Cela fait maintenant des années que le reboot de la tant appréciée licence Tomb Raider est lancé, avecave sortie du premier opus en 2014, puis sa suite intitulée Rise of the Tomb Raider en 2016. Après une pause de deux ans, Square Enix, en collaboration avec Eidos Montréal, remet l’héroïne brune sur le devant de la scène vidéo-ludique avec le troisième opus sorti il y a plus d’une semaine, Shadow of the Tomb Raider, disponible sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Après de nombreuses heures de jeu aussi incroyables que parfois stressantes, voici toutes nos impressions dans ce test.
Test réalisé sur Playstation 4 grâce à une version numérique envoyée par l’éditeur.
Pas le temps de poser une ambiance particulière, le jeu démarre sur les chapeaux de roue et plonge le joueur tout droit dans l’action. Alors que le soft s’ouvre à peine aux yeux des joueurs, nous découvrons Lara Croft, accompagnée de son fidèle acolyte Jonah. Partis tous les deux à la recherche d’une relique, ils se sont rendus au Mexique, là où les Trinitaires, menés par le Docteur Dominguez, les attendent de pied ferme. Ils devront donc échapper à leurs griffes, et surtout à leur arsenal complet d’armes à feu, pour espérer découvrir le chemin menant tout droit à cette dite relique. Et leurs réponses se situent non pas au Mexique mais sur une île des Caraïbes, finalement. Les Trinitaires toujours sur leur dos, ils parviennent à déchiffrer les différents indices et rejoignent le Temple de la Lune, de la déesse Maya Ixchel. Là, Lara y découvre une dague antique. Egoïsme ou pure impulsivité, elle fait fi des menaces écrites et peintes sur les murs parlant d’une malédiction Maya et décide de s’emparer de la dague. C’est alors qu’elle déclenche l’Apocalypse, dont la première manifestation est un tsunami qui se répand sur Cozumel tuant ainsi des milliers de personnes. Abattue par cette nouvelle tragique, Lara Croft hésite à tout abandonner, avant que Jonah ne l’enjoint à tout réparer avant de mettre fin à sa carrière de pilleuse de tombe. Sur ses lourdes épaules reposent ainsi le destin de plusieurs personnes, villes et villages, civilisations, en proie à l’Apocalypse. L’aventure commence alors véritablement au Pérou et plus précisément dans la jungle péruvienne après un accident en hélicoptère, pour Lara Croft qui devra, coûte que coûte, réparer ses torts et rétablir l’ordre dans le monde. Rien que ça, oui ! Autant vous dire que l’histoire de cet opus est très franchement intéressante et réussira très probablement à vous captiver pendant toute l’aventure, qui reste tout de même assez courte puisqu’il est possible de terminer le jeu en seulement 12-15 heures.
Du sublime à l’état pur
Avant même de s’intéresser aux mécanismes du jeu, arrêtons nous un instant pour parler de ce qui saute aux yeux dès le lancement : les graphismes et la bande sonore. Si ces éléments sont essentiels mais malgré tout souvent laissés pour contre par les joueurs, les graphismes et la bande son de Shadow of the Tomb Raider sont de véritables pépites pour les yeux et les oreilles. Expliquons-nous. Dès le début du jeu, une fois dans la jungle péruvienne, Lara Croft doit retrouver son équipement et Jonah dont elle a perdu la trace. Evidemment ce ne sera pas chose aisée, tant les obstacles sur le chemin sont nombreux : les Trinitaires, les animaux, etc. C’est à ce moment précis, lorsque nous sommes plongés dans cette jungle, que l’on en prend littéralement plein les oreilles. Les développeurs ont fait un travail considérable quant aux bruits d’ambiance et bruitages (oiseaux, animaux, etc). L’impression de réalisme, via les bruitages, est belle et bien présente et apporte une crédibilité considérable au jeu. L’immersion est totale. Par delà cet aspect, les musiques choisies sont également incroyables. Selon les séquences, qu’elles soient in-game ou que ce soit dans les cinématiques, les musiques peuvent soit être épiques, soit plus douces, soit plus nerveuses. Et à chaque fois, elles font mouche pour le joueur !
