Après avoir pris un peu de repos durant les fêtes de fin d’année, il est désormais temps de reprendre notre enquête sur les origines de la mystérieuse boîte à musique de Song of Horror, le jeu d’horreur épisodique développé par Protocol Games et édité par Raiser Games. Et une fois encore, l’aventure est loin d’être de tout repos pour le pauvre Daniel Noyer.
Test réalisé sur PC à partir d’une copie numérique non-maudite fournie par l’éditeur
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Épisodes 1 et 2 | Épisode 3 | Épisode 5
Un monastère austère
Comme d’habitude, une petite remise en contexte s’impose avant d’entrer dans le vif du sujet. L’histoire de Song of Horror a commencé lorsque Daniel Noyer, un employé de la maison d’édition Wake Publishing, a été réquisitionné par son patron pour aller enquêter au domicile de Sebastian P. Husher, un de leurs auteurs. Une fois sur place, le protagoniste s’est retrouvé confronté à La Présence, une mystérieuse entité apparemment rattachée à une boîte à musique à laquelle il a réchappé de justesse. Malheureusement, pas de nouvelles de Sebastian qui semble quant à lui avoir disparu. En dépit des risques que cela implique, Daniel s’est toutefois donné un objectif : retrouver le précédent propriétaire de l’objet afin d’obtenir des réponses sur les événements et surtout de mettre fin à ce qui semble être une véritable malédiction. Cela l’a mené à Ariadne LeGrant-Amsberg, à qui il a rendu la boîte à musique sans que cela ne change quoi que ce soit. La réponse n’était donc pas là où il le pensait. C’est pourquoi il s’est lancé dans un plan B : retrouver Sebastian qui doit sans doute pouvoir lui venir en aide. Mais là encore, la tâche est loin d’être aussi aisée que prévu.
Cette nouvelle quête amorcée dans l’épisode précédent continue donc dans celui-ci. Dans ce quatrième épisode intitulé « Le dernier concert », Daniel se rapproche plus que jamais de la position de Sebastian. Ce dernier étant lui-même en quête de réponses à propos de la boîte à musique, il s’est rendu au cœur de l’Abbaye de Ste Cécilia, lieu où le héros du jeu espère bien l’y retrouver. Bien entendu, cela ne se fera pas sans difficultés puisque le monastère a été abandonné en 1912, peu après un certain « concert maudit » au cours duquel la fameuse mélodie de la boîte à musique a été jouée. Comme à chaque fois, le héros est également accompagné de plusieurs autres protagonistes que le joueur peut choisir à sa guise mais qui, rappelons-le, peuvent mourir de manière définitive à tout moment. Parmi eux se trouvent Sophie van Denend et Étienne Bertrand, que l’on a déjà rencontré dans les épisodes précédents, ainsi qu’un petit nouveau : Ernest Finnegan, un archéologue soixantenaire à la retraite.
Tension zéro
Si le troisième épisode avait opté pour une nouvelle formule reposant sur un découpage en plusieurs zones distinctes entrecoupées par des cinématiques destinées à faire avancer la narration, celui-ci revient au format plus classique instauré lors des deux premiers. Passé la cinématique d’introduction et le choix du personnage, le joueur se retrouve plongé au cœur de l’Abbaye pour un certain nombre d’heures, et ce sans interruption. Sans bouleverser ses mécaniques de gameplay, exception faite une fois encore de l’ajout d’un nouveau type d’intervention de La Présence, ce nouveau chapitre de Song of Horror plonge néanmoins le joueur dans un environnement un peu plus vaste que par le passé. Une nouveauté qui sera à plusieurs reprises à l’origine d’un sentiment de déroute plutôt agréable (à condition d’être amateur du genre), tout en sachant que l’aspect linéaire et maîtrisé de la progression reste parfaitement de vigueur. Une belle réussite en somme.
Et puisqu’on ne change pas une équipe qui gagne, ce sont donc à nouveau l’exploration et les énigmes qui sont au cœur de cet épisode, qui apparaît toutefois comme étant plus accessible que les autres. La principale mécanique repose ici dans le fait de trouver des clés destinées à libérer de nouveaux accès tandis que les quelques énigmes présentes se veulent beaucoup moins complexes et travaillées. Cela n’empêche pas la durée de vie de s’allonger quelque peu face à la grandeur de l’Abbaye, qui nécessitera environ 4 à 6h de jeu pour en faire le tour. Malheureusement, malgré l’utilisation d’un environnement et d’un contexte scénaristique très prometteur, la peur n’est toujours pas au rendez-vous. Si vous avez lu les précédents tests vous connaissez la chanson – sans mauvais jeu de mot – : on reste trop habitués aux différentes interventions de La Présence pour que celles-ci ne daignent fonctionner et la nouvelle ajoutée pour l’occasion, baptisée Le Requiem, n’y parvient guère mieux malgré son originalité.
C’est d’autant plus dommage que l’on s’approche à grands pas de la fin de l’aventure et qu’aucune tension particulière ne se fait ressentir, alors même que le jeu nous fait comprendre qu’il est censé y avoir une certaine montée en puissance, surtout en ces lieux. Là où le dernier épisode se terminait en apothéose et nous donnait irrémédiablement envie de découvrir la suite, celui-ci se termine d’une manière bien trop classique et rapide pour marquer l’esprit. Plus encore, on doit se contenter des traditionnelles apparitions de l’entité (en ajoutant une petite nouveauté plus cocasse que dangereuse dans l’éventualité où vous perdez un personnage) là où les documents trouvés ici et là dans l’environnement relatent de véritables horreurs que l’on s’attend à vivre nous aussi au sein de ces murs… en vain.
Charme macabre et spirituel
Pour ce qui est du reste, le jeu continue sur sa lignée et s’en sort relativement bien en nous faisant découvrir un nouvel univers très différent des précédents. Après une maison, une boutique et une université, on se retrouve cette fois-ci dans un monastère abandonné des plus glauques. Cela donne lieu à des environnements et plans de caméra extrêmement réussis dont l’impact est renforcé par un fond sonore à la fois discret et immersif. L’horreur est bel et bien présente et le parfait juste milieu a été trouvé entre le glauque et le macabre, ce qui donne à cet épisode un charme horrifique assez similaire à celui d’un Resident Evil 0 par exemple, malgré le contexte différent. L’hommage aux années 1990 reste donc parfaitement maîtrisé, ce qui n’est malheureusement pas le cas de la technique qui a fait preuve d’un peu plus de faiblesse que dans les précédents chapitres. Clipping, mauvais affichage des textures ou encore multiples bugs, dont un empêchant d’avancer, ont été de la partie et c’est bien dommage.
À l’image des premiers Resident Evil, les clés sont à l’honneur dans le gameplay de cet épisode
Verdict : Sympathique mais paresseux
Après un troisième épisode extrêmement réjouissant d’un point de vue gameplay comme d’un point de vue scénaristique, ce quatrième chapitre de Song of Horror s’apparente malheureusement à un léger retour en arrière. La tension mise en place à la fin du précédent retombe complètement d’entrée de jeu et ne réapparaît à aucun moment tandis que l’expérience en elle-même, tout en restant très plaisante à découvrir, déçoit légèrement par sa simplicité. Avec un environnement tel que l’Abbaye et surtout, à l’approche de la fin du jeu, on aurait pu s’attendre à un peu plus. Espérons que l’épisode final, attendu pour le mois de mars, saura nous proposer quelque chose de plus complet et de plus costaud afin de marquer le coup.
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