The Witch and the Hundred Knight ne vous dit peut-être rien et pourtant, il s’agit d’une des dernières créations Nippon Ichi Software, le studio à l’origine de la série à succès Disgaea. Sorti presque un an après le Japon sur PlayStation 3, ce nouveau action-RPG surprend pour sa touche d’originalité.
Notre avis sur la version PS4
Sorti le 4 mars 2016 sur la dernière console de salon de Sony, le portage de The Witch and the Hundred Knight permet au titre de bénéficier d’un lissage à 1080p et des fameux 60fps. D’un point de vue technique, le jeu est fluide, et l’affichage en 1080p fait son office. La puissance de la PS4 permet d’avoir des temps de chargement vraiment court, ce qui est toujours appréciable. Les 60fps sont un plus appréciable, mais clairement pas indispensable.
L’attrait principal de ce portage, outre l’aspect technique, se situe dans les ajouts de gameplay, qui permettent au jeu de se diversifier, notamment par le biais de pouvoir diriger la sorcière Metallia. De plus, il est désormais possible de crafter ses armes afin de leur apporter des bonus d’attaque et de défense, entre autre, grâce à l’apparition de l’alchimie. Notons également la présence d’une nouvelle zone de jeu, la Tour de l’Illusion, qui vous fera affronter de nombreux ennemis dans le but d’obtenir un loot de plus en plus précieux. Un moyen sympathique de rallonger la durée de vie.
Soyons honnête, The Witch and the Hundred Knight est un jeu qui s’est fait discret lors de la sortie sur PS3, et il en sera sans doute de même pour ce portage PS4. Cependant, le titre est plutôt agréable et apporte des nouveautés qui étoffent légèrement le gameplay. Le titre n’est pas un must-have, mais fera passer de bons moments à ceux qui n’y avaient jamais touché. Pour les autres, l’intérêt de cette version se voit assez réduit.
FOREVER ALONE, FOREVER EVIL
Metallia est une puissante et intelligente sorcière vivant dans un marais. Lassée d’être incapable de se déplacer en dehors d’un tel environnement, et assoiffée de vengeance pour avoir été rejetée depuis son enfance, elle décide de faire appel à ses pouvoirs pour invoquer Hundred Knight. Ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas ici de cents soldats mais bien d’une seule et même créature. Hundred Knight est un guerrier surpuissant légendaire tout droit sorti des livres de sorcellerie les plus fous. Oui, c’est… un petit monstre tout mignon en fait. S’opposant aux élogieuses descriptions qui lui sont confiées, l’apparition d’Hundred Knight n’aboutit qu’en un petit monstre incapable de penser et de parler. Malgré ce retournement de situation, l’auto-proclamée « Grande Sorcière du Marais » Metallia va donner une mission capitale à la bête ou plutôt à vous : détruire tous les piliers dissimulés dans le monde d’Amataya pour voyager comme elle le souhaite et ainsi dominer les autres sorcières. En d’autres termes, vous êtes du côté des méchants. Un choix original et pourtant simple qu’on apprécie tant il n’est pas fréquent.
DRÔLE DE SORCIÈRE !
On reconnait tout de suite la patte de Nippon Ichi pour The Witch (on va utiliser ce diminutif pour nommer le jeu). L’ambiance assez unique qui se dégage des titres du studio est une nouvelle fois au rendez-vous dès le début du jeu. Les dialogues sont tout simplement bourrés d’humour et chaque personnage se démarque dans sa façon d’être. On peut voir dans The Witch une véritable bouffée de fraîcheur entre deux blockbusters qui fait vraiment plaisir à voir. Évidemment cela ne sera absolument pas au goût de tout le monde. Comme tout jeu ayant ce style particulier, le grand nombre de dialogues peut devenir gênant quand on veut surtout du combat et de l’action. Ce critère dépendra totalement du type de joueur que vous êtes. Les amateurs de RPG/J-RPG et de découverte vidéo-ludique pourront apprécier l’effort scénaristique tandis que d’autres finiront par marteler le bouton pour passer les séquences. Les doublages anglais et japonais sont en tout cas d’une excellente qualité mais il est vraiment dommage que le jeu ne soit pas traduit en français pour ceux qui ont du mal avec la langue de Shakespeare.
