Il y a bientôt deux ans, nous vous parlions de l’excellent Tearaway, une exclusivité étonnante de la PS Vita conçue par les créateurs de LittleBigPlanet. Depuis sa sortie initiale, le 20 novembre 2013, le monde du jeu vidéo a été frappé par l’arrivée des nouvelles consoles de la huitième génération. L’occasion pour Media Molecule d’amener sa licence sur PS4, sur laquelle bon nombre de ses confrères ont déjà pu s’exprimer avec des remasters et autres éditions définitives. Mais ici, pas question de simplement porter un projet acclamé et récompensé. Tearaway Unfolded se veut plus que ça : une réinvention.
VOU + ATOI
Sur le même principe que le jeu original, Tearaway Unfolded offre une aventure digne d’un conte dans laquelle un personnage en papier doit délivrer en urgence un message à l’attention du joueur. Dans un corps formé d’une enveloppe, Atoi (ou son homologue masculin Iota) va devoir faire de son mieux pour atteindre le Vou, sorte de divinité du monde réel que vous représentez. Un parcours bien évidemment semé d’embûches, le protagoniste devant faire face à de menaçants corbeaux et aux Scraps, de petites créatures formées de paperasses délaissées.
À première vue simpliste et loin d’être fascinante, l’histoire de Tearaway va se montrer au final assez marquante dans la façon dont elle se déroule, à commencer par son identité visuelle. Première chose remarquable au démarrage, le jeu propose une atmosphère on ne peut plus atypique, dans un univers entièrement façonné de papier et carton. Ce concept, qui pourrait certes ne pas plaire, se révèle tout à fait efficace dans la mesure où l’ensemble est vivant : les éléments du décor bougent, se plient, se tordent, se froissent. L’immersion y est, grâce à une direction artistique épatante et qui n’a rien à envier aux films d’animation, fait que nous évoquions dans nos impressions de l’édition PS Vita. De plus, les musiques procurent un charme inouï à ce périple, avec une bande-son riche et variée qui se fond à merveille avec le cadre général du titre.
UNE DUALSHOCK 4 POUSSÉE À SON PAROXISME
Vous l’aurez compris, Tearaway est une totale réussite artistique. Mais le cœur du titre réside en vérité dans son gameplay. Souvenez-vous, l’œuvre de Media Molecule exploitait au maximum les fonctionnalités internes et externes de la console portable de Sony : en mettant à profit le pavé tactile arrière de la console ou encore son gyroscope, en passant par la caméra embarquée, il était tout simplement impensable d’imaginer Tearaway arriver un jour sur une autre plateforme. Et pourtant le studio l’a osé, en dévoilant ce Tearaway Unfolded lors de la Gamescom 2014. Une décision qui, bien évidemment, annonçait des changements drastiques dans la prise en main. Chose qui est loin d’avoir freiné les équipes de développement, qui ont vu dans la PS4 une manière de réinventer le jeu.
En voici les principales, que nous avons décidé de détailler sous forme de liste par souci de clarté :
- La PlayStation Camera est utilisée ! Elle sert en effet à afficher en direct votre tête, celle du Vou, sur le soleil. Une utilisation finalement restreinte mais que nous saluons, l’accessoire étant passé aux oubliettes pour la majorité des productions actuelles…
- La barre lumineuse de la DualShock 4 représente votre « lumière divine » dans le jeu. Activable d’une simple pression sur la gâchette tout en dirigeant la manette, le LED permet d’éclairer les endroits sombres, d’avoir de l’effet sur certains objets ou indiquer le chemin à ses compagnons.
- Très utile, car plus ou moins remplaçant l’écran de la PS Vita, le pavé tactile est ici bien employé pour aider le personnage dans sa progression. En outre, presser puis relâcher cet endroit de la manette permet, par exemple, de propulser Atoi (ou Iota). Glisser son doigt sur le pavé déclenche quant à lui de puissantes rafales de vent, capables de déstabiliser les ennemis ou de dérouler des composants. Encore mieux, il est possible, bien qu’occasionnellement, d’utiliser cette aptitude afin de chevaucher des avions en papier pour parcourir sereinement le niveau.
- Des éléments peuvent être envoyés dans la manette, de la même façon que les robots de l’application PS4 The Playroom. En les attrapant, vous pouvez les renvoyer contre vos opposants ou dans des lieux difficiles d’accès pour le (ou les) personnage(s). S’il s’agit d’une créature, vous avez la possibilité de secouer diaboliquement la manette pour l’embêter ou la caresser avec le pavé tactile.
