Savez-vous où vous vous trouvez actuellement ? Croyez-vous aux extraterrestres ? Savez-vous qui vous êtes ? The Operator est le prochain jeu narratif indépendant d’enquêtes du studio Bureau 81, qui ne manquera pas de s’inspirer des séries comme X-Files ou de Her Story en matière de gameplay. Alors soyez prêt à vous rebrousser les manches, à vous creuser les méninges et à vous plonger dans les États-Unis des années 90. Il est temps pour vous de devenir un opérateur.
Test réalisé sur PC à l’aide d’une copie envoyée par l’éditeur
Le programme Opérateur
The Operator est le genre de jeu qui n’y va pas par quatre chemins. Le titre se lance d’une manière des plus énigmatiques. Une personne se trouve dans un complexe médical où une autre personne, enchaînée, ne peut répondre que par oui ou par non à travers des bips sonores. Des questions étranges lui sont tout d’abord posées, comme si cette personne sait où elle se trouve, si elle croit aux extraterrestres, si elle sait pourquoi elle est là et pour finir, si elle est bien quelqu’un dont on ne connaîtra pas le nom dès l’entrée du jeu. Après cette phase des plus étranges où nous n’avons été que spectateur de la scène, nous prenons enfin en main le titre à travers le personnage d’Evan Tanner. Ce dernier se connecte à son ordinateur avant de recevoir un appel de Mike Trench, notre cher ami, mais surtout directeur général du FDI. On nous apprend que nous avons fait la fête la veille au soir pour fêter notre entrée au nouveau programme Opérateur du FDI. Mike Trench nous demande de mettre notre amitié de côté lors de nos journées de travail, pour ne se concentrer que sur l’aspect professionnel avant qu’un nouvel appel nous interrompe. Xavier Skinner, notre nouvel interlocuteur, va nous en apprendre un peu plus sur notre rôle au sein du nouveau programme Opérateur ainsi que sur le fonctionnement du FDI.
Notre personnage, Evan Tanner, est-ce qu’on appelle un Opérateur. Les opérateurs sont présents pour venir en aide aux agents sur le terrain. Nous rencontrerons entre autres Alexandra Pendell et Barry Walker, deux agents qui auront besoin de notre aide tout au long du jeu. Xavier Skinner est notre superviseur, son rôle est de répartir les opérateurs aux différents agents pour résoudre les enquêtes le plus efficacement possible. Car oui, notre rôle est d’aider les agents à travers différentes énigmes à résoudre. Pour venir à bout des différents objectifs représentés en jaune en haut à gauche de l’écran, il faudra utiliser tous les outils mis à disposition du FDI. Cela peut passer d’une base de données humaine, d’une base de données de voitures ou d’un appareil à analyse chimique. Lorsque l’on pense avoir trouvé l’élément demandé, il nous suffit de cliquer sur l’affichage en jaune puis sur l’élément en question.
Cependant, la vie n’est pas tout rose au FDI, de nombreux criminels sont recherchés et leurs captures permettraient de décrocher une bonne prime. Un fichier récapitulatif est présent tout au long du jeu pour nous rappeler les criminels les plus recherchés par le FDI, mais il y en a surtout un qui sort du lot. C’est le cas de HAL, un cybercriminel, ennemi numéro 1 du FDI. Après plusieurs enquêtes à résoudre, dont celle de Henry Jenkins, des disparitions étranges dans le désert et un pattern récurrent à travers une liste de noms entourés et/ou barrés, le célèbre cybercriminel HAL prend contact avec nous, qu’on le souhaite ou non. À la recherche de la vérité, nous sommes embarqués de force à ses côtés, comprenant au fur et à mesure que toutes les informations du FDI ne sont pas forcément à notre portée. Quelque chose de plus profond se cache à travers les différentes enquêtes auxquelles nous faisons face. Un complot se met en place au sein du FDI, une taupe se cache parmi vos collègues et vous n’aurez besoin que d’environ cinq heures pour connaître tous les tenants et aboutissants de cette histoire. La quête de la vérité est semée d’embûches et poser trop de questions pourraient se retourner contre nous, Evan Tanner.
