Après avoir envoûté les joueurs sur PS3, Xbox 360 et PC il y a maintenant plus de deux ans, Sleeping Dogs revient sous la forme d’une Definitive Edition à l‘instar de Tomb Raider. Sur le papier, Square Enix entend une nouvelle fois proposer des améliorations (notamment graphiques) et l’intégralité des DLC pour cette monture destinée aux consoles de nouvelle génération. Le « remaster » vaut-il donc le détour ? Notre réponse dans ce test.
PROFESSEUR SHEN
[dropcap]N[/dropcap]é à Hong Kong, Wei Shen est un homme qui a vécu une enfance tourmentée par des problèmes familiaux. Abandonné par son père, il est contraint durant son adolescence de déménager à San Francisco dans le but d’aider sa sœur à vaincre ses addictions à la drogue. Un gros problème qui ne sera malheureusement jamais résolu lorsque cette dernière tombe dans l’enfer des triades et succombe d’une overdose. À la suite de ce tragique événement, Wei va décider de suivre une formation de policier avec comme véritable dessein un désir de vengeance inavouable. Ainsi de retour dans sa ville natale, notre protagoniste va être réquisitionné par le directeur et les lieutenants de la police départementale de Hong Kong pour démanteler le gang des Sun On Yee. Et pour ce faire, Wei Shen va devoir endosser la dangereuse responsabilité d’inspecteur infiltré. La tâche n’est à vrai dire pas si ardue pour lui car on peut l’assimiler à un caméléon tant il connait avec excellence la culture chinoise et américaine. S’aidant donc de ses mauvaises relations qu’il a pu forger durant sa jeunesse, Wei va entrer dans le cercle des triades afin de monter les échelons et dénoncer en secret tous les chefs sans merci.
Ce synopsis, clairement inspiré des bons vieux films d’action hongkongais, est alors assez original puisqu’il nous met entre deux camps totalement opposés moralement. Si on ne peut certes pas choisir sa voie à tout moment, l’histoire a de quoi nous accrocher avec ses diverses missions allant de la simple enquête à la course poursuite à toute allure. Les rebondissements sont là et l’intrigue, agréable et plutôt bien ficelée, nous met face à un fort personnage qui mène à bien sa mission mais aussi se lie dangereusement d’amitié avec ses supposés ennemis.
UN PERSONNAGE QUI NE RIZ PAS
[dropcap]S[/dropcap]leeping Dogs offre une multitude de possibilités à l’instar des open-world de ce genre. S’il est impossible de ne pas faire le rapprochement entre la licence et GTA ou Saints Row, des différences sont fort heureusement notables. Par exemple et contrairement à ses homologues, Sleeping Dogs joue plus sur les affrontements à mains nues que sur les fusillades, un choix compréhensible en vue des restrictions d’armes à feu à Hong Kong. Et ce n’est pas plus mal ! Si les échanges de tirs sont tout ce qu’il y a de plus classique, les connaissances de Wei en arts martiaux rendent les règlements de compte assez intenses en empruntant les mécaniques d’Assassin’s Creed ou Batman Arkham. Les enchaînements violents de kung-fu – où le contre est maître et les os se brisent – sont réussis sans oublier les coups finaux jouissifs utilisant l’environnement : ventilateur, four, porte de voiture, harpons ou même aquarium.
Notre personnage peut améliorer ses capacités en trouvant des statues éparpillées sur la carte, mais aussi en engrangeant de l’expérience de Police ou de Triade. En effet, ces deux jauges sont influencées par les actions que vous mènerez au cours de vos missions principales ou secondaires. Du côté justice, il faudra faire attention à ne pas tuer des innocents ou causer de trop lourds dégâts matériels, tandis que du côté gang ce sera la violence pure et dure qui sera récompensée. Dans les deux cas, les aptitudes obtenues vous seront tout aussi utiles : moins de recul en tirant ou une meilleure résistance par exemple. Votre santé peut aussi augmenter et vous pourrez débloquer des bonus en priant à des autels cachés ou en améliorant votre réputation après avoir rendu service aux citoyens. Wei Shen est donc loin d’avoir dit son dernier mot et on se demande même par quel miracle il réussit à suivre à toutes les péripéties dans lesquelles il est embarqué.
