TEST The First Berserker: Khazan : de grosses bagarres au théâtre

The First Berserker: Khazan est la nouvelle grosse attente parmi les Soulslike de cette année 2025. Si ce premier titre du genre des studios Nexon et Neople tient sa promesse de nous faire vivre une expérience brutale et grisante, quelques défauts tâchent cette belle épopée.

Test réalisé sur PS5 grâce à une version dématérialisée fournie par l’éditeur

Aussi surprenant que cela puisse paraître, The First Berserker: Khazan est un spin-off. Le personnage principal, Khazan, vient tout droit de l’univers du Dungeon Fighter Online, un beat’em up multijoueur en 2D très apprécié en Corée, mais quasi-inconnu chez nous. Sa localisation est donc une surprise grandement appréciée pour une bonne raison : The First Berserker: Khazan possède des qualités qui devraient inspirer les futurs jeux qui voudraient se définir comme des Soulslike.

The First Berserker: Khazan a été annoncé comme un jeu brutal et exigeant, et à raison. Nous y incarnons, comme son titre l’indique, l’ancien général et héros déchu : Khazan, un homme trahi, mutilé et exilé par-delà les frontières. C’est grâce à sa rencontre houleuse avec le Spectrelame, une entité infernale en quête d’un corps à posséder, que le guerrier déchu obtiendra une occasion pour se venger. C’est doté d’une ardente résolution et de sombres pouvoirs que notre berserker emprunte le douloureux chemin de la vengeance. Une aventure éprouvante qui devrait vous prendre environ 50 bonnes heures, selon les difficultés que vous rencontrerez.

The First Berserker: Khazan scène de cinématique en dessin
Les illustrations du jeu sont vraiment superbes.

The First Berserker: Khazan est bien un Soulslike et par conséquent, reprend une formule assez classique en proposant quelques ajustements maison. Par exemple, le jeu propose plusieurs types de ressources : la première est la lacrima, une énergie récoltée grâce à vos victoires et utilisée pour monter vos niveaux. La seconde est l’argent et s’obtient de la même manière : il vous permet d’acheter des objets aux marchands. Enfin, la dernière se nomme la Lacrima de Circulation et sert à invoquer des esprits ou à les renforcer pour qu’ils vous accompagnent durant les combats de boss. Ce dernier élément implique que The First Berserker: Khazan est un jeu entièrement solo, sans aucune interaction avec autrui.

Mis à part cela, on retrouve de nombreuses similarités avec la formule FromSoftware, comme les points de réapparition qui servent à monter de niveau, la gestion des caractéristiques, les équipements à ramasser un peu partout, les objets de soins rechargeables, et pour finir : le fameux nexus, un peu mal foutu, mais où se regrouperont les PNJ rencontrés et avec des portails pour accéder aux chapitres de l’histoire. The First Berserker: Khazan possède également une mécanique venue de Sekiro, que l’on retrouve de plus en plus dans les Soulslike : la fameuse jauge de posture ennemie.

S’approprier le champ de bataille

Promesse annoncée et promesse tenue, si vous voulez des combats brutaux, exigeants et spectaculaires, alors The First Berserker: Khazan est fait pour vous. Les contrôles sont précis, fluides et efficaces. Il vous sera possible d’enchaîner des attaques et des combos dévastateurs, puis de bloquer ou d’esquiver un assaut avec une précision chirurgicale en moins d’une seconde. Le jeu offre des sensations grisantes une fois que l’on maîtrise les différentes compétences à disposition, nous donnant l’impression d’être nous-mêmes un boss de ce monde. Et ce n’est pas pour rien, car les ennemis que l’on affronte sont de sacrés obstacles à notre quête vengeresse.

The First Berserker: Khazan combat contre un boss
Les boss ont une aura impressionnante et offrent toujours un défi de qualité.

Suivant votre niveau dans ce genre de jeu, chaque affrontement majeur pourra vous demander un long et douloureux temps d’apprentissage, jusqu’à plusieurs heures pour les boss de fin, mais ils font tout le sel du jeu. Les combats de The First Berserker: Khazan sont parmi les plus plaisants que l’on ait pu voir dans un Soulslike, avec des attaques visibles et impactantes, où la puissance se devine facilement grâce à un très bon travail de caractérisation dans les effets et les mouvements. Une attaque qui semble faible l’est vraiment, tandis que celle qui signe votre arrêt de mort agit comme une alerte dans votre instinct de joueur. S’il fallait trouver un défaut à ses combats, ce serait leur longueur. Certains boss sont d’énormes sacs à pv, bien trop pour l’exigence qu’ils peuvent demander dans la maitrise de leurs combats.

