Bien que le recyclage fasse partie des us et coutumes de nos jours, les éditeurs semblent prendre cela un peu trop au pied de la lettre. Si vous nous lisez régulièrement, vous n’êtes pas sans savoir que les exemples sont légion, bien que l’on accueille certaines éditions améliorées à bras ouverts. Dans le cas présent, Koei Tecmo gratifie la série des Samurai Warriors (ou Sengoku Musou pour les puristes) d’une version «revisitée » de son 4ème opus, tout juste un an après sa sortie.
Ce jeu étant une version améliorée du précédent opus, nous traiterons ici uniquement des nouveautés apportées par cette nouvelle version. Pour le reste, nous vous laissons consulter le test de Samurai Warriors 4.
Un titre trompeur
Malgré ce que laisse entendre son titre, Samurai Warriors 4-II n’est en rien une suite du Samurai Warriors sorti l’année dernière. L’idée aurait pu être bonne, et largement plus défendable, néanmoins Koei Tecmo a préféré donner naissance à une nouvelle version de Samurai Warriors 4 tout en jouant avec les mots. Pour mieux convaincre ses potentiels acheteurs ? Oui et non, car l’éditeur sait quelle cible toucher avec ce titre. En dehors des fans de la licence, peu de gens se dirigeront vers ce musou. Encore plus lorsque deux semaines après sa sortie, débarque un mastodonte du genre, fort d’une collaboration avec une licence culte et appréciée dans le monde entier.
Nous fûmes donc bien désappointés lorsque nous avons inséré le jeu dans la console. Parce que si cette 2ème version de Samurai Warriors 4 apporte quelques nouveautés – sur lesquelles nous reviendrons par la suite -, ainsi que tous les DLC sortis entre la parution des deux jeux, elle se permet de faire l’impasse sur l’un des points qui nous avait le plus plu l’année dernière. Nous parlons bien évidemment du mode Chronicle, dans lequel le joueur créait un personnage et devait gérer ses liens avec d’autres généraux tout en étendant son influence dans le Japon féodal dépeint par l’univers de Samurai Warriors.
Des pertes dommageables
En lieu et place du Chronicle mode, se trouve le Survival mode qui, malgré ses quelques déclinaisons, propose simplement aux joueurs de survivre le plus longtemps possible dans un mystérieux château ayant apparu comme par magie. Sur le papier, l’idée nous réjouissait, bien que l’originalité ne soit pas au rendez-vous. Malheureusement, les démons qui hantent très généralement les titres du genre le rattrapent bien vite et la trop grande répétitivité du Survival ne permet pas au joueur d’accrocher plus de quelques parties.
Le Survival Mode se divise en deux sous modes. Si le premier propose de gravir les étages du château au fur et à mesure que l’on remplit les objectifs indiqués à chaque étage (il s’agit généralement d’éliminer une ou plusieurs cibles précises), le second a pour simple vocation le scoring pur et dur. Tout à fait légitime pour un titre aussi typé arcade, mais pas quand il se permet de remplacer l’une des principales composantes de Samurai Warriors 4. Ainsi, battre le plus d’ennemis possible ou encore récolter le plus de parchemins possible (ces derniers servent à améliorer les personnages jouables) ne sont pas des objectifs terriblement motivants quand le gameplay se veut, de base, extrêmement redondant.
L’histoire elle, reste fidèle à celle que l’on connaissait déjà. À la différence que l’on peut maintenant jouer l’histoire du charismatique Naomasa Li en plus de toutes les autres déjà présentes. Quoi qu’il en soit, le mode histoire peine à captiver. Le problème ne vient pas tant du background qui se veut assez riche et étoffé mais clairement de la narration qui n’a jamais été le fort de la saga. De ce fait, difficile de s’impliquer réellement dans les aventures de nos guerriers féodaux. Avec un anime sorti il y a peu, on se demande alors pourquoi l’éditeur n’a pas pris le soin d’intégrer des passages de ce dernier (ou d’en créer de toutes pièces) afin de relever le niveau. C’est d’autant plus dommage que les personnages sont charismatiques et qu’il faudrait au moins ça pour faire ressortir leur personnalité plutôt singulière.
L’autre souci du mode histoire réside dans son découpage. On incarne les différents clans tour à tour à travers plusieurs chapitres que l’on peut compter sur les doigts de la main. Ainsi, on peine à réellement s’attacher aux personnages. Qui plus est, cela crée de grandes lourdeurs dans une narration déjà peu maitrisée.
Le jeu se rattrape en intégrant tous les DLC sortis jusqu’ici (costumes, skins d’arme, montures et scénarios) et en proposant quelques nouveautés comme une amélioration de l’IA, la possibilité d’améliorer les personnages via un arbre d’habilités ainsi que les montures ou encore les Epiphany Skills qui permettent aux personnages de dépasser leurs limites. D’autres nouveautés sont bien évidemment de la partie, elles restent néanmoins largement anecdotiques et n’ont pas grand intérêt. Dans le fond, le jeu n’a pas réellement changé et compte tenu de la disparition du mode Chronicle, on serait tenté de recommander Samurai Warriors 4 aux joueurs séduits par l’aventure.
Verdict : 6/10
Difficile de trouver un réel intérêt à cette seconde itération de Samurai Warriors 4 tant elle compense ses nouveautés par la perte d’un mode qui faisait le charme de la première version. Si l’ensemble reste sympathique, il peine à convaincre. D’autant que sa sortie, deux semaines avant celle du très attendu Dragon Quest Heroes, ne joue clairement pas en sa faveur. Nul doute que les férus de la licence fonceront tête baissée. Après tout, Koei Tecmo peut se féliciter d’avoir une fanbase sachant faire abstraction des faiblesses de ses musou, ce qui ne sera malheureusement pas le cas de ceux qui privilégient le fond à la forme.
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