Fut un temps, les jeux vidéo représentant les sports extrêmes étaient assez présents. On pense notamment aux nombreux opus Tony Hawk sur les anciennes consoles (PS2 par exemple), les opus SSX ou bien ceux labellisés Matt Hoffmann et bien d’autres. Depuis cet « âge d’or » du sport extrême dans le milieu du jeu vidéo, nous sommes un peu moins gâtés de ce côté-là. En dehors de la fameuse licence Skate, qui a su se faire une très bonne place dans le cœur des joueurs amateurs de cette discipline, c’est un peu vide malheureusement. Dernièrement, nous avons pu voir un nouveau regain d’intérêt pour ce sport grâce au remake de Tony Hawk’s Pro Skater 1+2 sur PS4, l’arrivée de la simulation Skater XL… sans oublier, Skate City. Ce dernier, du studio Agens et de Snowman, était déjà disponible sur smartphones depuis 2019. En ce début de 2021, le titre s’offre un portage sur PC et consoles. Évidemment, on a sauté sur l’occasion pour aller taper des tricks à tout va.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique (version PS4) envoyée par l’éditeur
Skate or Die
À mi-chemin entre le style arcade de la licence Tony Hawk’s et l’aspect simulation de Skater XL, Skate City parvient à trouver sa composante : proposer du challenge tout en ayant un aspect très « chill ». Tout d’abord, et au début de l’aventure, nous sommes invités à façonner notre skater. Si l’éditeur de personnage est réellement très restreint, après s’être lancé dans l’aventure et découvert la teneur du titre, on se rend très vite compte que ce n’est pas là que réside l’essentiel. Il s’agit davantage d’effectuer des rides propres que d’avoir un style impeccable. Alors team baggy ou jean slim, peu importe ! Par la suite et en fonction de sa progression, il sera possible d’améliorer les compétences de son skater (saut, vitesse, rotation, etc.) ou bien de lui attribuer des tricks spéciaux (Melon Grab, Airwalk, etc.). Un élément de gameplay qui est le bienvenu. Pour l’heure, direction la rue pour claquer ses meilleures figures avec les explications centrées sur la proposition de gameplay de Skate City.
Le titre propose aux joueurs et aux joueuses d’explorer trois villes différentes : Los Angeles, Oslo et Barcelone. En les débloquant au fur et à mesure de sa progression grâce à la monnaie in-game, on accède ainsi à un nouveau panel de défis à réussir à chaque fois. On en compte une vingtaine par ville, en plus du mode skate libre comportant également des objectifs. Dans ce dernier, les objectifs ne sont pas marqués à l’écran mais dans le menu. Certains d’entre eux vous demanderont d’effectuer une figure bien précise au dessus d’un spot défini, réussir des combos et autres. En ce qui concerne les défis, le tout est assez hétéroclite et complémentaire : on passe de course à finir en première position, à un scoring à réaliser ou bien une liste de tricks à placer. Tout cela avec un timer précis. Évidemment, il y en a d’autres mais on vous garde toute la surprise. Notez d’ailleurs que parfois ça se corse un peu au sens où le défi vous demandera d’effectuer des tricks que vous devrez au préalable avoir mémorisé puisque le jeu ne vous donnera aucune indication. Par ailleurs, chaque défi comporte en lui-même trois sous-objectifs, tels que « effectuer 3 check-list », « marquer 2000 points » et « marquer 6000 points » pour donner une idée. Ces derniers réalisés, on obtient les trois étoiles et encore plus de monnaie pour débloquer les villes ou acheter des vêtements à la boutique. Pour autant, rien n’est facile : en fonction du défi et du terrain présélectionné, il faudra avoir un très bon timing. Par exemple, un défi demande d’effectuer des tricks du style Hardflip, KickFlip, etc. (on vous épargne la liste complète tant le panel de figures est vraiment complet) mais si l’on se retrouve sur une section faites de spots de grind, ça va se corser. Skate City exige donc à chacun de s’adapter et surtout de gérer un timing précis, demandant parfois d’anticiper son ride avant la première poussée sur la planche. Mention spéciale pour l’aspect très street, d’ailleurs.
Autant nous avons fortement aimé le fait de retrouver un jeu de skate avec de réels objectifs et de bons défis, autant le constat est tout de même là : après une poignée d’heures on a vite traverser l’ensemble. En soi, cela ne nous a pas réellement dérangé tant Skate City se veut d’abord être un jeu reposant que l’on savoure par petites sessions. Pour rappel, il était d’ailleurs sorti au préalable sur smartphones, une plateforme adéquate invitant à venir et revenir sur un jeu pour des courts moments. Le ressenti est le même avec le portage sur PS4. D’ailleurs, c’est tout à fait agréable de se lancer dans deux ou trois runs sur Skate City, après avoir effectué une grosse session sur un autre jeu. Skate City est comme une petite bouffée d’air frais, tout en ayant ce soupçon de challenge, ce qui nous a franchement plu.
