dialogues étaient intégralement en anglais et c’est encore tristement le cas en 2024. Si le menu principal du jeu et ceux de navigation sont en Français, l’intégralité des dialogues sont restés quant à eux en anglais.* Note : il s’avère finalement que le jeu soit disponible dans la langue Française. Malgré un bon paramétrage lors du test, la langue utilisée dans le jeu était celle par défaut, à savoir l’anglais alors que les menus étaient en Français. Merci à notre lecteur attentif pour son commentaire permettant d’identifier cette erreur.
Par ailleurs, les limitations technologiques de l’époque imposaient des temps de chargement entre les différents niveaux et espaces de la carte. La logique voudrait que ce ne soit plus le cas. Or, ils ont curieusement été conservés pour des raisons que l’on ignore. Est-ce par soucis d’authenticité ? Difficile à dire, mais ils nuisent à l’expérience.
Il est également possible d’ajuster la taille de l’écran et d’ajouter un filtre pour simuler le rendu des écrans cathodiques, on pourra ainsi étirer l’image sur plusieurs résolutions allant du 4:3 au 16:9. Des fonds d’écrans sont disponibles pour combler les bordures noires liées aux différences de format. La Nintendo Switch étant en format 16:9, le format 4:3 fera en toute logique apparaître des zones vides. Autre nouveauté et des moindres, il est désormais possible de sauvegarder depuis n’importe où. Véritable gain de temps et de cheveux, surtout lorsque l’on sait que Tomba n’est pas un jeu si facile. Tous ces changements se paramètrent depuis de nouveaux menus flambants neufs qui se distinguent très clairement des plus anciens. Avoir deux menus principaux dans un jeu, ce n’est pas très commode, d’autant que sur Nintendo Switch, entre l’un et l’autre, les touches de validation et de retour sont inversées, ce qui engendre une navigation chaotique. De plus dans ces nouveaux menus, les textes en français comprennent des fautes d’orthographe et dépassent de l’écran, ce qui laisse facilement à penser que ce portage a été bâclé. Enfin et dernière nouveauté, la bande originale a été entièrement remastérisée, mais les plus nostalgiques peuvent choisir entre la version de 2024 ou la version originale pour conserver le charme d’antan.
Verdict: 4/10
Tomba! Special Edition marque le retour du classique de 1997, mais le remaster manque très nettement d’innovation. Trop fidèle à l’original, avec quelques ajouts comme un musée et la possibilité de sauvegarder n’importe où, il conserve des mécaniques vieillottes, des bugs sur la sélection de la langue et des temps de chargement, ce qui peut décevoir les nouveaux joueurs. La direction artistique et l’univers coloré restent séduisants, mais cela tient davantage de la nostalgie que de la séduction. Ce remaster reste malgré tout une belle occasion de replonger dans l’univers de Tomba pour ceux qui n’auraient pas envie de l’émuler, il apporte quelques nouveautés sympathiques à un titre iconique, mais elles restent cependant trop peu nombreuses.
Laisser un commentaire