Votre serviteur a bien trop souvent commencé ses introductions par une référence à la célèbre saga de From Software. Il faut dire que depuis le premier épisode en 2009 avec Demon’s Souls, la licence étend son ombre sur de nombreux titres. Et le titre dont il sera question lors de ce test n’y fait pas exception. Après avoir sorti le très moyen Lord Of The Fallen en 2015 (?), les Allemands de chez Deck 13 ont voulu continuer leur incursion dans le domaine des jeux difficiles mais cette fois-ci en revoyant totalement leur copie. Finie la Dark Fantasy habituelle des jeux du genre, The Surge prendra place dans un futur proche post-apocalyptique. Et pour rendre honneur aux développeurs, nous nous sommes fixés deux objectifs, le premier : ne pas faire référence à Dark Souls, le deuxième : vous convaincre que The Surge est bon.
Ce test à été réalisé sur PC avec une version éditeur
L’Exosquelette tout puissant
Le dernier né des studios Deck 13 nous fait incarner Warren, jeune homme à la recherche d’un travail car même dans ce futur proche, les jeunes continuent de galérer pour trouver du boulot. Mais vu ce qu’il va lui arriver, fort à parier qu’il aurait préféré continuer à pointer à Pôle Emploi. Après avoir enfilé son exosquelette, tout tourne mal et voilà notre protagoniste assailli par des robots. Perdu et déboussolé, Warren devra parcourir plusieurs zones afin de comprendre ce qui arrive à la société Créo, reconnue par l’humanité comme l’entreprise qui sauvera le monde de sa destruction programmée grâce à l’envoi de fusées diffusant dans l’air engrais et fertilisant. L’histoire et les révélations qui seront faites tout au long de l’aventure sont plutôt intéressantes et maintiennent éveillé l’intérêt du joueur. Dispensé au compte-goutte par les PNJ et des collectibles audio, le récit s’étoffe au fur et à mesure et les zones d’ombre s’amenuisent, tandis que d’autres font leur apparition. En plus de la quête principale, certains personnages rencontrés au fil de l’aventure nous donneront des missions annexes qui seront surtout une bonne excuse pour explorer à fond toutes les zones du jeu qui sont au nombre de 7.
Bob Le bricoleur
The Surge vous fera affronter de nombreux ennemis qu’il faudra vaincre pour obtenir les pièces détachées nécessaires à la montée de niveau du réacteur de l’exosquelette de votre personnage. Plus ce réacteur sera puissant, plus il vous sera possible de vous équiper des implants qui auront une influence directe sur les stats de Warren puisque contrairement à beaucoup de jeux du genre, ce n’est pas en montant de niveaux que votre personnage gagnera en puissance. La clé de votre progression se situe dans ce système d’implants qui risque de vous perturber au début. Ces derniers auront ainsi une influence sur vos objets de soin, sur votre barre de vie, d’endurance ou d’énergie et le nombre d’implants que vous allez pouvoir porter sera limité par votre exosquelette et la puissance de votre réacteur. Plutôt original, ce système s’avère vraiment pertinent et vous obligera à parcourir les zones de fond en comble pour vous assurer de ne pas être passé à côté d’un élément important.
Les combats du jeu se veulent cette fois-ci beaucoup plus dynamiques que ne l’étaient ceux de Lord Of The Fallen. On reste sur un principe de gestion de l’endurance, d’attaque et d’esquive, le tout avec des animations soignées et un rythme assez soutenu. La grosse originalité du titre réside cependant dans un système de lock qui permet de cibler les diverses parties du corps de l’ennemi. Il sera important pour vous de se familiariser rapidement avec le concept puisque cela a un véritable intérêt. En effet, cibler une partie du corps de l’ennemi protégée par une armure va vous permettre de trancher le membre concerné afin d’espérer récupérer du loot qui pourra par la suite vous permettre de fabriquer votre équipement.
La gestion de l’équipement quant à elle est plutôt classique. Vous récupérez de nouveaux plans sur le cadavre de vos ennemis lorsque ces derniers disposent d’un équipement jusqu’alors inconnu puis il vous faudra revenir à votre base pour pouvoir ensuite fabriquer les éléments d’armure. Ceux-ci, tout comme les armes, pourront ensuite être amélioés au même endroit si vous disposez des bons éléments. Un système plutôt classique en somme, mais qui fonctionne vraiment bien grâce au système de combat du jeu.
