L’éditeur Koei Tecmo se voit depuis quelques années déjà être le leader des jeux musô. Il existe tellement de titres et de suites de leurs licences, qu’il devient alors facile de se perdre lorsqu’on souhaite s’en procurer un. D’un côté nous retrouvons la saga Dynastie Warriors qui met en scène des moments historiques de la Chine ancestrale, et de l’autre nous avons Samurai Warriors, arrivé plus tardivement et mettant en avant les faits historiques japonais. Ces licences possèdent des épisodes secondaires appelés « Empires » qui axent le jeu sur la stratégie. Un peu plus d’un an après la sortie de Samurai Warriors 4 II, Samurai Warriors 4 Empires voit également le jour en Europe. De ce fait, on peut se demander ce que nous vaut ce nouvel opus.
Chef de guerre
Samurai Warriors 4 II était construit essentiellement autour de combats avec des missions plus ou moins difficiles et une histoire plutôt bien scénarisée. Samurai Warriors 4 Empires se déroule lui aussi durant l’ère Sengoku, c’est à dire entre le XV et XVIème siècle. Cette période est célèbre car de nombreux territoires étaient en guerre. Ce sont ces affrontements de clans que le titre a voulu mettre en avant, avec le mode conquête dans lequel le joueur pourra choisir une région. Vous pourrez par ailleurs incarner de grandes figures guerrières de l’époque. On dénombre pas moins de 56 personnages. La grande partie de l’histoire s’arrêtera là cependant car les épisodes « Empires » sont plus centrés sur la stratégie et la conquête, le jeu oscille donc entre les combats et la gestion de votre empire.
Le jeu nous propose deux modes de jeux principaux. Le premier est celui de la conquête et est relativement bien pensé. Il nous montre la carte nippone de l’époque avec un tas d’informations sur les territoires à conquérir. De plus, vous aurez la possibilité de voir avant d’attaquer un clan la puissance du chef de guerre, le nombre de soldats ou encore leur niveau politique. Même si la politique tient une place importante dans le jeu, vous vous rendrez vite compte qu’il est difficile de gagner une bataille grâce à elle, et vous devrez souvent prendre les armes pour vaincre l’ennemi. Le second mode, baptisé Genesis, est un mode libre dans lequel vous construirez vous-même l’histoire.
Le Daimyo
Qui dit stratégie dit quartier général. Et dans Samurai Warriors 4 Empires tout se déroule dans un magnifique château typiquement japonais appelé Daimyo. Il est d’ailleurs possible de personnaliser cette gigantesque demeure, bien que dans les faits vous n’aurez la possibilité de changer que deux éléments seulement, à savoir votre papier peint (qui n’aura aucune conséquence) et la bannière qui aura pour impact d’améliorer ou diminuer vos statistiques. Le choix de votre bannière dépendra donc en grande partie de la façon dont vous jouez. Chaque pièce sera dédiée à une discipline particulière comme la politique ou l’économie. Vous commencerez par nommer vos dirigeants et en choisir deux par poste. Faites attention cependant que les deux protagonistes s’apprécient afin d’éviter un conflit intérieur, et qu’ils soient les plus habilités à occuper cette position. Les bons choix feront ainsi augmenter vos statistiques de commerce, d’agriculture, militaires, ou encore la loyauté. A la suite de cela, vous pourrez agrandir votre Daimyo en y construisant des pièces supplémentaires pour y ajouter davantage de généraux et ainsi doubler votre force. Au vu de toutes les décisions réalisables au château, cela pourrait effrayer certains joueurs, néanmoins un conseiller est présent pour vous aider si besoin et vous pouvez même tout lui confier si vous le voulez.
Plus vous avancerez dans l’histoire, plus vos moyens de conquérir l’ennemi évolueront, comme le fait de pouvoir verser des pots de vin ou encore saboter les défenses ennemies. Tellement de possibilités qu’il est difficile de toutes les énumérer. Enfin, le jeu fonctionne au tour par tour : une fois toutes les décisions prises et qu’il y’a assez d’argent économisé -car oui, faire la guerre ça coûte cher-, vous pouvez partir vous battre.