Du côté des commandes, Skate City se rapproche de la licence Skate en demandant aux joueurs de manipuler les deux joysticks plutôt que les touches. Le joystick de gauche est attribué aux figures avec le tail, celui de droite avec le nose. Ainsi, en des termes plus simples, en poussant le joystick de gauche vers le haut, on effectue un ollie. Avec celui de droite, et selon le même mouvement, vous ferez un nollie. Les gâchettes L2 et R2 servent au Manual et au Nose Manual. L1 et R1 permettent les rotations à 180 ou 360°, en fonction du nombre d’appui sur ces touches. La X, elle, permet tout simplement de pousser la planche et donc d’avancer. Une gymnastique qui s’éloigne ainsi des touches arcades de Tony Hawk’s mais qui offre des sensations beaucoup plus grandes et justes. On notera en plus l’ajout d’un éditeur de vidéo avec l’une des flèches directionnelles, ce qui offre un petit plus à tous ceux désirant immortaliser leur meilleure run. Dans l’ensemble, le gameplay pensé et ça fonctionne très bien en jeu : si on chute, c’est de notre faute et non du jeu tant c’est bien maîtrisé et équilibré côté figurines et plaquage de tricks.
Ride, Tricks & Minimalism
Skate City, c’est aussi une direction artistique bien spécifique. Avec un aspect très minimaliste, le titre de skate offre une DA épurée de toutes fioritures et possédant un panel de couleurs très pastel. Les deux fonctionnent très bien ensemble et offrent des paysages agréables à l’œil. Notons tout de suite que les environnements sont suffisamment diversifiés entre les trois villes pour ne pas rendre le soft trop répétitif. Encore une fois, l’essentiel n’est pas la justesse des proportions de votre skater ou même des personnes se promenant dans les rues, mais plutôt la justesse du gameplay. Ce point, nous l’avons dit, est maîtrisé. Ce n’est donc pas si dérangeant que cela de ne pas avoir un spectacle avec des graphismes d’une qualité élevée sous les yeux. C’est d’ailleurs la marque de fabrique du jeu et le parti pris nous a bien plu. Cela entre dans l’idée très « chill » de la proposition vidéoludique. D’ailleurs, on notera que la bande originale respecte également ce code puisqu’on a le droit à des compositions musicales de type lofi-hop avec des beats doux mais rythmés.
Le point sur lequel nous sommes obligés de revenir avant de dévoiler le verdict est le fait que le soft se joue en scrolling horizontal. Nous sommes donc très loin des mondes ouverts ou même couloirs de d’autres licences, et pourtant ça fonctionne tout aussi bien. Une première (véritablement) pour votre fidèle servante qui a bien souvent l’habitude de mette les mains dans de plus grosses licences de skate. Pour autant, les sensations sont bonnes et le scrolling horizontal marche assez bien. On ressent véritablement l’impression de devoir effectuer des runs précises afin de récupérer davantage d’étoiles et argent in-game car les spots de gap ou de grind ne sont pas si nombreux que cela. D’autant plus que cela demande certains réflexes aux joueurs car on ne voit pas énormément en avance ce qui arrive. Si le level design est maîtrisé, on notera toutefois que certains parcourent s’adaptent un peu moins aux défis demandés dans certains cas.
Notons finalement que la version PS4 du soft ne souffre absolument pas de problèmes techniques, selon notre propre expérience. Nous n’avons pas noté d’aliasing, freezes ou de bugs. Le jeu est vraiment fluide, avec des temps de chargements assez courts et une bonne réactivité. D’autant plus que Skate City ne demandera pas énormément de place sur votre espace de stockage car il est vraiment léger.
Verdict : 6/10
Avec une direction artistique minimaliste et épurée, faisant fi des fioritures, mais disposant tout de même d’une aura très agréable, Skate City a un gameplay assez intéressant pour un jeu de skate : le tout se maîtrise aux joysticks, dispose d’un panel juste de tricks et du challenge grâce aux défis et différents objectifs. On aurait bien évidemment aimé avoir accès à plus de contenu, même si c’est déjà relativement satisfaisant. Se prêtant davantage à des petites sessions de jeu, Skate City est un indé’ plaisant à parcourir pour tous les amateurs de la discipline.
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