Nanatsu no Taizai, plus connu chez nous sous le nom de Seven Deadly Sins, est un manga d’action fantastique créé par Nakaba Suzuki. Grâce à son succès foudroyant, le manga s’est vu adapter en anime sur Netflix – The Seven Deadly Sins – et après un jeu 3DS n’ayant jamais quitté le Japon, nous avons maintenant The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia, une exclusivité PlayStation 4. Le public occidental doit-il se réjouir de la nouvelle aventure vidéoludique de Meliodas et sa joyeuse troupe ? La réponse dans les lignes qui suivent…
Test réalisé sur PlayStation 4 à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur
L’histoire de la paresse
The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia reprend, comme toute adaptation qui se doit, l’histoire de l’œuvre de base : le royaume de Liones est en danger et Elizabeth Liones, l’une des filles du roi, est à la recherche des Seven Deadly Sins – les sept péchés capitaux – afin de déjouer un terrible complot. Par chance, elle tombe sur Meliodas, le capitaine des Seven Deadly Sins et tavernier du Boar Hat, marquant ainsi le début de folles aventures et de violents combats. Pour The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia, il est crucial de bien avoir lu le manga ou regardé l’anime car malheureusement, l’histoire y est tout simplement bâclée.
Contrairement à d’autres adaptations, comme par exemple les Naruto Shippuden: Ultimate Ninja Storm qui sont des merveilles du genre, The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia contient une mise en scene proche du néant. Les dialogues se contentent du minimum, beaucoup de détails sont ignorés et les cinématiques sont dignes des premiers jeux 3D. Pourquoi donc ? La faute à des personnages bougeant et s’exprimant à peine, tels des robots dénués d’émotion. Il arrive même parfois que les lèvres et les yeux ne bougent pas lors des scènes les plus importantes, tout simplement aberrant en 2018 ! Difficile alors pour ceux qui ne connaissent ni le manga ni l’anime de s’intéresser à l’histoire, pourtant intéressante à la base. S’il y a des petites histoires originales, elles sont sans intérêt. Hélas, ce n’est que le début des déceptions pour The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia…
Le gameplay de la colère
The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia se présente comme un curieux mélange entre jeu de combat et jeu d’action. Tout d’abord, vous explorez Britannia via une carte du monde à bord du Boar Hat, où vous pouvez accéder à diverses missions et quêtes directement sur le terrain ou via des villages proposant des quêtes. C’est d’ailleurs l’un des rares aspects du jeu plutôt corrects, avec une carte agréable à parcourir grâce à son rendu et une musique agréable. Cependant, la lenteur du Boar Hat finit par lasser au bout d’un moment et le système de rumeurs, faisant avancer l’histoire, est une fausse bonne idée, ralentissant finalement l’avancée plus qu’autre chose. Cela donne accès à trois types de missions. La première, autant vous le dire tout de suite, risque de vous endormir ou de vous énerver dès les premières secondes : vous explorez des niveaux avec Elizabeth à la recherche d’items avec un gameplay archaïque. Déplacements, petits sauts, petites attaques de Hawk le cochon et cueillette, voici tout ce qu’il faut faire, la lenteur et l’intérêt y sont abominables. Heureusement, il n’y a pas beaucoup de missions de ce genre.
Ensuite, vous avez les combats contre des ennemis lambda, tels que des soldats normaux. Si vous vous attendiez à enfin éprouver de la joie avec The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia, ce n’est pas encore là que ça se passe. En effet, la difficulté est quasiment absente, les ennemis possédant des mouvements limités et l’intelligence artificielle manquant clairement de répondant. On passe son temps à tuer des dizaines de méchants. dans l’insouciance et l’ennui le plus profond sans la moindre sensation de danger, sauf quand le compte à rebours est affreusement court. Viennent ensuite les combats de « boss ».