The First Berserker: Khazan vous demande d’être exigeant pour remporter vos combats de boss, mais il récompense toujours l’effort. En cas de défaite, vous obtiendrez un montant d’expérience qui augmente avec la quantité de points de vie perdus par le boss, ce qui évite le sentiment de stagnation face à ces obstacles. Par ailleurs, chacun d’eux possède des particularités à comprendre et à exploiter : il faudra analyser leurs attaques et juger quelles réactions seront les plus appropriées entre l’attaque, l’esquive et les compétences de contres. En frappant leurs points faibles ou en utilisant la bonne compétence au bon moment, il est possible de bouleverser l’issue d’un combat.

Trois armes et une intense joie de vivre

Pour y parvenir, The First Berserker: Khazan a de belles propositions dans ses compétences, toutes plus tranchantes et spectaculaires les unes que les autres. Vous avez ainsi quatre branches de compétences à débloquer, une générale et une autre par type d’armes : les épées duales, la grande épée et la lance. Les épées duales sont courtes, mais permettent d’enchaîner les attaques et d’esquiver automatiquement avec le bon combo. L’épée lourde est lente, favorise les dégâts bruts sur une large zone et peut interrompre les ennemis. La lance, plus faible, offre une très grande mobilité, avec de l’allonge et de gros dégâts sur la jauge de posture, celle mentionnée plus haut. Une fois celle-ci vide, l’ennemi est immobilisé et il est possible de réaliser une violente attaque spéciale avant son rétablissement.

The First Berserker: Khazan scène de combat contre un ennemi puissant
Une grande salle et un seul adversaire, cela annonce toujours un combat difficile.

Il vous est possible de changer d’arme directement depuis le menu des équipements, ce qui permet de modifier votre style de jeu, même en plein donjon. De notre côté, la majorité du jeu s’est faite avec la lance, qui permet d’avoir des combats dynamiques et mouvementés avec beaucoup de flexibilité, mais ce dernier point est de toute façon permis par toutes les armes. En effet, chacune a la possibilité de jouer efficacement avec l’esquive, les contres et les parades spéciales. Il n’y a aucune arme meilleure que l’autre, le jeu bénéficie d’un excellent travail d’équilibrage et de mise en scène pour les attaques. À vous de trouver celle qui vous convient le mieux et d’y appliquer votre style favori. Il est même possible d’utiliser uniquement les poings, si le cœur vous en dit.

Revenons un peu sur les compétences. Il y en a deux sortes, les premières sont les compétences actives, souvent de puissants combos qui se déclenchent avec une combinaison de touches et qui demandent d’utiliser de la combativité, un système d’énergie qui se recharge en… combattant. Les secondes sont les compétences passives et améliorent vos attaques de base ou des compétences actives, que ce soit en ajoutant des dégâts supplémentaires ou des effets bonus. Pour améliorer une compétence, c’est simple, il vous suffit d’utiliser vos armes en combat. Il nous est arrivé de gagner des points de compétence en plein combat de boss.

Fait intéressant : il vous sera possible à tout moment de réinitialiser vos points de compétences pour modifier votre style de jeu. Un choix remarquable dans le genre du Soulslike, qui permet d’expérimenter à volonté pour trouver son style ou une stratégie optimale contre un adversaire redoutable.

Fashion, mais pas victime

RPG oblige, The First Berserker: Khazan possède trois moyens pour optimiser votre style de jeu. Le premier est la répartition des points de caractéristiques, obtenus en montant de niveau avec les Lacrimas obtenus sur vos adversaires. Comme dans les Soulsborne, chaque arme obtenue possède un modificateur favorisé parmi les caractéristiques sur lequel se base le calcul des dégâts. Dans notre partie, la distribution a été équitable pour privilégier un style de jeu versatile, aussi bien axé sur les contres que sur l’esquive.

Le second moyen est l’usage d’équipements, que l’ont trouve disséminés un peu partout dans le monde ou en récompenses aléatoires sur des ennemis, même sur les boss qui possèdent des armures uniques et sont réaffrontables à l’infini. Certains ensembles, comprenant aussi bien des morceaux d’armures que des armes ou des bijoux, possèdent des effets bonus si plusieurs éléments sont équipés. Cela peut se révéler redoutable contre certaines familles de monstres ou pour résister aux éléments d’une zone. Chaque pièce d’armure que porte Khazan est visible sur son modèle 3D, à vous donc de choisir entre le style et l’efficacité. Par ailleurs, il vaut mieux stocker ces équipements favoris en réserve. Au bout de 8 heures de jeu environ, un PNJ forgeron apparaitra pour fabriquer les pièces manquantes. À partir de ce stade, il est presque possible de terminer le jeu avec une seule armure fétiche.

