Développé et édité par le studio connu pour Jotun (notre test sur Switch), Thunder Lotus Games, Sundered s’est d’abord montré sur PC et PlayStation 4 il y a déjà deux ans. Alors que la Nintendo Switch s’est offert il y a peu le portage de Dead Cells (notre test), un rogue-like qui a d’ailleurs remporté le prix « Best Action Game » lors des Game Awards de cette année, c’est au tour du metroïdvania Sundered de rejoindre le catalogue de jeux déjà bien fourni (1 000 titres) du constructeur japonais, via un portage fraîchement sorti.
Test réalisé grâce à une copie numérique (Eldritch Edition) envoyée par l’éditeur
La plongée en enfer !
Dans Sundered, le joueur incarne une jeune vagabonde solitaire du nom d’Eshe. Après une traversée rude dans le désert, elle se retrouve enfermée dans des grottes lugubres et inquiétantes, abritant des créatures plus monstrueuses les unes que les autres. Sundered revêt ainsi un côté jeu de survie et d’horreur, sans trop en faire. Un peu comme dans Dead Cells qui a été primé lors des Game Awards 2018, le joueur devra parcourir un monde en 2D à part entière, qui semble abandonné et dans lequel il n’y a aucune trace notable d’une présence humaine quelconque. En revanche, Sundered se rapproche davantage d’un metroïdvania même s’il adopte un système de gameplay reposant très clairement sur le Die and Retry et des mécanismes typés rogue-like, à la manière du jeu des développeurs français de chez Motion Twin ou encore de Darkest Dungeon (notre test sur Switch).
Avec Sundered, apprêtez vous à mourir plusieurs fois d’affilé (il y a tout de même trois niveaux de difficulté : facile, normale, difficile) avant de réussir à remplir votre objectif. Si vous en avez vraiment un. En effet, dès le début du jeu l’objectif de cette nouvelle aventure reste plutôt flou en soi. La narration est réellement distillée au compte goutte, tout au long de l’aventure, mais reste tout de même très en retrait sur ce titre de Thunder Lotus Games. Une voix masculine, très virile, voire démoniaque, vous parle dans une autre langue (les sous titres sont évidemment disponibles) dès votre entrée dans ce monde en ruines. Il vous apprendra ainsi l’historique du lieu, tout en vous apportant quelques conseils à prendre ou à laisser. Il fait figure de guide, en somme, mais reste tout de même mystérieux et a un côté assez sombre. En tout cas, dès le début de l’aventure, vous êtes amenés à partir à l’exploration. Effectivement, le but principal de Sundered est d’explorer les lieux de ce nouveau monde, tout en accédant à des zones verrouillées pour en apprendre davantage et espérer en sortir, un jour ou l’autre, vivante. Cela ne sera pas aussi simple car des hordes de créatures viendront entraver votre progression. D’ailleurs, nous tirons notre chapeau aux développeurs car le bestiaire de Sundered est vraiment bien étoffé et diversifié, même si l’on regrette l’absence de PNJ. La dimension Die and Retry est intimement liée à l’exploration : si vous mourrez lors d’un combat contre des mobs, retour à la case départ, c’est à dire au Sanctuaire (le hub du jeu). Et comme pour Dead Cells, cela signifie que vous allez faire de nombreux aller/retour. L’aspect positif est le fait que la carte ne change pas une fois que vous l’aurez découverte. En revanche, en ce qui concerne les salles, elles changent run après run. On est sur un système semi-procédural, donc. Ce qui permet de ne pas éprouver de lassitude trop rapidement, même si cela arrivera après quelques heures de jeu malheureusement.
La séduction via le gameplay ?
Il semblerait donc, après ce que nous avons dit précédemment, que les développeurs misent davantage sur le gameplay plutôt que sur la narration. A dire vrai, cela fonctionne vraiment bien car le gameplay est très intéressant, même s’il est loin d’être fondamentalement original. Le système de touches est relativement simple et assez intuitif car avec les boutons A, B, X, Y, le joueur a la possibilité de sauter, de faire des dash et de brandir son épée pour l’abattre sur tous les ennemis environnants. Rien de bien compliqué en somme. Et c’est tant mieux.
