Test Samurai Warriors 4

Après avoir envahi les consoles japonaises au mois de Juin dernier, voici que Samurai Warriors 4 s’exporte chez nous. Si la série est connue pour son recyclage à base de titres à rallonge enchaînant les Xtreme collection, Chronicles, Special et autres superlatifs qui sont chers aux jeux nippons, cet épisode est entièrement inédit. Arrivant à point nommé pour fêter comme il se doit les 10 ans de la licence, c’est également l’occasion pour la saga de passer à la vitesse supérieure en débarquant sur next-gen.

Way of the Samurai

[dropcap]P[/dropcap]our ceux qui ont une impression de déjà vu, sachez que vous n’êtes pas en présence d’un simple clone de Dynasty Warriors 8 ou Warriors Orochi 3 Ultimate se déroulant au Japon. Faisant partie de la grande famille des « Musou », les jeux dans le genre de Samurai Warriors 4 sont très prisés au pays du soleil levant, ce qui explique pourquoi tant de déclinaisons existent. Et encore, si vous saviez combien d’épisodes ne sont jamais sortis dans nos vertes contrées… Cette série de beat’em all prolifique sait comment attirer les gamers dans ses filets en diversifiant au maximum les franchises et en adaptant même certains mangas/animes en jeux. L’exemple le plus probant reste la sortie de Hyrule Warriors sur Wii U qui reprend l’univers de The Legend of Zelda à la sauce Dynasty Warriors. Ainsi, la plupart de ces jeux sont injustement qualifiés d’ersatz du dernier Dynasty Warriors en date. Nous éviterons donc cet écueil dans notre test. Samurai Warriors 4 sera donc considéré tel qu’il est, comme un jeu à part entière. Le terme Musou prend ici toute son importance car c’est ainsi que sont nommés au Japon les beat’em all développés par l’équipe Omega Force de chez Tecmo Koei et dans lesquels on peut jouer le mode histoire selon le point de vue de différents personnages avec cette particularité qui est d’avoir face à soi des dizaines d’adversaires, si ce n’est des centaines.

samurai-warriors-4-playstation-4-ps4-1414165213-141
Les effets spéciaux des attaques rendent les affrontements impressionnants

Cette petite introduction était certes dispensable, mais il est toujours bon de revenir sur l’histoire d’une telle série, surtout quand les amalgames peuvent vite pointer le bout de leur nez. Samurai Warriors 4 ne met donc pas en scène un ou deux personnages mais une cinquantaine de protagonistes qui ont tous leur importance dans le jeu. Un tel chiffre peut surprendre et laisser perplexe quant au soin apporté à leur création, mais il n’en est rien. Il faut savoir que chaque personnage du jeu a réellement existé durant l’époque Sengoku (milieu du XVe siècle jusqu’à la fin du XVIe siècle) qui fut une période durant laquelle de nombreuses provinces du Japon étaient en guerre suite à des conflits politiques et militaires. Ces grandes figures sont ce que l’on appelle des daimyo, soit des seigneurs de guerre. On retrouvera donc des noms qui vous évoqueront probablement quelque chose tels que Nobunaga Oda qui fut l’un des plus grands unificateurs du Japon. L’idée n’est bien évidemment pas ici de vous faire un cours d’histoire, mais c’est l’un des aspects les plus intéressants du jeu, et le fait qu’un pan de l’histoire japonaise soit ici mise à la portée de tous est à saluer. En effet, il n’est nullement nécessaire d’avoir des connaissances dans le domaine, ni même de s’intéresser à la culture de ce pays pour savourer le jeu à sa juste valeur. Mais il fallait oser proposer aux joueurs de recréer certaines des plus grandes victoires, mais aussi défaites. Car le casting ne comporte pas que les plus grands vainqueurs de l’histoire de l’archipel mais aussi de nombreux généraux ayant subi de cuisants échecs au cours desquels vous assisterez des deux côtés. Une façon audacieuse d’avoir un regard sur ceux que l’on oublie un peu trop souvent dans le jeu-vidéo

