Il ne vous a peut-être pas échappé que, récemment, la Switch a dépassé la barre des 200 jeux disponibles sur l’eShop. Un chiffre somme toute imposant pour une console qui a fait son arrivée sur le marché il y a un peu plus de 7 mois maintenant. Il faut dire que Nintendo fait tout pour attirer les développeurs indépendants sur Switch, d’autant que la console se prête à merveille à de nombreuses productions (qu’elles soient sorties il y a de nombreuses années ou plus récemment), comme en atteste Splasher, un platformer pas comme les autres sorti un peu plus tôt cette année sur PC, Mac et Linux.
Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur
Splash like this
Si la mode du platformer en 3D revient de plus en plus, certains développeurs n’ont pas oublié l’amour des joueurs pour les jeux de plateformes en 2 dimensions. Le retour de Rayman ces dernières années, avec Rayman Origins puis l’incontournable Rayman Legends, en est la preuve. Et si l’on cite ces deux titres, ce n’est pas pour rien, puisque parmi l’équipe qui se cache derrière Splasher se trouve notamment un ancien d’Ubisoft ayant travaillé sur les deux platformers susnommés de Michel Ancel. Une sorte de « seal of quality » auquel s’ajoute des inspirations très marquées que l’on ne peut qu’approuver.
Parmi elles, on retrouve clairement Super Meat Boy et Portal 2. Deux titres qui ne partagent absolument rien sur le papier et qui, pourtant, une fois mélangés et saupoudrés d’une direction artistique colorée nous donnent Splasher, un jeu de plateforme en 2D survitaminé qui a déjà fait un passage remarqué par les amateurs du genre sur PC au mois de février dernier.
Splasher nous met donc dans la peau d’un héros malgré lui, qui va devoir secourir les employés de Inkorp du triste destin que leur réserve le Docteur, qui n’est autre que le dirigeant de l’usine. Un scénario qui n’est pas sans rappeler les premières aventures d’Abe dans Oddworld : L’Odyssée d’Abe, à la différence près que notre personnage ne possède ici aucun pouvoir pour l’aider dans sa quête. Heureusement, il pourra utiliser les différents types de peinture qui seront mis à sa disposition tout au long de sa mission afin de sauver ses comparses. Chaque peinture possède un effet qui lui est propre : la rouge colle et fait l’effet d’une ventouse lorsque l’on marche dessus, la jaune nous fait rebondir… Impossible de ne pas penser à Portal 2 est aux différents gels de couleur qui possèdent chacun leur propre spécificité, ou encore à De Blob 1 et 2.
Ajoutez à tout cela la dynamique d’un platformer ultra nerveux en vue de profil et vous obtenez un résultat d’une rare efficacité. La prise en main se fait très facilement, et si les premiers niveaux se parcourent sans réelle difficulté, le niveau devient vite plus élevé et demande à plusieurs reprises de faire travailler conjointement nos méninges et nos réflexes. En effet, il faudra jouer des différentes peintures mises à notre disposition afin d’atteindre la sortie de chaque niveau, tout en sachant que le timing sera très souvent l’un des points-clés si l’on souhaite ne pas finir en charpie suite aux nombreux pièges et/ou ennemis dissimulés ici et là dans les niveaux.
On en comptabilise d’ailleurs 22 au total, ce qui représente un chiffre assez faible sur le papier, mais il faut bien comprendre qu’ils sont bien plus longs que les tableaux d’un Super Meat Boy si l’on veut pousser la comparaison. Plusieurs checkpoints sont éparpillés dans les niveaux pour nous permettre de ne pas avoir à refaire dans leur intégralité ceux qui poseraient problème. Qui plus est, le titre de la Splashteam joué énormément sur l’aspect speedrun et propose une replay-value assez énorme pour quiconque saura tomber sous le charme du jeu. Enfin, les amateurs d’objectifs complétés à 100% pourront se lancer dans la quête de tous les Splashers éparpillés dans les différents stages.
Lorsqu’il est maitrisé de A à Z et que ses différentes peintures n’ont plus aucun secret pour le joueur, Splasher offre une sorte de spectacle visuel assez impressionnant dans lequel notre protagoniste virevolte dans les airs, éclabousse les parois des murs avec ses différents jets, s’agrippe à certains d’eux, rebondit sur d’autres… Et si l’ensemble n’est pas insurmontable, il faut avouer que certains tableaux pourront finir par poser problème aux joueurs moins aguerris tant ils finissent par demander une certaine maitrise. Le prix de quelques morts ne sera pas de trop afin de mieux appréhender les niveaux… avant finalement d’y revenir pour se confronter aux scores des meilleurs joueurs et tenter de se hisser au sommet des leaderboards.
Verdict : 8/10
Splasher s’impose comme une valeur sûre parmi les titres indépendants de la Nintendo Switch, avec un concept accrocheur et efficace. Ceux qui s’attendaient à un simple platformer en 2D risquent d’être bien surpris tant l’utilisation des différentes peintures mises à disposition demande parfois beaucoup de minutie. Très dynamique et profitant d’une direction artistique franchement sympathique, Splasher met en avant le talent de son concepteur, Romain Claude, ayant également officié sur les derniers jeux Rayman sortis sur console. Un savoir-faire qui ne s’est clairement pas perdu et qui mérite qu’on s’y attarde sans en perdre une goutte.
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