Des combats spectaculaires
Une fois sur le champ de bataille, la stratégie sera toujours de rigueur. En effet, chaque personnage que vous déploierez vous coûtera une certaine somme d’argent. Il est donc important de générer le bon nombre de soldats pour éviter de perdre la bataille, ou encore de ne plus avoir d’argent et ne plus pouvoir financer d’autres batailles. Tout au long de l’histoire, vous débloquerez plusieurs tactiques et formations de combat à mettre en oeuvre afin d’éliminer plus rapidement l’ennemi.
Le gameplay est cependant similaire à de nombreux jeux de type musô, puisque vous serez sur un territoire qu’il faudra défendre ou conquérir. A l’aide d’une carte en haut à droite de l’écran, vous devrez vous rendre sur les points indiqués et vous défaire des centaines d’ennemis qui arrivent en même temps. Les coups donnés sont plutôt spectaculaires, et comme les précédents Samurai Warriors, ou plus récemment Arslan X The Warriors of Legend, vous pourrez effectuer différentes attaques plus ou moins lourdes et des combos multiples. Bon nombre d’armes seront disponibles dans le jeu, de la simple épée en passant par la massue ou l’arc, il sera facile pour vous de choisir votre façon de jouer. Enfin, la jauge d’esprit est elle aussi présente et vous permettra de déchaîner votre rage afin d’effectuer des attaques encore plus dévastatrices.
Que les fans se rassurent donc, Samurai Warriors 4 Empires reste dans la lignée de ses prédécesseurs. Néanmoins, il est bon de constater qu’il n’y a pas de tutoriel qui explique le maniement des armes, il est donc conseillé pour ceux qui ne connaissent pas trop ce genre de jeux vidéo, d’opter pour une difficulté facile.
L’éditeur de personnage
La grosse amélioration du titre réside sans doute dans la conception de votre personnage, que vous pourrez ensuite intégrer dans n’importe quelle mission. De nombreux choix vous sont proposés pour l’élaboration du protagoniste : de ses traits physiques aux vêtements qu’il portera, et qu’on se le dise, ils sont plutôt réussis. Mais là ou le titre frappe encore plus fort, c’est que chaque élément opté pour la conception influencera également les caractéristiques du personnage, comme les facilités à gérer les finances ou faire de la politique. Enfin, ce qui est fortement appréciable dans ce nouveau Samurai Warriors 4 Empires, c’est la possibilité d’établir un lien de parenté avec une figure historique.
Du mieux techniquement ?
Comme tous les Samurai Warriors, le titre offre une durée de vie plutôt longue et vous n’hésiterez pas à refaire le jeu en optant pour une autre stratégie. Néanmoins, bien que le titre soit disponible sur PS4, on ne peut pas dire qu’il exploite au maximum les capacités graphiques de la console. Force est de constater cependant que la bande son est remarquable et parfaitement adaptée au thème du jeu. Les décors en arrières plans sont malheureusement médiocres et les traits des héros sur le champ de bataille plutôt grossiers. Concernant l’environnement, les espaces seront souvent vides et les ennemis toujours les mêmes, des clones à l’infini. Mais cela est souvent habituel sur les Musô.
Gros point noir cependant sur la traduction du jeu, puisque comme la plupart des jeux Koei Tecmo, il ne sera pas en français, ce qui peut être un véritable problème lors des décisions stratégiques. Enfin, le jeu manque cruellement de nouveautés par rapport aux précédents opus, comme si le jeu n’avait finalement subi qu’une légère mise à jour.
VERDICT : 7/10
Samurai Warriors 4 Empires conviendra parfaitement à ceux qui apprécient la franchise, d’autant plus s’ils souhaitent approfondir l’univers du musô avec un mélange de hack and slash et de stratégie. On retiendra notamment l’éditeur de personnage, fidèle aux précédents « Empires », qui a été amélioré pour l’occasion, ainsi que le degré de rejouabilité que nous offre le jeu. Néanmoins, ce Samurai Warriors 4 Empires ne fait visuellement pas honneur à la PS4 et la redondance des missions pourrait vite lasser les joueurs peu habitués du genre. Enfin, il est dommage de voir que le titre n’est disponible qu’en version japonaise sous-titré anglais.
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