The Outer Worlds avait scindé en deux les avis : d’un côté la presse qui le plébiscitait et de l’autre un grand public amer. Cela n’a cependant pas empêché le jeu d’évoluer. Après un premier DLC qui apportait son lot d’informations, voici le second « Meurtre sur Éridan », qui se veut… eh bien comme le premier, soit une extension non avare en renseignements sur le lore du titre. Attendez… non, mais oh ! Ce nouveau contenu se présente comme une enquête ?! Vraiment ? Roh c’est osé !
Test réalisé sur PC grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
► Notre avis sur The Outer Worlds et son premier DLC Péril sur Gorgon.
Rizzo présente..
Retour dans le système d’Halcyon avec ce DLC inédit, qui comme pour Péril sur Gorgon, fait découvrir une nouvelle planète et la corporation qui l’exploite. Ici c’est Éridan, un rocher sur lequel l’atmosphère contrôlée permet de faire pousser des fruits ayant la capacité de rendre heureux son consommateur. Bien sûr, cela est cogéré par Rizzo, une société dans l’agroalimentaire à la base de cette culture, mais rien n’est aussi simple. Effectivement, la compagnie doit lancer une nouvelle boisson, la Spectre Brune, et quoi de mieux qu’utiliser l’actrice de feuilleton Helen Halcyon pour en faire la promotion ? Malheureusement, pendant le tournage, la comédienne connue de tout Halcyon se fait assassiner en direct, l’assassin faisant bien de se garder de passer devant la caméra. Après cet incident fâcheux, l’équipage du Unreliable est sommé d’enquêter pour trouver cette ombre meurtrière. Comme le jeu nous l’a habitué, rien ne sera vraiment simple dans cette affaire aux multiples rebondissements.
Si le scénario est aussi intrigant que novateur pour The Outer Worlds, il n’en reste pas moins classique dans sa démarche malgré plusieurs bonnes idées. Alors oui, on retrouve la patte narrative d’Obsidian menée d’une plume de maître par Megan Stark, qui mêle humour noir, jeux de mots sur fond corporatiste et personnages complets en premier plan, rien à redire de côté-là. Non, c’est la forme qui marche sur le sujet. En effet « Meurtre sur Éridan » se présente comme une enquête et le gameplay va dans ce sens. Plus particulièrement grâce à un outil, l’amplificateur d’anomalies, qui se comporte comme un pistolet qui permet de révéler des indices prédisposés par les développeurs. Cependant, les informations données par celui-ci ne vont que dans un sens, celui du coupable, mais met la recherche par le joueur en arrière-plan, le rattrapant au passage s’il pointe vers une mauvaise interprétation. Pire, les indices primordiaux sont pointés par l’indicateur de quête, ce qui rend la découverte quasiment caduque. Bien que la quête soit intéressante, voire passionnante à suivre, l’idée qu’elle soit une investigation est complètement mise sur le banc de touche, pour finalement prendre la forme d’une aventure classique et offrir une résolution toute trouvée.
Cela n’empêche pas ce DLC de réussir sur certains points comme son aîné, c’est-à-dire de faire découvrir de nouveaux axes cruciaux de l’univers via deux acteurs clefs. La corporation Rizzo se laisse enfin approcher et, comme Spencer’s Choice avec « Périple sur Gorgon », renferme de lourds secrets sur la fabrication de ses produits. Ainsi que Sublight, une faction avec laquelle on a déjà effectué quelques missions via le jeu originel, mais qui nous en apprend un peu plus sur sa manière de fonctionner avec les compagnies. En somme, les informations récoltées via les quêtes secondaires sont agréables à apprendre et approfondissent toujours plus sur ce microcosme qui se veut plus complet que jamais. Il en va du même constant pour la direction artistique du contenu. Éridan est un amas de roches propulsées sur lesquelles sont posés usine, hôtel et distillerie sans oublier les vergers. C’est ainsi que les charmes de la verdure s’accompagnent des teintes rosées des arbrisseaux où, à son centre, se cache un labyrinthe, puis au loin l’hôtel à l’architecture criard d’une époque révolue émerge, avant que le joueur pose son regard sur les fumées multicolores en fond.
Enfin, du côté gameplay il faudra se contenter d’un minima syndical. Comme nous l’avons abordé précédemment, une nouveauté se fait immédiatement remarquer avec l’Amplificateur d’anomalies et permet de donner un coup de pouce à la narration environnementale. Côté mise en place, il se trouve être plus encombrant qu’autre chose. Plus casseur de rythme qu’autre chose, ce pistolet est au final rapidement oubliable, la même pour les deux armes scientifiques. Mais, lecteur attentif que vous êtes, vous avez fait le rapprochement avec « Péril sur Gorgon », qui déjà l’année dernière pointait un manque de contenu pour les personnages. Armes, armures, nouveau compagnon, voire qui sait du gameplay, rien de vraiment inédit, voire indispensable.
Verdict : 7/10
« Meurtre sur Éridan » porte les mêmes stigmates que « Péril sur Gorgon », à savoir quasi aucun contenu inédit pour l’équipement, de nouveau compagnon ou de ce qui peut s’approcher de près ou de loin à du gameplay. Cependant, il partage les grandes caractéristiques de celui-ci, comme une qualité d’écriture égale si ce n’est plus soignée que son aîné, une maîtrise de la direction artistique et l’impression de vivre un moment unique. Malheureusement, alors que sur le papier on peut sentir l’ambition d’Obsidian pour cette enquête, on retombe bien vite dans les tords du titre.
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