HONG KONG EN 1080p
[dropcap]L[/dropcap]’originalité de Sleeping Dogs se situe également et avant tout dans son cadre, Hong Kong, qui est une incroyable bouffée de fraîcheur parmi les éternels clichés américains vus et revus. La ville est juste vivante, dépaysante et d’un charme qui intensifie l’immersion. Il suffit de partir en exploration pour voir la diversité du décor avec les marchés, entrepôts, temples, quartiers d’affaire et compagnie. La map n’est sans surprise pas aussi grande qu’un GTA, mais est assez satisfaisante et surtout très agréable à parcourir. Le souci du détail est d’ailleurs impressionnant quand on voit les PNJ agir dans des situations pourtant anodines comme manger, discuter voire même arroser des plantes.. Remarquez qu’à présent Hong Kong est beaucoup plus dense que sur les consoles précédentes. Autant sur PS3 la ville paraissait déserte, sur PS4 vous croiserez quasiment tout le temps des personnages même si on est loin du monde réel et de la surpopulation.
D’un point de vue technique, cette Definitive Edition affiche maintenant la glorieuse résolution de 1080p. Les améliorations graphiques sont effectivement au rendez-vous avec une meilleure luminosité et une météo bien plus réaliste. Mais comme plusieurs titres next-gen, on remarquera avant tout cela dans les phases de nuit, sous la pluie par exemple, qui sont en contradiction avec le jour. Les textures sont plus lisses mais restent malheureusement les mêmes que la version originale. Si le tout reste clairement supérieur à la PS3 et la Xbox 360, la claque graphique n’est pas là et les joueurs PC qui jouaient avec une configuration maximale ne verront peut-être pas cette différence. Quelques bugs ont été aussi constatés et surtout des ralentissements par moments qui ne sont heureusement pas choquants sur le long terme. Retenez donc que Sleeping Dogs est joli mais qu’il est loin de fournir une révolution visuelle et n’est pas dénué de défauts.
Petite mention à la bande-son qui se marie à merveille avec l’ambiance globale du jeu. Les radios des véhicules seront aux goûts de tout le monde avec autant de rap, que de metal ou qu’évidemment de musique classique. Les doublages sont excellents avec des acteurs qui parlent anglais mais aussi cantonnais, on s’y croit !
UN CONTENU AUSSI GROS QU’UN ROULEAU DE PRINTEMPS ?
[dropcap]C[/dropcap]e sont ainsi 20 heures de jeu qui vous attend pour la campagne, et une trentaine si vous souhaitez obtenir le 100% pour le jeu de base. De nombreuses missions annexes très sympathiques et plusieurs coffres et objets disséminés sur l’intégralité de la carte vous occuperont une fois l’histoire terminée, mais il faut avouer que la durée de vie n’est pas exceptionnelle pour une licence de ce type. La nouvelle édition comprend par ailleurs la totalité des 24 DLC sortis en plus et concernent aussi bien la personnalisation que des quêtes supplémentaires. Si vous pouvez déjà habiller Wei à votre façon avec plus d’une centaine de vêtements, ceux ajoutés contiennent des costumes pour le moins loufoques, dont votre double tout en bronze, un tenue yakuza ou même Hitman de la tête (oui, chauve avec le code-barres) au pied. Dans les véhicules bonus on retient la moto tenant sur un nuage magique !
Mais surtout, les deux extensions les plus importantes sont incluses. Cauchemar à North Point vous confronte à une horde de Jiangshi, sorte de démons-vampires de la culture chinoise, dans une partie de la ville où les habitants sont devenus morts-vivants et les véhicules explosent à volonté. L’Année du Serpent lui, remet Wei dans un costume de policier pour traquer les membres d’une secte terroriste pensant que l’apocalypse est proche. De quoi allonger un peu plus l’expérience de jeu même si la deuxième histoire est tout de même plus intéressante. On reste quand même un peu sur notre faim au point de regretter que le prochain spin-off Triad Wars ne soit que sur PC.
VERDICT : 8/10
S’il est semblable à GTA, Sleeping Dogs offre un dépaysement sans précédent grâce à un Hong Kong vivant et divertissant. Arts martiaux et parkour nous plongent dans une histoire assez intéressante mettant en scène un personnage déchiré entre son rôle de policier et son infiltration dans les gangs impitoyables. Cependant, cette Definitive Edition se révèle être plus rentable pour les 24 DLC qu’elle contient que pour l’amélioration visuelle qui ne sera pas impressionnante pour les joueurs PC. Le titre est donc indispensable que dans le cas où vous n’y avez jamais touché.
sylvain tremblay
23 octobre 2014 at 21 h 47 minSleeping Dogs : Definitive Edition ,a prix fort et encore avec des sous titre en Français
Quentin Reyes
23 octobre 2014 at 22 h 47 minouai
Maxime Monnier
24 octobre 2014 at 17 h 45 min» sympa » sûr P.S.3 et sans vraiment plus sur P.S.4!!