Un peu plus de trois ans après la sortie de Star Wars Jedi: Fallen Order, Respawn Entertainment nous gratifie d’une suite plus tôt qu’espéré. Plus grand, plus beau, plus fort, c’est ce que Star Wars Jedi: Survivor promet d’être sur le papier. Un pari réussi pour ce nouveau volet exclusif à la génération actuelle de consoles et au PC ? On y répond ci-dessous !
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique fournie par l’éditeur
Somehow, Cal Kestis returned
Dire qu’il aura fallu qu’Electronic Arts arrive au terme de son contrat d’exclusivité avec Disney pour nous pondre, enfin, deux jeux Star Wars dignes de ce nom. Star Wars: Squadrons vendu à petit prix et proposant une expérience immersive grâce au support VR, mais surtout Star Wars Jedi: Fallen Order développé par Respawn Entertainment (Titanfall/Apex Legends) et s’inspirant du genre du Souls-like pour une aventure nous mettant dans la peau d’un jeune Padawan, Cal Kestis, peu de temps après la chute de l’Ordre Jedi et de la République. Le succès fut au rendez-vous et il était peu probable que EA et Respawn Entertainment voulaient en rester là. Bingo ! Moins de quatre ans après la sortie de Star Wars Jedi: Fallen Order, la suite nous parvient enfin sous l’intitulé de Star Wars Jedi: Survivor.
Les évènements de Star Wars Jedi: Survivor prennent place quelques années après ceux de Jedi: Fallen Order, cinq ans précisément. Le groupe s’est dispersé et Cal Kestis a rejoint la rébellion menée par Saw Gerrera. Il effectue donc des missions de résistance contre l’Empire, tout en tentant d’échapper à l’Inquisition qui continue sa purge des derniers Jedis vivants à travers la galaxie. Il collabore avec un mercenaire répondant au nom de Bode Akuna, avec qui il se liera d’amitié, pour infiltrer Coruscant afin de voler des données militaires des mains d’un sénateur véreux du nom de Daho Sejan. La mission dégénère et le petit groupe de mercenaires est anéanti, ne laissant pour survivants que Cal et Bode. Néanmoins, la mission est un succès. Avec le Mantis endommagé lors de sa fuite de Coruscant, Cal décide de rechercher Greez sur la planète éloignée de Koboh, où il trouve la population locale sous la coupe d’une organisation criminelle appelée les Bedlam Raiders, dirigée par un dénommé Rayvis. Après sa réunification avec Greez, ce dernier le dirige vers une grotte pour trouver les pièces dont il a besoin pour réparer le Mantis.
En explorant, Cal tombe sur un droïde de l’Ordre Jedi de l’époque de la Haute République nommé ZN-A4 ou Zed. Zed donne à Cal un syntoniseur de la Haute République et lui dit qu’elle a reçu l’ordre d’activer un appareil appelé le complexe de la forêt il y a des centaines d’années, mais qu’elle a fini par être piégée dans les grottes. En se rendant au complexe de la forêt à sa place, Cal reçoit des visions de Force de deux Jedis de la Haute République, Dagan Gera et Santari Khri, qui ont découvert la planète mythique de Tanalorr cachée derrière la nébuleuse supposée impénétrable de l’Abyss de Koboh. Cal active le complexe de la forêt et découvre Dagan suspendu dans un réservoir de bacta. Cal libère Dagan dans l’espoir de recruter un nouveau Chevalier Jedi, mais découvre que Dagan est tombé du côté obscur de la Force, en colère contre l’Ordre Jedi pour avoir abandonné Tanalorr. Dagan combat Cal avant de s’échapper avec l’aide de Rayvis et des Bedlam Raiders. Les ennuis ne font que commencer.
Respawn Entertainment nous livre ici une nouvelle intrigue bien ficelée et supérieure à celle du volet précédent. Le thème de la survie est exploré sous différents angles, à savoir comment survivre face à la traque incessante de l’Empire, mais aussi jusqu’où peut-on aller pour survivre et protéger les siens. Le ton est de manière générale plus sombre que dans Star Wars Jedi: Fallen Order, ce qui n’est pas pour déplaire. Respawn Entertainment a pris des risques en incorporant des concepts liés à la Force aperçus dans de rares bandes dessinées voire totalement inédits, à l’image de la corruption d’un cristal Kyber ou encore du remplacement d’un membre sectionné par la Force. Certains fans pourraient juger ce dernier exemple incohérent avec le lore de Star Wars et les limites de la Force, cependant, cela relance certaines hypothèses sur les dons propres à certains Jedis, inexploitables par d’autres.