Les joueurs en prennent certes plein les oreilles mais surtout plein les yeux. Comme c’était déjà un peu le cas avec Uncharted 4 de Naughty Dog, ici, avec Shadow Of the Tomb Raider, nous percevons nettement la pleine puissance de la Playstation 4 (et encore, le test n’a été effectué ni sur une Pro, ni sur un écran 4K), bien que le jeu soit encore plus optimisé sur Xbox One X selon les dernières informations. Autant vous dire que les paysages qui défileront sous vos yeux tout au long de l’aventure et via les lieux à découvrir (Mexique, Pérou etc) sont vraiment somptueux. Ils peuvent également être très sinistres, voire glauques par moments, notamment avec les séquences dans les tombeaux, dans les grottes, et les plans sous-marins mais c’est un aspect sublime du sinistre. Et les effets de lumière, au premier plan ou même au dernier plan, y sont pour beaucoup et tendent à rendre toutes les scènes d’une qualité extraordinaire. Là encore, chapeau bas aux développeurs de chez Eidos Montréal qui arrivent à jouer sur les effets de lumière, ou encore les placements et mouvements de caméra, apportant alors un jeu d’une richesse et beauté incroyable pour les yeux.
Du renouveau ?
S’agissant d’une suite directe aux deux précédents opus de la trilogie, Shadow of the Tomb Raider ne prend pas énormément de risques tant les développeurs n’ont pas joué sur l’innovation ni sur l’originalité. Dès sa sortie et après quelques heures de jeu, les joueurs se plaignaient déjà du manque d’innovation de cet opus, puisque les mécanismes sont relativement semblables à ceux de Rise of the Tomb Raider. On ne va pas vous mentir… oui, c’est bien le cas. Dans un autre sens, ce n’est peut-être pas plus mal car si les développeurs n’ont certes pas insufflé de renouveau à cet opus et restent dans la ligne directrice de la licence, cela semble être dans le but de mieux la peaufiner et la sublimer, touche par touche, via les graphismes, la bande son
et les mécanismes de jeu mieux maîtrisés. Le système de touches est très semblable à celui développé dans les opus précédents. Il en va de même pour les actions à effectuer : saut simple, double saut sur une paroi, lancer de grappin pour se balancer dans les airs et atteindre la plateforme suivante, utilisation du grappin sur les surfaces appropriées ou encore ouverture de brèche à l’aide de ce même outil… Il est d’ailleurs toujours possible de s’équiper d’une arme à feu (fusil à pompe, mitrailleuse, pistolet) ou encore du fameux arc.
Comme son nom l’indique, « Tomb Raider » signifiant « pilleuse de tombes », le joueur sera amené à explorer différents tombeaux, qui demanderont parfois plusieurs minutes de réflexion pour trouver le bon mécanisme à activer et ainsi accéder à la suite, jusqu’à trouver et examiner un monolithe bien gardé, qui est votre objectif dans ces lieux. Dans certains cas, des ennemis divers tenteront de bloquer votre progression. Dans la même optique, Lara Croft est aussi une chercheuse et un historienne comme son très cher père. De ce fait, durant toute l’aventure, le joueur sera amené à récolter de nombreux documents (lettres, cartes et autres) ou artefacts relevant d’un temps ancien (dague, couteau, bijoux etc). Le joueur peut d’ailleurs consulter ces dits documents dans son menu, pour en savoir davantage sur les personnages cités ou leur(s) histoire(s). En soi, rien de bien nouveau de ce côté-là mais un Tomb Raider sans les éléments cités ne serait pas un vrai Tomb Raider, non ?
