Annoncé en début d’année malgré diverses fuites d’images ici et là, Tortues Ninja: Des Mutants à Manhattan arrive à point nommé sur consoles et PC pour coincider avec la sortie du film. Bien qu’il ne partage rien avec ce dernier (si ce n’est une partie des personnages), on se doute qu’Activision a cru bon de commander dans la hâte un jeu à Platinum games. Après un Transformers Devastation sympathique et un The Legend of Korra décevant, reste à voir si cette nouvelle adaptation d’une licence bien connue saura faire honneur au savoir faire des développeurs.
Kowabunga !
Les reptiles les plus célèbres de la pop culture sont revenus en force le mois dernier pour un énième jeu vidéo mettant en avant leurs capacités en termes d’arts martiaux. Il faut dire que leurs aventures vidéoludiques ont surtout été prolifiques durant l’âge d’or des élèves de maître Splinter, avec de très bonnes itérations comme Teenage Mutant Hero Turtles: Turtles in Time développé par Konami en 1991. Autant dire que depuis cette époque révolue, la qualité des différents jeux sortis n’a jamais été très brillante, à l’instar des différentes productions animées ou cinématographiques.
Bien que le jeu ait été commandé par Activision afin d’avoir un produit vidéoludique à commercialiser peu avant la date de sortie du film Ninja Turtles 2 au cinéma, le fait que Platinum Games ait développé le jeu aurait pu laisser augurer du bon. Après tout, le partenariat entre l’éditeur américain et le studio nippon n’est pas tout récent et a donné naissance à du bon (Transformers: Devastation) et du moins bon (The Legend of Korra). Continuant sur leur lignée, les deux acteurs ont de nouveau travaillé main dans la main pour offrir aux amateurs des comics et dessins-animés un nouveau jeu mettant en scène les reptiles ninja. Et malheureusement, on ne peut pas dire que ce fut une bonne idée.
Platinum Games est reconnu pour Bayonetta ou encore Metal Gear Rising: Revengeance. Deux beat’em all qui ont su séduire les joueurs et la critique, de par leur mise en scène et leur gameplay de qualité. Ce sont deux points complètement maitrisés par le studio et que l’on ne retrouvera pas une seule fois dans Tortues Ninja: Des mutants à Manhattan. Pourtant les choses semblaient s’annoncer plutôt bien : Les graphismes tout en cel-shading offrent un aspect proche du comic, les affrontements semblaient dynamiques et un mode multijoueur est même de la partie. Malheureusement, si les personnages sont bien modélisés et adoptent un style bien plus mature que les dernières séries animées produites par Nickelodeon, les graphismes peinent à convaincre. De prime abord, le tout semble presque joli, mais une fois que le jeu prend forme sous nos yeux, on se rend compte de cet aspect pas très propre et presque sale sur l’ensemble des textures. Même les effets de lumière qui émanent des différentes attaques et ninjutsu ne sont pas parvenus à émerveiller nos petits yeux lassés par des niveaux qui traînent en longueur et dont l’architecture laisse très franchement à désirer.
Les 9 stages qui ornent le mode histoire ont plus l’apparence de grands labyrinthes dans lesquels sont disséminés des missions dont les objectifs aléatoires finissent pas très vite se répéter : Désamorcer des bombes, récupérer des lingots d’or ou encore éliminer des vagues d’ennemi, etc. Cette liste est non exhaustive mais pourtant bien représentative de ce que nos 4 compères devront effectuer dans chaque stage afin de pouvoir accéder au boss de la zone, qui n’offre guère de résistance une fois que l’on a cerné ses quelques mouvements offensifs. Et ce n’est pas leur barre de vie à rallonge qui pimente la chose. Même si l’on peut jouer sur la difficulté, avec les 3 modes proposés – le 4ème se débloquant une fois l’histoire finie en « difficile » – on ne fléchit pas vraiment devant la complexité du titre de Platinum games.