Do or Do Not. There is no Try
Star Wars Jedi: Survivor conserve les grandes lignes de son prédécesseur en matière de gameplay. Nous sommes toujours en présence d’un jeu d’aventure incorporant des éléments de RPG et s’inspirant grandement du genre du Souls-like, style démocratisé par le célèbre studio FromSoftware et présent dans la plupart de leurs titres. Pour ceux qui ne sont pas familier avec le gameplay des Souls-like, il est simple. Les jeux de type Souls-like offrent un gameplay exigeant et gratifiant, mettant les joueurs au défi dans des environnements périlleux. Les combats sont difficiles et demandent une maîtrise précise, une gestion de l’endurance et une compréhension des schémas d’attaque des ennemis. La mort est fréquente et punitive, avec une perte potentielle de progression, mais chaque victoire apporte un sentiment de satisfaction et de progression. L’exploration, la découverte d’énigmes et la construction stratégique du personnage sont également des éléments clés de ces jeux, offrant une expérience immersive et très souvent mémorable à l’instar d’un Elden Ring.
L’un des éléments clés des jeux Star Wars Jedi est le combat au sabre laser. Les joueurs l’utilisent pour affronter des ennemis, parer les attaques et exécuter des combos. Le système de combat est basé sur la maîtrise du timing et de la position, demandant aux joueurs d’observer les schémas d’attaque des ennemis et de riposter au bon moment. En tant que Jedi, Cal Kestis a accès à des pouvoirs de la Force. Les joueurs peuvent utiliser des compétences telles que la télékinésie pour manipuler les objets, la poussée pour repousser les ennemis et la capacité de ralentir le temps pour faciliter les combats. Si le gameplay offert dans Star Wars Jedi: Fallen Order s’avérait déjà satisfaisant, le tout a été peaufiné avec ce Star Wars Jedi: Survivor. Le feeling des combats est à la fois nerveux et tactique avec un impact des coups plus présent qu’auparavant. Cal bénéficie d’un nouveau système de stances qu’il débloquera au fur et à mesure de son aventure, les Postures. Au nombre de cinq, les trois premières sont disponibles très tôt dans l’aventure, il faudra charbonner pour obtenir les postures du blaster vous permettant de vous battre en mêlant sabre et arme à feu (coucou Like a Dragon: Ishin!) ou encore de la garde croisée, inspirée directement du style de combat de Kylo Ren. Vous vous en doutez, chaque stance comporte son avantage face à certains types d’ennemis ou de situations.
Malheureusement, et aspect un peu frustrant, vous ne pourrez choisir d’équiper Cal que de deux postures à la fois. Il faudra se présenter au cercle de méditation ou à l’établi de customisation le plus proche pour remplacer les stances. Nous aurions aimé avoir accès aux cinq stances par une pression d’un bouton, hélas il faudra faire sans. Bien sûr, on retrouve plusieurs arbres de compétences à améliorer ainsi qu’un nouveau système d’avantages. Les avantages auront pour but, comme le nom l’indique, d’aporter un petit plus aux statistiques de Cal. Chaque avantage consomme un certain nombre de slots en sachant, qu’en tout, jusqu’à dix slots sont acquérables. Petite chose à savoir, en mode New Game +, de nouveaux avantages seront accessible, cette fois-ci appliquant un bonus à la fois en la faveur de Cal, mais aussi en sa défaveur afin de pimenter la chose.