The Metroïd Surge Vania
Vous l’avez sans doute vu passer au cours de la lecture de ce test, mais votre progression ne sera pas linéaire. En effet, le jeu, par son système d’implants, vous invite à fouiller de fond en comble la moindre zone. La difficulté étant au rendez-vous, la progression ne sera toujours pas évidente si vous ne disposez pas des bons implants. Mais en plus, le level design vous invite par sa conception même à faire des allers retours entre les différentes zones. Certains ennemis sont trop haut niveau pour pouvoir les abattre tout de suite et l’on sait que l’on y reviendra. Un réacteur à un niveau insuffisant et c’est une partie de la zone qui vous est refusée. Car oui, le réacteur vous permettra également de débloquer certains endroits, ou parfois même juste de vous donner accès à un objet jusqu’à présent inaccessible. Et il y a aussi le drone, allié qui vous sortira de plus d’une situation si vous avez là encore les bonnes pièces à équiper. Et pour finir sur le Level Design, bien que la direction artistique soit quelque peu quelconque, celui-ci est de qualité. Hormis les allers-retours que vous allez faire, les zones sont bien souvent de véritables dédales où il sera facile de se perdre. Mais la plupart de ces dédales débouchent sur un raccourcisqui vous rapproche de votre base (une dans chaque zone).
La progression du joueur est également délimitée par l’affrontement de boss. Peu nombreux, ces derniers ont néanmoins bénéficié d’un soin tout particulier et les combats s’avèrent bien souvent épiques. Il vous faudra plusieurs essais pour en venir à bout, ne serait-ce que pour trouver la bonne technique à employer pour les abattre. On pourra cependant regretter leur faible nombre puisqu’il n’y a qu’à peine plus d’une demi douzaine de boss. De plus, les zones sont toutes entrecoupées d’un temps de chargement puisque pour y accéder, il faudra passer par le métro. Ce n’est pas gênant en soi, mais le monde n’a du coup pas ce côté organique qu’un métroïd vania peut avoir. Comptez entre 20 et 30 heures de jeu pour en voir le bout, et bien évidemment, il sera possible de partir dans un new game + pour accentuer le challenge. Cependant, il faut nuancer cela par le fait que le peu d’armes soient toutes des armes de CaC nuit à la rejouabilité du titre.
Comme dit plus haut, la direction artistique est assez bonne même si elle s’avère plutôt générique. On parcourt des usines abandonnées, des laboratoires détruits… Et même le bestiaire s’avère au final peu varié. Tout comme le nombre de zones de jeu qui est peu ou prou équivalent au nombre de boss. Il s’agit finalement du principal défaut du jeu si on veut être tatillon. Mais il faut bien donner raison à Deck 13 puisque ces derniers ont privilégié la qualité à la quantité. Le même constat peut s’appliquer à l’OST qui manque de thème vraiment marquant et qui est bien souvent un peu trop discrète. Cependant, cette dernière arrive à instaurer une certaine ambiance dans les zones les plus sombres et même si on est loin d’un survival horror, certaines parties de la carte sont plutôt mémorables grâce au malaise qui s’installe. On terminera sur la VF du titre qui comme bien souvent, n’est pas à la hauteur. Alors, ce n’est pas une catastrophe, loin de là, mais le casting des voix s’avère parfois assez étrange et manque légèrement de conviction.
Sur le plan technique, il faut reconnaître que le moteur graphique de Deck 13 est bon. Le jeu tient vraiment la route graphiquement et sur PC, il n’y a eu aucun souci majeur. Certes, le framerate est parfois un peu aléatoire, mais il ne descend jamais en dessous des 30 fps et se stabilise rapidement à 60 fps. Et puis, il faut reconnaître que la mise en scène et le ralenti de chaque mise à mort des ennemis est complètement jouissif. Un sentiment de puissance se dégage assez rapidement et les combats, même contre l’ennemi de base, n’en deviennent que plus épiques.
Verdict 8/10
Deck 13 revient cette fois-ci avec une copie soignée et un système de jeu vraiment intéressant. Alors, bien sur, le manque de rejouabilité pour un jeu du genre va en gêner certains, mais le studio allemand a véritablement fait le bon choix en privilégiant la qualité à la quantité. Il y a fort à parier que si suite il y a, la majorité des points négatifs de The Surge sera gommée et qu’on aura une suite de qualité.
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