Le mensonge à tout niveau
The Operator est un jeu de type narratif d’enquêtes. Plusieurs casse-têtes vous seront proposés tout au long de vos sessions, à travers une esthétique des jeux en FMV (Full Motion Video, ou une vidéo diffusée remplace les graphismes des jeux vidéo, comme Her Story). Nous faisons face à une interface ordinateur des plus convaincantes, sans parler des interfaces logicielles fictives ou même des analyses de caméra de vidéosurveillance bien maniées. Il n’est donc pas le seul sur ce marché. Pour autant, il va se démarquer par son histoire, certes courte, mais captivante à souhait. Même si aucune version portable ou console n’est à prévoir, The Operator se finit assez rapidement sur PC. Il est d’ailleurs proposé uniquement au clavier et à la souris, le casque est aussi recommandé lors de votre aventure. Le jeu est donc rapide, à tel point qu’il est possible de le finir sans s’arrêter ne serait-ce qu’une seule fois. Cela peut être d’ailleurs un point négatif, le titre est beaucoup trop court tant l’histoire nous prend aux tripes. On aurait souhaité peut-être plus d’enquêtes et plus de rebondissements. Car oui, les rebondissements sont omniprésents. Quand nous pensons avoir compris le fin mot de l’histoire, une nouvelle facette du titre s’offre à nous et nous éblouit les yeux. Faites donc attention à chaque détail que The Operator vous propose, chacun à un sens et même si vous ne pensez pas comprendre d’entrée de jeu, attendez quelques instants, cela viendra tout seul. Choisissez entre le mensonge ou la vérité, mais surtout, ne faites confiance à personne.
The Operator est fluide et les énigmes s’enchaînent sans difficulté. On commencera bêtement par analyser des éléments au sein d’une caméra de surveillance comme la plaque d’immatriculation d’un véhicule ou tout simplement le visage du meurtrier. Certains visages nous donneront du mal, par le simple fait qu’ils ne feront pas partie de la base de données du FDI. Ce qui est plutôt étrange venant du FDI, notre rôle d’opérateur est donc mis à rude épreuve. Il faudra donc trouver d’autres moyens à l’aide d’images ou fichiers textes pour venir à bout de chaque objectif. Du texte, il y en aura, mais chaque document aura son importance. Nous n’avons pas affaire à un document sans raison, si nous faisons face à une photo à un moment donné, nous savons pertinemment que nous en aurions besoin plus tard dans l’aventure. De plus, plus le temps passe à travers ces enquêtes et plus Evan Tanner va devoir s’armer de nouvelles cordes à son arc. Vous devriez trouver des codes à la manière d’un mastermind, trouver le bon paramétrage d’une machine à analyse chimique pour connaître la composition d’un échantillon ou tout simplement se promener de caméra en caméra au sein du FDI pour comprendre ce qu’il se passe dans les locaux. Le gameplay à base de clic sur l’écran d’ordinateur et d’écritures de valeurs dans les différents logiciels proposés ne révolutionne pas le genre. On appréciera notamment le logiciel Console qui correspond parfaitement à une console dans le langage informatique. Il est donc très plaisant d’écrire de véritables commandes informatiques et de voir sous nos yeux ébahis les commandes s’exécuter sans souci. Le tout se veut être le plus fidèle possible à l’utilisation d’un ordinateur, jusqu’aux couleurs et designs utilisés.
Un système d’aide est prévu à côté de chaque objectif en jaune, avec la simple forme d’un point d’interrogation. Cette dernière va faire appel à Xavier Skinner, notre superviseur, qui vous donnera des indices de plus en plus précis pour vous aider à résoudre l’objectif en cours. Le but derrière cette manœuvre, d’après le studio Bureau 81, est de proposer une expérience totalement immersive au sein du jeu. Évitant à tout prix que le joueur de le quitter et de perdre l’euphorie du moment qu’il avait pour chercher une solution sur internet. Et il est vrai que ce système d’aide fait plaisir tant par la simplicité de la tâche que par les indices donnés. De la même manière, il est très agréable de pouvoir répondre de plusieurs manières aux différents protagonistes. Même si cela n’influence pas véritablement les choix du jeu, cela rend Evan Tanner plus humain, cela le rend plus nous. Un autre point aussi réjouissant, il peut arriver qu’on ne trouve pas la réponse après plusieurs tentatives infructueuses, les agents seront là pour nous rappeler que nous n’avons pas que ça à faire et nous ferons clairement comprendre qu’il serait temps de se bouger pour les aider. Une manière agréable de voir que les protagonistes sont tout aussi humains que notre personnage, que ce soit avec humour ou avec colère. Barry Walker vous fera clairement comprendre que le temps est compté et qu’il n’est pas là pour perdre du temps, déjà qu’il change régulièrement d’opérateur.