Quelques nouveaux pouvoirs de la Force sont aussi à pourvoir dans ce nouvel opus. Les thématiques abordées dans Star Wars Jedi: Survivor s’avérant plus sombres que par le passé, vous vous imaginez bien que Respawn nous a réservé quelques petites surprises. Une particulièrement jouissive arrive, hélas en fin de péripétie. En avant-goût, peut-être, de ce qui pourrait nous attendre dans un troisième volet fortement suggéré. On a hâte de voir ça. Indigestes à plusieurs reprises dans Star Wars Jedi: Fallen Order, la plateforme à elle aussi eue le droit à un petit dépoussiérage, avec une amélioration nette des séquences et, de ce fait, beaucoup moins de ratés qu’auparavant. Star Wars Jedi: Survivor propose aussi un peu plus de variété avec la possibilité de chevaucher la faune locale, des combats en binôme ou encore une séquence en motospeeder.
Comme tout bon Souls-like, les boss sont légions si l’on cumule ceux de la quête principale avec les missions annexes. Le contenu est généreux et propose certains malandrins biens retors. Mention spéciale à Rick le technicien, déjà culte. Fait appréciable et déjà présent dans l’opus précédent, plusieurs degrés de difficulté sont disponibles pour vraiment pouvoir se forger une expérience à son niveau. Souvent reproché aux jeux de FromSoftware, Respawn Entertainment, conscient d’avoir entre les mains une licence grand public, donne la possibilité de mettre l’accent sur l’aspect scénaristique en échange de combats plus aisés pour les néophytes ou alors à un vrai challenge dans lequel l’erreur ne pardonne pas. En parlant de générosité, la customisation n’est pas en reste. Relativement sommaire dans Star Wars Jedi: Fallen Order avec un focus mis en priorité sur la confection du sabre laser, le vice est poussé jusqu’à l’apparence physique de Cal et BD-1. En plus de tenues, parfois très classes pour certaines, vous pourrez aller jusqu’à modifier la pilosité de votre Jedi avec plusieurs coiffures et styles de bardes disponibles. Bien sûr, collecter des pièces de sabre laser reste la base avec près de 20 sets complets à dénicher.
Tout comme dans Star Wars Jedi: Fallen Order, les péripéties de Cal l’amèneront à explorer plusieurs coins de la galaxie. De Coruscant à Koboh en passant par Jedha ou encore Tanalorr, chaque monde est un voyage et un dépaysement. Si Star Wars Jedi: Survivor comporte une planète en moins comparé à son aîné, les environnements proposés sont généralement plus vastes que par le passé, offrants une multitude de petits éléments annexes en plus de la trame principale. Koboh propose un espace relativement démesuré par rapport aux autres planètes, cette dernière faisant office de véritable hub central à l’aventure. En plus de proposer plusieurs missions et secrets, la cantina locale reprise par ce bon vieux Greez vous servira de QG. Au fur et à mesure de votre progression, vous pourrez remettre sur pied ce vieux taudis et le rendre fréquentable. Vous pourrez même mettre en pratique vos talents de décorateur sur le toit de la cantina en plantant diverses plantes que vous aurez récoltés aux quatre coins de la galaxie. La galaxie regorge aussi de petites activités annexes et de PNJ à rencontrer. Certaines conversations pourront donner lieu à un choix de réponse de la part de Cal. Si elles n’ont pas d’impact réel sur le déroulement de l’intrigue in fine, cette simple opportunité donnée nous fait parfois regretter l’aspect linéaire du scénario. De plus, avec les thématiques présentes et la notion, à minima, de Jedi Gris entourant Cal Kestis, on espère qu’une éventuelle suite qui ferait office de conclusion pourrait laisser cours à plus de liberté et à des choix qui pourrait impacter la trame scénaristique avec plusieurs embranchements au programme, mais là c’est juste un désir personnel.
J’ai ressenti un grand bouleversement de la Force
Encore une fois, Respawn Entertainment nous livre un jeu avec une direction artistique aux petits oignons. Chaque monde est vaste et varié avec quelques panoramas à faire pâlir de honte l’insipidité que fut la postlogie de Disney. Le tout est servi avec un bestiaire varié, bien que certains ennemis comme les impériaux ou les inquisiteurs soient redondants, mais ce qui est logique avec la trame scénaristique de Star Wars Jedi: Survivor. Malheureusement, et malgré le fait d’être exclusif aux supports PS5, Xbox Series X|S et PC, la claque technique ne fut pas spécialement au rendez-vous. Certes, le jeu est beau et propose des environnements grandioses, néanmoins le gap entre ce que nous offrait Star Wars Jedi: Fallen Order et ce que nous propose Star Wars Jedi: Survivor s’avère relativement léger, la grosse nouveauté résidant dans des maps globalement plus vastes à parcourir.