Et enfin, il y a l’utilisation d’un spectre infernal en guise d’ange gardien pour gagner de puissants passifs. Certains de ces fantômes se débloquent avec des objets récupérés dans les chapitres d’histoire, tandis que d’autres sont les cibles de missions secondaires. Comme pour les compétences, il faudra combattre des ennemis pour augmenter leur niveau et renforcer leurs bonus. Leurs illustrations sont magnifiques, mais il est dommage qu’ils ne fassent pas d’apparitions à nos côtés durant notre progression dans l’histoire.

The First Berserker: Khazan écran de sélection du spectre gardien
Une superbe illustration révélant un aspect grim-fantasy rarement mis en avant dans le jeu.

Être Berserker, ça se travaille

Si The First Berserker: Khazan est votre premier Soulslike ou que vous n’avez pas envie de subir la difficulté ardue du titre, un mode facile est disponible en plus du mode normal. Néanmoins, le choisir bloque la possibilité de gagner certains succès et empêche de repasser en difficulté normale. Cela reste un choix pertinent pour s’amuser et profiter des effets spectaculaires des attaques. En mode facile, le joueur consomme moins d’endurances et subit moins de dégâts, mais les combats de boss restent tout de même exigeants et demanderont sûrement plusieurs tentatives avant d’y parvenir.

Par ailleurs, peu importe le mode de difficulté choisi, l’invocation des Âmes de Soutien aidera durant les combats de boss. Mais avant de pouvoir les appeler à vos côtés, le joueur devra la forcer à devenir son amie en la tuant au cours d’un duel après l’avoir invoquée en tant qu’Âme de Défiance. Affronter ce type d’adversaire vous permet d’obtenir les Lacrima de Circulation, comme mentionné bien plus haut. Si sur le papier, ce genre de système d’invocation d’alliés paraît lourd, les combats sont finalement assez rapides et permettent d’obtenir plusieurs objets et ressources intéressants, tout en variant les ennemis rencontrés en chemin.

The First Berserker: Khazan zone de l'arène avec un grand monstre en guise de mannequin d'entrainement
Ouistitiiii !

En parlant d’eux, il existe une petite centaine d’adversaires au compteur, classés en plusieurs familles partageant des faiblesses communes et, des fois, sensibles à certains ensembles d’équipement. Il est possible d’en apprendre plus sur eux en consultant un superbe codex disponible dans le menu et de s’entraîner sur eux dans une chouette arène personnalisable. Cerise sur le gâteau, leur comportement et leur jauge de vie sont paramétrables pour permettre au joueur de mieux apprendre à maitriser des compétences, ou alors pour prendre des photos en bonne compagnie.

Pour en terminer avec la partie concernant le gameplay et ses mécaniques, il faut souligner un point fort du titre : The First Berserker: Khazan possède un excellent sentiment de progression. En plus de l’expérience gagnée même en cas de défaite contre un boss, les ennemis communs que l’on affronte dans les chapitres sont comme des entraînements pour certains de leurs boss respectifs, un peu comme le faisaient à son époque les niveaux de Demon’s Souls. Une fois en face d’un boss une fois son chapitre parcouru, on peut reconnaître certaines attaques, des mécaniques et exploiter des faiblesses mises en évidence. Sans être incroyable, c’est un bon travail de Game Design qui montre que les studios ont bien compris quel était le point fort de ce jeu, le reste en revanche…

Un univers classique et efficace, mais fade

The First Berserker: Khazan est un jeu qui bénéficie de beaux graphismes, notamment pour l’usage de ses modèles de personnages en cell-shading, mais la direction artistique générale laisse à désirer concernant l’utilisation des paysages et des décors. Il y a tout de même un travail de mise en scène qu’il faut reconnaitre, surtout dans l’introduction des boss ou certaines zones d’affrontements. Le jeu souffre d’un sérieux manque de travail dans ses couleurs et ses lumières.

The First Berserker: Khazan paysage de montagne
En général, le jeu est très gris, marron et sombre.

Tout du moins, quand ça ne concerne pas les combats de boss (on vous a dit que c’était vraiment le point fort du jeu ?). Malgré des passages dans des zones pourtant bien différentes thématiquement parlant, il y a toujours un effet d’atténuation, comme si un filtre était constamment activé. Ce qui est dommage, mais qui peut s’expliquer par la volonté d’avoir des couleurs plus vives et remarquables lors des combats.

Le jeu donne le choix entre un mode Performance (30 FPS) et un mode Optimisation (60 FPS). C’est ce dernier que nous avons préféré, bien qu’il ne possède presque aucune différence avec l’autre, pour un gain de lisibilité conséquent.

