En grande difficulté dans le passé et ceci pendant de nombreuses années (lors du développement des deux premiers opus de la licence The Witcher), le studio polonais CD Projekt Red a su remonter la pente et jouit désormais d’une très belle notoriété dans le milieu du jeu vidéo depuis le succès critique de The Witcher 3, et maintenant, avec l’arrivée très attendue du RPG futuriste, Cyberpunk 2077. Bien que les fans de la première heure de l’univers de Andrzej Sapowski attendaient une annonce officielle pour The Witcher 4, ils ont désormais l’occasion de replonger dans ce monde fantasy avec Thronebreaker: The Witcher Tales.
Test réalisé sur PC grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur.
De l’originalité scénaristique
Faites table rase de tout ce que vous connaissez de The Witcher 3, entre autres le système de gameplay, ne gardez que les éléments de l’univers en tête, et plongez vous dans cette nouvelle aventure toute aussi intéressante que propose CD Projekt Red avec Thronebreaker: The Witcher Tales. Le pari du studio polonais était de proposer une nouvelle aventure vidéo-ludique tirée de l’univers d’Andrzej Sapowski, sans pour autant créer un The Witcher 4, et ainsi parvenir à étendre leur catalogue de jeux issus de la licence. Autant vous dire dès maintenant que c’est un pari réussi et nous allons voir pourquoi. Intéressons nous d’abord au scénario pour comprendre en quoi Thronebreaker: The Witcher Tales propose quelque chose d’original, tout en permettant aux fans de plonger à nouveau dans l’univers de Geralt de Riv.
Pas de Geralt de Riv ou de Ciri à incarner pour cet opus, mais la Reine Meve, dirigeante de Lyria et de Rivia. L’aventure débute alors que la Reine rentre d’une campagne militaire importante et se retrouve par la suite en pleine guerre contre l’armée Nilfgardienne, qui cherche à étendre son emprise sur le territoire. Malgré les risques de ce défi, la Reine entend bien protéger son peuple face à la domination Nilfgardienne et se battre coûte que coûte pour triompher. Mais ce n’est pas aussi simple, car même de son côté, la Reine/le joueur devra identifier les nombreux traîtres de son entourage, pour les démasquer et les punir par la suite. Hé oui, parce que le jeu, comme The Witcher 3, offre aux joueurs la possibilité de faire différents choix, qui auront un impact sur le dénouement de l’histoire (20 fins possibles). C’est un mécanisme qui est vraiment le bienvenu dans ce genre de jeu, et permet une certaine rejouablité. Pour en revenir à nos moutons, voici comment débute cette nouvelle aventure vidéo-ludique, qui devrait vous retenir une bonne trentaine d’heures, en ne comptant que la quête principale et quelques missions annexes. Un combat épique et de longue haleine vous attend !
D’ailleurs, la quête principale vous emmènera vers des lieux visuellement extraordinaires et totalement inédits. Ajouté à cela, quelques quêtes secondaires qui ont le mérite d’allonger la durée de vie du jeu de façon intelligente, tant elles sont intéressantes au niveau scénaristique et ne donnent pas l’impression d’être là pour un remplissage du contenu. Sans oublier, que certaines quêtes secondaires relèvent nettement le niveau de difficulté du jeu, car elles proposent des casse-têtes : Dans celles-ci, il faudra accomplir les objectifs proposés durant les phases de combat. Par exemple, certains casse-têtes demandent aux joueurs de tuer toutes les créatures ennemis, sans perdre un seul allié, en une seule manche. Si dit comme cela, le défi à l’air assez simple à relever, il n’en est rien in-game, on vous rassure. Même les joueurs sévissant sur GWENT: The Witcher Card Game (nos conseils pour bien débuter) pourront éprouver quelques difficultés à accomplir ces défis.
Une aventure à part
Labelisé comme jeu narratif à jouer en solo, Thronebreaker: The Witcher Tales est avant tout une production vidéo-ludique qui emprunte énormément d’éléments et de mécanismes issus des RPG, en mêlant également les règles de combat avec des cartes tout droit sorties de GWENT: The Witcher Card Game. De ce fait, comme stipulé précédemment, le jeu propose une quête principale et des missions annexes, dans lesquelles le joueur a la possibilité de faire des choix scénaristiques et devra affronter des ennemis non pas épée à la main comme dans The Witcher 3, mais avec une poignée de cartes à jouer sur un plateau transformé pour l’occasion en champ de bataille. Vous l’aurez compris, Thronebreaker: The Witcher Tales reprend tous les codes du jeu Gwent, en ce qui concerne les batailles : trois lignes de combats (mêlée, à distance et siège), un nombre de cartes limités en main, un deck à composer soi-même, plusieurs factions (le joueur ne peut pas choisir), la capacité du chef etc. Si la plupart des batailles se jouent en deux rounds gagnants, ou trois si égalité, comme d’habitude, certaines quêtes secondaires (Casses-tête) proposent des combats écourtées avec un objectif à accomplir.
