Développé par les polonais de The Astronauts, The Vanishing of Ethan Carter est un véritable ovni… Tantôt survival-horror, tantôt exploration, l’énigmatique Ethan Carter a su s’échapper des PCs pour s’importer en exclusivité PS4. Avec un gameplay osé et un univers pas comme les autres, ce dernier a-t-il réussi cette transition ?
Ce jeu est une expérience narrative qui ne vous guidera pas par la main.
Vous voilà dans la peau de Paul Prospero, détective spécialisé dans le paranormal et l’occulte, vous dirigeant vers la lumière au bout du tunnel. Votre conscience fait office de voix-off, au fur et à mesure que l’intrigue se révèle. Le jeune Ethan Carter a fait appel à vous pour venir braver les lieux sinistres et vides de Red Creek Valley, à la recherche de celui-ci. Accompagné d’un silence assourdissant, vous découvrez les environs, qui laissent place à la première claque. Il n’y a pas d’autres mots pour le dire, The Vanishing of Ethan Carter est magnifique.
En effet, nos amis polonais n’ont pas fait les choses à moitié. La plupart des décors ont été modélisés en photoréalisme (prendre en photo un objet sous différents angles pour le modéliser en 3D dans le virtuel), et si cette technique était oubliée depuis bien longtemps, il faut avouer que sous Unreal Engine 4, le moteur graphique du jeu, l’effet est saisissant.
Deuxième claque, l’environnement sonore. Inutile de revenir sur le fait que dans le genre du survival-horror, l’essentiel repose sur l’ambiance, le cas échéant, le rendu est souvent sans saveur ni réelle surprise. Dans The Vanishing of Ethan Carter, les musiques seront moindres, elles n’apparaîtront qu’à la découverte d’un item important ou encore à l’occasion d’un chemin dissimulé. En revanche, l’aspect bruitage a été travaillé et retravaillé, à tel point que marcher dans la forêt en plein jour peut vous glacer le sang (on notera un joli clin d’oeil au Projet Blair Witch, pour les amateurs). Grincements de porte, bruissements de feuille, ces simples bruits font toute la différence. Il n’y a pas à dire, les développeurs ont absolument compris les mécanismes de la peur et surtout de l’angoisse : rendre une situation tout à fait banale, totalement effroyable.
Visuellement accrocheur, ambiance saisissante, gameplay…?
Cela fait mal au coeur, mais le soufflé retombe un peu avec le gameplay. À peine quelques minutes passées en promenade de santé dans la forêt que vous vous retrouvez confronté à votre première scène de crime. Un homme, dispersé sur 50 mètres, proche d’une ligne de train couverte de sang.
C’est ainsi que nous rentrons dans le feu de l’action. Vous pouvez faire appel à vos dons en examinant divers objets clés ou indices. Ceux-ci vous permettront de communiquer avec l’au-delà, et de pouvoir ainsi replacer dans le contexte chaque élément, vous plongeant un peu plus à chaque fois dans l’énigme. Ainsi, à travers différents flash-back et scènes recréées, l’histoire et son arc se révèlent, vous menant pas à pas jusqu’à Ethan Carter. Malheureusement, le résultat est peu envoûtant comparé au reste. Entre séances de coursier pour aller chercher des cailloux 12km plus bas et joggings dans la forêt vide à la recherche d’indices qui apparaissent un peu au hasard, le temps se fait un peu long.
Quelque changements appréciables sont à noter, entre petits puzzles ou énigmes, il faut avouer que la balade forestière s’avère un minimum rebondissante, et ces coups de frais, aussi rares soient-ils, sauvent un petit peu le navire. Le jeu repose donc en grande partie sur l’ambiance, en effet sans celle-ci, la redondance du gameplay pourrait vite lasser le joueur. C’est sûrement ce qui fait le secret de ce titre, l’angoisse ne laisse aucun répit, l’aventure en est intensifiée.
Exploration, oui, mais open-world et trame libre ?
« Ce jeu est une expérience narrative qui ne vous guidera pas par la main », tout est dit. Libre à vous de foncer tête la première en laissant de côté notre pauvre ami en 12 morceaux à côté du tchou-tchou. Si en effet l’accent est mis sur la liberté du joueur à découvrir l’histoire bribe par bribe, absolument tous les éléments sont nécessaires à la résolution finale de l’enquête. Si la première impression est de progresser dans des quêtes annexes, il n’en est rien. En d’autres termes, vous ne pouvez pas escalader les barrières, ni sauter du pont, mais vous pouvez visiter une maison abandonnée pour y faire quelque découverte, mais cela garanti malheureusement un retour 12km plus bas pour retrouver le caillou que vous avez malencontreusement zappé.
Verdict : 7/10
En bref, Ethan Carter c’est un peu le mouton noir. S’il peine à se situer entre survival horror ou balade dominicale, l’expérience qui fournit est, elle, unique. C’est beau, c’est prenant, on vit plus qu’on ne le joue. Les quelques points noirs précédemment listés sont très rapidement effacés par l’histoire tout à fait saisissante et les particularités qu’il est le seul à offrir. Pour chipoter, il est vrai que 4 à 5 heures de jeu (en vous comptant assez efficace et logique dans votre progression) c’est un peu juste. Une seule certitude, pour la modique somme de 17,09€ sur le PSN, il serait insensé de passer à côté si vous êtes amateur du genre !
woodkassis
17 juillet 2015 at 15 h 31 minIl me tente bien celui-ci, j’attends peut-être une petite promo ou remise ps+ pour sauter le pas… quoi que… aurais-je la patience… 🙂
ThePapyGeek
18 juillet 2015 at 10 h 38 minJe sais pas. Ca m’emballe pas plus que ca…
Solid
18 juillet 2015 at 20 h 53 min4 – 5 heures de jeu ça reste light pour 17 euros quand même.