Vingt ans après Tales of Phantasia, Bandai Namco nous propose cette année pour célébrer cet anniversaire, le titre Tales of Zestiria. Sorti au Japon en ce début d’année sur PS3, le jeu a été très critiqué de par ses nombreuses imperfections. Alors que l’origine de « Zest » signifie l’enthousiasme, les joueurs japonais ont éprouvé de la lassitude vis-à-vis de ce nouvel opus. Moins d’un an après la sortie nippone, l’Occident se dote également du titre. Nous pouvons donc désormais juger si la réaction japonaise n’était pas un peu trop excessive, et si la version PS4 corrige certains défauts.
ONCE UPON TIME
Greenwood est un continent ravagé par le mal et l’impureté. Le monde est divisé par deux pays belligérants, mais tous croient en l’existence des seraphins, un peuple divin vivant dans un village caché au milieu des nuages et protegé des esprits malveillants. On raconte que certaines personnes avaient le pouvoir de communiquer avec eux. Ces personnes étaient appelées « berger » et étaient considérées comme des dieux vivants. C’est dans ce royaume que le jeune humain Sorey a grandi auprès de son ami Séraphin, Mikleo. Le jeune héros n’a jamais connu le monde hostile des humains, c’est la raison pour laquelle il a la possibilité de vivre dans ce village.
Alors que le jeune protagoniste explorait des ruines avec son ami, ils trouvèrent une princesse chevalier évanouie qu’ils aideront. Prenommée Alisha, celle-ci lui expliquera qu’elle est venue chercher une solution au mal qui sévit sur le continent. Après avoir été gentiment accueillie chez les Séraphins, la jeune femme retourna auprès des siens, mais n’imaginait pas que la situation empirerait, et que les ténèbres allaient s’abattre sur Greenwood. Sorey décida donc, avec l’aide de Mikleo, d’avertir Alisha sans se douter qu’il deviendrait le nouveau berger… Le scénario nous rappelle ici très bien les histoires féériques que l’on retrouve dans de nombreux J-RPG.
GREENWOOD UN VASTE ROYAUME ?
Tales of Zestiria nous promettait un jeu open world, mais on remarque rapidement que le continent reste clos une bonne partie du jeu. En effet, les premières heures seront très linéaires et dirigées, avec des objectifs qui seront indiqués par des étoiles sur la carte. Ce qui limite l’exploration. Nous retrouverons ce sentiment de cloisonnement tout au long du jeu, et il sera même davantage accentué lorsqu’il faudra parcourir les donjons. Le monde ouvert se débloquera au fur et à mesure que l’on progressera dans l’histoire, et l’on appréciera alors en se déplaçant à travers les terres de pouvoir choisir les quêtes annexes. Malheureusement, le continent est souvent vide, et on pourra parcourir des centaines de mètres sans apercevoir d’ennemi, coffre ou objet à récupérer. De plus, beaucoup d’endroits ne seront pas accessibles à cause de murs invisibles bloquant le chemin. Dès lors peut-on réellement parler de monde ouvert ? N’est-ce pas une façon de gonfler la durée de vie du jeu ?
Notons cependant, qu’à partir de plusieurs heures de jeu, les personnages auront la faculté de se téléporter, ou encore de courir plus vite. Il aurait été intéressant de pouvoir débloquer cela dès le début.
Graphiquement, on ne peut pas dire que le jeu soit à la hauteur de la nouvelle génération de consoles. Développé à l’origine pour la PS3, on se rend compte rapidement que peu d’efforts ont été faits quant au portage. Les textures en arrière-plan sont grossières, et dignes de la PS2. De plus, lors des phases de dialogues, les PNJ restent immobiles, les décors sont statiques et donnent l’impression d’un jeu dépourvu de vie. On notera tout de même des petites améliorations graphiques sur les héros de l’intrigue, et les monstres. Force est de constater que les cinématiques sont quant à elles très réussies.
C’EST L’HEURE DU DUEL
La série « Tales of » a connu le succès notamment grâce à son système de combat rapide et direct. Tales of Zestiria n’échappe pas à la règle et comme ses prédécesseurs, il sera nécessaire d’appréhender le gameplay au cours d’une longue phase d’apprentissage durant le prologue. Contrairement aux précédents opus, les combats se font sans transition avec l’exploration, ce qui donne du dynamisme. La série possède aussi trois types de contrôle donnant plus ou moins de liberté pendant les combats : automatique, semi auto et manuel. Chaque personnage dispose d’une barre de vie et de point CS qui vous permettront d’effectuer des attaques. À vous de doser vos points et d’élaborer des stratégies pour vous défaire des combats les plus difficiles. De plus, il faudra prendre en compte l’équipement de vos héros et songer à la composition de l’équipe. Ce qui ne change en rien des précédents titre « Tales of ». A mesure que les combats s’enchaîneront, les personnages apprendront des nouveaux « artes », qui sont des techniques spéciales. De plus, le jeu vous proposera d’améliorer vos armes en les fusionnant entre elles. Vous pourrez ainsi conserver l’équipement qui vous convient le mieux tout au long de l’aventure. Ajoutez à cela, une jauge de puissance qui se remplie au fur et à mesure de l’avancée du combat. Lorsque celle-ci est pleine, elle permet de fusionner un séraphin et un humain pour gagner de la puissance durant un cours laps de temps. Baptisé « armatisation », cette technique rendra le joueur pratiquement invincible. Une belle nouveauté dans ce Tales of qui fait donc grandement évoluer le gameplay.
La caméra présente cependant de grosses lacunes lors des phases d’affrontements. En effet, la caméra essayant de suivre le joueur, se verra souvent bloquer dans le décor, et plus les lieux seront étroits, plus il sera difficile de faire abstraction de cette caméra désastreuse.
Tales of Zestiria se dote d’une bande son à couper le souffle, si ce n’est la meilleure, qui parvient à mélanger Rock et l’orchestration symphonique. La cinématique d’ouverture est un vrai spectacle qu’on aimera revoir avec cette sonorité qui nous emporte littéralement sur les terres de Greenwood.
Le jeu adopte tout comme ses prédécesseurs, des courtes scènes d’interactions avec les personnages, parfois comiques, et nous permettent d’approfondir l’univers de Zestiria.
Enfin le système de sauvegarde est conservé, en effet il vous faudra rejoindre des points de sauvegarde pour enregistrer votre partie, ou bien atteindre certaines zones libres de sauvegarde.
VERDICT : 7/10
Tales of Zestiria bénéficie d’un système de combat très réussi sans transition avec le mode exploration pour plus de dynamisme. De nouvelles attaques sont mises en place, comme la fusion entre Séraphins et Humains. De plus, ce nouveau « Tales of » vous portera dans une superbe histoire, parfaitement bien racontée. Le jeu souffre néanmoins de plusieurs lacunes. Outre les graphismes déplorables, on regrettera la caméra qui bloque dans les affrontements. Enfin l’open world qu’on nous promettait, n’est malheureusement pas au rendez-vous avec un jeu dirigiste et linéaire.
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