D’ailleurs en parlant de deck à composer soi-même, cela nous amène à un autre aspect du jeu, qui pour le coup tire vraiment du côté des mécanismes RPG, voire de gestion. En effet, lors de votre aventure et votre exploration, il est possible de dresser le camp pour effectuer une petite pause. Dans ce cas précis, vous aurez accès à différents bâtiments : une sorte de taverne où vous pourrez discuter avec vos alliés, un atelier permettant de crafter des améliorations pour vos bâtiments, et une tente vous permettant de jeter un coup d’oeil à votre deck et changer les cartes le composant. Durant les missions, vous trouverez des cartes à collectionner, sinon il vous faudra les fabriquer vous même, moyennant quelques pièces d’or et ressources. En effet, tout au long de votre exploration, vous tomberez sur des coffres ou des puits de ressources (bois) qui vous seront nécessaires pour build la meilleure composition de cartes possible ou bien pour améliorer les bâtiments cités plus haut. C’est un aspect non négligeable et qui a le mérite d’être très bien intégré au jeu. Ainsi, il est recommandé, comme pour GWENT: The Witcher Card Game, de passer du temps à analyser votre deck pour le façonner selon votre manière de jouer et il ne faut pas hésiter à y retourner régulièrement pour intégrer de nouveaux éléments.
Une mise en scène extraordinaire
En dehors des aspects purement techniques quant aux mécanismes du jeu, Thronebreaker: The Witcher Tales c’est aussi une merveille de réalisation, notamment grâce à la direction artistique qui en met plein les yeux dès les premières minutes de jeu. On n’en attendait pas moins de la part des développeurs, qui sont ceux ayant travaillé sur The Witcher 3. Pour le coup, on sort d’ailleurs complètement d’une direction artistique poussée à son maximum, pour se rapprocher d’un aspect beaucoup plus comics (bandes dessinées). Durant les phases d’exploration, le joueur a très vite la sensation de naviguer dans des lieux issus directement d’artworks, et cela fait la beauté même du jeu. Les cartes sont aussi stylisées de telle manière à ce qu’elles soient vivantes et interactives. Et le champ de bataille est très bien réalisée, avec une vue par le dessus, les chefs modélisés sur le côté et un dynamisme visuel incroyable dès que les cartes sont positionnées sur le terrain. Que ce soit, via les phases d’exploration ou durant les combats, la direction artistique fait des merveilles et est très dynamique proposant ainsi un jeu qui sort vraiment du lot. Côté bande sonore, le résultat est le même : les musiques respectent clairement l’aspect heroic-fantasy du jeu et ne sont pas sans rappelées la bande originale de The Witcher 3.
La version PC est d’ailleurs très satisfaisante car nous menons notre aventure en quelques clics de souris, que ce soit pour les déplacements de Meve, durant les phases de combats ou la gestion de l’armée. Pour le coup, c’est très intuitif et relativement simpliste, ce qui permet d’être à l’aise dès les premières minutes de jeu. Evidemment, on espère vivement que le gameplay sera de même qualité sur les versions Playstation 4 et Xbox One qui sortiront le 4 décembre prochain.
Verdict : 9/10
Thronebreaker: The Witcher Tales, vous l’aurez compris, c’est un grand oui pour la rédaction. La direction artistique est vraiment incroyable et fait du jeu une production vidéo-ludique qui sort du lot, alors que l’aspect gestion et les mécanismes RPG sont très bien calibrés tout au long de l’aventure, vous proposant de nombreux rebondissements, des combats ardus, des choix difficiles à faire pour une trentaine d’heures durant lesquelles on ne boude pas du tout son plaisir. Disponible à 25, 89 euros sur GOG.com, Thronebreaker: The Witcher Tales vaut son pesant d’or. D’autant plus que le jeu est livré avec quelques bonus : la bande originale du jeu, un pack de concept arts, le comics « The Witcher – Les Filles Renardes » de Dark Horse Comics, l’artbook GWENT: The Witcher Card Game et des barils pour ce dernier. Qui pourrait résister ?
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