Annoncé en 2007 et sorti en 2012, The Secret World est un MMORPG développé par Funcom dont le succès critique fut globalement mitigé. Pour autant, le jeu a su trouver son public grâce à son modèle économique original pour un jeu massivement multijoueur (Aucun abonnement nécessaire une fois le jeu acheté) mais aussi grâce à son univers fouillé. Et parmi les multiples environnements que les joueurs sont amenés à visiter, se trouve un parc abandonné qui a vraisemblablement déchainé les passions avec son histoire mystérieuse.
Welcome to the park
Si nous avons brièvement évoqué The Secret World dans l’introduction de ce test, c’est avant tout car le jeu n’indique à aucun moment le lien avec ce dernier, et que, de ce fait, il parlera peut-être plus aux joueurs de ce jeu de rôle massivement multijoueur. The Park est ainsi développé par le même studio que The Secret World, à savoir Funcom. Quoi de plus logique pour donner vie à ce parc d’attraction cauchemardesque ? Sur le papier, The Park a de nombreux atouts pour lui. Il surfe sur la vague du succès des jeux d’horreur à la première personne qui font le bonheur des youtubeurs et de leurs abonnés, mais aussi des amateurs de titres dans le genre qui se succèdent (et se ressemblent un peu trop, malheureusement) depuis l’apparition de P.T. sur PS4. Malheureusement, The Park ne fait pas partie de ces jeux marquants et aura été une véritable déception de A à Z.
Fait peu conventionnel dans le domaine vidéoludique, on incarne ici une jeune mère, qui, après une journée au parc d’attraction avec son fils, Callum, doit retourner chercher la peluche que ce dernier a malencontreusement oublié. Les choses se compliquent un peu lorsque le jeune polisson décide de franchir les barrières du parc alors que sa mère s’adresse au gardien du parc. C’est donc avec une inquiétude certaine qu’elle part à la recherche de son bambin, visiblement d’humeur joueuse puisque celui-ci semble trouver amusant de jouer à cache-cache avec sa mère en pleine nuit, dans un parc effrayant. Enfin, ça c’est ce que le jeu essaye de vous faire croire.
Durant l’heure et demie de jeu que constitue le titre de Funcom, ni l’atmosphère, ni l’ambiance du titre ne nous ont fait frissonner comme on s’y attendait. Tout au plus, ce sont 2 jumpsacres qui nous ont gentiment fait sursauter, mais il n’y a clairement rien qui permet à The Park d’arriver à la cheville d’un Outlast ou plus récemment d’un Layers of Fear. Il faut malgré tout reconnaître que l’ambiance sonore du jeu, est, quant à elle, excellente. La spatialisation des sons est bien gérée, et les bruitages sont convaincants. Pour peu, cela suffirait presque à nous mettre dans une ambiance glauque, comme celle que l’on serait en droit d’attendre d’un tel jeu. Mais, quand bien même, rien ne pousse le joueur à s’imprégner du parc dans lequel il évolue.
« Callum ? Callum ?? CALLUUUUUUM ! »
Que nos péripéties soient courtes, ce n’est pas tant un problème en soi. Le prix d’un jeu ne justifie pas uniquement sa durée de vie, tant que l’expérience s’avère être satisfaisante. Dans le cas présent, il ne s’agit que d’enchaîner les quelques attractions soporifiques du parc qui se comptent sur les doigts de la main. Le gameplay est aussi inexistant qu’à l’accoutumée, c’est une caractéristique propre au genre. Mais il nous est ici possible d’appeler Callum avec la touche rond, les échos de sa voix nous permettant de nous orienter dans la direction adéquate. Cependant, vous n’aurez quasiment jamais besoin d’utiliser cette fonctionnalité afin de trouver votre chemin puisque le parc pourrait être considéré comme un seul et même couloir en plus d’être ridiculement petit.
Alors, récapitulons : l’ambiance ne parvient pas à avoir l’effet escompté sur le joueur, l’aventure se résume à un enchainement d’attractions qui n’ont pas de réel but, et en plus d’être assez courte, elle se révèle être ennuyante au possible. Et le scénario dans tout ça ? Disons qu’il aurait pu venir contrebalancer avec les défauts qui portent préjudice à The Park, puisque lorsque l’on creuse un peu, on s’aperçoit que le postulat de base n’est qu’une façade pour vous inciter à pousser les portes de ce lieu tant apprécié des enfants. L’histoire prend forme sous les yeux du joueur au fur et à mesure qu’il ramasse des coupures de journaux, lettres et autres rapports. Sauf que les développeurs ont oublié de sous-titrer les documents ramassés, ce qui nous a poussé à nous lever de notre canapé à chaque fois qu’un nouvel élément était entre nos mains. Autant vous dire que même rapprochés de notre écran, il était parfois difficile de déceler ce que le document en question essayait de nous faire comprendre lorsqu’il s’agissait d’un élément manuscrit. Enfin, les sous-titres (anglais, puisque le jeu ne bénéficie d’aucune traduction en français) sont en général beaucoup trop petits et non adaptés à un écran autre que celui d’un ordinateur.
Notez que tout au long de votre avancée, vous entendrez les réflexions et pensées de l’héroïne qui vous permettront de mieux comprendre les évènements, mais cela réduira nettement l’impression de solitude et n’aide en rien l’atmosphère lugubre à prendre forme. Dommage car les thèmes abordés pourraient presque redonner de l’intérêt au titre de Funcom. Mais n’oublions pas que si l’on se lance dans un titre qui se veut effrayant en apparence, ce n’est avant tout pas pour son histoire, aussi perturbante et intéressante soit-elle, camouflée sous une partie de cache-cache géant dans un parc désaffecté.
Verdict : 4/10
Sans même que l’on ait porté de véritables attentes à son égard, The Park déçoit à presque tous les niveaux. Finalement, on en viendrait presque à lui pardonner sa courte durée de vie tant on peine à trouver un quelconque intérêt à avancer dans un environnement qui aurait largement gagné à être mieux mis en scène. Heureusement que son scénario possède une face cachée qui permet de maintenir le joueur éveillé dans cette ennuyante aventure qui ne s’adresse finalement pas tant aux joueurs de The Secret World tant l’ambiance n’est pas au rendez-vous.
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