Après avoir marqué les esprits en 2013 sur PlayStation 3 puis en 2014 sur PlayStation 4, voilà que le premier The Last of Us ressort à nouveau sur la dernière machine de Sony. En effet, la PS5 a droit à The Last of Us Part I, un remake – ce n’est pas un remaster, cette fois – de l’aventure culte de Joel et Ellie. Cela dit, est-ce seulement un remake graphique ou est-ce que Naughty Dog a poussé le bouchon plus loin ? On a replongé dans les États-Unis remplis d’horribles infectés, entre autres, afin de tout vous confier.
Test réalisé sur PlayStation 5 à l’aide d’un code fourni par l’éditeur
Une histoire intemporelle
Bien que le scénario de The Last of Us soit fortement connu des joueurs à ce jour, il est tout de même bon de faire une petite piqûre de rappel, notamment pour les nouveaux venus car de toute façon, The Last of Us Part I ne chamboule rien au niveau de l’écriture. Ainsi, suite à une épidémie qui a transformé la majorité des humains en monstres assoiffés de sang, les survivants font du mieux qu’ils peuvent afin de tenir le coup face aux infectés mais évidemment, il y a diverses factions et personnes qui ne veulent pas coopérer, ce qui complique légèrement les choses. On suit l’aventure d’Ellie et Joel, la première est mystérieusement immunisée aux spores et morsures des infectés tandis que le second se voit contraint de traverser les États-Unis avec elle pour qu’elle puisse être examinée par les Lucioles, groupe de miliciens souhaitant trouver un remède afin de sauver l’humanité. Ce n’est pas gagné.
Si l’histoire de The Last of Us n’est guère originale sur les bords, c’est son exécution qui l’a rendue si particulière aux yeux de millions de fans et le talent de Naughty Dog pour la narration ainsi que la mise en scène n’y est pas étranger. Les personnages de cet univers sont bluffant de réalisme, que ce soit dans leurs comportements ou émotions face à des situations cruelles et désespérées. Le monde de The Last of Us n’est pas rose, loin de là et les rares moments de bonheur vécus par les héros n’en sont alors que plus fort à nos yeux. Si les précédentes versions mettaient bien en avant tout cela, The Last of Us Part I tape encore plus fort grâce à ses graphismes remaniés et, surtout, ses animations faciales bien plus crédibles. À l’aide des nouvelles technologies, Naughty Dog a su mieux mettre en avant le jeu des acteurs et on voit des petits détails jamais vus auparavant comme des mouvements de lèvres subtils, des regards plus vivants, des froncements de sourcils, etc. Même certains cadrages ont été refaits afin d’être de meilleure qualité, de quoi mieux apprécier le spectacle et limite se croire devant une série ou un film.
Hélas pour les anciens joueurs qui voulaient un brin de nouveauté, The Last of Us Part I ne contient pas de scènes inédites. Il est rare que les remakes principalement graphiques en contiennent et Naughty Dog a souhaité gardé le maximum possible l’expérience d’origine, ce qui est compréhensible mais nul doute que quelques cinématiques supplémentaires n’auraient pas été de refus, surtout avec l’expérience actuelle du studio. Néanmoins, l’histoire du premier opus est amplement suffisante et même presque 10 ans plus tard, elle garde toujours autant d’impact, si ce n’est plus même grâce aux bienfaits de la PlayStation 5.
Un gameplay qui a davantage de Sense
Tout comme pour le scénario, le gameplay de The Last of Us Part I reste fidèle à celui des versions PS4 et PS3, tout en incorporant quelques améliorations bienvenues. On garde donc des bases saines, à savoir un TPS avec une caméra façon Resident Evil 4, des niveaux linéaires plus ou moins grands et outre une exploration récompensée avec des ressources utilises à la survie de Joel et Ellie (améliorations, outils de craft, etc.), on a surtout des affrontements intenses contre des humains brutaux ainsi que des infectés qui aiment un peu trop nous griffer et mordiller. S’il est moins ambitieux que son aîné, The Last of Us bénéficie d’atouts de taille même en ce jour et, surtout, le danger et le stress sont omniprésents, en faisant un jeu d’action et d’horreur des plus efficaces.
Parlons à présent des rajouts de The Last of Us Part I, avec en premier l’utilisation de la DualSense. De ce côté, Naughty Dog n’a point chômé et livre des sensations des plus plaisantes, nous immergeant davantage dans les peaux de Joel et Ellie grâce aux retours haptiques et vibrations travaillés avec soin. On ressent davantage les tirs, les gouttes de pluie, les chutes, les infectés qui nous agrippent, les coups au corps-à-corps et on en passe. La moindre petite action, aussi anodine puisse-t-elle être, peut alors procurer davantage de joie et cela est également pris en compte dans les cinématiques, ce qui est un bon point. Aussi, les animations ont été refaites dans l’exploration et les combats, rendant le gameplay du premier The Last of Us plus fluide et agréable niveau feeling. Joel et Ellie se manient avec plus de précision et les ennemis sont plus crédibles. Que dire aussi du rajout de la visée gyroscopique, pour des tirs d’une précision mortelle et agréables à faire.
