Longtemps espéré des fans, Aspyr Media, Inc. comble enfin leurs rêves en proposant un remaster de la trilogie originale de Tomb Raider, s’étalant de 1996 à 1998. Plus qu’un simple lifting graphique, ce remaster embarque avec lui quelques améliorations ainsi que les différentes extensions existantes pour chaque opus.
Test réalisé sur PS5 à l’aide d’une copie numérique fournie par l’éditeur.
La naissance d’une icône
Avant d’entrer dans le giron de Crystal Dynamics, Tomb Raider fut en premier lieu la propriété de feu Core Design, un studio de développement britannique, à l’origine de la création de la saga et responsable de l’entièreté des opus de l’ère 32-bit et de Tomb Raider: L’Ange des Ténèbres, épisode qui aura plongé la série dans un hiatus jusqu’à la reprise de la licence par Crystal Dynamics et la sortie de Tomb Raider: Legend en 2006. Depuis, la saga a, bien évidemment, évolué pour se rapprocher de la formule d’un Uncharted-like telle que nous la connaissons aujourd’hui via la dernière trilogie en date. Néanmoins, et malgré le succès de la formule actuelle, les opus de l’ère Core Design jouissent encore d’une fanbase dévouée, principalement composée de trentenaires et plus ayant découverts les aventures de l’aventurière à ses débuts.
Malheureusement pour eux (pour nous !), Crystal Dynamics n’aura jamais daigné produire un remaster des précédents jeux malgré une forte demande. Tout au mieux, le premier opus aura connu un remake plus ou moins réussi avec Tomb Raider: Anniversary, sorti en 2007 pour célébrer ses dix années d’existence. Avec le rachat du studio Crystal Dynamics par le groupe Embracer après leur séparation avec Square Enix, l’IP Tomb Raider ne semble plus être la propriété exclusive de Crystal Dynamics, un remaster longuement souhaité des fans de la première heure étant enfin disponible grâce au travail d’Aspyr Media, Inc, bien connu pour ses portages divers de titres iconiques vers d’autres supports. C’est ainsi qu’Aspyr ne nous propose pas un, mais les trois premiers jeux sortis sur PSOne et PC jadis dans une collection Remastered. Un voyage dans le passé qui pourra être expérimenté sur l’intégralité des supports en circulation actuellement, allant du PC à la Nintendo Switch.
Lifting Premium
Comme vous vous en doutez, il ne s’agit pas de remakes à l’image de Tomb Raider: Anniversary, mais bel et bien d’une conservation des jeux d’origines avec un rehaussage graphique. Cela dit, Aspyr ne se contente pas d’upscaler la résolution et le framerate des jeux comme cela peut se produire dans certains remasters. Les trois titres bénéficient d’un véritable travail de retextures, de gestion de la lumière et des reflets, ainsi que d’un framerate boosté. D’ailleurs, Aspyr a le bon ton de nous laisser jouer avec les graphismes originaux si le cœur nous en dit. Pour cela, rien de plus simple, la transition d’une version graphique à l’autre se fait instantanément par une simple pression de votre bouton Start – du moins si vous êtes un joueur PlayStation – de votre manette. Il est à noter, cependant, une chute drastique de la fluidité en basculant sur le visuel d’origine. Il n’est pas impossible que celui-ci soit capé à 30 FPS, là où les graphismes modernes supportent le 60 FPS et plus. Néanmoins, il est fortement appréciable qu’Aspyr ait conservé le design original issu des jaquettes et des éléments promotionnels des années 90 pour Lara Croft pour ce qui est de son modèle 3D dans la version remastered des titres.
Tomb Raider I-III Remastered propose également deux types de maniabilité. Les nostalgiques pourront retrouver la prise en main d’origine, ce qui aura valu à Lara son surnom de « Tank » dans les anciens opus – et dont le jeu fait allusion en appelant ce type de maniabilité Tank (ou Char en VF). Sinon, le remaster vous propose aussi un autre type de commandes plus moderne, inspiré de celui dans Tomb Raider: Anniversary. À vrai dire, chaque maniabilité nous est apparue posséder ses propres points positifs et négatifs. Si la maniabilité Tank peut-être rebutante pour les non-initiés, et notamment à la manette, elle propose une méthode de déplacement un peu plus adaptée avec le level-design général, offrant un poil plus de précision dans le repositionnement de Lara, notamment avant d’effectuer un saut pour atteindre une plateforme. La prise en main moderne, quant à elle, propose des déplacements plus fluides mais bien moins précis, ce qui peut être contraignant pour certaines phases de plateformes. Cependant, jouer en mode moderne vous libère en grande partie de la caméra dissidente présente en mode Tank, cette dernière ne vous suivant pas de la même façon, restant constamment derrière Lara même dans les passages exigus. Au final, tout cela reste une question de ressenti personnel, et il est probable que certains s’en sortiront plus aisément avec un style de prise en mains que l’autre. Tomb Raider I-III Remastered conserve aussi son côté rétro dans la gestion de ses sauvegardes. S’il est désormais possible de sauvegarder à volonté sur console, le jeu ne dispose pas de checkpoints et de sauvegardes automatiques. Une mort vous ramènera directement… à votre dernière sauvegarde en date. Il est donc conseillé de sauvegarder le plus souvent possible pour éviter la crise de nerf.
Ce Tomb Raider I-III Remastered propose d’autres petites features, beaucoup plus secondaires comme la présence d’une pléiade de trophées, un mode photo ou encore une barre de vie affichable à l’écran pour les Boss des jeux, chose absente des opus originaux. Il est à souligner que le remaster est disponible en multilingue, aussi bien dans ses sous-titres qu’à l’audio ! Et oui, il sera possible de retrouver Françoise Cadol, la voix originale de Lara Croft en VF, dans ces portages. Hélas, cette dernière ne bénéficie d’aucune retouche. À titre d’exemple, l’iconique dialogue entre Lara et Larson à la fin de la partie au Pérou, se retrouve coupée avant sa conclusion. Pour cause, la durée de la cinématique étant trop courte, la discussion en anglais étant plus rapide qu’en français. Pour le reste, ça reste globalement assez solide. Puisque nous parlons audio, les titres conservent aussi les bruitages et les OST originaux – ça fait toujours le café, même près de trente ans après.
Verdict : 7/10
Tomb Raider I-III Remastered est un petit plaisir qui devrait satisfaire, en priorité, les nostalgiques ou bien la jeunesse à tendance masochiste. Car oui, même malgré sa refonte graphique et ses tentatives de modernisation, se replonger dans une trilogie de cette trempe peut être compliqué pour le commun des mortels en 2024. Pour les initiés, nous pouvons tous remercier Aspyr Media, Inc d’avoir enfin réalisé le souhait d’un bon nombre de fans depuis tant d’années. La maniabilité à la manette pouvant être hasardeuse, nous vous recommandons dans la mesure du possible de favoriser le support PC, qui propose une jouabilité inégalée encore aujourd’hui.
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