Cela fait déjà plus de 4 mois que la Nintendo Switch a été lancée et les licences emblématiques de Big N arrivent assez rapidement sur la machine. Zelda, Mario Kart et la nouvelle IP Arms se sont déjà installées, mais un gros morceau arrive également cet été. Il est d’ailleurs l’héritier de l’un des plus gros cartons de la WiiU et se nomme Splatoon 2. Nous l’avons retourné en long, en large et en travers, et vous donnons nos impressions dans ce test.
Succès correct en Europe et véritable carton au Japon, le premier Splatoon avait fait sensation grâce à deux points majeurs : c’était enfin une nouvelle licence de Nintendo, mais aussi le premier pas réel de l’éditeur/constructeur/développeur dans le jeu de tir multijoueur en ligne. Malheureusement, si le jeu a effectivement profité de bonnes ventes sur Wii U, le parc installé n’était pas assez important pour faire connaître le jeu a un maximum de poulpes. 2 ans plus tard, Nintendo retente donc le coup, mais sur Switch cette fois-ci. Voici donc Splatoon 2, une aventure qui paraîtra toute nouvelle pour de nombreux joueurs, mais qui semblera à contrario beaucoup trop familière pour d’autres.
Dans l’épisode précédent…
Splatoon premier du nom reposait sur un principe aussi simple qu’original : remplacer les traditionnelles armes de guerre des third-person shooters (TPS) par des fusils à peinture, et les soldats par des inklings, créatures mi-humaines, mi-calamars. Le jeu proposait d’un côté une expérience solo qui se résumait à quelques niveaux de plateforme, et de l’autre un mode multijoueur qui manquait un peu de contenu mais qui s’est bien étoffé avec le temps. Le solo n’était pas indispensable mais avait au moins le mérite d’exister. Le multi, lui, a mis tout le monde d’accord.
La jeune équipe de développeurs avait réussi à mettre au point de courts matchs de moins de 5 minutes à la fois nerveux, accessibles, et suffisamment techniques pour les éternels « hardcore gamers ». L’objectif du mode de jeu principal (guerre de territoire) : peindre la majorité du terrain de la couleur de son équipe. Pour accomplir cet objectif, de nombreux types d’armes ayant chacun leurs forces et leurs faiblesses sont proposées et permettent à tout type de joueur d’y trouver son compte. C’était globalement ça, Splatoon : du fun, de la couleur, et des parties très rythmées.
Calamar réchauffé
Pour cet épisode 2, la recette n’a absolument pas changée, et nous retrouvons la majorité des qualités (mais aussi des défauts) du premier opus. Commençons par les défauts, que l’on pourrait qualifier pour la plupart de simples « oublis ». Le hub qui nous sert de menu est toujours autant une mauvaise idée… En effet, il est toujours aussi inutile de s’y balader (même si c’est mignon), mais il est désormais possible de switcher (sans mauvais jeu de mots) entre les boutiques et les modes de jeu via un nouveau menu plus simple et ergonomique. Les deux grosses errances du multijoueur sont également de retour. À savoir, premièrement, le fait d’avoir un roulement imposé des maps, et de ne pouvoir jouer qu’à deux maps du jeu toutes les deux heures (contre quatre heures dans le premier, il y a du mieux). Mais également le manque flagrant de contenu à la sortie.
Ces défauts majeurs se trouvent heureusement contrebalancés par deux grosses qualités : les mises à jour gratuites du jeu qui y ajouteront maps, modes et éléments de personnalisation. Mais aussi et surtout la diversité des nouvelles maps de ce second opus. On pouvait en effet ressentir une certaine redondance au niveau des affrontements dans le premier jeu, mais c’est heureusement beaucoup moins le cas ici. Les tracés des cartes sont pour la plupart assez originaux et changent complètement l’approche des parties. De quoi nous tenir en haleine, surtout que le niveau des joueurs, après quelques jours de jeu, semble être monté d’un cran par rapport à la version Wii U. Nés avec un Pro Controller greffé dans la main, ces derniers pourriront définitivement vos premières parties mais seront un indicateur de l’énorme marge de progression que le titre peut offrir. Tel Andrew Neiman dans l’excellent Whiplash (si vous ne l’avez pas vu, foncez !), vous apprendrez peut-être Splatoon 2 par l’acharnement, mais, croyez-nous, ça paie et ça procure un grand sentiment de satisfaction tant notre évolution au sein du jeu est notable. Le titre propose d’ailleurs des matchs classiques, mais aussi deux modes pensés pour les élites de la Splatoon-sphere : Match Pro et Match de Ligue.
Il est pas frais, mon saumon ?