Tandis que le manga et l’anime montrent des affrontements épiques et frénétiques, ici, c’est tout le contraire. Le système de combat, s’inspirant un peu des Naruto Shippuden: Ultimate Ninja Storm, est le même que celui contre les ennemis de base, de quoi décevoir un peu lorsqu’on affronte enfin les vrais ennemis. On peut se déplacer, bloquer, esquiver rapidement, utiliser une attaque rapide, forte ou à distance, utiliser trois techniques spéciales et, enfin, asséner un coup ultime causant de gros dégâts. Sur le papier, cela parait correct mais hélas, The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia commet bien trop de fautes. N’ayant ni la complexité d’un jeu de combat ni d’un jeu d’action digne de ce nom, il fait le strict minimum.
Si certains coups spéciaux peuvent procurer un minimum de sensations, notamment avec une once de mise en scène lors des attaques ultimes, sans oublier les décors destructibles (parfois assez réussis), on se lasse assez vite tant les défauts s’accumulent. IA trop faiblarde (même en « fort »), caméra souvent mal placée, action illisible par moments à cause de l’abus d’effets visuels, animations rigides, attaques trop basiques, icônes visuelles indiquant les dégâts gâchant plus l’immersion qu’autre chose, noms des attaques qui prennent une trop grosse partie de l’écran… N’oublions pas non plus le système d’équipement quasiment inutile ayant pour but de rendre les personnages plus puissants – accessible via le Boar Hat pour justifier un minimum l’aspect Action-RPG – ainsi que des gemmes magiques présentes dans les arènes procurant des bonus ou des malus vite oubliés. Bref, les combats déçoivent beaucoup.
L’enrobage de l’avarice
Vous l’aurez compris, le gameplay de The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia n’est pas des plus excitants. Même pour une adaptation, on a clairement vu mieux. Il faudra donc lutter pour venir à bout du mode aventure (assez court, un peu plus d’une dizaine d’heures), dont le seul intérêt au final est de débloquer des personnages pour le mode combat. Ce dernier contient 25 personnages au total, c’est plus que correct mais sachant que chacun se joue de la même manière et qu’il y a trois versions de Melodias, là encore, on en fait vite le tour. Une fois tous les personnages essayés, il est peu probable que vous fassiez de nombreux combats, à moins d’affronter de vrais joueurs en local ou en ligne afin d’avoir un minimum de plaisir, pour peu que vous soyez un fan vraiment ardu de la licence. Et encore. Tout cela aurait été bien meilleur avec davantage d’attention de la part des développeurs, rien que pour le côté visuel.
Si les personnages sont modélisés avec respect – malgré des ombres parfois étranges – et que certains effets visuels font plaisir à la rétine, on ne peut pas en dire autant des décors, rappelant à peine que nous avons affaire à une adaptation d’un manga et d’un anime. De ce fait, les personnages semblent provenir d’un tout autre jeu. Heureusement, cela reste fluide, sauf quand il y a trop d’ennemis ou d’effets lors des attaques. Ne comptez pas non plus sur la bande-son pour sauver la mise. Anecdotiques au mieux, agaçantes ou carrément hors-sujet au pire, les différentes musiques vont de pair avec le reste. S’il y a minimum de fan service, notamment lors des petites scènes dans le Boar Hat avec par exemple Meliodas qui reluque sans vergogne la pauvre Elizabeth, The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia manque cruellement d’imagination et de contenu digne de ce nom pour satisfaire les joueurs. Même les admirateurs du manga et/ou de l’anime risquent de difficilement y trouver leur compte.
Verdict : 4/10
The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia est une belle déception. Au vu de l’oeuvre de base, on s’attendait à largement mieux, tant le potentiel vidéoludique est présent. Hélas, en l’état, il aura du mal à convaincre les joueurs ainsi que les fans du manga ou de l’anime tant il y a de défauts et très peu d’amusement. Sans être la pire adaptation de tous les temps, il vaut mieux se tourner vers les valeurs sûres du moment.
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