Il faut dire qu’avec la possibilité d’utiliser des objets divers et variés en jeu, allant de la simple part de pizza régénérant la vie de la tortue que l’on contrôle à la tourelle lance-missile, il y a de quoi se défendre facilement. Et si l’on tombe en rade d’items, ce n’est pas un souci puisque les bouches d’égouts nous permettent de rejoindre maître Splinter afin de lui acheter des objets contre des points récoltés en combat.
Tortues pas si géniales que ça
Le jeu nous propose donc de choisir, au moment de la sélection du niveau, la tortue que l’on souhaite incarner, tout en ayant la possibilité de customiser ses ninjutsu et autres charmes permettant d’obtenir des bonus (Augmentation de la force, amélioration du butin…). Ce qui ne nous empêche pas de changer de protagoniste en plein jeu, et il est même beaucoup plus intéressant de jongler entre les 4 frères afin de profiter du peu de variété offert par le gameplay. Chaque Tortue possède une arme qui lui est propre, ainsi que des techniques de ninjutsu que l’on peut cependant modifier à loisir dans le menu du mode histoire.
On regrette donc que seules les armes définissent le style de combat de nos reptiles ninja car cela aurait pu ajouter une légère notion de stratégie, à savoir utiliser telle tortue et telle technique contre un certain type d’ennemi. Ainsi, on passe son temps à presser frénétiquement les deux touches d’attaque (Carré et Triangle), à enchainer les ninjutsu dès lors qu’ils sont disponibles et à essayer d’esquiver. En vain cependant, puisque le timing est tellement serré et aléatoire que réussir la manipulation tiendra plus de la chance que du skill pur. Certes, nous sommes dans un beat’em all, mais l’action est tellement brouillon à l’écran que l’on ne prend aucun plaisir à massacrer les armées de Shredder.
À défaut d’avoir des coéquipiers dirigés par une IA brillante, on peut donner des ordres aux personnages contrôlés par la console, afin de ne pas se retrouver avec 3 tortues recroquevillées dans leur carapace suite à un assaut kamikaze lancé inutilement contre une vague d’ennemis. D’ailleurs, l’IA adverse ne se démarque pas non plus et vous regardera parfois sans rien faire, alors que vous êtes en train de désamorcer une bombe au plus grand calme depuis quelques secondes. Enfin, la durée de vie éphémère du soft ne vous retiendra pas plus d’une après-midi et ce n’est pas le mode multijoueur en ligne, ni le scoring qui devraient vous donner envie de relancer le jeu. Alors qu’un mode multi local aurait été le bienvenu, Teenage Mutant Ninja Turtles: Des mutants à Manhattan se contente d’un simple mode multi en ligne qui vous donne la possibilité de jouer les missions du mode histoire à plusieurs.
Ce sont tout autant de défauts qui rendent le jeu pénible et surtout lassant, malgré de bonnes idées éparpillées ici et là. La pauvreté du scénario n’étonne finalement pas plus que cela et laisse place à un terrible sentiment de déception. Certes, Transformers: Devastation n’était pas un excellent titre, mais il avait au moins le mérite de remplir son rôle correctement, ce qui n’est pas le cas du titre d’Activision, vendu au prix fort alors qu’un tarif plus doux aurait peut-être pu lui pardonner certains de ses écueils.
Verdict : 4/10
Si Teenage Mutant Ninja Turtles: Des Mutants à Manhattan semblait bien parti pour être un jeu sympathique, il ne remplit clairement pas sa part du contrat pour la somme exigée. Avec ses graphismes aussi brouillons et peu travaillés que son gameplay approximatif, on ne voit pas vraiment comment le conseiller, même aux amateurs des Tortues Ninja. Malheureusement même le mode multijoueur en ligne ne parvient pas à le sauver d’une durée de vie bien trop courte. À oublier au plus vite.
Hinata
12 juin 2016 at 15 h 48 minBon les avis sont généralement très mitigé concernant se jeu. Dommage.
J’espère que Platinium Games va se réveiller avec ses autres projets et surtout « Nier Automata <3 😉