UN GUERRIER LÉGENDAIRE
Mais si le J-RPG se veut original au niveau de son histoire, qu’en est-il du reste ? Il faut savoir que The Witch ne propose pas de monde ouvert mais une exploration de niveaux qui, en toute évidence, sont de plus en plus grands et qui possèdent des ennemis de plus en plus coriaces. Au niveau du gameplay, le jeu s’éloigne totalement d’un Disgaea en proposant non pas un tactical-RPG mais une sorte de hack’n’slash à la Diablio III. Pas de combats au tour par tour donc, votre personnage possède une certaine liberté d’action. Mais cela ne veut pas dire que les affrontements en sont simplifiés pour autant. Vous risquez au contraire d’attaquer ici sans réfléchir (ou, en d’autres termes, « bourriner » tel un barbare) et de vous planter méchamment !
C’est pour cela qu’il est très important de faire attention à ce que l’on choisit dans l’arsenal d’Hundred Knight, car certaines armes peuvent se compléter et faire des combos dévastateurs. De plus, de nombreuses options s’offrent à vous pour renforcer votre guerrier comme… porter des rubans pour améliorer sa défense (bon ça ne se voit pas in-game mais sérieusement, c’est pour ça qu’on adore le Japon) ou utiliser des attaques spéciales que vous débloquerez au fur et à mesure. Bref, The Witch est plus technique qu’il en a l’air et on n’aura jamais vu des écrans de chargement aussi utiles tant ils fournissant des conseils importants.
QUAND PERDRE DES CALORIES DEVIENT FRUSTRANT
Visuellement, le dernier jeu de Nippon Ichi n’est pas extraordinaire. Le level design des niveaux est plutôt réussi et agréable mais il arrive que ces derniers souffrent d’une gêne de lisibilité. La caméra n’est pas tout le temps au top aussi ce qui ne facilite pas les combats avec de nombreux ennemis. Mais dans la globalité, The Witch s’en sort étant donné que ce n’est pas ce qu’on regardera avant tout.
À vrai dire, l’élément qui est vraiment le plus frustrant du jeu est le compteur de Gigacals/Gigacalories. Ces derniers sont en réalité ce qui relie Hundred Knight et la sorcière Metallia en un contrat. Rien d’embêtant à première vue sauf que ce compteur se consomme… en plein niveau au fil des minutes. Vous ne mourrez pas si vous n’avez plus de Gigacals mais votre puissance et votre défense baisseront de 30% et chaque utilisation de votre jauge d’endurance vous fera perdre des points de vie. Génial. Autant vous dire que c’est les allers-retours assurés entre votre base et les niveaux si vous êtes du genre minutieux et explorateur (ce qui est tout à fait normal dans un RPG). Dommage que ce système soit mal organisé car l’idée de challenge est présente entre l’envie de continuer en risquant sa vie ou la stratégie en battant en retraite. Heureusement, The Witch n’est pas très pénalisant quand on meurt (on perd surtout les items ramassés en route). Vous pourrez récupérer des Gigacals en mangeant des ennemis ou en utilisant des points de compétences temporaires récupérés en tuant des monstres. Gigacals ou amélioration temporaire de vos capacités, ce sera à vous de choisir !
Dernier point important : la durée de vie. The Witch est très honnête sur ce point-là en proposant une aventure durant au minimum une quarantaine d’heures. Comptez plus si vous souhaitez fouiller absolument tous les niveaux (en pillant notamment toutes les maisons des villages, joie et amour) et ainsi viser le 100%. Pas de gros challenge si vous voulez atteindre ce but mais le plaisir et là et c’est ce qui compte.
VERDICT : 6/10
Un peu passé inaperçu, The Witch and the Hundred Knight est pourtant un titre qui a le mérite d’être original et qui apporte un peu de fraîcheur. Le jeu a beau souffrir de défauts parfois lourds ou frustrants, il n’en reste pas moins un J-RPG très sympathique qui fera sans aucun doute plaisir aux amateurs du genre, aux fans des univers décalés de Nippon Ichi Software et même aux simples curieux.
Hinata
6 mars 2016 at 14 h 16 minJ’ai une petite question. Cette version PS4 possède-t-elle les sous-titre fr?
Je sais qu’il n’y en avait pas sur PS3.