Les productions indépendantes arborant un style 8 bit (ou même 16 bit) sont de plus en plus appréciées au sein de la communauté des joueurs, malgré certains irréductibles ne jurant que par la force de graphismes photo-réalistes. C’est pourtant souvent dans ces titres-là que l’on retrouve des concepts originaux et terriblement accrocheurs, The Escapists en étant le parfait exemple. Après une sortie remarquée sur PC et Xbox One, voici que le titre signé Mouldy Toof Studios arrive sur PS4 afin de vous faire découvrir les joies de la détention carcérale.
Prison Break
Journal de Junan – 6ème jour de détention à la prison de Center Perks
8h00 : Les gardiens nous réveillent. J’aurais bien dormi une ou deux heures de plus, mais je ne vais pas me plaindre, ma cellule est assez confortable comparée à d’autres prisons. J’ai mon propre bureau, mes toilettes et même un écran plat. Pour un séjour derrière les barreaux, on a connu pire. Bref, pas le temps de traîner, les gardiens nous attendent pour l’appel matinal. Comme d’habitude, les deux vermines qui vont avoir la chance de voir leurs cellules fouillées vont être annoncées. Haha, c’est Leveilleur et Mr Toc qui y ont eu droit. Heureusement, ils n’avaient aucun objet de contrebande dans leur cellule, sinon c’était trois jours en isolement.
9h00 : Direction le réfectoire pour le petit-déjeuner. Pendant qu’on mangeait, Alexizaki m’a demandé d’aller récupérer la bougie que Val lui a volé. Je ne vais pas cracher sur une telle faveur, surtout si ça peut m’attirer sa sympathie et me rapporter un peu d’oseille. Enfin, j’ai plutôt intérêt à me tenir à carreau, le surveillant Mr Anzai a dû corriger Arekuso qui a tenté de mettre une mandale à Walmouss pendant qu’il mangeait, c’était pas beau à voir…
10h00 : Nous avons quartier libre jusqu’au déjeuner de 13h. L’occasion idéale pour choper Val dans un coin sans qu’un garde s’en aperçoive et rendre à Alexizaki ce qui lui appartient. Ni-une, ni-deux, au détour d’un couloir je le rouste et récupère la fameuse bougie. Un peu d’argent dans les poches ne peut faire que du bien, d’autant que Shayann m’a proposé quelques objets intéressants lorsque je l’ai croisée durant l’appel du matin. Mais j’ai encore un peu de temps pour me décider, et il vaut mieux que j’aille faire un petit tour, histoire de planifier mon évasion comme il se doit.
13h00 : L’appel des gardes pour le déjeuner retentit. Autant ne pas traîner, je n’ai pas envie que les gardes aient une mauvaise image de moi, déjà que Kana n’a pas l’air d’avoir grande confiance en moi… Je crois qu’il sait que je prépare un coup, il va falloir que je sois vigilant. Heureusement pour moi, je ne suis pas le plus turbulent. Rmax s’est encore plaint du déjeuner et a envoyé voler son plateau, ce qui lui a valu quelques petites explications avec les gardes et une petite sieste d’une heure sur le sol de la cantine. Bien tenté mon pote, mais la prochaine fois, essaye d’être un peu plus diplomate. Juste avant ça, il m’avait proposé d’aller divertir les gardes pour aller fouiller une cellule, mais j’ai refusé. Plus petit je me fais, mieux je me porte.
14h00 : Il est maintenant temps d’aller travailler. Je suis employé à la laverie, ça ne paye pas des masses, mais c’est tranquille et on remplit facilement les quotas. Et surtout, j’ai accès aux tenues sales des détenus et gardes, du coup je vais pouvoir commencer à mettre en oeuvre mon stratagème. J’en ai profité pour laver une tenue de garde en plus, que j’ai subtilisée. J’en aurai besoin si je veux pouvoir agir incognito.
16h00 : Un peu d’exercice, histoire de nous maintenir en forme. C’est pas vraiment l’idée du siècle d’enfermer 9 hommes et 1 fille produisant un max de testostérone dans une si petite pièce, mais ça a l’avantage de pouvoir nous maintenir en forme. Evidemment, Walmouss a essayé de me tomber dessus. Je crois qu’il a une dent contre moi depuis que je l’ai chopé dans un coin pour récupérer le couteau en plastique qu’il avait volé à Leveilleur. Une vraie fripouille, il sait pourtant qu’il s’attaque à plus fort que lui.
17h00 : Après l’effort, le réconfort. Même si je préfèrerais pouvoir prendre ma douche tout seul (ou en charmante compagnie), ça fait vraiment du bien de pouvoir se prélasser sous l’eau. Bon, on n’échappe pas aux commentaires vaseux et autres regards lubriques. Faut dire qu’après plusieurs mois en détention, y en a qui seraient prêts à agripper tout ce qui bouge. C’est dans la nature humaine, que voulez-vous…
18h00 : Durant le dîner, Mr Toc m’a demandé d’aller rosser Alexizaki. Par simple plaisir ou par pure vengeance, ça je n’en sais rien, mais je préfère ne pas me mettre à dos trop de monde ici. Déjà Val et Walmouss ont une dent contre moi, il faut que j’ai des alliés à mes côtés, surtout si ma tentative d’évasion échoue. D’ailleurs, le repas est bientôt fini, je vais pouvoir travailler sur mon plan d’évasion durant le dernier temps libre de la journée.
