Il est coutume pour Nintendo d’accompagner chacune de ses nouvelles consoles de nouveaux opus de ses licences phares. Pèle-mêle, on peut citer The Legend of Zelda, Mario Kart, Super Smash Bros., Animal Crossing, Super Mario ou encore Mario Party. Cette dernière démontre par ailleurs le talent dont Big N peut faire preuve afin de proposer des jeux aux concepts divers et variés tout en mettant en scène des personnages bien connus du grand public. Un talent qui a poussé le géant nippon à proposer pas moins de 15 opus différents de son party-game depuis l’arrivée de Mario Party sur Nintendo 64 en 1998. Enfin, bientôt 16, puisque Super Mario Party viendra s’ajouter à cette longue liste dès ce vendredi 5 octobre.
Test réalisé à l’aide d’une copie numérique fournie par l’éditeur. Il ne manquait plus que les amis en fait.
La fête à la maison
Sur le papier, la licence Mario Party possède largement les atouts pour aguicher et passer d’excellents moments. Regrouper plusieurs joueurs (dans l’idéal) autour d’un plateau de jeu virtuel afin de les faire s’affronter tout au long de mini-jeux loufoques mais sympathiques dans le fond offre des perspectives plutôt alléchantes pour des soirées entre amis endiablées. Malheureusement, comme ces 20 dernières années nous l’ont prouvé, il ne suffit pas forcément d’une bonne idée pour parvenir à un résultat de qualité. Dernièrement, c’est avec Mario Party: The Top 100 que la franchise a tenté de séduire une nouvelle fois les aficionados de la formule. Mais rien n’y a fait, et malgré le melting pot de mini-jeux proposés, le jeu n’a guère séduit, du côté des joueurs comme de la presse.
En tirant parti des possibilités offertes par la Nintendo Switch, Super Mario Party tente donc de faire revenir sur le devant de la scène la franchise, avec un 16ème épisode qui annonce d’emblée 80 mini-jeux. En effet, une fois de plus, Mario et ses amis souhaitent savoir qui d’entre eux est la superstar. Quoi de mieux pour le savoir que de les départager à l’aide d’une immense fête qui les fera s’affronter au travers de nombreuses épreuves ? Bien que l’on doute qu’il soit nécessaire pour Nintendo de trouver un énième semblant de background pour justifier ce nouvel opus, cela permet néanmoins d’introduire le nouveau terrain de jeu.
Présenté comme une sorte de fête foraine uniquement dédiée à Mario, Luigi, Peach et compagnie, cette énorme place représente concrètement le hub du jeu dans lequel on accède aux différents modes. À commencer par le mode Mario Party, le classique, qui fait son retour. La formule n’a pas vraiment changé, puisqu’il s’agit là d’un jeu de plateau dans lequel il s’agit de remporter un maximum de pièces et d’étoiles. Les différents plateaux (au nombre de 3 + 1 à débloquer) sont assez vivants et fourmillent de pièges à activer pour ralentir la progression des autres joueurs, mais aussi de bonus et de malus. Enfin, entre chaque tour, un mini-jeu vient faire s’affronter les joueurs à travers plusieurs variantes (chacun pour soi, 2v2 ou 1v3), ce qui permet également de récupérer de précieuses pièces. Si ces dernières ne définissent pas à elles seules la victoire d’un joueur, elles permettent néanmoins d’acheter de précieux objets, ainsi que des étoiles, pour peu que l’on ait la chance de passer à côté de la case sur laquelle Toadette s’est installée.
Dès lors qu’un joueur parvient à lui acheter une étoile, cette dernière prend alors la poudre d’escampette et pose ses valises sur une autre case du plateau, choisie aléatoirement. Tout ceci offre donc un cocktail assez sympathique de coups en douce, d’alliances et de fourberies pour un résultat efficace. Pour peu qu’il soit consommé avec des amis. Car en solitaire, le tout se révèle bien moins prenant. On ne niera pas que l’on passe un moment agréable durant les 10, 15 ou 20 tours (en fonction de ce qui aura été choisi au lancement de la partie), mais force est de constater que Super Mario Party est clairement un titre orienté multijoueur, au risque d’enfoncer une porte ouverte. Vous voilà alors prévenus, et ce ne sont pas les autres modes de jeu disponibles qui viendront changer cela.