Concernant l’agencement des niveaux (Level Design dans la langue d’Elizabeth II), The First Berserker: Khazan est un jeu couloir très classique. On avance dans une zone, on regarde ce qui nous attend et on tue les monstres. Il y a peu d’interactions avec le décor, contrairement à ce que le jeu laisse croire. Cependant, il gère très bien l’équilibre entre les phases d’exploration, les affrontements et les moments de calme. Et, car on ne fait pas de Soulslike sans mettre des pièges, que ce soit des embuscades ou des sols qui s’effondrent, The First Berserker: Khazan possède son petit lot de dangers mortels, la plupart d’entre eux sont malheureusement assez grossiers, mais d’autres constitue une bonne surprise . Un excellent point également pour l’impossibilité de tomber dans le vide, que ce soit avec une esquive ou une attaque, ce qui se révèle salvateur pour un jeu aussi dynamique, où certaines attaques peuvent vous propulser sur plusieurs mètres.

The First Berserker: Khazan carte du jeu avec différente missions
Il y a 4 régions majeures, chacune avec ses zones qui sont l’équivalent d’un donjon à surmonter

Au niveau de son contenu, le monde s’explore à travers différentes missions comme le jeu Nioh, chacune d’elles possède son niveau respectif, y compris les missions secondaires ! Le jeu possède une vingtaine de cartes différentes à parcourir, mais malheureusement, aucune n’est véritablement marquante. Notamment celles des premières zones, mais cette sensation s’atténue avec de belles surprises dans les agencements des niveaux à mesure que l’on avance dans l’histoire. Il est d’ailleurs temps d’en parler.

Le plaisir coupable d’un bon vieux Shōnen

Il fallait s’y attendre, l’histoire de The First Berserker: Khazan est un prétexte. Pour rappel, notre héros est un ancien général de guerre et l’un des deux héros ayant sauvé le monde de la menace d’Hismar, le Dragon Berserker. Malheureusement, lui et son ami Ozma n’ont pas eu la reconnaissance méritée et ont subi l’opprobre de leur empire. Tous deux ont été mutilés et exilés suite à de fausses accusations. Après une mise à l’épreuve intense, Khazan s’est de son côté allié avec le Spectrelame, un gardien du monde des morts, et chacun d’eux aide l’autre dans sa quête. La vengeance pour l’un et une mission infernale pour l’autre. Une tragédie, qui possède pourtant quelques révélations qui bouleversent les conceptions du bien et du mal, forçant notre héros à se questionner sur le sens de sa quête.

The First Berserker: Khazan rencontre avec la PNJ Daphrona
Certains PNJ sont magnifiques dans leur chara-design.

C’est digne d’un manga de fantasy et de baston tout ce qu’il y a de plus classique. Les motivations sont données à la volée pour que votre personnage se rende à tel endroit pour taper tel truc. On ne fait qu’enchainer les rencontres avec des personnages qui ont besoin de notre aide avant de nous guider vers notre prochain objectif. Les révélations et surprises sont visibles à des kilomètres. Pourtant, ce ne sont pas vraiment des défauts du jeu quand on considère son véritable genre. L’histoire n’est pas incroyable, mais elle reste divertissante, voire même appréciable et fournit un très bon contexte pour son intrigue. Les studios le savent, la preuve est que beaucoup de dialogues explicatifs sont facultatifs et que des parties de lores sont lisibles uniquement dans le codex du menu.

Évidemment, la narration et le développement de l’univers restent de gros points à travailler si les studios désirent faire de The First Berserker: Khazan la première pierre d’une grosse licence reprenant l’univers du monde de Dungeon Fighter, mais c’est un bon début. Un premier jet des plus prometteurs.

Verdict 

Pour reprendre l’idée du titre de ce test, The First Berserker: Khazan est un jeu théâtral avec une bonne mise en scène et des affrontements spectaculaires, mais où le reste n’est qu’accessoire. Bien qu’il puisse être qualifié de Soulslike, à notre avis Khazan ne possède pas la profondeur, ni le sens du détail nécessaire pour en être véritablement un, que ce soit dans son histoire, son univers ou son exploration. Le jeu se révèle plutôt être un très bon RPG d’action ultra-exigeant, qui peut presque tendre vers le Hack’n Slash, révélant une maîtrise d’une grande finesse dans la gestion de ses combats. Le tout dans une ambiance Shônen qui s’apprécie franchement.

75/100
Score total iIl s'agit d'une appréciation générale du jeu de la part du testeur et non d'une note à proprement parler.

Les +

  • Un système de combat excellent et épique
  • Des combats de boss mémorables et dynamiques
  • Un sentiment de progression constant

Les -

  • Certains boss sont des pics de difficulté trop élevés
  • Une histoire prévisible
  • un monde terne
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