Toutes ces actions, non obligatoires pour certaines, rapportent évidemment de l’expérience qui permettent, une fois un niveau gagné, de récupérer des points de compétences. Ces derniers sont à répartir parmi trois branches : « Chercheur », « Guerrier » et « Pilleur ». Ce qui est rendu possible seulement lorsque vous vous rendez à un feu de camp. Certaines d’entre elles ne seront d’ailleurs débloquées qu’après avoir terminé un tombeau. La plupart des compétences sont relativement intéressantes et permettent de dynamiser les combats ou d’intégrer une nouvelle possibilité de mise à mort (par les airs avec le grappin, par exemple). C’est également via le feu de camp qu’il est possible d’améliorer les armes de votre arsenal. Comme tout jeu intégrant une dimension de tir à son gameplay, les améliorations des armes à feu portent essentiellement sur les dégâts, la cadence de tir, le temps de rechargement et le nombre de munitions qu’il est possible de porter. L’arc lui aussi bénéficie de possibilités d’améliorations et de nouvelles flèches peuvent être débloquées : des flèches de feu, d’autres à utiliser comme appât, ou encore celles terrorisantes qui créent la panique chez l’ennemi. Malgré une certaine pauvreté dans le choix des tenues, déblocables au fur et à mesure de votre aventure, elles sont un élément à prendre en compte car elles octroient certains avantages. En somme, vous l’aurez bien compris, Shadow of the Tomb Raider ne propose pas un véritable dépaysement car il reprend exactement les mêmes codes que ceux connus de la licence. En revanche, il sait se peaufiner et se bonifier pour proposer une expérience vidéo-ludique encore plus réussie et maîtrisée.
Vers une maîtrise !
Par delà le fait que les développeurs parviennent à proposer un jeu extrêmement beau et plaisant aux oreilles, ils ont distillé quelques changements en son cœur, notamment en mettant l’accent sur certains éléments de la licence. S’il était possible de passer sur la partie chasse dans les autres Tomb Raider, elle prend beaucoup plus de sens dans cet opus. La chasse vous permettra, entre autres, de récupérer des peaux ou d’autres ressources nécessaires pour la confection de tenues ancestrales et autres équipements. Et quel plaisir de chasser sa première panthère, dans la jungle qui offre de nombreuses structures pour plusieurs possibilités de mises à mort. D’ailleurs, certaines quêtes secondaires, dont les récompenses sont plus ou moins intéressantes, sont liées à la chasse. L’exploration, quant à elle, est un élément encore plus mis en avant que la chasse. En effet, si vous ne parlez pas à tel ou tel PNJ vous ne pourrez pas découvrir les secrets cachés de la zone, ni avoir une idée de l’endroit où se situe l’entrée du tombeau, puisque votre carte est plutôt vierge sans ce temps à explorer les lieux et à discuter avec les habitants. De ce fait, si le rush de l’histoire principale est clairement possible, les joueurs qui tenteront de finir le jeu le plus vite possible passeront très certainement à côté de nombreux éléments faisant la richesse de cet opus. Il est ainsi conseillé de prendre son temps, dans certaines zones, pour profiter au maximum de l’aventure. Durant les phases de combats, la part belle est faite à l’infiltration beaucoup plus qu’à l’exécution rapide. Lara peut désormais se couvrir de boue pour se dissimuler parmi les racines et les plantes ou encore piéger les cadavres des ennemis qu’elle vient de tuer. D’ailleurs, il est préférable d’utiliser cette approche discrète, tant les gunfights restent encore très approximatifs et frustrants par moments.
Le jeu se veut également beaucoup plus précis et juste. Combien de fois, dans les précédents opus, sommes-nous mort parce que nous n’avions pas un bon timing pour notre saut, ou parce que Lara ne s’agrippait pas à une paroi ? Dans ce sens, les développeurs semblent avoir écouté les joueurs puisqu’ils ont fait un effort pour corriger tous ces bugs frustrants puisque les actions, de manière générale, sont tout de même plus précises. Il est encore possible de rencontrer encore quelque uns de ces bugs, bien entendu mais ces problèmes sont tout de même beaucoup moins présents dans Shadow of The Tomb Raider. Détail ou non : les développeurs connaissent très bien les joueurs car ils ont directement intégré le « Mode Photo », contrairement à celui de God Of War qui n’est arrivé que quelques semaines après la sortie et la possibilité d’une New Game+ qui est actuellement très appréciée par la communauté. Ce sont deux éléments dérisoires pour certains mais tout de même importants pour d’autres et sont évidemment les bienvenus dans un jeu de ce genre.