En parlant d’eux, leurs IA a été corrigée, rendant les déplacements et comportements de meilleure facture, ce qui renouvelle quelque peu l’expérience de jeu. Si nous ne sommes toujours pas à l’abri de quelques stupidités (une fois, un lascar a balancé un cocktail molotov… et a foncé pile à l’endroit où elle tombait, pas très malin), il faut reconnaître qu’on se prend bien plus au jeu dans ce remake qu’auparavant. Enfin, saluons grandement les nombreuses options d’accessibilité afin de rendre l’expérience parfaite pour tous les types de joueurs, surtout ceux qui sont malvoyants ou autre (aides visuelles, plein d’options pour paramétrer la difficulté, etc.). Cela se fait de plus en plus et Naughty Dog est clairement un exemple à suivre de ce côté. Notons aussi la présence de bonus amusants, incluant des modificateurs de gameplay comme ralenti du temps lors de la visée, munitions infinies, des costumes inédits, etc.
Pour autant, point de véritable rajout côté gameplay en dehors des retouches citées plus haut. Ne vous attendez donc pas à de nouveaux niveaux ou un level design différent, c’est exactement pareil qu’avant. De même pour les ennemis qui, même s’ils ont de meilleures réactions qu’avant, restent les mêmes. Côté mouvements, on aurait également pu avoir quelques rajouts de The Last of Us Part II mais on comprend leur absence dans cette version PS5, puisqu’il aurait fallu considérablement changer le level design. Une expérience authentique donc, ce qui ravira sûrement les puristes mais les joueurs avides de renouveau risquent de passer leur chemin. Concluons avec la regrettable absence du mode multijoueur Factions, pourtant bien aimé des joueurs. Certes, il y a le jeu multijoueur prévu en 2023 qui palliera sans doute à cela mais comme il sera différent, revoir le mode Factions avec les apports de The Last of Us Part I auraient pu être réjouissants. Dommage.
Un rendu qui claque ?
Venons-en maintenant au point essentiel de The Last of Us Part I, à savoir son rendu graphique et force est de constater que Naughty Dog livre avec ce remake un jeu dont le visuel coupe souvent le souffle. Tout, vraiment tout a été remodelé afin de coller aux standard actuels, reprenant ce qui a été accompli dans The Last of Us Part II avec ce qui fait le charme de la PS5 comme les temps de chargement quasiment absents, les meilleures textures, les diverses options graphiques… Avec 60 images par seconde, la 4K et le rendu HDR de toute beauté, le résultat à l’écran est des plus palpables. Les personnages sont plus réalistes, là où il étaient plus stylisés auparavant, de même pour les décors bien plus couverts par la nature que dans la version d’origine. La lumière et la colorimétrie ont été revues elles aussi afin d’être plus crédibles, avec des passages plus sombres en général, rendant le jeu encore plus oppressant qu’auparavant et on peut s’amuser à changer le tout via les différents filtres graphiques une fois le jeu fini. L’action se veut plus intense avec davantage d’effets présents, surtout avec la destruction et la physique d’éléments du décor plus poussées. Quant à l’interface se veut plus propre et intuitive, toujours bon à prendre. Naughty Dog a même rajouté les améliorations d’armes façon The Last of Us Part II, avec Joel qui enlève et rajoute des parties afin de parfaire son équipement, des animations qui font plaisir à l’œil.
Bref, que du bon, si l’on excepte de légers défauts comme quelques ombres pixélisées lorsqu’on éclaire les personnages d’un peu trop près ou des reflets pas toujours fidèles mais cela reste relativement mineur face au travail accompli par les développeurs. Nous sommes clairement loin d’un simple remaster, de quoi pleinement profiter du mode photo enrichi à l’occasion.
Côté musiques et dialogues, rien à signaler spécialement car cela reste intact mais pour les personnes qui vont découvrir les performances de Joel et Ellie ainsi que les mélodies composées par Gustavo Santaolalla, sachez que vous allez en prendre plein les oreilles tant le travail accompli par eux ainsi que les autres acteurs est phénoménal. The Last of Us Part I profite tout de même de la PS5 afin d’inclure de l’audio 3D pour une meilleure plongée dans son sombre univers et si vous aviez déjà peur des claqueurs auparavant, entre autres, le sentiment n’en sera que décuplé. Avec un casque, on a clairement la sensation d’entendre des bruits provenant de partout et quand un infecté ou un voyou nous surprend par derrière, il y a de quoi sursauter. Cela parfait une expérience qui était déjà mémorable par le passé.
Verdict : 8/10
3ème sortie, 3ème réussite pour The Last of Us avec le remake The Last of Us Part I sur PlayStation 5. Si l’on regrette l’absence de nouveautés majeures ainsi que du mode Factions, le bébé de Naughty Dog reste un indispensable, profitant largement des bienfaits de la dernière machine de Sony. Plus beau que jamais, il a également un gameplay affiné et accessible, hautement immersif avec les spécificités de la DualSense. Si pour certains, ce ne sera sans doute pas suffisant pour repasser à la caisse, les fans qui veulent à tout prix replonger dans l’aventure de Joel et Ellie dans les meilleures conditions possibles vont sans aucun doute passer du bon moment. Les nouveaux joueurs, eux, découvriront l’un des meilleurs jeux de ces dernières années peaufiné avec amour.
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