Concernant l’aspect audio, c’est de très bonne facture. Tout comme dans le jeu précédent, Star Wars Jedi: Survivor bénéficie d’un sound design de qualité qui nous plonge directement dans l’ambiance de la saga imaginée par Georges Lucas. Le doublage est lui aussi excellent aussi bien en VO qu’en français, fait à souligner tant le contraste est souvent notable entre les deux versions ! Nous émettrons un léger bémol sur la bande originale cependant. Loin d’être mauvaise, c’est même tout l’inverse, elle est peut-être trop neutre pour nous rester en tête une fois l’aventure bouclée. Si l’inspiration des morceaux de John Williams est bien présente, aucun thème ne s’avère marquant en finalité. Ça ne reste ni plus ni moins que de l’habillage sonore, mais au moins ça fonctionne.
Si vous avez suivi l’actualité récente de Star Wars Jedi: Survivor, vous savez alors déjà que le titre souffre de divers problèmes techniques sur consoles mais surtout sur PC. Ayant testé le jeu sur PS5, c’est sur cette version que nous allons nous attarder. Durant notre phase de test nous avons pu constater un problème de performance évident, le soft peinant à stabiliser son framerate, et ce, même en mode Performance ! Pour indication, nous avons effectué le test sur un écran 1080p des plus banals, ne supportant pas les technologies récentes de types VRR ou 120Hz. En plus de cela, il est arrivé que nous rencontrions des bugs de collisions se traduisant par le blocage pur et simple de notre personnage, ou bien d’ennemis, dans le décor, ou encore un bug de script nous empêchant de franchir à nouveau un précipice déjà connu avec un mur invisible à la suite de notre mort contre un ennemi un peu plus loin. Certains joueurs ont rencontré des désagréments vis-à-vis de plantages du jeu ou de problèmes audio. Fort heureusement, rien de cela n’a eu de véritable impact sur notre partie.
Réactif sur ce sujet, Respawn Entertainment a déjà déployé deux patchs corrigeant une pléiade de bugs et boostant les performances globales aussi bien sur consoles que sur PC. Nous avons pu constater du mieux après ces correctifs et l’apparition de nouvelles features subtiles mais appréciables. Il est à parier qu’un suivi minutieux et plusieurs patchs seront délivrés au cours des prochains mois. Si Respawn Entertainment pouvait se débarrasser de la majorité, voire la totalité de ces petits soucis qui minent l’expérience, alors Star Wars Jedi: Survivor pourrait bénéficier du titre de meilleur jeu Star Wars à l’heure actuelle – après Star Wars: Knights of the Old Republic, bien sûr !
Verdict : 8/10
Malgré les soucis que l’on connait, Star Wars Jedi: Survivor reste indéniablement un grand jeu et un must have pour les fans de la licence et les afficionados des jeux à tendances Souls-like. Développé en seulement trois ans, il s’avère supérieur à Star Wars Jedi: Fallen Order scénaristiquement parlant ainsi qu’en terme de gameplay pur. Malheureusement, ce temps de développement restreint aura probablement été la cause de divers bugs rencontrés ainsi que des problèmes de performances tous supports confondus. Respawn Entertainment travaille d’arrache-pied pour améliorer son jeu avec deux patchs déployés en moins de deux semaines. Les efforts commencent à payer avec du mieux déjà notable en l’état bien que du chemin soit encore à faire. Avec une révision minutieuse, nous pourrions avoir l’expérience comme initialement souhaitée dans les semaines à venir. Cela ne nous a pas empêché d’apprécier ce que Star Wars Jedi: Survivor avait à nous offrir pendant près de 25 heures (quête principale et une bonne partie d’objectifs annexes) avec plusieurs séquences dantesques et des passages mémorables. Clairement suggéré en fin d’aventure, Star Wars Jedi: Survivor devrait connaître une suite que l’on espère explosive !
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