Financé avec succès sur Kickstarter en atteignant tous ses objectifs, Shovel Knight s’est rapidement imposé comme un titre indé incontournable, obtenant une multitude de récompenses par la presse spécialisée. Sous sa déclaration d’amour aux jeux retros – une pratique de plus en plus courante de nos jours – la pépite plate-formes de Yacht Club Games est avant tout une agréable surprise qui réussit brillamment à se sortir du lot. Et désormais, c’est sur PlayStation.
POUR LA GLOIRE DE LA PELLE !
« V – Tu ne reculeras pas devant l’ennemi. »
C’est sur ce simple extrait du code de la chevalerie qu’on pourrait introduire notre valeureux protagoniste dont le jeu tire son nom : Shovel Knight. Car oui, aussi étonnant que cela puisse paraître si on traduit de l’anglais, il s’agit bien de votre arme principale. Fini les traditionnelles épées, vous vous battez en tout sérénité ici avec… une pelle. Et un peu de respect s’il vous plaît ! Car si le concept est à priori dérisoire, il faut admettre que le rendu est bien plus efficace et fatal que prévu. Après tout, comme on dit, il ne faut pas juger un livre par sa couverture.
Mais pourquoi partir à l’aventure avec un tel outil ? Pourquoi risquer sa vie à franchir une succession d’obstacles avec autant de volonté ? Parce qu’outre ses vertus de chevalier, Shovel Knight est aussi un homme ordinaire qui désire sauver ses proches quand l’occasion se présente. Et lorsque sa bien-aimée Shield Knight se fait enlever par l’Enchanteresse, qui sème par la suite le chaos dans les contrées avec sa magie noire, il n’a jamais été question d’hésitation ou de réflexion. Il doit y aller, pour ses sentiments mais aussi pour les pauvres villageois qui n’ont rien demandé. Après tout, il n’est pas là pour rouler des pelles mais pour triompher du mal.
UN HOMMAGE MAIS PAS QUE
Fortement inspiré de classiques sur NES, Shovel Knight n’en garde que les qualités. Quelques minutes in-game suffisent pour se rendre compte du soin apporté par Yacht Club Games afin de garder cette touche d’authenticité. Grâce à la puissance de nos consoles, le jeu met de côté tous les bugs techniques de l’époque et ajoute, par exemple, des tons de couleurs supplémentaires à l’écran. En tire-t-il profit pour autant ? Non. Il faut partir du fait que le titre a été conçu dans l’idée de paraître volontairement « vieux ». Un point qui se traduit à la perfection avec la magistrale bande-son qui a été composée afin d’être, pour la petite anecdote, lisible dans son intégralité sur une véritable console NES ! En voici un extrait avec le thème du premier niveau :
Shovel Knight est en fait le paradis sur terre pour toute personne un poil nostalgique. Et il serait dommage de ne pas vouloir y toucher à cause de son aspect retro, à moins d’y être fatalement allergique.
ÇA PELLE MARCEL ?
Au fond, le jeu est très facile d’accès et divertissant. Les commandes se comptent sur les doigts d’une main, avec la possibilité de sauter avec le bouton croix, de frapper avec le bouton carré et de placer sa pelle vers le bas en guise d’attaque via la croix directionnelle (à la manière de Duck Tales). Notre ami Shovel Knight peut également acheter des reliques lui permettant d’effectuer des actions spéciales, comme lancer des boules de magie ou planer sur une courte distance, certaines étant à trouver au préalable dans les niveaux.
Parlons-en du monde d’ailleurs. La carte de Shovel Knight est divisée en portions, à l’instar de Super Mario Bros. 3, où chacune se termine par un boss spécifique. Volcan, château fort, cimetière… Notre chevalier sera amené à parcourir des environnements variés et originaux introduisant des ennemis aussi différents les uns des autres. Bien qu’étant retro, Shovel Knight n’est pas des plus punitif envers le joueur (c’était plus dur avant ?). Plusieurs checkpoints sont judicieusement placés, dans la mesure où il y a un nombre illimité de vie. En revanche, lorsque l’on meurt, on perd une partie de sa précieuse monnaie, nécessaire pour acheter des améliorations, qu’il faudra par la suite récupérer à la manière d’un Dark Souls. La difficulté est ainsi bien dosée sans pour autant devenir frustrante.
DU CONTENU CHEVALERESQUE
Il vous faudra entre 8 et 10h pour venir à bout de Shovel Knight une première fois, en prenant son temps. Une durée de vie honorable qui n’est pas pour autant colossale. Le chiffre s’allonge un peu plus si vous comptez le terminer à 100% en obtenant tous les objets et partitions de musique. En revanche, il s’agit d’un titre qu’on recommence avec plaisir via le New Game+, d’autant plus qu’un sacré tempérament est requis pour espérer le platiner.
On note aussi que 4 DLC sont prévus, avec notamment un mode co-op et des campagnes exclusives dans la peau des boss vaincus, le tout gratuitement. Pour la PlayStation, Shovel Knight est encore plus généreux avec la fonction cross-buy et cross-save pour PS4/PS3/PSVita, ainsi qu’un bonus inédit très sympathique : un affrontement optionnel avec Kratos en personne.
VERDICT : 9/10
Shovel Knight est la meilleure preuve existante à ce jour qu’un jeu n’a pas besoin de posséder des graphismes bluffants pour être excellent. Étonnant, drôle et joli, la création de Yacht Club Games est un fabuleux hommage à l’ère de la NES qui touchera le coeur des nostalgiques voire plus. Car ce cocktail divertissant, presque sans défaut, vaut la peine d’être essayé par qui que ce soit. Un indispensable dans le cercle des titres indés.
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