Il est ainsi, soyons honnêtes, plutôt rare de voir la DualShock 4 autant mise à contribution et de manière aussi originale. C’est par ailleurs dans ces instants-là que nous pouvons constater que le pavé tactile n’est pas qu’un simple gadget, mais une fonctionnalité qui peut être intégrée intelligemment.
QUE TU ES BEAU, MON MESSAGER
Déjà très poussée dans le Tearaway original, la personnalisation de son héroïne/héros se voit étoffée d’un nombre conséquent d’autocollants et le luxe de pouvoir choisir la couleur de chaque partie du corps. Les friands de customisation se tourneront davantage vers la fonction de découpage, à présent disponible via le pavé tactile, bien que toujours trop imprécise. Cet aspect coupage/collage pourrait, sans surprise, faire penser à LittleBigPlanet.
À défaut d’avoir un mode photo, un appareil vous permet de réaliser des captures des environnements et des selfies afin d’immortaliser le résultat de votre superbe (ou terrible ?) transformation. Au-delà de plusieurs filtres et objectifs, Tearaway Unfolded permet à présent de réaliser des gifs animés pour les partager sur les réseaux sociaux, une feature sympathique. Notez au passage que vos amis peuvent utiliser en parallèle un smartphone ou une PS Vita comme deuxième écran afin d’envoyer instantanément en pleine partie des photos, confettis et autres créations. Un bonus convivial bien qu’entièrement dispensable et vite dénué d’intérêt.
TEARAWAY, EN PLUS COMPLET
Les nombreuses possibilités de gameplay ayant été traitées, intéressons-nous enfin à l’aspect technique du titre. Passage à la PS4 oblige, Tearaway Unfolded affiche de meilleures textures et une résolution de 1080p pour 60 images par seconde, avec cependant des chutes occasionnelles. Ce rendu a obligé Media Molecule à refaire le jeu en partant de zéro compte tenu de la différence de puissance avec la PS Vita. Et heureusement le studio ne s’est pas juste arrêté là, puisque le monde en papier est deux fois plus grand, complet et détaillé que son prédécesseur.
Les niveaux d’Unfolded sont en effet rallongés ou se déroulent d’une autre manière, quelques uns devenant méconnaissables au départ. Le titre accueille même un tout nouveau chapitre, augmentant sensiblement la durée de vie qu’on reprochait au Tearaway de base. Avec 18 actes, dont 16 jouables, cette version PS4 prend indéniablement un peu plus de temps à terminer. Comptez sur votre persévérance si vous souhaitez l’achever à 100%, étant donné que certains objets à récupérer (dont de véritables patrons en papier à télécharger !) sont extrêmement bien cachés, vous obligeant à redémarrer plusieurs fois. Il s’agit en soit du seul véritable challenge puisque là encore, Tearaway Unfolded se montre divertissant mais beaucoup trop facile d’accès. S’il est possible de mourir, vous n’obtiendrez jamais de Game Over et les occasions corsées sont presque inexistantes. Tout ceci sans tenir compte d’une caméra peu judicieuse par moments.
VERDICT : 9/10
Avec Tearaway Unfolded, les créateurs de LittleBigPlanet n’ont pas seulement porté leur création originale, ils l’ont sublimée dans une version plus belle, détaillée et sensiblement plus longue. S’il ne sera sans doute pas aussi magique aux yeux de ceux l’ayant déjà terminé sur PS Vita, ce titre tout en papier s’offre le mérite de proposer un gameplay exploitant la DualShock 4 comme aucun autre jeu n’a pu le faire jusqu’ici. Une aventure haute en couleur et originale que nous vous conseillons vivement si vous êtes sensibles à son rendu visuel et artistique.
sylvain tremblay
2 septembre 2015 at 22 h 07 minil faut pas la camera La barre lumineuse de la DualShock 4
alexizaki
2 septembre 2015 at 23 h 57 minNon du tout, la PS Camera n’est pas nécessaire pour la reconnaissance de la barre lumineuse de la DualShock 4. C’est une bonne question, je pensais comme toi que c’était obligatoire, et pourtant !
Hinata
3 septembre 2015 at 13 h 29 minPas fait l’épisode Vita. Donc celui-ci est obligatoire!^^
sylvain tremblay
12 décembre 2015 at 2 h 37 minjuste dommage que le jeu est juste en anglais aux Québec