Un casting de premier choix

[dropcap]L[/dropcap]orsque l’on sait que l’on va être amené à prendre le contrôle de valeureux guerriers et à revivre des batailles ayant influencé le cours de l’histoire on se demande très vite comment le tout sera représenté. Techniquement, les musou n’ont rien de très impressionnants. Justement, ils sont même connus pour être des jeux en retard sur leur temps et il ne faut généralement pas attendre grand chose sur ce point là. Plutôt que d’avoir fait le choix entre une représentation réaliste au possible ou un aspect manga qui aurait fortement pu rebuter étant donné le contexte historique, les développeurs ont fait le choix de trancher entre les deux. Le rendu des personnages adopte donc la patte japonaise sans pour autant tomber dans la caricature la plus totale. Le chara-design est donc une réussite, les protagonistes sont tous très charismatiques et ont vraiment l’allure de seigneurs de guerre japonais.

samurai-warriors-4-playstation-4-ps4-1414165213-147
L’outil de création de personnage est très facile d’utilisation et assez poussé

On aurait pu apprécier un peu plus de finesse dans les animations des visages, ainsi que dans certains détails apportés aux tenues mais il faut reconnaître que dans l’ensemble, les graphismes sont plutôt convaincants. Le passage à la next-gen se fait clairement ressentir et si ce n’est pas exceptionnel, on ne peut que reconnaître qu’un véritable travail a été effectué pour prouver aux joueurs qu’un jeu Musou pouvait se vanter de faire presque aussi bien que le reste. Presque, car il reste encore quelques détails à ajouter aux décors et aux PNJ (personnages non jouables) pour que l’ensemble puisse briller comme il se doit. Mais quand on nous offre un titre d’une telle fluidité, sans le moindre ralentissement avec plusieurs centaines de guerriers autour de nous et des effets spéciaux aussi réussis pour accompagner les attaques de nos illustres daimyo, on ne peut qu’apprécier. Le seul point technique qui fâche est la distance d’affichage des PNJ qui nous a semblé un peu réduite comparé à ce à quoi on pourrait s’attendre. Ce qui ne nous a pas empêché de prendre beaucoup de plaisir en jouant car le tout est soutenu par une gameplay des plus agréables qui fait la part belle au « button mashing » (comprenez par là le matraquage de bouttons).

Bourrin, mais pas que 

[dropcap]B[/dropcap]ien que Samurai Warriors 4 soit un pur beat’em all, n’oublions pas qu’il est doté d’un aspect tactique qu’il vaudra mieux ne pas mettre de côté sous peine de voir la défaite pointer le bout de son nez de façon un peu trop récurrente. Mais avant d’aborder ce point, revenons sur la jouabilité du soft plus en détails. Car marteler sa manette est certes un moyen efficace d’éliminer vos opposants, mais ça reste la façon la moins intéressante de jouer quand on sait que l’on peut sortir de très belles attaques et des combos impressionnants. Si l’on regarde bien, la façon dont s’exécutent les combos pour chaque personnage est similaire, ainsi tout s’orchestre autour des boutons Carré et Triangle qui, vous permettront de sortir soit des attaques normales qui pourront se transformer en Power Attacks, ou bien des Hyper Attacks qui vous permettront d’enchaîner les coups de façon très rapide tout en déplaçant votre personnage. À cette base s’ajoute les Musou attacks que l’on pourrait définir comme les attaques spéciales, disponibles uniquement lorsque la barre de Musou est pleine et les Special Skills qui s’utilisent avec la touche R1 et dont les effets varient selon les personnages. Il est bien évidemment possible de parer les coups, ainsi que de les esquiver et même de réaliser une Spirit Charge qui correspond à un brise garde qui prendra tout son sens lors des combats contre de puissants généraux. À utiliser avec parcimonie toutefois car chaque Spirit Charge consomme une barre d’esprit. Quand on sait qu’une fois ces dernières remplies, il nous est possible de passer en mode Rage afin de ralentir légèrement le cours de l’action et de devenir invincible quelques instants, on commence vite à comprendre qu’il faudra savoir faire preuve d’audace pour se tirer des adversaires les plus puissants.

samurai-warriors-4-playstation-4-ps4-1408714259-108
Les objectifs vous permettent de gagner des récompenses sous forme d’objets et de points d’expérience