C’est toujours mieux à plusieurs
On sent que tout a été fait pour offrir un maximum de contenu et éviter la lassitude que pourrait provoquer le mode Mario Party puisqu’encore faut-il pouvoir accrocher à son rythme décousu (pour un jeu vidéo, du moins). Dans cette optique là, on retrouve une variante de ce même mode en duo, sur laquelle on passera assez vite, puisqu’il ne s’agit là que de coopérer avec un ami ou un bot. Cette fois-ci, les jets de dés sont mis en commun et les déplacements sont libres, ce qui offre la possibilité de répartir les tâches (pendant que l’un se charge de récupérer des pièces, l’autre peut se diriger directement vers l’étoile). Pas de grosse nouveauté à ce niveau-là mais de quoi varier les plaisirs du mode Mario Party, surtout si l’on est accompagné de 3 amis un brin joueurs.
Pour le reste, on retrouve deux nouveaux modes : l’Excursion en rafting et la Scène rythmique. Le premier prend, comme son nom l’indique, la forme d’une descente en rafting sur une rivière, faisant mimer les joueurs l’utilisation d’une pagaye pour avancer et orienter le navire. Participer à des mini-jeux en éclatant les ballons disséminés ici et là permettra de gagner du temps supplémentaire et d’espérer compléter la descente. Concernant la Scène rythmique, il ne s’agit ni plus ni moins que d’enchaîner plusieurs mini-jeux de rythme à la suite. Marquer le plus de points suffit pour s’octroyer la victoire. L’idée est sympathique mais aurait gagné à être peaufinée puisqu’en soi, il suffit de passer par le Mode des mini-jeux afin d’avoir accès à la ribambelle d’épreuves que propose le titre.
Comme énoncé plus haut, on dénombre pas moins de 80 mini-jeux dans ce Super Mario Party. Vu leur très courte durée, on finit par en faire assez vite le tour, malgré les multiples variantes et l’effort de Nintendo pour tenter de proposer du neuf. On peut toujours se tourner vers les quelques à-côtés qu’offre le jeu, comme les stickers à collectionner pour créer des collages ou la Salle de jeux de Toad qui permet de rassembler les tablettes de 2 Nintendo Switch le temps de 6 jeux, un peu plus consistants que les mini-jeux mais relativement anecdotiques dans l’ensemble si l’on a personne avec qui s’y adonner. Afin de palier à cela, Super Mario Party propose pour la première fois un mode Mariothon en ligne, qui permet de jouer avec des joueurs du monde entier ainsi qu’avec des amis. Une belle promesse dans l’idée, que l’on n’aura malheureusement pas pu vérifier puisque les serveurs ne sont visiblement toujours pas ouverts à l’heure où l’on écrit ces lignes (et croyez-nous, on a attendu le dernier moment). Difficile de juger de l’efficacité de la chose. On imagine que cela permet de redonner un certain intérêt au titre lorsque l’on a complété les plateaux du mode Mario Party en solo ou encore la Route des défis, néanmoins, c’est définitivement en multi local que Super Mario Party fait le café.
Pour parachever le tout, précisons tout de même que le jeu n’est jouable qu’en mode tablette ou en mode docké, à l’aide d’un Joycon. Ce qui le rend indubitablement difficile d’accès lorsque l’on est dans les transports, ou dans un lieu qui ne nous permet pas de poser la console en mode tablette tout en gesticulant tranquillement pour profiter des mini-jeux puisqu’ils exploitent au maximum la manette (boutons, détection de mouvements, vibrations pour les jeux de rythme…). On voit déjà venir le captain obvious qui sommeille en vous, pour nous rappeler que le concept de base de Mario Party c’est avant tout de réunir 2 à 4 joueurs autour d’un écran pour profiter d’un jeu on ne peut plus convivial. Et s’il y a du vrai là-dedans, on s’interroge malgré tout sur ce choix qui empêche les joueurs qui souhaiteraient en profiter dans toutes les situations possibles et imaginables, seul ou à deux.
Verdict : 7/10
Finalement, à moins d’avoir une brochette d’amis enclins à se lancer dans l’expérience, on ne voit pas tellement à quelle occasion sortir ce Super Mario Party une fois qu’on en a brièvement fait le tour. Nul doute que les amateurs de soirées entre copains assaisonnées de pizzas et bonnes bières y trouveront leur compte, puisqu’on a rarement fait aussi efficace pour regrouper des non-initiés aux jeux vidéo derrière un écran. Qui plus est, les quelques variantes au mode classique permettent de varier les plaisirs, sans pour autant renouveler l’expérience. Quant à ceux qui préfèrent profiter de leurs jeux en solo, on leur recommandera vivement d’attendre la sortie d’un Wario Ware sur Nintendo Switch, bien plus adapté aux parties solitaires.
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