Même si tout semble parfait dans The Operator, on regrettera quand même quelques aspects. Aucun système de sauvegarde n’est prévu, cette dernière est automatique et il est possible de quitter le jeu et de revenir un peu trop loin en arrière sur l’histoire. Nous comprenons la volonté au vu de la faible durée de vie du jeu. Nous voilà à un autre point négatif à ce sujet : la rejouabilité. En effet, à partir du moment où vous avez fini l’œuvre, vous avez, normalement, compris tous les complots et autres renversements de situation du jeu. Il est donc plutôt compliqué de le relancer sans tout savoir à l’avance. Cependant, nous avons tout de même apprécié cette manœuvre pour certaines parties qui nous ont sauté aux yeux pendant la deuxième relecture. Malgré ces quelques points négatifs et une énigme qui nous a donné beaucoup de fil à retordre, The Operator est une pépite comme nous en avons rarement vu. Une histoire captivante avec des rebondissements piles comme il faut, une musique des plus justes à chaque instant, des énigmes intuitives dans notre cas. Le temps passé sur The Operator est passé comme une flèche et nous n’en retenons que du positif.
Brûlez tout
Visuellement, The Operator fait pile ce qu’il faut. Il ne propose pas des images éblouissantes, même si les passages qui ne font pas partie de la sphère professionnelle nous ont éblouis. Un jeu de lumière et de couleurs abstraites, mêlé à un sound design de qualité, nous permet de comprendre clairement ce qu’il se passe sans pour autant le voir à l’écran. Une expérience inédite s’ajoute donc aux panels d’histoires que raconte The Operator. Certaines scènes ne se joueront qu’aux bruits et la musique nous imprégnera tout au long de l’aventure. Chaque émotion est merveilleusement bien transmise et la musique nous a donné à plusieurs reprises des frissons tant elle colle à la situation. On passera par la joie de rentrer du travail par le métro, le bruit de notre chat miaulant, le bruit du tramway au loin, et une fuite potentielle dans notre appartement. Chaque bruit est compréhensible et même la tristesse de notre personnage est palpable quand le bruit des bouteilles de bière retentit.
Au cours de nos sessions de jeu, nous avons fait face à quelques bugs. Heureusement pour nous, le studio Bureau 81 a toujours été très réactif et a corrigé ces derniers rapidement. Le studio reste très à l’écoute de sa communauté et des différents retours possibles sur son œuvre. Par conséquent, notre expérience de jeu fut fluide malgré tout. Nous savons aussi qu’à l’heure où nous avons testé The Operator, les images utilisées sont essentiellement générées par l’IA, mais que le studio souhaite faire participer sa communauté en proposant des images d’eux-mêmes à la place des images générées artificiellement. Une manière d’investir encore plus la communauté dans cette nouvelle pépite du jeu indépendant. Si vous êtes une âme joueuse, vous auriez peut-être la volonté de vérifier l’identité d’Evan Tanner au sein de la base de données du FDI. Et quelle surprise de se retrouver avec le visuel du développeur même de Bureau 81 derrière notre cher Evan.
Ce que nous avons particulièrement apprécié lors de l’aventure The Operator est le choix de certaines options. Nous passerons les classiques sur la résolution ou sur le choix de la langue très complète. Nous avons surtout apprécié le fait que les changements de langue ou autres se fassent en temps réel. De plus, le fait de pouvoir choisir les unités ou même le format de date et de l’heure est quelque chose de fortement appréciable. En effet, nous pouvons choisir de mettre les dates et l’heure au format américain ou à un certain iso. Pour les lecteurs rapides, une nouvelle option a été ajoutée permettant d’afficher non plus les mots de chaque protagoniste un à un, mais plutôt ligne par ligne. Cela permet de gagner du temps pour les lecteurs les plus rapides d’entre vous. Un temps précieux qu’Evan Tanner ne manquera pas d’apprécier.
Verdict : 8/10
The Operator est une pépite dans l’univers des jeux indépendants. Les enquêtes du FDI s’enchaînent et nos questionnements sur la quête de la vérité sont mis à rude épreuve. Dans une ambiance angoissante et prenante, The Operator vous met dans la peau d’un opérateur où son ordinateur est sa meilleure arme : entre recherche dans des bases de données ou analyse de caméras de surveillance, de nombreuses étapes sont à prévoir. Malgré une rejouabilité inexistante, l’histoire vous marquera tant par ses renversements de situation que par son dénouement. Maintenant que tout est clair désormais. Savez-vous où vous vous trouvez actuellement ? Croyez-vous toujours aux extraterrestres ? Savez-vous qui vous êtes ? Nous vous conseillons de plonger dans cette œuvre pour avoir les réponses à toutes ces questions.
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