Annoncé en décembre 2014 à la plus grande surprise de tous les amateurs de jeux de combat, Street Fighter V compte bien s’imposer comme l’une des nouvelles références du jeu de baston sur consoles. Enfin, disons plutôt sur PS4 et PC, puisque Sony a récupéré l’exclusivité du jeu sur consoles, de quoi marquer des points dans la guerre qui oppose le géant nippon à la branche jeu vidéo de Microsoft. Mais pour cela, encore faut-il que le titre de Capcom parvienne à s’imposer face à un Ultra Street Fighter IV encore très apprécié par les fans. D’autant que ce nouveau Street Fighter se lance le défi d’attirer de nouveaux joueurs dans sa sphère déjà très axée sur la compétition. Saura-t-il combler les désirs des novices et les attentes des joueurs confirmés ?
Un poing c’est tout.
Malgré un catalogue de jeux de castagne en pleine extension, les joueurs possédant une PS4 et ne jurant que par Street Fighter avaient bien du mal à trouver leur plaisir sur la console de Sony. En effet, il y en a presque pour tous les goûts, et avec des titres de qualité. Presque, oui, car vous l’avez probablement déjà tous oublié (et c’était probablement la meilleure chose à faire) mais Ultra Street Fighter IV a rendu son dernier souffle en s’offrant un portage indigne de ce nom sur la PlayStation 4. Non pas que l’idée d’un portage était mauvaise, bien au contraire, mais il n’y avait pas besoin d’être un PGM pour se rendre vite compte de la supercherie : le portage réalisé à l’arrache ne faisait absolument pas honneur à la série. À tel point que certains tournois prévus après la sortie du jeu et devant à l’origine se faire sur la dernière PlayStation se sont finalement déroulés sur Xbox 360 avec une version autrement plus stable et agréable. Un coup dur pour les fans, mais aussi pour Capcom car la série a, sur le coup, souffert d’une mauvaise publicité, alors que ce sont les studios third party de Sony qui se sont occupés de cette version. Et si Street Fighter V était fortement attendu, beaucoup auront constaté que lui aussi a fait couler beaucoup d’encre dès sa sortie, et pas seulement pour souligner ses qualités intrinsèques.
Il ne vous a probablement pas échappé que Street Fighter V est véritablement dénué de contenu, à l’heure où nous écrivons ces lignes. Ou plutôt utiliserons-nous le terme « amputé » puisque les cruels manques actuels devraient commencer à pointer le bout de leur nez dès le mois de mars 2016. Néanmoins, cela n’empêche pas le jeu d’être incomplet à sa sortie et de ne pas proposer une expérience aussi exhaustive que ses aînés. Ainsi, le mode défi (ou trials pour les anglophones) ne sera pas disponible avant le mois prochain, ce qui représente déjà une belle incohérence dans ce 5ème opus de Street Fighter tant il permettait aux joueurs, débutants notamment, d’apprendre à maîtriser complètement un personnage. Nous pourrions aussi évoquer l’absence d’un mode Arcade, pas forcément nécessaire, mais dont l’omission étonne tant ce mode est propre aux jeux de combat. Le problème en soi ne réside pas dans le fait que ces modes soient indispensables, puisque le nerf des versus fighting réside dans les affrontements entre joueurs, cependant si l’on se met à cautionner de tels manques, jusqu’où iront les développeurs/éditeurs ?
Un manque de contenu évident
Alors certes, on pourrait expliquer l’absence du mode Arcade par l’arrivée du mode Story, une première dans l’histoire des Street Fighter. Mais ce dernier s’avère être anecdotique et terriblement décevant. Il consistera simplement en des enchaînements de 2 ou 3 rounds séparés par de courtes illustrations accompagnées de dialogues. Si encore la narration tenait la route, on aurait pu y trouver un quelconque intérêt. Malheureusement, non seulement les illustrations sont bâclées, mais de plus, les très courts événements sans queue ni tête s’enchaînent sans réelle raison. C’était surtout l’occasion pour Capcom d’essayer d’ajouter un tant soit peu de contenu à son titre. Le mode Story aura donc au moins le mérite de vous faire gagner de la monnaie in-game (la fameuse Fight Money) et de débloquer de nouvelles couleurs de costumes pour les 16 protagonistes de ce Street Fighter V. Pour jouer contre l’IA sans trop d’interruptions, on se tournera alors vers le mode Survie, plutôt bien pensé.
