Honnêtement, un conducteur qui ose dire que l’autoroute « c’est super chouette » est un menteur, il n’y a rien de plus ennuyeux que cette invention allemande. Heureusement sur ces voies de l’Enfer il existe des petites aires de Paradis : les stations-service. Là on s’accorde pour dire qu’on a tous notre chouchoute avec son truc en plus, un fast-food, une boutique souvenir, un buraliste, un terrain de jeux, un magasin.. Mais tout y coûte un bras et on est trop vieux pour faire du toboggan. Non les autoroutes c’est vraiment naze.
Test réalisé sur PC grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Rennes – Paris, Vénus – Pluton même combat
Et encore estimons-nous heureux ! Chez nous faire un Rennes – Paris, c’est pénible, c’est cher, mais ça se fait en trois heures. Imaginez maintenant dans l’espace ? Faire un Vénus – Pluton en ligne droite, même à une vitesse démentielle. Ça va devenir un pléonasme à l’ennui. Espérons juste que le capitalisme survivra d’ici là, pour qu’il procure du fun via des stations spatiales, petites toilettes et salles de repos pour les modestes voyageurs, pistes de danse avec DJ pour les plus aisés. On n’y est pas encore, mais c’est déjà ce que propose Spacebase Startopia, manager une station orbitale où la détente et le divertissement se monnaie à prix fort. Enfin, dirons-nous plutôt : « apporter de la vie et de la chaleur, dans l’immensité froide et austère qu’est l’espace », c’est plus vendeur. Toutes les stations sont bâties autour d’une même architecture, une boucle creuse divisée en segments sur trois étages. Chaque étage est dédié à un but spécifique : l’entrée, ou la zone dite basse, est l’espace où les visiteurs viennent et s’en vont, également le lieu où ils dénicheront médecins, salles de repos, déchetterie, usine ou encore commissariat. L’étage médian est réservé aux loisirs, avec local d’arcade, boite de nuit, manèges à sensation forte, etc. Enfin le troisième et dernier étage est l’espace nature, là où les différentes espèces extraterrestres trouveront un coin de verdure, propice à la récolte de plantes et à l’extraction de minéraux, ce qui est bien pratique pour l’usine du premier étage. Également l’expression « pousser les murs » prend tout son sens dans ces stations, car dès que l’emplacement vient à manquer, il suffit d’acheter l’ouverture d’une cloison pour augmenter l’aire de vie.
Le 107.7 de l’espace c’est loin d’être l’ambiance
Cette architecture est bien pensée, ça permet d’y voir clair surtout après les premières minutes, soit une fois que les visiteurs commencent à affluer car ça devient vite le bazar. Alors oui au début ça va, on construit sa petite salle de repos en prenant en compte la longueur puis sur largeur, histoire de pouvoir faire rentrer des éléments obligatoires comme la douche ou des lits, on refait la même opération pour le cabinet médical. Puis surviennent les premiers voyageurs, bien heureux de pouvoir enfin se dégourdir les membres, de se laver ou de manger. D’ailleurs, il arrive que certains soient malades, du coup ils vont faire un saut chez les médecins. C’est à ce moment que les premiers problèmes remontent. D’abord les poubelles qu’il faut obligatoirement recycler grâce à une déchetterie et donc recruter du personnel pour la faire tourner. Ensuite c’est l’ennui qui devient la priorité car se goinfrer de M&M’s ça va deux minutes, il faut quand même pouvoir se bouger ! Du coup, on fonce au second étage construire une boite de nuit, on recrute aussi des DJ, parce que le 107.7 de l’espace c’est loin d’être l’ambiance, alors on s’exécute. Puis voilà ! Après ce sont ces bobo-écolos qui vont réclamer une zone verte bien organiser, histoire d’y déguster des tomates cerises bio. Encore une fois là il faut enrôler une espèce bien spécifique pour entretenir ces jardins.
C’est loin d’être si facile que cela à gérer. De plus ces visiteurs laissent une note, afin d’évaluer la station de façon générale. C’est donc impératif de satisfaire tous les besoins, car déjà cela les fait dépenser des crédits pour votre trésorerie, mais surtout ça donne des points RFS à utiliser dans des recherches pour attirer des clients plus fortunés. Bien sûr qui dit classes sociales hautes dit exigences nouvelles et coûteuses, mais une rentabilité plus élevée. Vous avez dit Anno ? Oui nous sommes dans la même veine en beaucoup plus accessible. Pas de gestion des stocks, de chaînes de production ou autres choses compliquées. Ici, il est avant tout question d’espace à combler proprement (il faut gérer l’air environnant, les passages assez larges, etc..) avec des salles optimisées, créer une production de A à Z pour charmer la population. C’est accessible, mais pas dénué de difficulté. À trop se laisser porter par cette fausse facilité, on arrive à une station encombrée de visiteurs où les maladies se propagent au grès des files d’attente, aux menus larcins qui gâchent l’ambiance générale, voire aux attaques de petits groupes dans le pire des cas.
On passera rapidement sur le mode solo dans lequel une campagne fait office de tutoriel, histoire de dire qu’il est bien fichu et même parfois drôle. On s’attardera plus sur le mode multijoueur et partie libre qui eux sont plus originaux. Ces deux modes sont du pareil au même (on remplace les joueurs humains par de l’IA). L’objectif n’est plus seulement de faire la plateforme rentable de rêve mais d’empêcher celle du copain d’y arriver. Pas question d’avoir un aspect militariste avec construction d’unités, non encore une fois c’est bien plus simple que cela. Il suffit tout bonnement d’envoyer des saboteurs, des pirates ou autres trucs pas très sympas au voisin. Ce sera alors à lui d’avoir les défenses nécessaires ou de bons réflexes pour éviter vos carabistouilles.
Parfois il se cache d’étrange créature sur les ponts supérieur
Verdict : 7/10
Spacebase Startopia est un agréable petit jeu de gestion, pour les néophytes comme les vétérans du genre. Attention cependant aux acharnés qui risquent de vite faire le tour du propriétaire. En solo, il est plaisant d’y observer ses visiteurs déambuler, d’essayer des salles, surtout que les extraterrestres ont de bonnes bouilles et que la direction artistique, qu’elle soit sonore ou visuelle, tient la route. Nous ajoutons une mention spéciale pour les animations. Enfin c’est le multijoueur qui dévoile tout l’humour et la bonne humeur que transpire le jeu surtout en compagnie de bons amis.
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