Du côté de son multijoueur, Splatoon 2 ne fait pas dans la nouveauté mais se repose sur les excellents acquis de son prédécesseur. Pour ce qui est du solo, c’est un peu la même chose mais avec une histoire en tâche d’encre de fond. Ce sont au total 5 mondes remplis de niveaux mêlant plate-forme, un peu de réflexion et un peu de dextérité qui vous attendent. L’histoire est évidemment complètement simpliste, et ne présente que très peu d’intérêt, mais au moins elle a le mérite d’être là. Les niveaux y sont agréables à parcourir et constituent une bonne alternative au multijoueur. Ils permettent de souffler un peu et de se reposer, loin du rythme effréné des guerres de territoire.
Le début de ce test pourrait vous faire croire que Splatoon 2 n’est finalement qu’une copie affinée de Splatoon premier du nom, mais non, puisqu’il contient… Un mode coop ! Bon OK, nous non plus n’étions pas hyper emballés au début, mais il s’avère que Salmon Run (puisque c’est son petit nom) est une excellente surprise. Calqué jusque dans ses fondations sur le mode horde de Gears of War (qui partage également des similitudes avec le Zombie de COD), il vous propose d’atterrir sur une petite map avec 3 co-équipiers afin de dégommer du saumon par vagues. La subtilité ici ? Ce sont des petits oeufs qu’il vous faudra récupérer sur les corps des boss (le mode en propose 7 différents), afin de les ramener dans une cage située au milieu de la map. Pour valider une vague (en plus d’éliminer tous les saumons), il vous faudra impérativement récupérer un minimum d’oeufs. Attention, donc, à garder cet objectif en tête alors que vous viderez vos recharges sur ces sushis vivants. Enorme point négatif : le mode Salmon Run n’est accessible que pendant certains créneaux. Ceux-ci sont très larges mais il est absolument incompréhensible/honteux qu’il ne soit pas jouable tout le temps.
Encré avec soin
Mis à part le mode Salmon Run, il y a une autre autre grosse nouveauté comprise dans ce Splatoon 2. Une nouveauté inhérente aux jeux Switch mais qui rend l’expérience encore meilleure : la portabilité. Jeu Nintendo oblige, Splatoon 2 est parfaitement jouable en mode TV comme en mode portable, et celui-ci s’avère très convaincant. Les adeptes de la visée au gyroscope auront un peu l’air débile à bouger dans tous les sens, mais le plaisir des rixes reste intact. Le jeu propose d’ailleurs une sympathique fonctionnalité : paramétrer la sensibilité de la visée pour le mode TV, et une différente pour le mode portable.
Toujours est-il qu’il est très agréable de pouvoir se poser dans son lit pour faire quelques très courtes parties avant de se coucher, ou bien de lancer un match avec d’autres possesseurs de Switch pendant la pause de midi au boulot. Le mode solo peut également servir à s’occuper pendant les trajets en transports, dont les nombreux tunnels empêchent malheureusement l’accès au online.
Par ailleurs, si les premiers visuels du titre couplés à la perte de qualité engendrée par les vidéos YouTube pouvaient suggérer une minime amélioration visuelle, vous serez heureux de vous rendre compte que c’est loin d’être le cas en réalité. Dans chacun de ses éléments, le jeu est indéniablement plus fin que son prédécesseur, et ce que ce soit en mode TV comme en mode portable. Splatoon 2 incarne à merveille son rôle de belle petite vitrine pour la Switch, sans cesse décriée pour sa puissance en-deçà des PS4/Xbox One. Le design des personnages (et des nouvelles présentatrices des compétitions Splatoon en particulier) ne convaincra pas tout le monde, mais nous l’avons néanmoins apprécié (le tie and dye de calamar, une pratique d’avenir). Concernant sa bande-son, le titre fait également très fort avec une sélection de compositions très dynamiques, bien qu’un peu moins marquantes que celles du premier opus.
Verdict
Malgré son aspect 1.5 que de nombreux joueurs avaient déjà vu venir, Splatoon 2 remplit parfaitement son objectif : installer Splatoon comme une des nouvelles grosses licences de Nintendo. L’univers est agréable et le gameplay, bien que nerveux, est aussi accessible à prendre en main que difficile à maîtriser. Le mode Salmon Run ajoute un vrai plus en termes de fun, mais il est vrai que l’on aurait peut-être aimé un peu plus de nouveautés. Quoiqu’il en soit, la formule Splatoon enfin mature, il faudrait désormais corriger ses petits défauts et tenter de voir plus loin. Notamment pour éviter que cette jeune licence ne finisse avec les nombreuses autres de l’éditeur qui n’ont jamais réussi à se renouveler... Enfin, sachez que vous pouvez sans mal ajouter un point à la note finale si vous n’aviez pas joué au premier opus.
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