Évidemment, les développeurs ne s’arrêtent pas là. Le gameplay s’enrichit au fur et à mesure de l’aventure grâce à l’arbre de capacités gigantesque que l’on peut débloquer en échange d’un certain nombre d’éclats. Pour faire court, les éclats sont des orbes à ramasser en détruisant des items ou en tuant des mobs. Ils font office de monnaie car c’est en échangeant ces fameuses orbes, lorsque l’on se retrouve au Sanctuaire, que nous pouvons débloquer de nouvelles capacités : amélioration de l’absorption des dégâts pour le bouclier, régénération de bouclier beaucoup plus rapide, amélioration des dégâts infligés aux créatures et ainsi de suite. Autant dire que sur cet aspect, les développeurs n’y sont pas allés de main morte tant l’arbre propose des branches énormes et nombreuses, emplies de capacités diverses à débloquer. Cela a le mérite d’accorder un bon intérêt pour une rejouabilité certaine, tant est si peu que l’on soit un joueur cherchant toujours à améliorer ses runs et surtout progresser pour gagner en efficacité. D’autant plus qu’il ne faudra pas négliger votre progression et vos choix en ce qui concerne les capacités, car elles vont se révéler essentielles pour combattre les hordes de créatures et différents boss pullulant les lieux.
Par ailleurs, le portage sur Nintendo Switch n’a pas à rougir des versions PC et PlayStation 4 tant il s’avère vraiment efficace et plutôt cohérent. Si la crainte de tous les joueurs ayant achetés la dernière console de Nintendo est l’aspect plutôt fragile des joy-cons, soyez sans crainte pour ce titre. Même s’il faudra être rapide et spamer quelques fois ses touches, sans cesse et sans cesse, les joy-cons sont assez efficaces. Il va s’en dire qu’on ne saurait vous recommander de jouer à Sundered avec une manette Switch (pro’ ou non), pour enlever cette crainte parfois paralysante et obsessionnelle, et surtout pour gagner en confort. Pouvoir emmener ce monde aussi inquiétant que charmant partout où l’on va, avec sa Nintendo Switch en mode portable, est vraiment très réjouissant et permet de prolonger l’exploration de quelques minutes de plus. Quelques minutes qui peuvent faire la différence !
Une ambiance envoûtante
Si le gameplay est déjà suffisamment convaincant et motivant pour passer à la caisse, c’est également l’ambiance visuelle et sonore qui devrait ravir les joueurs. Avec Jotun, Thunder Lotus Games avait déjà prouvé que les visuels sont un élément important pour eux sur un jeu, puisqu’ils avaient intégrés directement à la production des dessins faits à la main. Ici, avec Sundered, on retrouve cette qualité visuelle, même s’il ne s’agit pas de véritables dessins artisanaux. Dès le début du jeu et une fois entré dans ce monde en 2D, on retrouve une patte artistique époustouflante. La coloration des lieux est vraiment maîtrisée, et impose tantôt une ambiance chaleureuse (le Sanctuaire par exemple) et une autre fois une atmosphère très inquiétante (les dédales industrielles, comme contre exemple). Cependant, on regrette un peu les différentes hordes de mobs qui viennent parfois gâcher le paysage tant elles prennent de la place sur l’écran et rendent le tout un peu confus. Dans tous les cas, le charme opère réellement et donne envie d’explorer toutes les routes, constituant le monde de Sundered.
Et ce n’est pas l’ambiance sonore qui va contredire ces propos. La bande originale est très bien dosée, car elle alterne des morceaux plutôt doux et reposants avec des partitions beaucoup plus nerveuses, permettant de dynamiser ce qui se passe à l’écran. Bien souvent, ces dernières nous emportent littéralement lors de combats, grâce au rythme très bien maîtrisé. Nos oreilles sont aussi ravies que nos yeux tout au long de l’aventure, c’est dire ! Mention spéciale également à la langue inventée qu’utilise l’entité mystérieuse, qui nous parle tout au long de l’aventure. Cela apporte un réel plus à l’aventure, qui se dévoile donc au compte goutte que ce soit via la narration ou le gameplay.
Verdict : 7/10
Sundered s’en sort merveilleusement bien sur Nintendo Switch, tant le portage est très intéressant et plutôt efficace, en soi. D’ailleurs, le monde qui s’ouvre sous nos yeux est visuellement incroyable et l’écran de la Switch parvient à rendre à la perfection la colorisation des lieux, apportant une ambiance particulière, oscillant entre inquiétante et charmante, tout au long de l’aventure. Le gameplay, prenant le dessus sur la narration, est très bon. Jouer au dernier titre de Thunder Lotus Games sur Nintendo Switch, que ce soit en mode portable ou en mode TV (via le dock), au fin fond de son canapé ou dans les transports en commun, est vraiment plaisant et procure une expérience tout aussi frustrante que réjouissante.
stef
17 mai 2021 at 11 h 41 minje suis pas d’accord sur exportation lassa concernant à vous j’adore monde ouvert avec tout resp
Merci