Parlons finalement de la transformation psychologique de Lara Croft, qui n’est pas des moindres. Comme l’avaient annoncé les développeurs, et surtout le titre du jeu (« Shadow » signifiant « ombre »), dans cet opus, Lara Croft revêt un aspect beaucoup plus sombre (comme en témoigne la vidéo ci-dessus). En effet, comme nous vous l’avons expliqué précédemment, elle est à l’origine de l’Apocalypse. Elle est donc en conflit avec elle-même durant toute l’aventure. De manière générale, elle est aussi beaucoup moins naïve et affiche plus de confiance. Elle semble être davantage dans le contrôle et parvient à tirer parti de tous ses atouts et talents pour réussir à lever la malédiction Maya. C’est d’ailleurs très plaisant et remarquable à l’écran car les développeurs se sont vraiment penchés sur les expressions faciales, les mimiques ou la façon de s’exprimer des différents personnages. Selon les séquences ou cinématiques, c’est réellement frappant de réalisme. Par exemple, si Lara est triste ou déterminée, le joueur ressent presque sa tristesse ou sa détermination et cela seulement en regardant le visage de l’héroïne. Ils ont fourni un travail colossal sur ce paramètre, ce qui permet ainsi davantage de réalisme et surtout une immersion beaucoup plus importante pour le joueur.
Verdict : 8/10
Si Shadow of The Tomb Raider ne se révèle pas être la révolution que pouvaient attendre les joueurs de la part du dernier opus d’une trilogie, le jeu a tout de même le mérite de montrer des séquences spectaculaires et appréciables, grâce à une très bonne maîtrise quant aux graphismes, à la bande sonore et au gameplay en lui-même. L’histoire devrait vous captiver du début à la fin, tant le travail scénaristique est bon et la réalisation à couper le souffle. On notera d’ailleurs le travail incroyable des développeurs pour proposer une expérience des plus réalistes et immersives, via les améliorations visuelles des personnages et leur psychologie, qui place, selon nous, Shadow of The Tomb Raider dans le haut du panier de cette année 2018.
Nico Elka
19 mai 2019 at 22 h 25 minMerci beaucoup pour cet excellent article !! J’ai joué plusieurs fois à la trilogie reboot de Tomb Raider sur PC, j’ai beaucoup aimé le 1er volet (2013), mais j’avais été assez frustré par un certain nombre de séquences vraiment très difficile à passer (il fallait appuyer sur une touche à la seconde précise où s’affichait sur l’écran un symbole, mais lorsqu’un point d’exclamation s’affiche, ça ne correspond à aucune commande sur PC, ce qui fait que je mourais à a chaque fois. Il fallait donc savoir quand appuyer sur E ou sur F, car parfois, c’était une lettre, parfois l’autre, et nous le découvrions à nos dépens).
J’ai énormément aimé Rise Of The Tomb Raider. Je l’ai nettement préféré au précédent volet, car il avait un gameplay amélioré et des graphismes à couper encore plus le souffle !
Mais mon préféré des vtrois, c’est Shadow Of The Tomb Raider. Vous avez très bien expliqué pourquoi, je ne vais donc pas faire de redite. C’est vrai que l’on retrouve beaucoup de Rise Of The Tomb Raider dans Shadow (la découverte du galion espagnol dans Shadow rappelle la galère byzantine dans Rise, par exemple. Le flashback de Lara Croft enfant dans Shadow rappelle celui de Rise à une différence près, dans Shadow, la petite Lara devient un personnage jouable et la séquence est plus longue, etc…), mais tout est tellement plus riche dans Shadow.
J’ai, moi aussi, été littéralement frappé par les graphismes vraiment magnifiques et les sons hyper réalistes, notamment dans la jungle (les singes hurleurs, les grognement de jaguars) !! J’en ai même ressenti des frissons !!
J’ai été vraiment très impressionné aussi par les séquences avec les jaguars !
Et j’ai trouvé très émouvante la découverte de Paititi ! Faire revivre un monde disparu… Voilà ce qu’a aussi réussi Shadow Of The Tomb Raider !
J’ai beaucoup apprécié les réalisme des expressions faciales, et je vous remercie de l’avoir souligné, car beaucoup ne l’ont pas fait dans les Let’s play que j’ai vus sur Youtube, pourtant, moi, ça m’a frappé. Jusqu’aux mouvements des yeux et des paupières !! Impressionnant !
Bref, merci beaucoup pour votre excellent article ! J’ai adoré le lire ! J’ai complètement revécu, à travers lui, les émotions que j’ai ressenties en jouant au jeu ! 🙂