19h00 : Il me reste à peu près 3 heures si je souhaite réunir du matériel afin de m’échapper. Je suis finalement allé acheter une lime à Shayann. Avec celle que j’ai déjà en ma possession, ça devrait suffire pour venir à bout du grillage et me barrer d’ici. Alors que j’en avais presque fini avec cette fichue grille qui me sépare de la liberté, les gardes ont sifflé l’appel du soir… De toutes façons, mon coup était mal calculé, il me manque un faux grillage afin de camoufler mon évasion et pour construire cela, il va me falloir 3 câbles. Ce n’est pas grave, je me mettrai à l’oeuvre demain, je n’ai pas le matériel adéquat et je commence surtout à être fatigué.
22h00 : Les gardes ont annoncé les noms des deux fripouilles qui auront droit à une fouille de leur cellule avant d’aller dormir. Bien fait pour Walmouss, en revanche j’espère que Rmax n’avait rien caché de suspect dans son bureau, sa grande gueule lui vaut déjà assez de soucis comme ça.
23h00 : Il est dans mon intérêt de continuer à me faire bien voir des gardiens, mieux vaut aller se coucher sans faire d’histoires. Kana continue de m’avoir à l’oeil, heureusement les autres gardes comme Mr Anzai sont plutôt cool. De toutes façons, je m’en fiche, j’ai toutes les cartes en ma possession : Demain soir, je me fais la malle.
La grande évasion
Comme vous l’avez probablement compris, la vie de prisonnier dans The Escapists n’est pas de tout repos. En effet, si votre but est de vous enfuir, il ne faudra pas négliger les routines, ces moments clés de la journée auxquels vous devrez prendre part sous peine d’attirer l’attention des gardes qui vous croiseront en train de gambader gaiement dans les couloirs. De plus, certaines activités comme l’exercice sont indispensables. En effet, vous augmenterez en multipliant les séances de développés/couchers, la force et la vie de votre personnage de façon considérable. Et vu que les choses peuvent très vite tourner au vinaigre, un minimum de force sera requis pour pouvoir avancer sans trop d’encombres. L’intelligence sera aussi une caractéristique importante, puisque c’est cela qui vous permettra de postuler aux jobs que vous souhaiterez. Ces derniers peuvent donner accès à des objets nécessaires à la préparation de votre évasion, de ce fait il est intéressant d’en essayer plusieurs afin de voir lesquels offrent les meilleures possibilités.
Des possibilités multiples et variées qu’il faudra réitérer une certain nombre de fois, puisque The Escapists est un jeu par lequel on apprend de ses échecs. Ainsi, il ne faut pas avoir peur de perdre et de recommencer, tout en sachant que chaque échec d’évasion sera soldé par 3 jours en isolement avec la confiscation de tous vos objets de contrebande. Autant dire que le jeu ne s’adresse pas à tout le monde, car son rythme assez lent nécessite de l’observation et de ne pas agir la tête baissée. Cependant, on prend beaucoup de plaisir à récolter des objets, à essayer de découvrir les diverses recettes pour crafter des items précieux, ou encore à explorer les prisons de fond en comble afin de découvrir l’endroit parfait pour s’évader. Les rapports que vous entretenez avec les autres prisonniers seront également primordiaux, puisqu’une fois leur barre d’opinion remplie, vous pourrez en faire des alliés pour par exemple se liguer contre un autre détenu. Ainsi, en réalisant les faveurs qu’ils nous confient ou en leur donnant des objets de contrebande, on augmente dans leur estime et on évite de devenir leur tête de turc. Et vous pouvez nous croire, il vaudra mieux être en bons termes avec les autres détenus pour éviter d’attirer l’attention des gardes.
Cette version PS4 n’apporte rien de plus aux précédentes éditions, cependant il faut noter que le jeu à la manette demande un léger temps d’adaptation. Après tout, nous sommes en présence d’un jeu qui se joue avant tout à la souris et au claver et il faut reconnaître que l’attribution des commandes reste bien réalisé. On s’embrouillera un peu les pinceaux au début puisqu’il faut parfois bien jongler entre les différents objets de son inventaire, mais on finit par vite prendre nos marques. Tout comme dans les différentes prisons qui disposent d’architectures très différentes et dans lesquelles ont finit par s’habituer à déambuler. Malgré son style 8-bit, The Escapists possède un certain charme auquel s’ajoute des musiques qui ont le don de rester un peu trop en tête et qui collent bien à l’ambiance du jeu. On aurait apprécié des graphismes un peu plus poussés, mais l’expérience n’aurait probablement pas été la même.
Verdict : 7/10
Fin et assez lent dans son déroulement, The Escapists est un jeu qui demande de l’investissement car il faudra multiplier les tentatives d’évasions infructueuses pour parvenir à nos fins. Avec les 6 prisons disponibles et la multitude de possibilités pour mettre fin au séjour carcéral de notre personnage, il y a de quoi faire si l’on prend goût aux montées d’adrénaline provoquées par l’élaboration de plans minutieux. On regrettera néanmoins quelques incohérences au niveau de l’IA et l’impossibilité de choisir le mode de difficulté de chaque prison afin de pouvoir varier les plaisirs.
Daeli
9 juin 2015 at 2 h 53 minPersonnellement je commence à saturer des jeux en 8/16 bits. Même si le concept est intéressant je dois bien l’admettre.
blackfrog
9 juin 2015 at 18 h 51 mintout à fait d’accord. Beaucoup de très bons jeux indépendants, old school, mais pour ma part, je n’ai pas mis 400€ dans une console new gen aux capacités techniques énormes pour manger du 8bits à longueur de mois.
Des escapits et autres rebirth of isaac sont d’excellents jeux, ou l’intérêt ne réside pas dans la qualité graphique, mais le support n’est clairement pas le bon. Mais ce n’est là que mon humble avis de possesseur lambda de PS4 🙂