C’est aux côtés de l’éditeur Konami que le studio Uzuka fait une entrée dans le paysage vidéoludique, et plus précisément avec son action-platformer Skelattack. Une démarche quelque peu surprenante de la part de la firme japonaise qui n’a pas pour habitude de financer beaucoup de titres indépendants. Mais peut-être ont ils vu en Skelattack un jeu qui en valait la chandelle ? On s’est rendu dans l’au-delà en compagnie de Skully et de sa chauve-souris, Imber, pour vous rapporter toutes nos impressions.
Test réalisé sur PlayStation 4 Pro grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Bienvenue dans l’au-delà, à Aftervale
Dans Skelattack, les joueurs et joueuses sont amenés à incarner un squelette du nom de Skully. Il est accompagné d’une chauve-souris très sarcastique et surtout très fidèle : Imber. Alors que ce premier vient d’arriver dans l’au-delà et plus précisément à Aftervale, une tâche importante l’attend : ayant tout oublié de son passé, il doit, comme tous les autres habitants, entreprendre un rituel afin de retrouver les souvenirs de son existence humaine. Pénétrant dans un tout premier donjon faisant office de tutoriel pour le jeu, Skully est arrêté en plein chemin car l’alarme d’Aftervale retentit. Des Humains ont pénétré dans les lieux et sont à la recherche d’un artefact rare et puissant, la Flamme Bleue, soit une source d’énergie très importante. Par la même occasion, ils kidnappent le doyen du village, Elzedon. Bien évidemment, Skully ne compte pas les laisser faire et se met donc à les pourchasser.
Si le scénario du titre d’Uzuka peut se résumer à ces quelques lignes, il tend à être agrémenté au fil de l’aventure et surtout à mesure des rencontres faites au cours des niveaux. Ce qui est plutôt agréable sans pour autant véritablement transformer en profondeur le fil narratif. Notons d’ailleurs que le titre se voit parfois un peu trop bavard et surtout que tous les dialogues sont en anglais, le jeu ne profitant pas (encore) d’une localisation française. Il ne faut pas être bilingue en anglais pour comprendre l’essence du propos mais cela pourra peut être en rebuter certains. Vous voilà prévenus. C’est davantage du côté de son gameplay que tout le sel de Skelattack réside, pour le meilleur comme pour le pire.
Un platformer qui brille de mille feux ?
Dès le lancement du jeu, un écran titre nous indique que Skelattack se veut être une proposition de renouveau quant au genre dungeon crawler. Et c’est un tantinet le cas tant il ne reprend pas les codes habituels de ce type de jeu, notamment la vue à la première personne ou les combats au tour par tour. On retrouve tout de même l’idée d’exploration de niveaux quelques peu labyrinthiques, avec des passages et chemins cachés, qui pimentent un tant soit peu notre exploration et l’aventure plus généralement. Pour le reste, cela s’arrête là : Skelattack se veut davantage être un action-platformer en réalité. L’aventure se dessine sur 6 niveaux à l’ambiance tout à fait différente pour chacun d’entre eux, et on se plaît nettement à les explorer pendant quelques heures. Pour autant, il est relativement rapide de boucler Skelattack, il convient de le savoir. La durée de vie étant assez convenable pour son prix, soit 19.99 euros environ.
En termes de mécaniques de jeu, Skelattack fait principalement dans le classique tout en apportant sa propre touche. On retrouve évidemment des commandes somme toute assez simples, soient Carré pour attaquer avec l’arme, X pour sauter et double sauter, ou bien le joystick pour les déplacements. Autant dire que le tout est réellement instinctif jusque là. Sans oublier qu’Imber, notre chauve-souris, nous accompagne tout du long et peut nous aider selon les situations rencontrées, faisant ainsi voler Skully à travers les niveaux et séquences de puzzle. Malgré tout, Skelattack propose une autre commande qui peut déstabiliser un tantinet les aficionados du genre : pour les sauts muraux, il suffit simplement d’appuyer une fois sur X puis de se diriger vers la gauche et la droite avec le joystick ou les flèches directionnelles (d’ailleurs, on vous recommande de jouer davantage avec cette deuxième possibilité), à l’inverse d’autres titres comme Indivisible qui demandent nécessairement de rappuyer sur la touche liée au saut à chaque fois. Si cette mécanique n’est pas révolutionnaire dans le paysage vidéoludique, elle demande tout de même un petit temps d’adaptation tant on a encore souvent tendance à marteler la touche X à chaque saut. Après cette période passée, et une fois le gameplay pris en main, on se plaît véritablement à gagner en efficacité et en vitesse.
Par ailleurs, Skelattack a cette aura metroidvania et Souls sans en avoir pour autant la difficulté. En effet, tout au long de l’aventure et selon les niveaux visités, nous avons accès à des flambeaux. Comme les feux de camp, ils signalent un checkpoint. Et ils sont relativement nombreux dans le titre d’Uzuka, ce qui révèle un souhait d’accessibilité net pour le jeu. Il nous est tout de même arrivé de buter sur un passage pendant plusieurs minutes, mais reprendre sa progression à quelques mètres est réellement bienvenu et surtout agréable pour ceux n’ayant pas l’habitude de try-hard des platformers. Ramasser les gemmes proposés dans le jeu n’est pas non plus obligatoire et attirera probablement davantage l’attention des joueurs habitués au genre que les autres puisqu’on peut se permettre de les louper. Bien évidemment, c’est dommage mais cela n’impacte pas tant que ça le reste de l’aventure. On est ainsi assez loin d’une difficulté à la Celeste mais le soft tend quand même à devenir de plus en plus difficile, niveau après niveau, proposant alors un challenge équilibré. Ainsi, en résumé, Skelattack se veut très probablement être un platformer accessible à tous les joueurs et toutes les joueuses, en mettant en avant une difficulté progressive, sans pour autant être ultra exigeant. Un compromis et un équilibre plaisants.
Une aventure fun et pour tous
Ce que l’on retiendra surtout de Skelattack, et ce qui fait très certainement sa marque de fabrique, c’est la direction artistique. Les visuels étant des sprites dessinés à la main, avec des couleurs chatoyantes sans pour autant être trop saturées, on a eu beaucoup de plaisir à découvrir les niveaux, les personnages et les différentes ambiances qui se dégagent des espaces visités. On a ainsi accès à un panel de personnages tiers assez intéressants, à l’image du Roi des Rats qui fait invariablement penser à Ratigan dans le dessin animé Basil Detective Privé par exemple. À l’inverse, le bestiaire ennemi nous a semblé bien travaillé mais assez redondant malheureusement. Autant dire Skelattack saura attirer grâce à ses visuels tout bonnement funs et mignons. Il se prête ainsi très bien à tous les âges. Et si nous ne pouvons décemment pas terminer un test sans parler de la bande sonore, là non plus le soft ne brille pas de mille feux même si l’ensemble est sympathique en somme. C’est bien dommage car les premiers sons entendus étaient forts agréables, mélodieux et rythmés juste comme il fallait. Malgré tout, ça tend à se répéter et on finit par ne plus y faire tant attention que cela.
Verdict : 6/10
Skelattack a donc tout du jeu sympathique à découvrir entre deux AAA grâce à son gameplay et à sa direction artistique. Pour autant, il ne brille pas non plus de mille feux pour un action-platformer tant la concurrence est assez rude. Il possède tout de même de bonnes idées et saura divertir les joueurs et joueuses pendant quelques heures, sans pour autant les accrocher et leur donner envie d’y revenir incessamment, malheureusement.
Laisser un commentaire