Le côté tactique s’applique au gameplay avec la présence d’objets dont on équipera nos héros au début de chaque chapitre et qui seront utilisables n’importe quand afin de récupérer un peu de vie, de récupérer des jauges de Musou ou encore d’ajouter des dégâts de feu ou de terre à nos coups portés durant un certain laps de temps. De plus, chaque personnage pourra changer d’armes dès lors que vous en aurez récupéré/acheté d’autres. Certaines contiennent même des gemmes qui octroieront divers bonus. Tout ceci devra être géré avec sagesse pour remporter la victoire. Mais le côté tactique du jeu se ressent surtout une fois sur le champ de bataille et s’illustre par la carte qui indique la présence des généraux sur la map, ainsi que les unités et les points d’objectifs, certains étant optionnels. On veillera donc toujours à garder un oeil sur la carte, car la situation peut très vite se renverser à l’avantage de l’ennemi et il faudra être capable de prévoir l’arrivée de renforts. Fort heureusement, le jeu nous fait prendre le contrôle de deux personnages à chaque chapitre, mais rassurez-vous, cela n’alourdit en rien le gameplay. Au contraire, on passe très facilement d’un protagoniste à l’autre en pressant la touche Options et tandis que l’on en contrôle un, il est tout à fait possible de donner des ordres au second afin de mener à bien votre stratégie. Dans les faits, l’IA a parfois du mal à bien agir tel qu’on le lui ordonne, ce qui pourra parfois être problématique. l’idéal reste donc de switcher assez régulièrement pour ne pas être victime d’un ordre mal interprété par le jeu.

samurai-warriors-4-playstation-4-ps4-1408714259-114
Le mode chronicle est probablement le plus intéressant de tous

Samurai Warriors 4 intègre un très léger côté RPG fort appréciable. De l’expérience sera récoltée au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, afin de faire monter le niveau des personnages joués. Cela aura pour incidence d’améliorer les statistiques (vie, attaque, défense, la vitesse, les barres de Musou disponibles…) mais également de débloquer des combos qui deviendront de plus en plus puissants et dont la palette de coups sera étoffée. L’expérience s’acquiert dans le mode histoire et dans le mode libre, ce qui donnera l’occasion d’améliorer au maximum nos daimyo préférés. En revanche, le mode Chronicle lui, ne vous permettra pas d’utiliser les grandes figures du jeu, mais vous mettra dans la peau d’un personnage entièrement créé par vous même. Les possibilités sont assez énormes et la customisation s’avère assez poussée, d’autant plus qu’au fur et à mesure de l’avancement, des éléments se débloquent pour personnaliser au mieux notre avatar. Une fois créé, vous pourrez lui faire vivre sa propre aventure dans laquelle il fera de nombreuses connaissances, avec lesquelles il sera possible de tisser des liens pour maximiser l’efficacité des duos que vous formerez sur le champ de bataille. Au final, ce mode représente à merveille ce qu’est Samurai Warriors 4 : Un jeu très complet, possédant un contenu faramineux dont on ne viendra à bout qu’après de nombreuses nuits blanches et qui se veut accessible sans pour autant faciliter le gameplay.

Verdict : 7.5/10

[dropcap]D[/dropcap]ifficile de ne pas avoir d’a priori lorsque l’on parle d’un Musou, et pourtant, Samurai Warriors 4 réussit le pari d’offrir une aventure riche, intéressante et surtout techniquement à la hauteur en comparaison de ce qui se fait sur la scène des beat’em all développés par  Tecmo Koei. Le bilan n’est pas non plus parfait car l’IA reste à désirer, l’aspect technique est à peaufiner et les musiques du jeu présentant un mélange de musique traditionnelle et d’électro peuvent très vite agacer. Surtout que nous sommes un présence d’un genre qui peut très vite lasser le joueur. Mais les faits sont là, le jeu est très agréable à jouer, sans aucun ralentissement et offrant de superbes effets en pleine bataille, avec des personnages hauts en couleur ayant marqué l’histoire de l’archipel. Avec la possibilité de créer son propre personnage pour voyager à travers le mode Chronicle, le jeu peut se vanter de disposer d’une grande quantité de contenu, et qui plus est de qualité. Si vous n’avez jamais joué à un Musou, vous avez ici le candidat idéal pour rentrer dans la danse, car malgré son accessibilité certaine, le gameplay dispose de quelques subtilités qui permettent de ne pas tomber dans le button mashing pur et dur.

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Total
0
Partager