Cela étant dit, nous sommes tout à fait d’accord sur le fait que si l’on joue à l’un des opus de la licence, ce n’est pas tant pour son contenu solo, mais bel et bien pour le multijoueur. Après tout, si l’éditeur a souhaité sortir son titre dès ce mois de février 2016, c’est surtout pour être présent sur tous les fronts lors des tournois d’e-sport. La compétition fait véritablement partie de l’histoire de Street Fighter, Capcom ne pouvait donc pas laisser passer une telle opportunité, quitte à sortir un jeu en kit. Si le mode versus en local est à l’image de ce que l’on pouvait trouver dans les précédentes itérations, le mode en ligne lui, nous a clairement refroidi. Durant notre période de test, il aura été compliqué pour nous de rejoindre des parties enligne sans rencontrer des difficultés. Une fois en jeu, les parties se sont avérées être relativement stables, cependant il faut s’armer de patience pour trouver un adversaire. Les serveurs sont encore bien trop capricieux et se sont d’ailleurs absentés à plusieurs reprises, ce qui est assez problématique pour un jeu qui ne possède quasiment aucun contenu en solo. On regrette aussi que les salons ne puissent actuellement accueillir que deux joueurs. Il devrait bientôt être possible de pouvoir se retrouver à 8 dans ces derniers, ce qui facilitera le jeu entre amis en réseau.
Another challenger is coming your way
Abordons le point le plus intéressant lorsque l’on parle de Street Fighter V : le gameplay. Ce dernier a été considérablement revu par les développeurs et les habitués de Ultra Street Fighter IV devraient rapidement voir les évolutions, à commencer par la disparition des attaques focus et des Ultra Combo. Pour contrebalancer le retrait de ces deux fonctionnalités, Capcom a ajouté la jauge V permettant de réaliser 3 types d’actions différentes : Les V-skills propres à chaque personnage, les V-Trigger permettant de réaliser des attaques plus puissantes ainsi que les V-reverse qui eux permettent de se dégager des attaques de l’adversaire. Une jauge de Super Combo est également disponible, permettant de réaliser les fameux Critical Arts, ces attaques « ultime » dévastatrices. Cette jauge se diviseen 3 barres qui permettent de réaliser des coups EX, des versions plus puissantes des attaques spéciales.
Mais les développeurs ne se sont pas contentés de simplement rajouter la jauge V pour justifier ce nouvel opus. En effet, le gameplay en lui même a subi des modifications qui, sur le papier, sembleraient anecdotiques, mais qui changent radicalement le cours des combats lorsque l’on passe de Ultra Street Fighter IV à Street Fighter V. On pense notamment aux sauts qui sont désormais moins rapides et qui, s’ils sont mal utilisés, sont de véritables portes ouvertes à une punition en bonne et due forme de la part de votre adversaire. Les prises sont également plus lentes dans leur exécution, de ce fait on a plus facilement la possibilité de les voir venir et donc de les contrer. Les coups semblent également infliger plus de dégâts qu’auparavant, très clairement, ce Street Fighter V incite à adopter un comportement offensif. Et si le gameplay est encore plus carré et exigeant qu’avant, cela ne signifie pas que le titre est réservé aux pros. Au contraire, les novices sont ici les bienvenus, bien qu’il faille attendre les fameux Trials pour apprendre à maîtriser pleinement vos personnages préférés.
