Une fois n’est pas coutume, nous allons parler PS Vita dans ce test. Beaucoup de joueurs ont pu s’essayer à l’excellent Guacamelee sur la portable de Sony comme sur PS4. C’est le studio à l’origine de ce titre, Drinkbox Studios, qui nous propose de découvrir Severed, un jeu aussi atypique qu’intriguant. De quoi redonner des ailes à la Vita ? Verdict !
Severed vous invite à incarner une jeune femme dans un univers mystérieux et parfois un peu malsain. Elle doit retrouver sa famille qui a disparu. Il faut alors explorer plusieurs donjons où des boss retiennent sa mère, son frère et son père. Le tout avec une vision à la première personne. Des monstres viendront barrer la route de notre héroïne mais cette dernière se révélera être une guerrière de taille qui n’hésite pas à trancher tout ce qui bouge. Car le nouveau jeu de Drinkbox possède une particularité assez originale. Il faudra effectivement découper les membres de vos adversaires pour améliorer les capacités et les pouvoirs de votre protagoniste.
UN GAMEPLAY QUI A DU TRANCHANT
Le jeu a le mérite d’utiliser pleinement l’écran tactile de la PS Vita. Si beaucoup de titres négligent cette fonctionnalité, les développeurs de chez Drinkbox ont mis le paquet à ce niveau. En effet, lorsqu’un ennemi approche il se retrouve face à vous et c’est alors que le combat s’engage. C’est avec votre doigt, qu’il faut faire glisser rapidement sur l’écran, que vous infligerez des dégâts à notre adversaire. Ce dernier peut tout de même bloquer vos attaques, ce qui rend ces joutes un peu plus tactiques qu’elles n’y paraissent au premier abord. Surtout qu’au fur et à mesure de la progression, plusieurs monstres peuvent s’attaquer à votre héroïne en même temps. Chacun d’eux possède une jauge en bas de l’écran. Sous forme d’un rond, elle affiche en son centre la vie restante et le tour de ce cercle devient jaune petit à petit. Lorsque ce cercle est plein, l’ennemi attaquera et il faudra contrer cette offensive en dirigeant votre doigt dans le bon sens.
Plus vous avancerez dans cette aventure, plus les combats seront difficiles. Si votre guerrière gagnera plusieurs pouvoirs comme la possibilité d’aveugler un ennemi ou encore obtenir une barre de furie pour infliger plus de dégâts, les monstres bénéficieront par moment de bonus. Par exemple, ils pourront régénérer leur barre de santé progressivement, avoir une meilleure attaque, une meilleure défense, être plus rapides pour attaquer ou encore être résistants aux pouvoirs magiques. Pour rééquilibrer la partie, une capacité permet à votre héroïne de s’emparer d’un ou plusieurs de ces pouvoirs en les volant à l’ennemi. Comme pour l’aveuglement, utiliser cette capacité consommera une barre de mana. Elle pourra être augmentée en trouvant des morceaux de cerveaux dispersés dans l’univers tout comme la barre de santé qui peut s’agrandir à trouvant des morceaux de cœur. Mais les coeurs et autres cerveaux ne sont pas les seuls organes à collecter dans le jeu.
Une troisième jauge est présente à l’écran durant les combats, il s’agit de la concentration. Elle se remplie lorsque l’ennemi subit des dégâts et se vide sensiblement s’il parvient à bloquer un coup. Puis, une fois que les points de vies d’un monstre arrivent à zéro et que la jauge est pleine, l’action se fige et le joueur possède quelques secondes pour découper les membres de la créature (toujours à l’aide de l’écran tactile) pour ensuite les récupérer. Ils peuvent être dépensés dans trois arbres de compétences : améliorations d’arme, améliorations de casque et améliorations d’armure. Il faut impérativement posséder un certain nombre d’ailes, de mâchoires ou même de pattes pour débloquer telle ou telle capacité. Pas d’inquiétude car des membres peuvent aussi être récupérés dans des pots dispersés un peu partout dans les donjons du jeu. Severed apporte donc un petit aspect sadique forcément galvanisant qui nous invite à découper un ennemi en morceaux pour améliorer la puissance de notre héroïne.
C’EST BEAU ET SIMPLE
Même si la progression se veut assez linéaire, le monde de Severed cache quand même quelques secrets à découvrir. Il faudra visiter chaque zone à 100% pour espérer tous les trouver ce qui demande un minimum d’exploration et de réflexion. Certains puzzles viennent rythmer votre avancée. Souvent à base de levier pour ouvrir des portes, ces instants n’apportent pas vraiment de challenge tellement les énigmes sont simples. Il faut parfois jouer entre le jour et la nuit grâce à un gong pour accéder à certaines zones mais là encore, rien de bien compliqué. Et c’est un peu le gros reproche que nous pouvons faire à Severed. Le challenge est quasi-inexistant. Bien évidemment, certains combats sont plus difficiles que d’autres mais dans l’ensemble, il n’y a rien d’insurmontable ou de frustrant. Les boss sont vraiment décevants à ce niveau, surtout celui de fin, et ne demandent que peu d’efforts de la part du joueur pour être vaincus. Si bien qu’il faut à peine six petites heures pour clore cette aventure…
Heureusement, l’univers fait mouche. Coloré, peuplé de personnages pour le moins étranges et avec une direction artistique maîtrisée rappelant forcément un certain Guacamelee. La bande son est également de grande qualité avec des thèmes qui collent parfaitement au monde que nous parcourons et qui restent forcément gravés pendant de longues heures dans notre tête. Le rendu global est largement à la hauteur de ce que peut faire la PS Vita. Le jeu ne mise absolument pas sur le photo-réalisme, mais la touche artistique est vraiment très agréable à l’œil et les décors en mettent plein la vue. Cela ne plaira pas forcément à tout le monde mais nous sommes bien forcés de constater que Drinkbox a bien travaillé sur l’identité de son jeu pendant ses deux ans de développement.
VERDICT : 7/10
Severed est un jeu plein de bonnes idées avec le démembrement ou encore son univers décalé à la direction artistique vraiment bien pensée. Même si l’histoire n’est pas forcément des plus passionnantes, le tout forme un ensemble plutôt harmonieux. Hélas, le manque de challenge, de variété et la durée de vie plutôt faible, n’en font pas un hit absolu de la PS Vita. Mais à seulement 14,99€ sur le PlayStation Store, il serait bien dommage de passer à côté. Drinkbox signe donc une nouvelle réussite pour la console portable de Sony. Une oeuvre originale comme peu de développeurs savent en faire.
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