Tel un poème, Seasons After Fall tente de conter une histoire féerique avec son monde coloré et sa forêt majestueuse. En éditant ce titre, Focus Home Interactive lui a offert une véritable visibilité sur un marché qui propose aujourd’hui de nombreuses productions artistiques et poétiques. Mais un emballage aussi séduisant peut-il suffire à nous offrir une expérience de jeu inoubliable ? Voici notre réponse dans ce test en demi-teinte.
Test effectué sur PS4 via une version envoyée par l’éditeur.
Point de héros musclé avec une mise en scène épique à l’horizon, ici, nous contrôlons un petit renard qui se retrouve embarqué dans une aventure à laquelle il ne s’attendait sûrement pas. En effet, la forêt dans laquelle il habite change et devient de plus en plus menaçante. Heureusement, le petit animal obtient un pouvoir bien utile qui lui permet de changer de saison à volonté. Avant cela, il faut rencontrer les Gardiens des Saisons pour obtenir leur faculté. Une fois l’hiver, le printemps, l’automne et l’été rassemblés, il ne nous reste plus qu’à les utiliser pour évoluer dans cette brousse dense aux allures de labyrinthe. Nous ne vous en dirons pas plus sur le scénario qui ne réserve pas non plus d’énormes surprises et qui ne se montre au final pas franchement passionnant. Le vrai intérêt du titre est ailleurs et c’est par un point très positif que nous allons commencer.
Quand le jeu vidéo rime avec art
Dès les premières minutes, la direction artistique nous inflige un belle claque avec ses couleurs vives, son aspect peinture du plus bel effet et ses quelques cinématiques vraiment ravissantes. Si elle peut rappeler celle de Child of Light, la patte artistique de Seasons After Fall est encore plus prononcée et de ce fait, d’autant plus réussie. La bande originale qui l’accompagne est très mélancolique et met parfaitement dans l’ambiance. Nous regretterons tout de même que les morceaux entendus soient aussi rares et au final très effacés. Il se passe parfois de longues minutes silencieuses, sans la moindre musique pour parfaire l’immersion. Malgré son attrait artistique, le jeu ne provoque aucune émotion chez le joueur… Cela peut sembler assez étonnant mais les erreurs de rythme et un gameplay classique font que ce titre n’arrive jamais véritablement à décoller.
Artistique mais très classique
La progression est très linéaire puisque nous sommes en présence d’un jeu de plateformes 2D où il faut réaliser plusieurs objectifs pour faire avancer l’histoire. Si on se balade à droite, à gauche, certaines zones semblent inaccessibles au premier abord. C’est parce qu’il faut utiliser la bonne saison pour évoluer tranquillement. Par exemple, un lac nous empêche de rejoindre la rive opposée, il suffit alors de le geler en passant à l’hiver. Une corniche peut aussi être trop haute pour notre petit renard, alors passons à l’automne pour faire pousser un champignon géant et s’en servir de plateforme. L’été permet de dérouler des lianes et le printemps pluvieux permet de faire grossir des points d’eau. L’intelligence de Seasons After Fall réside totalement dans ces diverses possibilités. Pour le reste, nous sommes dans un jeu relativement classique dans son level design et dans son gameplay en général. La frustration n’est jamais bien loin.
Ainsi, les sauts sont parfois assez approximatifs car l’animation pour les déclencher est assez longue. Nous ressentons une sorte de lourdeur dans les déplacements de notre avatar, ce qui peut entraîner des chutes parfois ennuyeuses. Pas d’inquiétude cependant, il est impossible de mourir. Des énigmes viennent aussi rythmer notre aventure. Généralement, elles ne sont pas très compliquées (sauf pour une en particulier) et il faut au final peu de réflexion pour parvenir à avancer. Comme nous l’avons dit plus haut, Seasons After Fall pèche énormément dans son rythme. Il faut souvent revenir sur ses pas et il n’est pas rare de se tromper de chemin. Lorsqu’une zone se débloque, une simple cinématique nous la dévoile succinctement et étant donné qu’il n’y a pas de carte, il est possible de passer plusieurs minutes avant de trouver l’endroit en question. Autant dire que ces moments de marche avec notre compagnon à quatre pattes sont très longs. Heureusement, la zone de jeu n’est pas non plus immense mais ces instants de vide sont assez redondants.
Verdict
Au final, Seasons After Fall se termine assez rapidement malgré des longueurs et un scénario pas forcément prenant. La direction artistique fait mouche d’entrée de jeu et l’univers enchanteur fait forcément son petit effet également. Un travail renversant a été réalisé sur les graphismes, sans doute au détriment de la progression et du gameplay qui font dans le très classique. La prise de risque s’est faite au niveau de l’aspect visuel mais pour le reste, le titre développé par Swing Swing Submarine résonne un peu comme une coquille vide. Il n’y pas de combats, pas de rencontres marquantes, de personnages attachants et le narrateur (avec sa voix monocorde) n’arrive jamais à insuffler un peu de passion dans le récit. L’ennui n’est jamais bien loin alors que Seasons After Fall avait tout pour plaire. Dommage…
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