On regrettera peut-être que ce nouvel opus de la saga ne soit pas plus marquant visuellement parlant. Le jeu tire parti du potentiel de l’Unreal Engine 4, mais reste dans la lignée des graphismes de Street Fighter IV. Ils ont bien évidemment été revus à la hausse et proposent des environnements colorés, fouillés et très vivants, mais on aurait apprécié qu’ils aient un peu plus de cachet ou qu’ils nous offrent des techniques spéciales un peu plus impressionnantes. La bande-son quant à elle, saura flatter les oreilles des amateurs et pour cause : on notera de nombreux remix des thèmes cultes de la licence, en plus de nouvelles compositions sympathiques, généralement assez rock et en adéquation avec les affrontements. Pas sûr cela suffise à limiter la colère des joueurs qui en attendaient plus, mais on attendra de voir ce que Capcom fera avec Street Fighter V. L’éditeur a annoncé sa volonté d’en faire un jeu pérenne et qui vivra sur la durée, sans avoir à être substitué par des versions « Super » ou « Ultra ». En effet, toutes les mises à jour concernant le jeu en lui même devraient être gratuites et l’on nous a même promis qu’il sera possible de débloquer les futurs personnages prévus dans le Season pass à l’aide de l’argent in-game. Mais si vous voulez notre avis, il va d’ores et déjà falloir commencer à économiser votre Fight Money pour cela.
Verdict : 7/10
Comment ne pas sanctionner Street Fighter V pour son cruel manque de contenu ? Si le titre de Capcom s’illustre toujours aussi brillamment par son gameplay extrêmement carré et offrant de nombreuses possibilités, il pèche par l’absence du fameux mode Trials qui permettait à tout un chacun d’apprendre à maîtriser un personnage de A à Z, ou presque. Son lancement tumultueux à grands coups de serveurs indisponibles et de recherche d’adversaire en ligne fastidieuse ne lui offrira malheureusement pas la meilleure publicité qui soit. Néanmoins avec les nombreux tournois qui arrivent et les futurs patchs prévus par l’éditeur, le jeu devrait gagner en consistance et donc en intérêt. Si le pari de faire durer le jeu durant les prochaines années est tenu, sans céder à la tentation de sortir une édition « Ultimate super championship turbo arcade edition », le jeu sera alors un excellent investissement pour tout amateur de jeu de combat.
Ago76
29 février 2016 at 16 h 46 minPerso le 4 me plait bcp… A sa sortie il n était certes pas génial mais après qqes belle mise à jour, je le trouve vraiment bon.. Le 5 n’apporte que de meilleurs graphes et une jouabilité plus « facile ».
Junan
29 février 2016 at 18 h 44 minPas forcément plus facile. On peut beaucoup moins facilement jouer avec les assauts aériens par exemple, et la punition est très largement revenue sur le devant de la scène avec ce SF V. Bien qu’il possède des défauts dans la forme, il n’en reste pas moins un très bon jeu dans le fond.
ThePapyGeek
1 mars 2016 at 22 h 10 min7/10 c’est une sanction ? Vous vous moquez du monde. 4/10 pour ma part. POur la deception , pour le massacre d’un chef d’oeuvre du eSport et pour le manque total de serieux derriere.
Hiverdan
2 mars 2016 at 9 h 21 minouais je suis du même avis c’est un massacre
Junan
2 mars 2016 at 16 h 30 minSi au lieu de nous emmerder avec la note, tu lisais nos écrits pour une fois ? T’es jamais content et toujours en train de la ramener. Mais au final, tu sais lire ou bien ? Non parce que, finalement, tes commentaires sont souvent à côté de la plaque quoi.
ThePapyGeek
3 mars 2016 at 20 h 11 minSi moi je suis à coté de la plaque alors explique moi pourquoi comment tu arrive a mette 4.5 etoiles sur 5 à un jeu incomplet , aux serveurs bancals qui est sensé être le successeur d’une des perles du sport electronique…
Non parce que excuse moi fiston tu mets une note en fonction d’un contenu additionnel inexistant qui pour reprendre tes dires je cite
» Néanmoins avec les nombreux tournois qui arrivent et les futurs patchs prévus par l’éditeur, le jeu devrait gagner en consistance et donc en intérêt ».
CA reviens a dire : Bon monsieur je mets 4.5/5 a votre berline meme si on a pas corrigé le probleme de l’ordinateur de bord qui la bloque a 90 sur l’autoroute et on a retiré des options que vous aimiez sur le precedent modele. Ca sera corrigé au cours des prochaines années et ca sera cool vous verrez…
De toi à moi t’achetes la voiture ? Moi non. Sutout si j’etais comme qui dirait un TRES GRAND FAN des précédentes…
Hiverdan
2 mars 2016 at 9 h 20 minCe jeu est une pure déception, j’attend de voir ce que vont apporter les patch mais…c’est quand même creux