Après l’épopée spatiale compliquée de Starfield, nous changeons complètement d’ambiance avec The Invincible. Premier projet du studio indépendant Staward Industries, The Invincible est une adaptation de la nouvelle SF éponyme de Stanislas Lem en un walking simulator.
Test réalisé sur PC à l’aide d’une copie numérique fournie par l’éditeur
Tout est dans l’ambiance
Lorsque l’on parle de walking simulator, il s’agit souvent de jeu narratif se basant complétement sur leur univers et l’ambiance qui s’en dégage à l’image d’un certain Death Stranding par exemple. Ainsi, The Invincible ne déroge pas à la règle et nous transporte dans un univers rétrofuturiste très appréciable. Nous incarnons Yasna, biologiste dans l’équipage du Dragonfly, un vaisseau du Commonwealth embarquant des scientifiques. Votre mission vous a emmené sur de multiples planètes et vous en voyez le bout avec pour dernier arrêt : Regis III. Bien évidemment, l’exploration de cette planète ne se passe pas comme prévu et, alors que vous étiez resté sur le vaisseau avec votre supérieur, vous devez aller à la recherche de vos camarades et comprendre ce qui se trame sur cette planète.
Vous serez donc seul sur Régis III avec pour seul compagnon la voix de l’Astrogator (votre supérieur) qui vous permettra de ne pas perdre pied et vous aidera à réfléchir à des questions existentielles. Ce fonctionnement d’échange avec une personne lointaine à travers une radio n’est pas sans rappeler le cultissime Firewatch et cela fonctionne à merveille avec des dialogues bien écrits. Des musiques discrètes mais réussies ainsi qu’un sound-design aux petits oignons viendront compléter la fabuleuse ambiance sonore de The Invincible. L’aspect visuel n’est pas en reste puisque Staward Industries a utilisé l’Unreal Engine 5 comme moteur graphique pour son jeu. La direction artistique au thème rétrofuturiste est réussie tout autant que la planète Regis III où se déroule la totalité de notre aventure. L’intérieur des bâtiments et des vaisseaux ainsi que les matériels et équipements sont plaisants à découvrir. Pour finir, notre point de vue est vraiment collé aux yeux de Yasna ce qui fait que nous voyons les bords notre scaphandre tout le jeu par exemple. Un choix qui fonctionne parfaitement pour le côté ambiance et immersion du jeu.
Vivant ou pas vivant ?
The Invincible est l’adaptation d’une nouvelle en jeu vidéo et s’appuie donc sur ce côté court du livre pour ne pas forcément s’étendre en longueur. Pourtant, le jeu souffre de quelques variations de rythmes avec des phases creuses. Il faudra entre cinq et sept heures pour finir le jeu qui offrira un début intrigant, un milieu de partie un poil timide et une fin en apothéose avec de nombreuses révélations, des questionnements personnels intéressants notamment sur le concept que nous avons d’une forme de vie. Le tout se fera à l’aide d’un gameplay des plus simples : vous avez un carnet qui permettra de voir une carte ainsi que vos objectifs, votre discussion avec l’Astrogator et la possibilité de faire plusieurs choix vous emmenant à une aventure plus ou moins personnalisée. Le seul bémol que nous avons rencontré est déjà corrigé à l’heure où vous lisez ses lignes puisqu’un choix bloquait votre personnage dans une scène d’attente sans jamais déclencher la fin. Le problème est désormais corrigé et, bien que le jeu possède quelques bugs mineurs, rien ne gâche l’expérience du joueur.
Car oui, qu’il s’agisse des dialogues, et même de certains chemins empruntés, The Invincible est vraiment un jeu interactif qui, selon vos choix, permet de découvrir une aventure assez unique. Bien évidemment, tous les choix n’ont pas la même importance, mais certains permettent vraiment d’offrir une rejouabilité au jeu sans que l’on ait cette impression de regarder la même histoire. Le gameplay restera cependant assez simple avec l’exploration de Regis III, l’utilisation d’une longue-vue, le carnet de bord avec la carte, les choix de discussions ainsi qu’un détecteur de signal et un détecteur de métaux. Finalement, nous sommes énormément spectateur des événements et choisissons surtout la direction de la réflexion de Yasna. Les interactions avec les objets et l’environnement ne sont pas fréquentes ce qui plaira ou non à certains joueurs. The Invincible propose aussi un petit système de récap en bande dessinée qui permet de reprendre un peu le fil de nos avancées et des embranchements à l’aide d’une BD du plus bel effet.
Verdict : 7/10
Ce qui ressort après cette fin, c’est que l’on en veut encore. On en veut encore, mais pas dans un contexte où l’on veut relancer le jeu. On veut en savoir plus sur cet univers qui est inspiré de la nouvelle, mais aussi, on s’accroche à ce style rétrofuturiste qui fonctionne à merveille et on veut plus d’œuvres sur ce thème. Ainsi, on lance la série Tales frome The Loop (qui est adapté du jeu de rôle et du livre d’illustrations éponymes) ou on se procure le livre de Stanislas Lem pour en découvrir plus. Le jeu est intrigant, il nous happe dans ces questions existentielles avec des choix impactant l’histoire et cette réflexion tout en nous délivre une ambiance saisissante. Pourtant, quand notre aventure se termine, on souhaite en voir plus. Il serait réducteur de finir en disant que The Invincible est un bon walking-sim comme de nombreux joueurs le décrive. The Invincible est une belle expérience en tant que joueur, un beau voyage pour un scientifique et une belle histoire pour un jeu narratif.
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